Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LE COMBATTANT
24 octobre 2021

Discours du professeur Pierre Sané, au congrès constitutif du PPA-CI.

247248870_427616982056241_2631708751272184179_n

Cher camarade Président Laurent Gbagbo,
Chers invités,
Chers camarades,
On dit souvent que l'histoire est marquée par un lieu mais elle épouse plus souvent les contours d'une date et cette date qui nous réunit c'est le 16 octobre 2021.
Comme disait VICTOR Hugo : « 𝑄𝑢𝑎𝑛𝑑 𝑙𝑎 𝑛𝑢𝑖𝑡 𝑒𝑠𝑠𝑎𝑖𝑒 𝑑𝑒 𝑟𝑒𝑣𝑒𝑛𝑖𝑟, 𝑖𝑙 𝑓𝑎𝑢𝑑𝑟𝑎 𝑟𝑎𝑙𝑙𝑢𝑚𝑒𝑟 𝑙𝑒 𝑓𝑙𝑎𝑚𝑏𝑒𝑎𝑢 𝑑𝑒𝑠 𝑔𝑟𝑎𝑛𝑑𝑒𝑠 𝑑𝑎𝑡𝑒𝑠.» Et ce congrès fera date dans l'histoire politique de l'Afrique et je suis honoré d'être là.
Cher camarade Président Laurent Gbagbo, si seulement ceux qui avaient comploté contre les élections ivoiriennes, ceux qui avaient comploté contre le Président constitutionnellement installé, ceux qui avaient comploté sa déportation à la Haye avaient pu deviner que tout cela nous amènerait à ce jour du 16 octobre où Nicolas Sarkozy est devenu un habitué des salles de tribunaux parisiens, et où Blaise compaoré est attendu impatiemment au Burkina Faso. On ne fait pas d'enfants dans le dos à la justice, à la vertu et à l'espoir.
Pour ceux qui ne me connaissent pas, s'il ya de vieux chercheurs universitaires dans la salle, j'ai couramment eu des interactions avec eux quand je dirigeais le Centre de Recherche pour le développement International et je venais à Abidjan pour m’entretenir avec les chercheurs des Instituts. D'autres, peut-être un peu plus jeunes, qui ont milité dans les mouvements des droits humains me connaîtront en tant qu'ancien Secrétaire Général d'Amnesty International. D'autres, plus récemment, me connaîtront comme ancien Sous-directeur Général de l’UNESCO chargé des sciences sociales, et encore plus avant membre du Bureau politique du Parti socialiste du Sénégal, membre du Secrétariat Exécutif National du Parti Socialiste du Sénégal, mais membre dissident depuis que le Parti socialiste du Sénégal a trahi Laurent Gbagbo, membre dissident depuis que le Parti socialiste du Sénégal a trahi le peuple sénégalais en rentrant dans une coalition avec le gouvernement libéral, le plus corrompu que l'histoire du Sénégal n'ait connu. Je demeure donc un membre dissident. Je refuse de démissionner parce que le parti socialiste du Sénégal n'appartient pas à ses dirigeants, il appartient à ses membres. Les dirigeants passent, l'esprit socialiste reste. J'attends donc patiemment à la maison du parti que les dirigeants socialistes reviennent à la maison et il se peut très bien à l'occasion des élections locales prochaines que la coalition se casse à l'aune de toutes les ambitions, gourmandises et perfidies..
Je voulais juste faire quelques remarques, parce que j'ai été vraiment emballé par la décision du camarade Président Laurent Gbagbo de mettre en place un nouveau parti socialiste, Panafricaniste et donc forcément un nouveau parti anti-impérialiste, souverainiste et démocrate.
Je me suis posé des questions sur le nom donné au parti. Je me suis demandé : est-ce qu'il fallait parler "Des Peuples Africains" ou " Du Peuple Africain" ? Ce que l'on recherche, c'est l'unité du peuple africain pour arriver à un seul peuple africain qui est le Peuple Africain avec lequel on a démarre l'humanité. Et peut être on voudrait revenir à ça et travailler à l'unité, non pas des États, mais l'unité des peuples pour faire en sorte qu'il y ait un seul Peuple africain comme aux États-Unis. Les États-Unis sont une collection de populations venues de tous les pays du monde et qui ont réussi à faire un seul pays.
La deuxième remarque c'est la prééminence du thème « Africain ». Lorsqu'on parle du Parti des Peuples Africains, ça veut dire que demain, Haïti pourra prendre l'initiative de créer un démembrement de ce parti en Haïti. Ça veut dire que demain, nous aurons dans les 54 pays africains, le démembrement du Parti des Peuples Africains. Ca veut dire que demain, nous aurons un démembrement de ce parti en France avec des franco-africains qui vont s'investir dans ce parti, faire de la politique en France pour le bien de l'Afrique et influencer la politique étrangère africaine. Il faut que nous utilisions nos compatriotes qui sont en France, en Angleterre, aux États Unis, pour travailler à modifier, à influencer les politiques étrangères de ces pays là par rapport à l'Afrique et ils le feraient bien à travers un parti politique constitué, Parti des Peuples Africains, section française, belge, suisse, américaine, etc.
Et quand on dit « Africain », ça veut dire aussi que ceux qui vont constituer les membres de ce parti dans chaque pays sont des membres africains. Ça veut dire que dans chaque pays, les Africains qui résident dans ces pays pourront être légalement membres de ce parti puisque c'est un parti panafricaniste et le Panafricanisme commence par l'intégration de tous les Africains.
𝗩𝗿𝗮𝗶𝗺𝗲𝗻𝘁, 𝘁𝗼𝘂𝘀 𝗺𝗲𝘀 𝗿𝗲𝗺𝗲𝗿𝗰𝗶𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁𝘀 𝗮𝘂 𝗣𝗿𝗲́𝘀𝗶𝗱𝗲𝗻𝘁 𝗟𝗮𝘂𝗿𝗲𝗻𝘁 𝗚𝗯𝗮𝗴𝗯𝗼 𝗾𝘂𝗶 𝗰𝗲𝗿𝘁𝗮𝗶𝗻𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗲́𝘁𝗮𝗶𝘁 𝗹𝗲 𝘀𝗲𝘂𝗹, 𝗲𝘀𝘁 𝗹𝗲 𝘀𝗲𝘂𝗹 𝘀𝘂𝗿 𝗹𝗲 𝗰𝗼𝗻𝘁𝗶𝗻𝗲𝗻𝘁 𝗮𝗳𝗿𝗶𝗰𝗮𝗶𝗻 𝗾𝘂𝗶 𝗮 𝗹𝗮 𝗹𝗲́𝗴𝗶𝘁𝗶𝗺𝗶𝘁𝗲́ 𝗲𝘁 𝗹𝗮 𝗰𝗿𝗲́𝗱𝗶𝗯𝗶𝗹𝗶𝘁𝗲́ 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝗹𝗮𝗻𝗰𝗲𝗿 𝗰𝗲𝘁𝘁𝗲 𝗶𝗻𝗶𝘁𝗶𝗮𝘁𝗶𝘃𝗲.
Je vais terminer avec quelques remarques sur la France-Afrique parce que quand on monte un parti, il faut identifier l'ennemi. Et ça fait 500 ans que la France et l’Occident nous font la guerre, ça fait 500 ans que la France et l'occident nous font la guerre. Il faut qu'on identifie nos ennemis et qu'on puisse marquer sur le front de ces gens là, E N N E M I S.
Et ce que nos jeunes commencent à comprendre, c'est qu'avec l'ennemi, on ne négocie pas, on bâtit un rapport de force. Donc il est temps de mettre fin à ces rapports France-Afrique, Afrique-France, à ces rapports qu'on nous soumet. Ce que nous demandons à la France, ce que nous demandons à Macron, ce que nous exigeons de Macron peuvent se résumer en six points :
- 𝗣𝗿𝗲𝗺𝗶𝗲̀𝗿𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁, cessez de vous mêler dans les combats politiques internes, ça ne vous regarde pas !
- 𝗗𝗲𝘂𝘅𝗶𝗲̀𝗺𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁, mettez fin à l'occupation militaire dans nos pays, fermez vos bases militaires en Afrique, rapatriée votre soldatesque. Vous n'êtes pas les bienvenus !
- 𝗧𝗿𝗼𝗶𝘀𝗶𝗲̀𝗺𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁, désengagez vous de la gestion de notre politique monétaire. Rendez nous nos réserves, notre or stocké à la Banque de France et nos objets culturels volés. Nous n'avons aucun respect pour les receleurs !
- 𝗤𝘂𝗮𝘁𝗿𝗶𝗲̀𝗺𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁, cessez de nous imposer l'utilisation de votre langue et de votre culture, nous ne sommes pas des français. Il ne nous appartient pas de défendre votre langue. Votre langue, on l'utilise à notre guise !
- 𝗖𝗶𝗻𝗾𝘂𝗶𝗲̀𝗺𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁, cessez d'utiliser les menaces, les chantages, les intimidations, la corruption pour gagner des marchés publics. C'est tout simplement pitoyable !
- 𝗦𝗶𝘅𝗶𝗲̀𝗺𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁, faites montre d'un minimum de cohérence dans votre politique migratoire. Vous ne pouvez pas nous imposer des APE qui permettent la libre circulation de vos produits agricoles subventionnés, des accords de pêche qui vident nos mers, des produits industriels qui fragilisent nos industries naissantes et dans la même foulée, nous demander de policer les départs de ceux que vous avez privé de travail.
A moins que le mot cohérence n'ait disparu du vocabulaire français. L'heure est venue ! Les Africains ont clairement identifié l'ennemi qui nous a déclaré la guerre, voici 500 ans. Avec l'ennemi, on crée un rapport de force. Allons-y !
Voici le message aujourd'hui envoyé par le Président Poutine, je vous le livre. Il dit : « 𝑆𝑖 𝑙𝑒𝑠 𝐴𝑓𝑟𝑖𝑐𝑎𝑖𝑛𝑠 𝑠𝑒 𝑟𝑒́𝑣𝑒𝑖𝑙𝑙𝑒𝑛𝑡, 𝑙𝑎 𝐹𝑟𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑡𝑜𝑚𝑏𝑒 𝑒𝑡 𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑝𝑒𝑟𝑑𝑟𝑎 𝑡𝑜𝑢𝑡. 𝑆𝑖 𝑙𝑒𝑠 𝐴𝑓𝑟𝑖𝑐𝑎𝑖𝑛𝑠 𝑑𝑒́𝑐𝑖𝑑𝑒𝑛𝑡 𝑑'𝑒𝑥𝑝𝑙𝑜𝑖𝑡𝑒𝑟 𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑠𝑜𝑢𝑠-𝑠𝑜𝑙, 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑙𝑎 𝐹𝑟𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑒𝑡 𝑙'𝑜𝑐𝑐𝑖𝑑𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑖𝑠𝑝𝑎𝑟𝑎𝑖𝑡𝑟𝑜𝑛𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝑔𝑟𝑎𝑛𝑑𝑒𝑠 𝑝𝑢𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑐𝑒𝑠 𝑎𝑢 𝑚𝑜𝑛𝑑𝑒. 𝐷𝑒 𝑐𝑒 𝑓𝑎𝑖𝑡, 𝑙𝑎 𝐹𝑟𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑒𝑡 𝐿'𝑜𝑐𝑐𝑖𝑑𝑒𝑛𝑡 𝑟𝑒𝑐𝑜𝑛𝑛𝑎𝑖𝑠𝑠𝑒𝑛𝑡 𝑞𝑢𝑒 𝑠𝑎𝑛𝑠 𝑙'𝐴𝑓𝑟𝑖𝑞𝑢𝑒, 𝑖𝑙𝑠 𝑛𝑒 𝑠𝑜𝑛𝑡 𝑟𝑖𝑒𝑛. 𝐴𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑐ℎ𝑒𝑟𝑠 𝑎𝑓𝑟𝑖𝑐𝑎𝑖𝑛𝑠, 𝑠𝑎𝑐ℎ𝑒𝑧 𝑞𝑢𝑒 𝑙'𝐴𝑓𝑟𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑝𝑒𝑢𝑡 𝑠𝑒 𝑑𝑒́𝑣𝑒𝑙𝑜𝑝𝑝𝑒𝑟 𝑠𝑎𝑛𝑠 𝑎𝑢𝑐𝑢𝑛𝑒 𝑎𝑖𝑑𝑒, 𝑛𝑒 𝑣𝑒𝑛𝑎𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑝𝑒𝑟𝑠𝑜𝑛𝑛𝑒, 𝑚𝑒̂𝑚𝑒 𝑝𝑎𝑠 𝑑𝑒 𝑚𝑜𝑖 𝑜𝑢 𝑑𝑒 𝑚𝑜𝑛 𝑝𝑎𝑦𝑠, 𝑙𝑎 𝑅𝑢𝑠𝑠𝑖𝑒».
ALORS chers camarades, allons-y là-bas. Merci.
Publicité
Publicité
Commentaires
LE COMBATTANT
Publicité
Newsletter
33 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 1 193 887
Archives
Publicité