LE PRESIDENT LAURENT GBAGBO : « NOUS SOMMES A LA FIN DE NOS PEINES »

Le Président de la commission électorale indépendante (CEI) Ibrahime Kuibiert Coulibaly a procédé au lancement officiel de la revision de la liste électorale, le Mercredi 10 juin dernier, dans la commune de Yopougon. Cette opération va se poursuivre jusqu'au 24 juin sur toute l'étendue du territoire national. Dans cette ambiance Pré-électorlale le COMBATTANT, revisite pour ses lecteurs la déclaration du Président Laurent Gbagbo à  l’issue de la signature du décret portant autorisation de la délivrance des Cartes Nationales d’Identité (CNI) aux Ivoiriens figurant sur la liste électorale définitive en 2010. Le Président de la République, M. Laurent Gbagbo a fait une déclaration. Ci-dessous de larges extraits de cette déclaration :

« (…) Nous sommes à la fin de nos peines parce qu’en rendant publique aujourd’hui la liste électorale définitive, on a fini. La réunion qui a eu lieu le lundi dernier entre le Premier ministre, le Président Bédié, le Premier ministre Ouattara, le Président de la CEI et moi-même, avait pour rôle de dire voici la liste électorale, voici ses caractéristiques. Est-ce qu’on est tous d’accord ? Et nous avons dit que nous sommes tous d’accord. Il s’agissait maintenant pour le Président de la CEI de mettre en forme cela avec les structures techniques. Ce qui a été fait et qui nous permet cette signature aujourd’hui. On a donc fini. Maintenant chacun peut aller faire 

campagne. On est arrivé aux élections. Je me rappelle souvent M. Choi disant on tient l’élection, mais qu’il y a quelque chose qui manque. M. Choi, on y est. Je voudrais remercier tout le monde et dire que ce que nous faisons-là c’et pour notre pays….Ce n’est pas aujourd’hui qu’on va proclamer les élections il nous reste du travail technique, du travail pratique, mais il nous reste quand même du travail. La loi dit qu’il faut que l’Imprimerie Nationale fasse un certain nombre de documents dont les bulletins de vote, les procès-verbaux qui sont dans les bureaux de vote. Il faut que cela soit fait selon la loi. Dans cette crise que nous avons traversé moi, je me suis accroché à la loi, et ce n’est pas aujourd’hui que nous avons fini, que nous allons délaisser la loi...
J’ai demandé à Diby de sécuriser les fonds essentiels, nécessaires pour l’organisation pratique des élections. On est prêt et il reste l’avis des techniciens de l’Imprimerie Nationale. C’est le premier problème. Le deuxième, là on aura besoin de l’ONUCI, ce sera la distribution des cartes d’identité et des cartes d’électeurs. Maintenant qu’on a la liste électorale définitive, on va commencer à faire les cartes d’identité. Heureusement que nos amis techniciens avaient commencé leur travail. On va l’achever pour que chaque ivoirien inscrit sur la liste électorale ait une carte d’identité. Moi, je n’ai pas de carte d’identité. Il y a beaucoup qui croient que les cartes d’identité ça été inventé comme une façon de lutter contre les gens du Nord en ne leur donnant pas. Mais depuis 1992, il y a eu des pannes régulières dans la fabrication des cartes d’identité. Le Premier Ouattara avait lancé la fabrication des cartes d’identité en 1992. En 93 il est parti de la Primature pour cause de décès du président de la République. Ça s’est arrêté. Le Président Bédié a mis quelques temps pour relancer la machine. Après, il y eu le coup d’Etat de 99. Ça s’est arrêté. Quand j’ai été élu en 2000, j’ai mis l’ONI en place. On a commencé et il y a eu la crise de 2002. Ça s’est arrêté. Ce sont des crises comme ça qui font qu’il y a beaucoup de gens qui sont sans carte d’identité. Moi celle que j’avais, elle est périmée depuis, mais heureusement qu’on ne me demande pas ma carte d’identité sinon j’aurais des difficultés. Une fois qu’on aura fabriqué les cartes d’identité, il faudra les distribuer. Et là, on compte sur vous (parlant au Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies). Le ministre des infrastructures a demandé l’état des pistes. Je compte aussi sur le ministère de l’intérieur pour mobiliser tout le réseau des administrateurs pour qu’on puisse distribuer le plus rapidement possible les cartes d’identité et les cartes d’électeurs. Je tiens à ce que les électeurs aient leurs cartes d’identité et leurs cartes d’électeurs avant le jour des élections.

Ce sont les tâches pratiques qui restent. Ce n’est plus des débats politiques (…) Aux hommes politiques, allez en campagne tranquillement. Notre défi politique c’est le jour de la proclamation des élections. On ne veut pas de bagarre ici. Celui qui a gagné, a gagné. Celui qui n’ pas gagné, n’a pas gagné…. Mais ça c’est un autre problème qu’on discutera.<br< a=""> /> Alors nous avons décidé, le lundi dernier, de faire un CPC à Ouagadougou. Nous avons décidé à l’unanimité de nous rendre à Ouagadougou sous forme de CPC pour dire merci au Président Compaoré de nous avoir accompagnés. C’est tout, sinon, on ne va pas régler un problème là-bas. On a tout fini. Le problème c’était la liste électorale. Maintenant qu’on a la liste électorale, tout est réglé. On s’en va le remercier d’avoir pris sur son temps de nous avoir accompagnés dans le règlement de notre conflit. C’est tout. Voilà le sens de notre déplacement à Ouagadougou. Ce sera le 21 septembre…Donc je suis un homme heureux, un homme fier et homme joyeux comme un enfant parce qu’on sort enfin de cette situation qui ne ressemble pas trop à la Côte d’Ivoire. Et je pense que quand on va sortir des élections la Côte d’Ivoire va reprendre sa place qu’elle n’avait pas perdu parce qu’elle reste toujours le leader de l’UEMOA…
Il ya certaines personnes qui ont été mises de côté parce qu’il y avait trop de complications dans la liste électorale. Et si on voulait tout régler, on n’allait pas pouvoir tenir. Mais ceux-là s’ils sont ivoiriens ils vont réintégrés. S’ils ne sont pas ivoiriens il faudrait que le Chef de l’Etat les naturalise. Les faraudes auxquelles on a assisté ne sont pas seulement des fraudes électorales. Elles sont aussi des fraudes pour avoir des papiers pour vivre tranquillement en Côte d’Voire…Le secrétaire général du gouvernement est là ,il peut témoigner du nombre de décrets de naturalisation que j’ai signé (…) Quand quelqu’un me fait une demande pour acquérir la nationalité ivoirienne, immédiatement je signe, sauf s’il est un vendeur de drogue. Tous ceux qui veulent être ivoiriens, ils auront la nationalité ivoirienne, s’ils la demandent légalement. Mais ce contre quoi nous sommes, c’est quand ils veulent l’arracher brutalement par la force et par la fraude. On ne peut pas l’accepter (…)

Monsieur le Premier Ministre, je voudrais vous féliciter et vous remercier parce que lorsque nous avons signé l’Accord de Ouagadougou, il y a certains qui riaient sous cape, qui croyaient qu’on n’allait jamais avancer. Et bien non seulement nous avons avancé, mais nous sommes arrivés tranquillement au bout de notre course. Je voudrais vraiment vous féliciter pour le travail que vous avez fait, pour le travail que nous avons fait, pour le travail que nous continuons de faire. Il faut avancer maintenant pour les éléments pratiques à faire. Voilà ce que je souhaitais vous dire.
Je vous remercie, et bonne campagne électorale à tout le monde, bonne élection apaisée, tranquille.Que Dieu bénisse la Cote d’Ivoire. »