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LE COMBATTANT
26 janvier 2017

Le peuple Wê a le sentiment que le génocide dont il est victime n’est pas reconnu et que sa disparition programmée.

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 La visite du Grand-Ouest Depuis l’éclatement de la crise militaro-politique qui a secoué la Côte d’Ivoire, les populations du Grand-Ouest ont été particulièrement éprouvées par les tueries, les exactions, les expropriations en tous genres et l’exode massif vers le Libéria.

     C’est ainsi que suite aux attaques des rebelles dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire, le 1er juin 2005, le Président Laurent Gbagbo s’est rendu à Duékoué, le 17 juin 2005. En effet, le 1er juin 2005, les rebelles ont investi nuitamment les villages de Guitrozon et de Petit Duékoué dans le Département de Duékoué, à l’Ouest de la Côte d’Ivoire. Ils ont massacré des populations endormies et incendié des habitations.

    Le bilan, très lourd, est d’une centaine de morts et de nombreux blessés. Les survivants de cette attaque ont fui leurs villages et abandonné leurs plantations. Ils vivent aujourd’hui dans le plus grand dénuement dans les centres d’accueil où ils sont devenus des réfugiés sur leur propre terre,dans leur propre pays. 

      Le Président Laurent Gbagbo est allé à Duékoué et a vu les effets de la barbarie lâche. Il a vu une population meurtrie dans sa chair et dans son âme qui s’interroge sur son avenir. Il est allé voir nos compatriotes pour leur apporter, au nom des Ivoiriens, le soutien et le réconfort de la Nation. Le Président Laurent Gbagbo a ordonné une enquête et pris un certain nombre de décisions visant à renforcer la sécurité de personnes et des biens dans l’Ouest, zone très sensible.

    Après le renversement du Président Laurent Gbagbo une véritable tragédie s’est abattue sur ces populations qui vivent un cauchemar dans lequel le désespoir et le sentiment d’être abandonné se sont accentués. Le peuple Wê en particulier a le sentiment que le génocide dont il est victime n’est pas reconnu et que sa disparition programmée se déroule dans l’indifférence totale.

      A raison d’ailleurs, puisqu’à la CPI, les victimes du peuple Wè n’ont pas de voix et n’ont pas une place dans le récit de l’accusation alors que cette juridiction internationale a dit qu’elle était là pour faire entendre la voix des victimes, de toutes ces victimes qui ont souffert et qui continuent de souffrir.

    Ainsi, même à la CPI, l’on divise, l’on distingue entre les morts. Il est évident que l’accusation n’avait pas l’intention de faire entendre la voix des victimes de Guitrozon, de Petit Duékoué et de Duékoué, lieu où un pic a été atteint avec 1000 Wê tués en deux jours, les 28 et 29 mars 2011.

    Il aurait fallu qu’elles soient massacrées par des groupes favorables au Président Laurent Gbagbo pour que l’accusation s’intéresse à elles. A partir du moment où il n’a pas été possible d’innocenter les responsables de ce massacre qui sont les dozos des FRCI de Monsieur Ouattara, il y eut une volonté de minimiser l’ampleur des tueries et réduire au maximum le nombre de victimes.

    Les transnationales de la communication se sont évertuées à faire disparaître les bourreaux. Faire disparaître les bourreaux, c’est faire disparaître le crime, c’est renoncer, à l’encontre des engagements de la Procureure, à les faire comparaître devant la justice. Faire disparaître les bourreaux, c’est faire disparaître la souffrance vécue par les victimes du peuple. La Côte d’Ivoire est la copie fidèle de la CPI. Les atrocités de Duékoué n’ont, pour l’instant, donné lieu à aucune poursuite.

    La justice ivoirienne emprunte la même voie que la CPI qui consiste à faire disparaître les bourreaux. Ils ne seront pas poursuivis, jugés ou arrêtés car aux dires du commissaire du gouvernement, Ange Kessi Kouamé, personne n’a porté plainte contre eux, et que la justice militaire n’est pas une justice civile, elle ne s’autosaisit pas.

    Belle dérobade ! Le rôle d’un Procureur n’est-il pas avant tout, de rechercher et de punir les auteurs des crimes graves ? Comment peut-on lutter contre l’impunité quand l’on refuse de poursuivre les auteurs et responsables des tueries à l’Ouest, alors qu’il apparaît clairement que des crimes contre l’humanité ont été commis ? La réponse semble assez évidente :

Ouattara reste le grand allié des Occidentaux, de la France, en particulier et du monde des affaires, en général. L’armée française a été très active aux côtés des FRCI en 2011. Et l’ONU, dont l’attitude pose beaucoup de questions, n’a sans doute pas intérêt à ce que ce passé soit trop remué.

    En voulant réécrire l’histoire, en voulant transformer la réalité aux dépens de ceux qui ont souffert, c’est atteindre la vérité, c’est aussi avant tout atteindre le vécu et la souffrance des populations du Grand-Ouest. Les principales préoccupations que les populations formulent régulièrement sont :

1) – la question de la reconnaissance du génocide Wê ;

2) – la question de la terre et des colonies de peuplement et son cortège d’insécurité aggravée ;

3) – la libération des prisonniers politiques civils et militaires ; 

4) – le retour des exilés et des réfugiés suivi de la récupération de leurs patrimoines.

     A la suite du Président Laurent Gbagbo empêché parce que déporté à la Haye, à la CPI, ma visite dans le Grand-Ouest est d’abord placée sous le signe de la compassion envers toute la population. En conséquence, au-delà des mots et gestes de compassion, je me rends, au nom du FPI, dans le Grand-Ouest pour rassurer et redonner espoir :

1) – rassurer les populations du Grand-Ouest que le FPI et son Président Laurent Gbagbo sont à leur côté et veilleront à ce que la tragédie de l’Ouest prenne fin et que leurs préoccupations soient traitées avec justice et équité.

2) – Redonner l’espoir au peuple du Grand-Ouest et à la Côte d’Ivoire. Même si tout va mal aujourd’hui, l’espoir est permis.

Le FPI travaille avec méthode et détermination à donner un avenir à notre pays. Ma visite dans le Grand-Ouest est également placée sous le signe de la solidarité avec « l’Association des Ressortissants de Duékoué en France et en Europe (ARDEFE) et « Solidarité Peuple Wê » qui ont constitué, avec l’aide d’avocats, un dossier remis à la CPI, en février 2016.

   Y sont consignés les témoignages de 1073 victimes des événements de 2011 et 2012. «Avec ce dossier, « nous avons décidé de prendre la procureure de la Cpi au mot. Elle dit qu’elle se soucie des victimes, qu’elle lutte contre l’impunité. Qu’elle nous explique alors pourquoi il n’y a toujours pas de poursuites » dit Habiba Touré, l’un des avocats impliqués. ( MEDIAPART).

    En me rendant dans le Grand-Ouest, c’est aussi pour le FPI d’exprimer sa compassion et sa solidarité à Madame Meho Antoinette, injustement incarcéré à la MACA parce qu’elle s’activait à constituer un dossier pour dénoncer les auteurs et responsables des tueries.Ma visite est enfin placée sous le signe de la remobilisation des structures du parti et des militants.

    Les peuples du Grand-Ouest ont beaucoup souffert de la guerre. C’est eux les héros. Ils ne doivent pas perdre espoir. Un peuple qui n’a pas rencontré de grands événements ne peut devenir un grand peuple dans l’Histoire. C’est une donnée constante dans la vie des Nations. Les événements tragiques du Grand-Ouest sont donc une épreuve de la vie, un examen de passage dont le peuple Wê sortira grandi.

    Au total le sens profond de cette visite à ces populations meurtries, désemparées et désespérées c’est de montrer que contrairement à ce qu’il leur est donné de constater aujourd’hui la Côte d’Ivoire va rassembler tous ses enfants et panser leurs plaies, et, dans l’unité retrouvée, reprendre le chemin de la consolidation de la nation et du développement durable.

    Mon voyage, dans le Grand-Ouest, revêt donc une forte charge symbolique qui ne doit échapper à personne. Comme le disait François Mitterrand, on ne peut aller au paradis sans mourir de même pour aller à la reconquête du pouvoir d’Etat, le FPI doit passer par les élections. Cela passe par l’assainissement du contexte électoral.

Extrait du discours du Président par intérim du FPI,Sangaré Aboudrahmane lors de la cérémonie de présentation de voeux

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