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LE COMBATTANT
2 mars 2017

DISCOURS DU PRESIDENT LAURENT GBAGBO AUX POPULATIONS DE BONDOUKOU

« …Nous voici à Bondoukou pour faire le discours de campagne électoral du zanzan. Je suis heureux que vous soyez venu si nombreux. C’est une marque d’amitié, c’est une marque de respect, c’est une marque de fraternité…Mais nous sommes- là pour parler de la Côte d’Ivoire et des élections qui vont arriver bientôt. Oui, chers frères, je suis venu ici en 1990, je suis venu ici en 1993,je suis venu ici en 2006,je suis venu ici en 2008 et me voici ici aujourd’hui. Pourquoi ? Cette région, le zanzan, est l’une des régions les moins développées de Côte d’Ivoire. Vous vous souvenez des incendies de 1984 qui ont fait disparaitre ici les cultures de cacao et de café.

Et la Côte d’ivoire entière a un devoir de développement, d’égalité et d’équité vis-à- vis du zanzan tout entier. Oui, nous avons été attaqué en 2002, oui nous n’avons pas déroulé le programme que nous vous avions présenté, oui, tout cela a été dit. Mais en même temps, nous nous sommes battus pour que notre pays ne bascule pas dans l’horreur et dans la guerre totale. Nous nous sommes battus pour ramener la paix. Et Après les accords qui ont été signés sans nous et contre nous. Nous nous sommes battus pour renverser la vapeur et signer un accord conçu par nous, écrit par nous, ce qu’on a appelé les Accords de Ouagadougou.

Il y en a qui disait : « Gbagbo roule les gens, l’accord de Ouaga ne ramènera pas la paix ? Chers amis, voici la paix. Il Y en a qui ont dit que Gbagbo n’organisera pas les élections, chers amis, voici les élections dans quelques jours. Oui, Nous avons connu la guerre. Nous avons connu l’adversité ; les forces du mal, intérieures et extérieures, contre nous ; contre le Président de la République et contre la Côte d’Ivoire. Mais, nous avons résisté. Bondoukou a résisté. A 11 reprises, des attaques ont été lancées contre Bondoukou ; mais, à 11 reprises, Bondoukou a repoussé ces attaques. Je voudrais remercier et féliciter les femmes qui ont cotisé, ont fait la cuisine pour nourrir les militaires, les jeunes. Je voudrais féliciter les jeunes, les dignitaires religieux et les Chefs traditionnels de cette Région.

Qui se sont mobilisés pour que Bondoukou soit épargné. Aujourd’hui, il ne s’agit pas de pleurer. Même quand on nous attaquait, au lieu de pleurer, nous organisions la résistance. Il faut gagner cette élection pour prolonger l’action de la résistance ; l’action de la paix par le développement. Nous sommes là pour vous dire qu’il faut que nous reprenions ensemble notre marche vers le progrès, notre marche qu’on a voulu interrompre. Il faut que nous la reprenions.

 « Le Zanzan est l’une des régions les moins développées de Côte d’Ivoire. Souvenez- vous des incendies de 1984 qui ont fait disparaitre d’ici, les cultures du Café et du cacao. La Côte d’Ivoire toute entière a un devoir de développement, d’égalité et d’équité, vis-à-vis su Zanzan »

 Gbagbo_Bondoukou (54) (Large)(1)

Bondoukou ne peut pas rester derrière, en Côte d’Ivoire. Le Zanzan ne peut pas rester derrière. Parce que le Zanzan, c’est la Côte d’Ivoire ».Avant de venir ici, votre fils, le Ministre Augustin Kouadio Komoé (Ndlr : Ministre des Ministres et de l’Energie) m’a fait signer, il y a quelques jours, le décret de l’exploitation du manganèse à Bondoukou ; jusqu’à présent, l’autorisation d’exploitation n’était pas donnée ; c’était plutôt l’exploration qui était permise .Aujourd’hui, il ya l’autorisation d’exploiter. Le manganèse de Bondoukou est le plus grand gisement de manganèse que nous avons découvert en Côte d’Ivoire. C’est aussi la meilleure qualité que nous avons découvert.

Donc, chers amis, le progrès arrive. Très bientôt, vous allez commencer à travailler, puisque nous avons pris toutes les dispositions. Attachez vos ceintures et marchons ; reprenons notre marche vers le progrès. Moi, je ferai toujours ma part. Nous avons créé les conseils généraux pour faire le développement à la base. Nous avons créé les communes pour faire le développement à la base. Tout est communalisé aujourd’hui. Vous avez 84% d’augmentation du taux des communes. Ici dans le zanzan, c’est la région où j’ai créé le plus de départements. J’ai créé le département de Kounfao, Transua, Sandegué, Nassian, Doropô, Téhini. Mais les Départements ne sont pas de petits pains, ni de petits plats de riz ; mais, des instruments de développement ; et, plus, ils sont grands, mieux, çà vaut ; puisqu’ils apporteront de l’argent, et les gens pourront travailler. Ceux qui ne sont pas contents, je m’excuse auprès d’eux. Travaillons d’abord avec ce qu’on a. Avant, on avait trois départements. Aujourd’hui on en a neuf. Travaillons, pour voir ce que cela va donner.

 

Cessons de pleurer. Oui, Kouassi- datékro n’a pas été érigé en département. Tabagne n’a pas été érigé en département, Assuéfri n’a pas été érigé en département. Cessons de pleurer. Les ivoiriens ne doivent pas être un peuple de pleureurs. Ils doivent être un peuple de combattants. Ici, vous avez le beaucoup de chefs. Quand la guerre arrive dans le royaume Bron, le Minango ne pleure pas.Il est au front avec ses hommes. Quand la guerre arrive en Côte d’Ivoire, le chef d’état major ne pleure pas .Il est au front avec ses hommes. Cessons de pleurer.Le développement, c’est comme la guerre, c’est comme la bataille. Nous avons aujourd’hui six départements en plus. Réjouissons-nous de ces six départements et travaillons. Chers frères et sœurs du Zanzan, c’est vrai que nous avons connu la guerre. Souvenons- nous des méfaits de la guerre. Mais, cessons de pleurer. Si vous passez votre temps à pleurer sur la guerre, nous n’irons nulle part. Sachez que tous les grands pays du monde ont connu la guerre.

Les Etats Unis d’Amérique ont connu la guerre d’indépendance et la guerre de sécession ; la France au connu la guerre des républicains contre la monarchie ; elle a connu la révolution armée ; elle a connu la guerre à ses frontières, contre l’Allemagne, en 1870 ; en 1914 et en 1939. L’Allemagne qui est la première puissance économique européenne, aujourd’hui, a été vaincue, par la guerre ; elle a été divisée, en deux. La Russie a connue la révolution ; l’Union Soviétique a connu la désintégration. Aujourd’hui, elle est l’une des plus grandes puissances du monde. La Chine a également connu la guerre avec Mao Tsétoung, pour prendre son indépendance. Aujourd’hui, c’est ce pays qui donne le ton au développement économique dans le monde entier. Donc, Chers frères et sœurs, ne pleurons pas. Parce que nous avons été braves, car, pour moins que cela, certains pays ont disparu. La Somalie n’a plus d’Etat. Alors qu’au départ, la guerre que la Somalie a connue était plus petite que la nôtre. C’est notre honneur à nous ivoiriens, gouvernement et peuple de Côte d’Ivoire d’avoir su résister. Partout où nous avons envoyé des soldats, des femmes, des jeunes se sont organisés pour leur apporter nourriture, aide et réconfort. Je ne remercierai jamais assez le peuple de Côte d’Ivoire et le peuple du Zanzan et particulièrement le peuple de Bondoukou d’avoir organisé, planifié cette résistance. La paix est venue. Regardons devant. Je vous ai donné des communes, des départements. Utilisez-les.

 Il faut que dans les 10 ans à venir, il faut qu’il y ait des écoles primaires dans tous les villages de Côte d’Ivoire .Vous les rois, je ne veux plus entendre dire que ce sont les filles de Bondoukou qu’on vient chercher pour aller en faire des bonnes (Ndlr : Filles de maison) à Abidjan. « Chaque fois que j’entends çà, cela me blesse. Parce que tous les enfants de Côte d’Ivoire ont droit à la dignité. Vous les maires, vous les présidents de conseils généraux, créez des écoles, mettez vos enfants(filles et garçons) à l’école. Ne dites pas : Je vais mettre les garçons à l’école et puis les filles, elles iront à Abidjan servir de filles de maison. Car, la fille que vous condamnez ainsi, vous ne savez pas ce qu’elle peut devenir. Peut-être qu’elle sera médecin, ingénieur, pilote, ministre d’ici, chef d’Etat, président d’institution. Je vous en prie, chers parents, chers frères, ne condamnez pas vos filles à être des filles de maison. Mettez-les à l’école.

 Je vous ai promis de construire ici à Bondoukou un lycée avec internat des jeunes filles, je le ferai. Levez vous pour le développement.

 Le développement ne tombera pas du ciel. Le développement viendra parce que vous avez un chef qui est capable de vous dire la vérité, de vous dire de changer votre comportement. Mon devoir, c’est de vous dire la vérité. J’attends aussi de vous que vous me disiez la vérité. Quand nous allons avancer, nous le ferons ensemble, vers le progrès. Yao Kouakou Ronsard-le porte parole de la population- a rappelé ce que Houphouët avait dit. Oui, tous les pays commencent toujours par l’indépendance politique. Et puis après, ils conquièrent l’indépendance économique. ça veut dire qu’ils s’organisent pour être économiquement indépendant. Ils transforment leur propre richesse pour que chacun vive sa vie normale.

 Il ne faut jamais attendre que les pays développés nous amènent l’argent pour le développement. Celui qui vient vous dire ça, il vous trompe. Dans le monde, personne ne donne son argent pour aider l’autre à se développer. Personne ne viendra faire notre développement à notre place ; notre développement dépend de nous, et surtout du choix que nous allons faire le 31 octobre 2010, entre les 14 candidats à l’élection présidentielle. Quand tu es malade, ta vie ou ta mort dépend de celui que tu choisis pour te soigner.

 Dans le village, tu sais qu’untel a tel médicament.et il a déjà prouvé plusieurs fois en guérissant des gens. Tu sais qu’untel autre est un empoisonneur. Il l’a déjà prouvé plusieurs fois. Si, au moment où tu es malade, tu choisis d’aller chez l’empoisonneur, c’est toi qui a choisi ta mort. Tes parents vont pleurer parce que tu es mort. Mais en allant là-bas, ils t’auront averti : Où tu vas là, quand on y va, on ne revient plus. Tu dis :ça ne fait rien, c’est là bas je vais aller. Tu as choisi. Donc, regardez bien ! Nous sommes 14 candidats à la présidentielle. Chacun va passer ici pour dire : « C’est moi le plus beau, c’est moi le plus riche. C’est moi le plus fort ».Vous connaissez ce que chacun a fait. Vous connaissez chacun de nous. Il n’y a pas de nouveaux candidats parmi nous. C’est vous qui devez choisir : Entre le poison et le médicament. Bondoukou doit choisir la guérison, la vie pour les jeunes, pour les filles, pour les garçons. Aujourd’hui, nous avons 4 millions de jeunes qui attendent un emploi. Je l’ai déjà dit aux femmes : Dès que je serai élu, je vais créer une banque pour l’emploi. Pour prêter de l’argent aux femmes. Quand quelqu’un vient dire à une fille qui a besoin d’argent pour faire son petit commerce, « je te donne 300.000fcfa », sachez qu’il n’a pas donné sans arrière pensée. Tu vas payer après (rire de la foule).Je veux libérer les jeunes filles. Celles qui veulent faire leur petit commerce, pourront emprunter à Bondoukou dans une banque, une succursale. Comme ça, tu ne dois rien à personne.

 Cette banque profitera aussi aux jeunes gens qui ont des projets, qui veulent créer des affaires. Cette banque profitera aussi aux retraités. Ils pourront y emprunter de l’argent pour créer de petites affaires, pour rester en activité. Bondoukou doit choisir le développement ; Bondoukou doit choisir la guérison ; la vie ; la vie pour les jeunes filles ; pour les jeunes garçons.

 Serrons- nous les coudes autour de notre mère patrie, la Côte d’Ivoire. Je suis venu vous dire : Levons nous ! Marchons vers notre destin. Vers notre développement. Notre développement se trouve dans nos mains. C’est notre travail qui va nous sauver. Les jeunes du zanzan, les vieux…Je suis venu demander votre suffrage pour que nous continuions ce qu’on a réalisé dans la résistance. Si je ne suis pas réélu, notre résistance aura été vaine. Que dieu bénisse Bondoukou, que dieu bénisse tous les fils et toutes les filles du zanzan.

 Je vous embrasse.

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