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LE COMBATTANT
6 février 2017

APRES L'ARRESTATION DU CAMARADE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL LAURENT GBAGBO 18 FÉVRIER 1992,INTÉGRALITÉ DE SON INTERVENTION A LA BARRE.

Nous proposons l'intégralité du jugement au palais de justice,après les évènements du 18 février 1992 et suivi de l'arrestation du camarade secrétaire général Laurent Gbagbo.

laurent_gbagbo-prisonnier-en-1988

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    Décision de faire une marche le mardi 18février. Au sein du parti, c’est ainsi que nous avons décidé d’une marche et nous en avons informé, par écrit, les autorités compétences. En 1979et 1980, c’est délibérément que nous avons choisi cette ligne. Parce qu’une guerre civile, on sait où elle commence mais on ne sait jamais où elle finit. Je prendrais l’exemple du Tchad, pour ne pas citer le Libéria, près de nous. C’est pourquoi nous avons opté pour une transition pacifique. Une marche c’est une marche.

    La marche entre les forces de l’ordre et mon parti. J’ai assisté à ce genre de rencontres une seule  fois, le 1er mai 1991, lors de notre fête de la liberté. J’y aurais la guerre. Les rumeurs faisaient état des armes que nous aurions cachées au siège de notre parti à Koumassi et que les militaires armés seraient prêts à bondir et empêcher la marche des travailleurs. J’ai participé à cette rencontre pour l’apaiser (…)

    Le lundi 17 février, à la veille de la marche à 13h, le Ministre  Léon Konan Koffi m’appelle et m’apprend qu’une réunion subversive venait d’avoir lieu à la Riviera à 15h, le même jour. Je l’ai rappelé un quart d’heure plus tard pour en parler avec lui au téléphone. Il semblait très occupé et j’ai dû insister pour être reçu vers 17h, en présence de son Directeur de cabinet, Mr Diarra.

    Je lui ai dit que ce n’était pas sérieux et que les informations qu’il m’avait données en début d’après-midi n’étaient pas fondées, puis qu’il n’y avait pas de Touré Mamadou à l’adresse indiquée. Nous avons causé et nous nous sommes quittés en de bons termes.

Mme le Président Mazion Si M. le Ministre a fait état de rumeur d’une réunion subversive, c’est qu’il était réticent pour la marche au lendemain du 18 février, il n’était pas chaud…

   L .G s’il était réticent, il ne me l’a pas signifié. Un Ministre n’a pas être chaud pour une marche de l’opposition. S’il n’était pas d’accord, il me l’aurait fait signifier par écrit et j’aurais obtempéré. Le Ministre est au pouvoir, il doit décider et non se monter réticent ou chaud. Vous savez, les rumeurs, j’en discute parfois avec des membres du gouvernement. J’ai même dit au Ministre Léon Konan Koffi que ses services fabriquaient plus de 70% des rumeurs concernant mon parti.

    J’étais un jour à Séguela et je Gouvernement a rendre à Daloa, à un meeting. il m’a été rapporté que le Gouvernement a fait venir les Palestiniens pour m’abattre. Je n’ai pas accusé de la démocratie. M. Ossey Gnazou que j’appelle amicalement ‟gentleman″, il a dit être écrit par moi à Francis Wodié pour commander les armes qui se trouveraient déjà au Ghana.

    Je lui di qu’il mentait grossièrement et que Wodié habitant à 500 mètres de mon domicile, en ce temps là, je n’avais donc pas à lui écrire une lettre pour que Houphouët lui donne de l’argent. Je ne peux pas vous diriger avec les rumeurs. Il appartient au Ministre de décider, il est responsable de l’ordre public. Son devoir lui commande de me dignifier l’annulation d’une manifestation, s’il le désire, et cela, par écrit

Me Adjoussou, Procureur de la République : Le prévenu avait accordé une interview au quotidien ‟La Voie″ dans laquelle il invite les gens à se dresser pour sauver la Côte d’ivoire. Peut-il expliquer ce qu’il entendait par là ?

   L.G est à dessein que j’ai accordé l’interview au quotidien ‟La Voie ″. J’ai même voulu qu’elle paraisse à la veille d’une série de manifestations que nous avions à faire. C’est une interview très importante, cette  interview du 17 février dans ‟La Voie″ où je dénonçais les manœuvres des hommes de l’entourage du chef de l’Etat pour, selon leur propre terme, ‟nettoyer le pays″.

    J’ai dit dans la même interview qu’il fallait se dresser pour sauver la Côte d’ivoire parce que j’estime qu’il y a eu erreur dans deux sens sur les évènements de Yopougon. Je me demandais à l’époque, et je continue de me demander pourquoi l’on avait fait interview des militaires dans une cité universitaire et non pas à la police et la gendarmerie qui s’occupent normalement et respectivement de la ville et des zones rurales. J’ai toujours soutenu que l’armée est formée pour être brutale.

Les paras commandos sont formés pour être brutaux par rapport au soldat moyen et face et aux adversaires.

   Les démocrates à se dresser et marcher pour protester contre la dégénérescence de nos institutions.  La question que vous m’avez posée, M. le procureur, a l’air d’un préliminaire mais elle, en réalité, au cœur du débat. En fait, il s’est passé que le mardi 18 février 1992, les incendies au palais de justice. Et nus nous retrouvons aujourd’hui parce qu’on a voulu faire la liaison entre les deux faits.

    C’est un amalgame grossier et une marche. Au cours de la marche du PDCI, il y a eu des casses. Mais nous, au FPI, n’avons jamais fait cet amalgame. Nous aimons aussi bien la paix que notre pays et ses acquis de trente années de labeur du peuple. Mais nous nous sommes refusé de faire cet amalgame depuis toujours. Et nul n’a osé faire cet amalgame. Sinon Fologo ou …

Vent preuve de beaucoup d’imagination. Il y a une pancarte amusante qui illustre bien cet état de fait, sur laquelle il est écrit : ‟Et si la mère  de Gbagbo avait avorté ? (Ndlr : rire dans la salle d’audience y compris le Président du Tribunal et le Procureur).

Quelle était l’ambiance ? Parmi les marcheurs peut-être y a-t-il eu d’autres personnes qui ont pu avoir d’autres personnes qui ont pu avoir d’autres préoccupations dans la foule ?

L.G : je suis historien, je n’ai jamais étudié la psychologie de foule. Quelques jours avant nous, le PDCI a organisé des marches qui ont été un véritable échec  numérique. Mon objectif a moi était de la supplanter. J’étais fier face à tout ce beau monde prêt à marcher pacifiquement.

Mme Mazouin : Après la déclaration du Chef de l’Etat, avez-vous, vous et votre parti, cherché à la rencontrer ?

L.G : Rencontrer le chef de l’Etat ne semble rien à voir avec la cesse. Mais puisque vous me posez la question, je vais y répondre. Chaque parti  a sa manière de concevoir ses rapports avec le parti au pouvoir. Il y a des leaders qui estiment qu’il faut aller vers le chef d’Etat. Nous avons plutôt une autre démarche. Dès que les évènements de Yopougon se sont produits, nous avons marché pacifiquement…

   S’audience est bondée de bérets-rouges, armes au poing). Vous n’êtes pas souvent à nos marches, Mme le Président du Tribunal, mais j’ai plusieurs fois demandé la démission du gouvernement. Le Premier Ministre devait reconnaître, au lendemain des évènements, qu’il a donné des instructions qu’il y a eu malheureusement des débordements. Ensuite, il y a eu la déclaration catastrophique du chef de l’Etat, après les résultats de la commission d’enquête. 

    Le chef de l’Etat a refusé de sanctionner les personnalités impliquées. Cette  déclaration catastrophique signifiait une dégénérescente de nos individus se croiraient au-dessus de la loi et de l’exécutif s’ils n’étaient pas sanctionnés. Le chef de l’Etat a fait de meilleurs discours en d’autres occasions, car même quand on n’aime pas le lièvre, il faut reconnaître qu’il court vite. Mais, dans le cas d’espèce rien obligeait le chef de l’Etat à dire : ‟je ne peux pas retourner contrer moi-même le couteau qui me sert″. J’ai donc invité tous les démocrates à se dresser et marcher pour protester contre la dégénérescence de nos institutions. La question que vous m’avez…

   Le président du PDCI m’aurait précédé ici ou à la Maca. Alors, je refuse cet amalgame parce que les faits du 15 février 1992 son aussi réels que vrais.

    Dans une République, chacun à son travail. Je suis chercheur. Je fais mes sers d’intermédiaire entre le peuple et peuple et les pouvoirs publics.  Je suis secrétaire général du FPI, je m’atèle à ce que mon parti arrive au pouvoir par la voie des urnes. Mon travail n’est pas de chercher les casseurs ou d’attribuer des casses à qui que ce soit. Il faut que les politiciens et les magistrats cherchent les casseurs, c’est cela leur travail.

    Quels étaient les mots d’ordre de cette marche ?

    A ce niveau, il faut faire la différence entre ce qui est historique et ce qui est pratique. Théoriquement, nous marchions pour protester contre la déclaration du chef l’Etat et revendiquer une déclaration rectificative. Du point de vue pratique, les militants font souvent preuve de beaucoup d’imagination. Il y a une pancarte amusante qui illustre bien cet état de fait, sur laquelle il est écrit : et si la mère de Gbagbo avait avorté ?

   Comment demandé et obtenu la constitution d’une commission nationale d’enquête. Deux de nos députés ont participé aux travaux de cette commission dont Mollé Mollé ici présent. Après les travaux de la commission nationale, nous avons envoyé des lettres de félicitation aux commissaires pour le travail très honorable qu’ils ont fait. Nous n’étions pas envie de marcher parce que nous estimons que le temps était nécessaire  au chef de l’Etat nous a amenés à rapport à la déclaration du chef de l’Etat dans les organes de presse proches de notre parti et nous avons marché pacifiquement.

      M. le procureur : rencontrer le chef de l’Etat était une voie pourtant…

L.G : vous avez dit une voie parmi tant d’autres. Elle ne s’impose à aucun part comme démarche à suivre en pareille circonstance.

Le Ministre public : Pas de question au prévenu

Me Adam Camille : Voulez-vous dire que M. Fologo n’a fait que constater la vérité

L.G : Vous savez, un parti vit comme un homme, il y a des moments où il est agacé. Le soir des élections présidentielles, le 28 octobre 1990, il y avait une espèce de tension entre le gouvernement et non parti. Je ne sais même pas le pourcentage de voix que j’ai obtenu. Mon parti et moi avons vécu une frustration avec 200 militants arrêtés par le Colonel Lath et ses hommes de main. Mais nous n’avons pas réagi parce que nous ne somme pas violents.

Mme Mazouin : Vous avez parlé des mots d’ordre de la marche, mais vous n’avez pas parlé du mot d’ordre portant sur la libération d’Ahipeaud Martial qui devait être jugé ce jour-là

L.G : ce n’est pas parce que je suis devant vous que je vais changer d’avis (…) je souhaite qu’Ahipeaud Martial soit libéré. Mais mon parti et moi sommes légalistes. C’est pourquoi nous avons volontairement choisi de passer lion du tribunal car nous n’avons pas à libérer les détenus de force.

Pendant la clandestinité lors de l’arrestation et  de la détention arbitraire de notre camarade Innocent Anaky, nous n’avons pas utilisé la casse ou la force pour tenter de le libérer. En ce temps-là, l’on racontait toutes sortes de rumeurs folles. Que nous allions l’enlever de la MACA par hélicoptère. Nous nous sommes toujours tenus très loin de telles pensées et de tels agissements. C’est donc à dessein que nous avons fait passer le cortège loin du Palais de Justice, bien que revendiquant la libération de Martial Ahipeaud.

M. l’ancien bâtonnier de l’ordre  des avocats Adam Camille : j’ai une simple question à poser à M. Laurent Gbagbo : je suis membres actif du PDCI et notre secrétaire général M.Laurent Fologo, a dit que votre parti n’était pas d’essence violente. Que pensez-vous de cette déclaration ?

L.G : Quand on fonde un part, l’objectif est de prendre le pouvoir, il n’y a rien d’original à cela. Ce qui est original, ce sont les moyens qu’on peut utiliser pour arriver au pouvoir. Notre parti a choisi d’arriver au pouvoir par les urnes, c’est pourquoi il a choisi délibérément la transition pacifique. Comment se mettre à casser, à incendier ou à faire casser et incendier quand on veut arriver au pouvoir par les urnes ? Comment être violent quand on veut arriver au pourvoir par les urnes ? vous savez, il y a des déclarations qui, à force d’être excessives, deviennent ridicules. Je ne vois pas en quoi les casses pourraient me permettre de réaliser mon objectif et je ne sais pas pourquoi je changerais de stratégie.

Me Adam Camille : M.Laurent Gbagbo, quel est l’état des rapports entre votre parti et le gouvernement ?

   L.G : J’ai toujours cherché à avoir de bons rapports avec les membres du gouvernement et les autres présidents d’institutions parce que d’eux et de moi dépendant beaucoup de choses dont l’avenir de notre pays. Les 7,8 et 9 février, le FPI a organisé un colloque international sur l’intégration économique où nous tenons à la légalité et à la transparence, nous avons invité les Présidents de toutes les institutions en Côte d’Ivoire, les organismes internationaux traitant des activités économiques, tous les partis colloque, le Directeur de cabinet du Premier Ministre m’a demandé si les ministres devaient participer au débat.

     Je lui ai également expliqué que puisqu’il y aurait des conseillers des chefs d’Etats, je souhaiterais que le Premier Ministre les rencontre et les reçoive. A la veille du colloque, les rapports se sont dégradés entre eux et moi. Le Premier Ministre n’a pas eu le temps. Pas même les Ministres. Même le Président de l’Assemble nationale a trouvé des funérailles………

    Bravé toutes les incidents diplomatiques pour participer à notre colloque ? (…) Comment aurais-je pu saccager ma propre maison quand on affirme qu’elle a été mise en branle par une escouade du Colonel Lath ? (…) Pour finir, je voudrais attirer l’attention du tribunal sur deux choses. Premièrement, je suis député, je suis secrétaire général du FPI.

   Ce ne sont pas des qualités qui me dispensent des lois de mon pays. Je voudrais que la vérité éclate dans cette affaire pour que les vrais auteurs et les commanditaires soient sanctionnés. Mais, j’ai été outré par une déclaration du Premier Ministre au cours de sa conférence de presse après mon arrestation, quand il a dit ceci : ‟Gbagbo a certainement été arrêté avec un gourdin à la main. Il a été pris en flagrant délit, j’ai pris mes responsabilités.

    Je pense qu’il est grave que le Premier Ministre assurant l’exécutif pendant l’absence du chef de l’Etat prononce u délit sur un citoyen sans avoir saisi le Tribunal. Je trouve scandaleux qu’on veille trouver un bouc émissaire, sans même chercher les auteurs de la casse. S’il faut même confier l’affaire à un magistrat qui cherchera le coupable pendant des mois, il faut le faire plutôt que de signer en cascade des ordonnances, en faisant des gymnastiques. Ce comportement n’est pas bon, je voudrais le dénoncer.

    Je dénonce enfin le harcèlement psychologique sur mon parti et moi. Pas un trimestre ne passe sans qu’on ne nous mettre un complot sur le dos. Le complot du pape à propos duquel le chef de l’Etat lui-même a avoué mon innocence, la lettre à Wodié rédigée par Ossey Gnansou, un procès verbal de réunion attestant que j’ai reçu des millions de l’étranger pour financer les activités de mon parti alors que cela est interdit par la loi, le Colonel Lath et ses hommes de main durant le conflit entre Gueï et le colonel Doué, le Premier Ministre lui-même. On nous assaille, on nous agace. Du 18 février font partie de la même machinition.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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