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LE COMBATTANT
10 novembre 2016

Me Rodrigue Dadjé ( l'Avocat de la Première Dame Simone Gbagbo ):" il n'y a pas de preuves que les femmes d'Abobo sont mortes "

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      Est-ce que c’est la méthode de travail du professeur Etté Yapo que vous décriez ou bien c’est le rapport médical que vous contestez ?

Elle n’a jamais examiné les corps des femmes de la marche d’Abobo, de la RTI et des victimes du marché Siaka Koné. Pour preuve, j’ai l’ordonnance de 2015 qui la nomme afin d’aller exhumer les corps. Ce qui n’a pas été fait auparavant. Quand je lui demande si elle a fait la mission, elle répond qu’elle ne sait pas si elle l’a faite ou pas. Ça peut arriver parce qu’elle fait beaucoup de choses en même temps. Donc je comprends. Ce qui m’importe, moi, c’est de prouver que ce rapport médical qu’on a voulu utiliser pour accabler Mme Gbagbo ne peut rien faire parce que la personne concernée n’a jamais analysé les personnes qui ont été tué. Je vous le dis, c’est miraculeux parce qu’aucune femme tuée dans la marche d’Abobo n’a été une seule fois examinée. Une seule fois. Il y en a deux d’entre elles qui ont été enterrées dans des tombes, on dit qu’on ne sait pas où se trouve les tombes. Il y en a cinq qui ont été enterrées dans des fosses communes mais personne ne sait subitement où se trouve cette fosse commune. Donc on n’a jamais fait d’analyses. A la RTI, n’y a pas de victimes qui ont été tuées. On n’a pas d’analyse, on n’a rien, c’est ce que je dis. Après, dans sa méthode de travail, effectivement il y a des insuffisances. Parce que sa méthode de travail est partiale. Sur la base de quoi on choisit des morgues et on laisse d’autres morgues ? Quand on sait que le plus de morts, c’était à Duékoué. Donc sur la base de quoi ? Si ce sont les autorités, cela montre bien qu’elles étaient partiales et qu’elles n’avaient pas envie de savoir ce qui s’est passé dans toute la crise. L’objectif pour moi était de dire que l’enquête là, le rapport ne concerne pas ces morts. Ces morts n’ont pas été examinés donc on n’a pas la preuve qu’ils sont morts. Moi je suis juriste, je suis mathématicien, on s’arrête là. On veut des éléments de preuves justifiés par des experts comme elle. Ce qui n’est pas le cas. Après quatre années d’instruction dans le dossier, on n’a rien en fait, on n’a que des suppositions.

    Dans le rapport que vous décriez, selon le procureur général, la grande majorité des personnes qui ont été tuées sont originaires du nord…

Les corps qui ont été autopsiés sont au nombre de cinquante. C’est principalement des policiers. Des éléments de la police nationale qui ont été tués pas balles dans l’exercice de leur mission. Il faut que cela soit bien clair. Ce sont des éléments de la police nationale qui ont été tués par les forces rebelles qui étaient en face. C’est d’un. De deux, on vous fait un état des personnes tuées sur un échantillonnage choisi par eux-mêmes. Mais ces personnes-là, ce sont des combattants FRCI, des supplétifs FRCI qui ont été tués dans le cadre des combats. C’est tout et rien de plus. Mais l’échantillonnage lui étant biaisé puisqu’il fallait choisir les morgues où aller choisir les morgues où aller pour qu’on donne un prorata qui est comme on le veut, ce qui est normal, je vous le dit, on va jusqu’à Duékoué ça fait tomber tous mes chiffres. Quand on dit trois mille morts, il y a eu plus que ça. En une seule journée à Duékoué, il ya eu mille morts. De quoi on parle. Pourquoi on n’a pas choisi Duékoué ? Donc on a occulté Duékoué, Nahibly et consorts ? Je suis désolé. C’est vrai, il y a eu des malinkés  qui sont morts, mais c’étaient des combattants et peut-être des personnes qui ont été tué par des dégâts collatéraux. C’est tout. Je le dis, je ne pense pas que la police nationale ivoirienne, je pèse bien mes mots, même sous Gbagbo ait décidé, surtout qu’elle contient toutes les ethnies, de se lever pour aller tuer des malinké à Abobo. Ce n’est pas possible. Je ne pense pas que la gendarmerie nationale qui contient toutes les ethnies. Décide de se lever pour aller tuer des malinké à Abobo, ce n’est pas possible. Arrêtons. Je suis désolé. Je pense plutôt que le commando invisible qui essayait de terroriser les populations à Abobo, tirait sur les forces nationales ivoiriennes et dans le cadre des dégâts collatéraux tuaient certaines personnes. Voilà la réalité.

      On a cru que Mme Etté Yapo était témoin de la défense et qu’elle était là pour défendre Mme Gbagbo. Mais comment peut-on comprendre que vous qui êtes l’avocat de l’ancienne première Dame, vous passez plus de deux heures à questionner votre témoin…  

En réalité, si vous voulez, on l’appelle témoin de la défense parce que c’est nous qui avons voulu qu’elle vienne comparaître. Ce témoin a été désigné, dans le dossier d’assises actuel, par différentes ordonnances pour faire des rapports d’expertises médicales. C’était donc une obligation de la justice d’entendre ce témoin pour nous éclairer sur son rapport. Mais comme le parquet général n’a pas pris ses responsabilités parce qu’il n’a pas intérêt à ce que la vérité soit sue, moi j’ai pris mes responsabilités. Pour moi, cette audition d’aujourd’hui a été largement satisfaisante. Cela  a montré qu’effectivement, elle n’a jamais eu à examiner les corps des femmes de la marche d’Abobo. Jusqu’à présent, on a  encore des ordonnances des exhumations de ces corps qui sont revenues sans suite. Le marché Siaka Koné, même chose la marche sur la RTI, même chose. Tous les faits pour lesquels Mme Gbagbo est poursuivie, il n’y a aucun corps qui ait été examiné par aucun médecin. Je suis satisfait de ce rapport parce qu’il a montré qu’il n’incrimine Mme Gbagbo en rien.

   La cour refuse que 4 témoins dont le professeur Alangba, expert en balistique et ex-DG d’ivosep viennent témoigner. Quelle est votre réaction ?

Nous avons aujourd’hui  la preuve que la justice ivoirienne ne veut pas que la vérité soit sue à ce procès. Alors à partir d’aujourd’hui, la defense n’y participera plus. Il revient donc à la cour de prendre une décision pour condamner Mme Gbagbo.

 

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