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LE COMBATTANT
1 août 2017

RETOUR SUR LA CARTE DE SÉJOUR/ LAURENT GBAGBO : « Moi, je propose la suppression pure et simple de la carte de séjour».

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       En annonçant la suppression prochaine de la carte de séjour, le chef de l’Etat Laurent Gbagbo libère les étrangers du ghetto dans lequel les avait confinés Alassane Dramane Ouattara dès 1990. 


     “Les craintes que j’avais depuis 1990 se sont avérées justes. A savoir que la carte de séjour ne nous met pas assez d’argent dans les caisses de l’Etat et elle induit des fraudes sur l’identité ivoirienne. Alors, il faut faire quelque chose. Moi, je propose la suppression pure et simple de la carte de séjour. (…) La carte de séjour induit des tracasseries policières et administratives. Ça induit qu’on fabrique surtout de fausses pièces d’identité. Il faut mettre fin à ça. Je vais me battre pour que très bientôt, la carte de séjour soit supprimée, purement et simplement». Ces propos du président de la République, Laurent Gbagbo, ont été accueillis comme un grand soulagement par les milliers de Burkinabé présents, dimanche dernier, au Complexe sportif de Yopougon. Cette annonce solennelle du Président Gbagbo de supprimer bientôt la carte de séjour, marque la fin d’une époque.

     Celle de l’instauration, par Alassane Dramane Ouattara, Premier ministre d’Houphouët-Boigny, de la carte de séjour sur fond de mensonge d’Etat. Un mensonge qui a eu pour conséquence, les humiliations, les violations des droits de l’homme et les rackets infligés aux étrangers. Le président Laurent Gbagbo a décidé de mettre fin à ce calvaire. En écrivant une nouvelle histoire des étrangers, notamment des Burkinabé, en Côte d’Ivoire. Désormais, elle sera faite avec en prime, le respect de la dignité humaine, la fraternité renforcée et la cohabitation pacifique. Ce que ne voulait visiblement pas Ouattara en instaurant la carte de séjour. 

L’histoire de la carte de séjour 


     Nommé en 1990, président du comité interministériel puis Premier ministre par Félix Houphouët-Boigny, il avait pour tâche de redresser l’économie ivoirienne en agonie. Au nombre des solutions que Ouattara a proposées pour renflouer, selon lui, les caisses vides de l’Etat de Côte d’Ivoire, figuraient la privatisation à l’emporte-pièce des secteurs vitaux de l’économie et l’instauration de la carte de séjour. Pour le Premier ministre Dramane Ouattara, les cartes de séjour rapporteraient plusieurs milliards de FCFA à l’Etat. Il estimait que la Côte d’Ivoire pouvait tirer profit autrement, des millions d’étrangers qu’elle recevait sur son sol. Car, selon lui, certains participaient à l’économie, quand d’autres ne faisaient que bénéficier de l’hospitalité ivoirienne sans rien donner en retour. En 1990, il convainc donc Houphouët sur la «nécessité» d’imposer une carte de séjour aux étrangers. Le Président Houphouet-Boigny y souscrit. 

Une foire au racket et aux humiliations 

      Un projet de loi est concocté par les services du Premier ministre Alassane Ouattara et transmis à l’Assemblée nationale pour adoption. Les députés du FPI, largement minoritaires, et conduits par Laurent Gbagbo, alors député de Ouragahio, s’y opposent. Leurs homologues du PDCI-RDA l’adoptent à une écrasante majorité. 17 ans après l’instauration de la carte de séjour par le PDCI et Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo n’a pas changé d’état d’âme au sujet cette mesure. «Elle est toujours nocive et dangereuse», a-t-il soutenu dimanche dernier au stade de Yopougon. L’instauration de la carte de séjour n’a pas renfloué les caisses de l’Etat comme le prétendait le Premier ministre d’alors. De 1990 à 1993 (Il a quitté la Primature après le décès d’Houphouët), Dramane Ouattara n’a pas relevé le défi “d’enrichir la Côte d’Ivoire ?.

    L’économie ivoirienne est demeurée sinistrée. On se rappelle qu’en août 1993, dans son message à la nation, il a dit aux Ivoiriens qu’il lui serait difficile de payer les salaires à la fin de l’année. Ce qu’il a réussi par contre en trois années de Primature, c’est d’avoir institutionnalisé, par le biais de la carte de séjour, le racket et les violations des droits de l’homme. Le décret n°91-631 du 2 octobre 1991 portant application de la loi n°90-437 du 29 mai 1990 relative à l’entrée et au séjour des étrangers en Côte d’Ivoire, présentait en filigrane, les intentions réelles du Premier ministre Alassane Ouattara à travers la carte de séjour. Lisons : “(…) précise que les étrangers séjournent et circulent librement sur toute l’étendue du territoire national dans les limites et conditions fixées par la loi.

    Prévoit que les étrangers doivent toujours être en mesure de présenter leur carte de séjour à toute réquisition des agents habilités de l’administration ainsi que pour l’accomplissement de certains actes de la vie civile auprès du service de l’emploi ?. Cette disposition vient renforcer la loi n°90-437 du 29 mai 1990 relative à l’entrée et au séjour des étrangers en Côte d’Ivoire qui stipule : “…Lorsque la carte de séjour a été délivrée à un étranger résidant sur le territoire, elle donne à son titulaire la possibilité d’exercer la profession de son choix, dans les limites de la réglementation relative à cette activité. Prévoit les cas d’expulsion, la procédure de recours et détermine les catégories de personnes pouvant faire l’objet d’un arrêté d’expulsion (mineurs de 21 ans, etc.). Fixe les sanctions pénales applicables aux étrangers entrés ou séjournant irrégulièrement sur le territoire et aux personnes ayant facilité, directement ou non, ces infractions ?.

     Le ministère de la Sécurité intérieure dirigé à l’époque par le général Lassana Palenfo, s’est lancé, avec la bénédiction du Premier ministre Alassane Ouattara, dans une traque aux étrangers. L’on se souvient de cette descente en 1991 de la police dans une mosquée d’Abobo (Abidjan) pour contrôler la carte de séjour des fidèles d’origine étrangère. Alors que ces personnes étaient en pleine prière. L’intervention brutale de la police a fait de nombreux blessés et l’opposition de l’époque dirigée par Laurent Gbagbo s’était élevée contre cette grave violation des droits humains. Face à ce climat délétère instauré par Ouattara, les étrangers, notamment ceux de la CEDEAO qui n’avaient pas d’argent pour débourser 15.000 FCFA afin d’entrer en possession de la carte de séjour, se sont lancés dans la fraude sur l’identité.

    Même quand ceux qui avaient la carte de séjour en avaient marre de se faire racketter à tout coin de rue par les agents de police, ils ont rejoint le clan des falsificateurs. Cette difficile situation a continué sous Henri Konan Bédié dès 1994. La loi n° 98-448 du 4 août 1998 relative à l’identification des personnes et au séjour des étrangers en Côte d’Ivoire l’atteste, par exemple, clairement dans sa disposition liée à l’emploi des étrangers. Lisons encore : “Prévoit que la possession de la carte de séjour est obligatoire pour l’obtention d’un emploi pour les étrangers résidant en Côte d’Ivoire. De plus, nonobstant les prérogatives reconnues à l’administration par le code du travail, les agents du contrôle du séjour des étrangers peuvent pénétrer, de jour comme de nuit, dans tout établissement ou tout local sur lequel pèsent des présomptions d’emploi irrégulier d’étrangers ?. 

Vers la suppression de la carte de séjour 

En 2001, quelques mois seulement après son élection, le président Laurent Gbagbo prend des mesures pour soulager les étrangers résidant en Côte d’Ivoire. Le coût de la carte de séjour pour les ressortissants de la CEDEAO, par exemple, passe de 15.000 FCFA par an à 5000 FCFA par an. La loi n° 2002-03 du 3 janvier 2002 porte même la validité de la carte de séjour à 5 ans. Avec la récupération abjecte que certains hommes politiques dont Ouattara ont fait de la question de l’immigration pour imposer une sale guerre au pays et la paupérisation qui a gagné toutes les populations, le Président Laurent Gbagbo a décidé de supprimer la carte de séjour. On ne va plus vous fatiguer avec les cartes de séjour. Je vais veiller à ce que cela soit supprimé ?, a-t-il précisé. 

Source: Notre voie

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