Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LE COMBATTANT
21 décembre 2016

LA VÉRITÉ SUR LE COUP DU COUP D’ ÉTAT DE 1999

IMAGE-I

ENTRTIEN AVEC LE SERGENT DIOMANDE SOULEYMANE ( ALIAS LA GRENADE)

POURQUOI AVEZ –VOUS FAIT CE COUP D’ETAT ?

Depuis  un moment, j’ai consiste que le pays va à la dérive .Rien ne va. La religion  musulmane et les ressortissants du Nord sont persécutés. Cette situation m’a amené à réfléchir .ça ,c’est le premier fait. Deuxième fait : la manière dont le général Guei a été chassé de l’Armée en 1995.Cette décision était injuste et révoltante .Depuis cette date, je me suis dit qu’il fallait agir rapidement .J’ai mis un réseau de renseignements sur pieds. J’avais des éléments aussi bien dans la transmission que dans les différents  corps de l’Armée. De plus en plus, des informations me parvenaient selon lesquelles le DR Alassane Ouattara est menacé d’arrestation.

Les dernières informations reçues étaient graves .Tout concordait à affirmer qu’il sera assassiné. Les anciennes autorités avaient décidé de le tuer, et elles disaient que, s’il meurt, il n’y aura rien .J’ai décidé de m’opposer à l’assassinat du DR Alassane Ouattara .J’en étais encore à me prépare à déjouer le coup lorsque j’ai été approché par le DR Balla Keita qui m’a dit : « Fais attention, la religion musulmane est menacée, c’est pourquoi j’enlève mes pieds du PDCI ».J’ai contacté mes frères Dioulas de la force d’intervention rapide para commando (FIRPAC) et nous avons constitué un comité de soutien pour rendre visite au DR Balla Keita à son domicile.

Nous avons fait cette démarche deux mois avant les évènements de décembre. Nous avons soutenu le DR Balla Keita dans son action parce que nous savions qu’il posait des actes pour sauver la vie du DR Alassane Ouattara .Il ya eu aussi l’assassinat de notre frère Abdoulaye Bakayoko du journal « le Libéral ».Nous savions que le pouvoir avait deux milices à sa disposition. Une société de gardiennage de la place et des anciens rebelles du Libéria à la solde du Ministre Bombet. Ils ont été recrutés et formés par Monsieur Bombet ,et ce sont ces derniers qui brulaient les marchés. Pour le pouvoir, il faut absolument ruiner les Dioulas par tous les Moyens, pour ces derniers n’aient plus de pouvoir économique. 

La situation me paraissant grave, j’ai lancé à mes frères de la FIRPAC un appel à la solidarité .J e leur ai demandé de rester à mon écoute..Je précise, il n’étais pas encore question de faire un coup d’Etat .Quand j’ai vu qu’ils étaient tous soudés et qu’ils voulaient le changement, j’ai contacté les camarades de l’Ouest, qui étaient dans la même disposition d’esprit que nous. Toutefois ,je comptais essentiellement sur mes frères du Nord. J’ai alors dressé une liste de trente et une personnes ,toutes du Nord .Après, j’ai engagé les démarches auprès de certains aînés le commandant Moassi Gréna a été le premier officier que j’ai rencontré .Je lui ai dit de nous soutenir dans une action que nous allons entreprendre pour le changement .Je lui ai avoué notre sympathie pour le DR Alassane Ouattara. Le commandant Moassi m’a dit donné son accord .Nous étions à un mois de l’action.  

QU'AVEZ DIT EXACTEMENT AU COMMANDANT MOASSI ?

Je lui ai dit que nous allons renverser le régime de Bédié par un coup d’Etat. Le commandant Moassi m’a demandé si je suis rentré en contact  avec le DR  Alassane Ouattara. Je lui ai répondu que je ne connais pas physiquement ce Monsieur .Je n’entendais parler de lui que dans les journaux et à la télévision. Je lui ai dit également que je ne connais pas non plus Laurent Gbagbo. Et je lui ai dit ceci  « Comme vous les connaissez, entrez en contact avec eux » .C’est sur ces propos que le commandant Moassi Gréna et moi ,nous sommes séparés. Je ne l’ai revu le 24 décembre 1999.

Alors que j’organisais mes hommes à la FIRPA, je me suis rendu compte que d’autres petits groupes parallèles travaillaient dans l’ombre .C’est le cas du Sergent Aboudramani Ouattara, qui mobilisait les éléments du ministère de la défense .Quant au sergent IB Ibrahim Coulibaly ,il avait à mon insu des contact avec mes hommes .Les différents groupes se sont découverts progressivement et puisque nos idées se rejoignaient ,nous avons décidé d’unir nos forces.

  Au moment où je sensibilisais les éléments de la FIRPAC, IB en faisait autant au palais présidentiel et Aboudramani faisait de même au Ministère de la défense. Dans  le même temps ,le sergent Coulibaly Ousmane organisait les dozos du Nord. Nous avons mobilisé près de trois mille (3000) dozos. Au cas où le coup d’Etat échouait ,on prenait le maquis. Voilà comment les choses étaient organisées.

Le coup d’Etat devait avoir lieu le dimanche 26 décembre 1999.Mais ,le mardi 21 décembre au petit matin, mes éléments m’ont informé que le coup est dévoilé et que les service de renseignement de l’Etat sont déjà au courant. Ils m’ont même dit que les autorités s’apprêtent à arrêter plusieurs imams ainsi que ceux qui sont soupçonnés de préparer le coup ; et que le pouvoir allait établir un rapport entre ces arrestations et l’affaire Ouattara.

POURQUOI LES IMAMS ? 

 Les Imams ont refusé  le sucre de Bédié pendant le mois du Ramamdan et le Président cherchait une occasion pour les coincer. Ces Imams devraient être arrêtés le samedi 25 décembre .C’est à dire à la veille de la date prévue pour le coup. En principe, mes camarades et moi, devions être arrêtés le vendredi 24 décembre. Entre temps, une semaine avant, j’ai contacté le Sergent chef Boka Yapi et je lui ai demandé de prendre la tête du mouvement. Je dis bien que c’est moi qui ai informé le sergent chef Boka de ce que Nous préparions.

Je lui ai demandé de se joindre à nous .Il a accepté .Pendant une semaine, nous avons eu des séances de travail .Je lui ai dit exactement ceci : « Prends la tête du mouvement, parce que si capote, le pouvoir dira que tous ceux qui sont à la tête sont des dioula ,donc c’est le DR Alassane Ouattara qui est en dessous .Le pouvoir va donc casser le RDR et coller une autre fausse étiquette à ADO ».J’ai proposé au sergent chef Boka de prendre la tête parce qu’il n’est pas Dioula. 

Le Mardi 21 décembre, dès qu’on m’a informé de la fuite, j’ai appelé Boka sur son téléphone portable et je lui ai fait part de la situation .Nous n’avions pas de moyens, mais des convictions .Je n’ai pu entrer  en contact avec aucun homme politique .J’ai proposé qu’on engage l’opération dès lendemain, c'est-à-dire dans la nuit du jeudi 23 décembre.

Sur trente et une (31) personnes prévues pour le coup, beaucoup ont réfuté cette date .Certains ont évoqué le mois de carême. D’autres ont conseillé qu’on attente d’abord qu’Alassane Ouattara soit arrêté. J’ai dis Non ! «  Si vous voulez qu’il soit arrêté, vous  perdez votre temps .Alassane ne sera pas arrêté, vous irez plutôt l’enterrer ».Et je leur ai demandé : A moins que vous ne vouliez pas le changement dans ce pays ».Dans les cas ,que vous le vouliez ou pas, dans 24 heures, vous serez tous arrêtés .Finalement, dix (10) volontaires ont accepté de s’engager à mes côtés .Vingt et un (21) ont refusé.

  Liste de quelque volontaires :Le sergent chef Boka, sergent Diomandé,le sergent IB,le soldat Gaoussou Koné , Bamba Memassa et le soldat Touré Inza. Le sergent le soldat Aboudramani était là, mais il a dit qu’il retournait au ministère remotiver ses hommes vu le nouveau contexte. 

Il a promis de nous retrouver sur le terrain le jeudi 24 décembre. Ce qu’il a effectivement fait .C’est le sergent ABOUDRAMANI Ouattara et ses hommes qui ont pris l’aéroport le jeudi nuit Pendant qu’il faisait mouvement vers l’aéroport ,moi j’étais en discussion avec le Premier Ministre M.Daniel Kablan Duncan. A cette discussion, il y avait le ministre Bombet, le ministre Dibonan, Ahoua N’Guetta, le général Timité, le colonel major Diabagaté ,le colonel major Mathias Doué ,le colonel Delo Saoula.

Ces deux derniers étaient là pour jouer l médiateurs. Ils ont accepté de faire la médiation parce qu’ils ont pensé qu’ils pouvaient changer la situation. Nous avons été dix  à attaquer la poudrière. Pendant les combats, cinq d’entre nous ont fui et nous avons décidé de ne présenter que les revendications militaires pour attirer nos amis encore hésitants. Cette tactique a bien marché. Et beaucoup de soldats ont rallié dans le but d’améliorer leurs conditions de vie et de travail.

Certainement que les colonels Doué et Delo ont cru qu’il s’agissait effectivement de revendications militaires. C’est pourquoi ils ont accepté de faire la médiation. Mais nous, nous savions ce que nous voulions. Nous savions pertinemment que si nous évoquions le volet politique, le président Bédié allait se rebiffer et nous, nous passerons à l’acte. Je voudrais révéler un détail important. Dans la matinée du 22 décembre, j’ai rencontré le général Guéï, chez lui à la maison. Je lui ai dit : ‟Tonton, à partir  d’aujourd’hui mercredi, tu es notre président. Si tu n’acceptes pas , nous allons tous mourir, et toi aussi″.

-          Le mercredi 22 décembre, le président Bédié a adressé un discours salé à la Nation. N’est-ce pas à cause de son ton guerrier que vous avez déclenché votre opération.

Non, ce n’est pas à cause du discours du président Bédié que nous avons déclenché le mouvement. C’est parce que le coup était dévoilé. Mais j’avoue que le discours du chef de l’Etat a fini par nous convaincre qu’il n’était pas prêt à prendre des mesures d’apaisement comme nous le souhaitons.

Nous étions déterminés à tenter le coup, même si on n’arrivait pas à le renverser , l’opinion nationale et internationale saurait que l’Armée ivoirienne n’est pas contente de la conduite des affaires du pays par le pouvoir en place.

Le mercredi matin, lorsque j’ai rencontré le général Guéï à son domicile, à Abidjan, je lui ai clairement fait savoir que, ce jour, nous allons opérer un coup d’Etat, ou bien je meurs ou bien vous être président. Mais si le coup réussit, je vous recommande d’organiser des élections justes et transparentes pour que tous les ivoiriens soient candidats et qu’ils partent sur un pied d’égalité. Je lui ai dit qu’il devra libérer immédiatement tous les prisonniers politiques.

-          Que vous a-t-il répondu ?

Le générale Guéï s’est montré méfiant. Il m’a répondu que l’Armée ivoirienne n’est pas soudée et que l’Ivoirien  en général parle trop. Il m’a finalement conseillé la prudence. Il ne m’a pas dit qu’il était d’accord ou pas avec la proposition que je venais de lui faire. Mais, le général Guéï, je le connais car c’est mon père spirituel. Je sais que si on le met devant le fait accompli, il va nous suivre. Mais comme il ne prenait pas au sérieux ce que je lui disais, il est parti en voyage dans son village ce même mercredi.

-          Vous avez rencontré le Premier ministre, que vous a-t-il dit ?

Quand nous avons discuté avec le Premier ministre, il nous a dit que le président Bédié a été  informé de nos doléances, mais qu’il est en voyage. C’était le jeudi après-midi. Il nous a demandé de faire rentrer nos éléments dans les casernes et que lorsque Bédié rentera de son voyage, il discutera avec nous.

Le Premier ministre a posé comme condition avant toute discussion avec le président, que nos éléments rentrent en casernes. Devant toutes ces autorités, je lui ai dit : ‟Monsieur le Premier ministre, mes éléments ne bougeront pas de leurs positions, tant qu’on ne discutera pas avec le président Bédié. Et puis, au fur et à mesure qu’il tardera, nous poserons des actes plus graves jusqu’à atteindre notre but″. Alors le Premiers ministre me demande ce que nous voulons. En fait, depuis le départ, il n’y avait que cinq des meneurs qui savaient exactement qu’il s’agissait d’un coup d’Etat.

Entre temps, nous sommes rentés en contact avec le général Guéï qui était dans son village Kabacouman.

-          Que lui avez-vous dit ?

Nous lui avons demandé de rentrer sur Abidjan, avecUn véhicule banalisé, et que nous l’escorterions à partir de Gesco à l’entrée de Yopougon. Ce qui a été fait .Ce sont les éléments de la Camora qui ont été charger d’aller l’accueillir et l’escorter depuis Yopougon jusqu’à notre base au camp militaire d’Akouédo.La Camora,c’est un groupe de quatre soldats les plus indisciplinés de notre groupe.Mais ce sont des garçons vigilants, déterminés et qui ne craignent rien. Ce sont :Angelo ;Touré Issa, Oumar Diarrassouba, Gnépa Nouma.

C’est Angelo qui a essuyé les tirs du Général Tauthui.Il est hospitalisé dans une clinique de la place .On a envoyé les amis arrêter le Général Tauthui, mais il à préféré agresser nos envoyés. Nos hommes ne l’ont pas abattu, parce que les consignes étaient fermes :«  Ne tuez personnes dans cette opération ».Nos éléments se sont donc repliés .Le Général Thauthui a alerté le Bataillon Blindé (BB) sur ce qui ce s’est passé. Qui contrôlaient en ce moment là tous les chars du BB. Quand l’ordre a été donné de faire sortir les chars ,ce sont donc nos hommes qui sont sortis

 L’adjudant Gueu Marcel et le Caporal Dao étaient à la tête de ce groupe. Le BB était sous notre contrôle sans que les chefs de corps ne le sachent. Voilà comment l’action a été engagée .Nous étions cinq à la poudrière : le CHEF BOKA ,le sergent IB,1ERE classe Oumar Diarassouba ,1ERE classe Bamba Mémassa ,Doué JEAN-Marie. Nous avons été rejoints le matin par Gnépa Nouma.IL est de la FIRPAC. C’est à lui que nous avons demandé d’aller vulgariser auprès de nos camarades pourquoi nous avons engagé le soulèvement .Nous lui avons dit d’expliquer aux frères d’armes que la lutte, c’est  pour améliorer les conditions de vie et de travail des militaires. Ils ont été très sensibles à ce que qui a été développé  par Gnépa et ils ont rallié massivement et rapidement .Si nous avions déballé les motivations politiques, nos amis ne nous auraient pas suivi. A cinq, pour une telle mission ,il fallait user de beaucoup de ruse pour la réussir   

Nous avions également que si nous avions accès au Président  Bédié ,il n’allait pas accepter nos revendications sociopolitiques. En ce moment –là, on claquerait la porte et on imposerait le général le général Guei car c’est lui qu’on voulait.

QUAND LE GENERAL ROBERT GUEI EST REVENU A ABIDJAN A VOTRE DEMANDE,QUE LUI AVEZ-VOUS DIT ?

Quand il est revenu ,c’est l’équipe conduite par le chef Boka Yapi qui l’a rencontré. Pendant ce temps, moi, je supervisais nos éléments positionnés à la radio, à la télévision, et à l’aéroport afin de vérifier si l’ennemi n’avait pas infiltré les rangs. Après quoi, j’ai fait passer un message sur la radio Nostalgie. J’ai dit dans le communiqué que nous avons soumis des revendications au gouvernement .Lesquelles sont à l’étude .J’ai également demandé à mes éléments de mettre fin aux pillages. Mais ,toutes ces déclarations visaient à distraire le pouvoir.  .

Après mon passage à radio Nostalgie, mes amis m’ont appelé pour dire qu’il est maintenant temps de prendre le pouvoir. Alors, j’ai rejoint l’équipe au domicile du général GUEI. Ouattara Gnonzié (Directeur général de la RTI). Y étais déjà. Mes  compagnons lui ont demandé de rédiger le message que le Président Guei doit lire sur les antennes .Mais moi, j’ai dit au général Guei que le temps n’est plus au discours. Vous vous levez, vous allez à la télévision et vous déclarez que les militaires ne reconnaissent plus Bédié comme le Président de la République de côte d’ivoire et puis ,c’est tout.Le discours viendront  après. Sur le champ,nous avons escorté le général Guei jusqu’à la télévision pour qu’il prenne le pouvoir.

SI JE VOUS COMPREND BIEN?CE SONT DEUX FAITS QUE VOUS QUALIFIEZ D'INJUSTES QUI VOUS ONT AMENEA FAIRE LE COUP D'ETAT.A SAVOIR,LA REVOCATION DU GENERAL GEUI DE L'ARMEE ET LES TRACASSERIES CONTRE LE DR ALASSANE OUATTARA?

Ce que vous dites est tout à fait exact.Il faut ajouter à ces deux éléments majeur,les tracasseries des autorités contre les ressortissants du nord et les musulman.A travers les journaux du pays,on mène nos propres enquêtes.On vient discrètement dans la rue pour vérifier le comportement des policiers,car ils étaient beaucoup mis en cause.Je suis un formateur à l'école de police.J'ai donc des contacts avec les policiers.J'ai visité pratiquement  tous les commissariats d'Abidjan.Si vous dites le Vieux Lion,ça dira quelque chose aux commissaires.J'ai formé la Brigade Anti-Emeute (BAE) et les éléments de la compagnie République de Sécurité (CRS).  

Extrait du livre côte d'ivoire: coup d'Etat de 1999.La vérité,enfin ! 

Publicité
Publicité
Commentaires
S
ou sommes nous arrivés avec tout ça ,lui au moins n a pas vloulu voir le sans des ivoiriens versé et il est parti,mais ceux pour qui vous étiez en train de lutter eux on versé le sang des ivoiriens.vous avez encouragé la prise du pouvoir par les armes et les ivoiriens paient les frais.en réalité il n y avais rien contre les musulmans de cote d ivoire.vos raisons ne tenaient vraiment pas,je suis désolé monsieur.
Répondre
LE COMBATTANT
Publicité
Newsletter
33 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 1 193 835
Archives
Publicité