Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LE COMBATTANT
10 décembre 2016

Transféré à La Haye le 30 novembre 2011 Déjà 5 années de vie volées au Président Laurent Gbagbo et aux Ivoiriens

     Détenu d’abord au Quartier général du candidat Alassane Ouattara au Golf hôtel, puis dans le nord du pays, à Korhogo, après son enlèvement le 11 avril 2011, suite au bombardement de sa résidence pendant de longs jours longs jours par l’armée française et les forces onusiennes, le Président Laurent Gbagbo a été transféré le 30 novembre 2011 à La Haye, où il est jugé actuellement par la Cour pénale internationale (CPI).

    Ce mercredi 30 novembre 2016, cela fait donc cinq ans qu’il est détenu à la prison de Scheveningen, seulement parce que Nicolas Sarkozy, alors président de la république française, et son « ami personnel » qu’il a installé au pouvoir en Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, et leurs soutiens de la communauté internationale l’ont voulu. Poursuivi pour quatre chefs de crimes contre l’humanité : meurtre, viol, autres actes inhumains et persé- cution lors de la crise post-électorale ivoirienne, c’est finalement le 28 janvier 2016 que s’est ouvert le procès du président Laurent Gbagbo, après la confirmation aux forceps des charges le 12 juin 2014 et la jonction avec l’affaire Blé Goudé le 11 mars 2015.

Dix mois après, le procès avance si lentement qu’on peut imaginer aisé- ment qu’il faut encore de longues années pour arriver au bout. 2, 3, 4 voire 5 années encore que le Président Gbagbo pourrait être détenu à La Haye, avec Charles Blé Goudé si le rythme actuel des auditions est maintenu. Pis, le juge principal dans l’affaire, Cuno Tarfusser a annoncé récemment que les audiences seront espacées, parce que d’autres procès devraient démarrer.

    Naturellement, cela entrainera une cassure dans la compréhension de l’affaire Gbagbo et Blé Goudé par la communauté mondiale actuellement très branchée et qui réalise que tout ce qui avait été raconté par les médias et dirigeants occidentaux n’était que pur mensonge. Une procédure longue et épuisante De fait, il faut être réaliste et envisager toutes les éventualités dans ce procès dont le seul objectif avéré est d’éloigner Laurent Gbagbo des Ivoiriens et permettre à Alassane Ouattara, le pion de la communauté dite internationale et de la françafrique, de gouverner tranquillement et faire de la Côte d’Ivoire une terreexpérimentale du no man’land.

    En dix mois, seuls 22 témoins de l’accusation ont pu être interrogés alors que la procureure Fatou Bensouda et son bureau ont dressé une liste de 138 personnes qui devraient déposer devant la cour dans cette affaire. Un simple calcul arithmétique montre qu’il faudra encore près de quatre ans voire plus pour que prenne fin le défilé des témoins de Bensouda. Or la défense constituée des conseils de Laurent Gbagbo d’une part et de Blé Goudé d’autre part va également pré- senter des témoins. Si l’on accepte difficilement que Laurent Gbagbo ait déjà passé cinq ans à La Haye, il est à craindre dans cette affaire où les bourreaux n’ont plus de solution, le père de la démocratie ivoirienne soit contraint à un procès qui va s’étendre à l’infini.

   Ces cinq années qu’il a passées à La Haye, les Ivoiriens les vivent difficilement, orphelins qu’ils sont face à la dictature de Ouattara et à sa gouvernance qui appauvrit chaque jour un peu plus les masses, au profit du clan au pouvoir. A dire vrai, c’est une vie qui a été volée à Laurent Gbagbo et aux Ivoiriens. Malgré tout, l’espoir demeure qu’il sortira de prison et beaucoup d’éléments plaident en leursa faveur au moment où les pays occidentaux procèdent progressivement au renouvellement de leurs dirigeants. Principalement, Nicolas Sarkozy a été blâmé par deux fois par les Français qui ont compris que l’homme à qui ils avaient confié les destinées de leur pays était un va-t’en guerre mais surtout un homme de mauvaise moralité trempé dans plusieurs affaires sales.

    Le cas de Mouammar Kadhafi. L’espoir d’une libération A ce jour, malgré l’acharnement contre le Président Gbagbo et son ministre Charles Blé Goudé, les 22 témoins présentés à la barre par le bureau du procureur n’ont pu rien dire qui puisse faire condamner les accusés. Au contraire, au fil des passages, ces hommes et femmes sélectionnés par Fatou Bensouda démontrent par leurs témoignages que les crimes dont Gbagbo et Blé Goudé sont accusés sont purement imaginaires. Tous n’ont pu produire de preuves accablantes contre les accusés, au point que le monde entier s’interroge sur la nature du procès en cours, qui met surtout à nu les méthodes impérialistes de la France mais aussi de l’ONU en Afrique.

  La vérité dans la crise ivoirienne, de plus en plus de gens la savent désormais et des personnalités de premier rang n’hésitent pas à demander la libération du Président Gbagbo qui vit une injustice grotesque. C’est le cas du député européen Jean Luc Mélenchon, leader du Parti de gauche, qui lors d’un débat sur la crise posté- lectorale au Gabon a déclaré le 13 septembre dernier que « monsieur Gbagbo a iniquement été envoyé à la CPI parce qu’il demandait un recomptage des voix.

    Mieux vaudrait que monsieur Gbagbo soit libéré… » Le leader politique français avait fait remarquer à juste titre que les témoins de Bensouda n’étaient pas convaincants, ne détenant pas réellement de preuves contre celui que Ouattara cherche à enfoncer. Comme lui, de nombreuses personnalités politiques mais aussi des spécialités du droit ont réclamé la libération du Président Gbagbo à qui la CPI a refusé la liberté provisoire sous des prétextes fallacieux. Le combat se poursuit et nul doute que des voies s’ouvriront pour éviter que le président Gbagbo n’ait à rester pendant de longues années encore à La Haye.

Gbagbo parle toujours aux Ivoiriens : « Ne pleurez pas, soyez forts »

     Au moment de son transfèrement à la Haye en fin de journée du mardi 29 novembre 2011, une opération préparée dans le plus grand secret par le régime Ouattara, le Président Gbagbo a envoyé un message fort au peuple ivoirien. C’est sous le coup de 17h 40 que l’avion le transportant, affrété par ses bourreaux, a décollé de l’aéroport de Korhogo, emportant dans les airs les espoirs de tout un peuple qui s’est battu de longues années pour sauvegarder sa souveraineté et sa dignité. Le leader qui a toujours œuvré pour le bien-être du peuple, contraint de quitter le pays, conformément à la volonté d’Alassane Ouattara, avait appelé les Ivoiriens et les démocrates épris de paix à rester dignes face l’épreuve.

«Ne pleurez pas, soyez forts et courageux, le temps est un autre nom de Dieu»,

     s’était-il adressé aux Ivoiriens, par la voix de ses avocats qui étaient avec lui au tribunal de Korhogo, où il lui a été signifié officiellement son inculpation par la Cour pénale internationale (CPI). Il ne fera rien pour tenter d’empêcher son transfèrement dans l’urgence à La Haye, le même jour, et dissuadera même son conseil de tenter toute épreuve de force, car « la décision de son inculpation est une décision politique. Et au vu de la volonté du nouveau régime de le transférer devant La Haye le plus tôt possible, obtenir un répit ne servirait à rien. »

    Le message du Président Gbagbo continue d’être d’actualité, cinq années après, dans la fournaise du régime Ouattara où tout un chacun a besoin de s’armer de courage pour continuer de préserver son droit à la vie. La vie est devenue excessivement chère. La Commission électorale indépendante (CIE) a étalé au grand jour sa technologie de fraude électorale exportée à travers le monde, la Côte d’Ivoire est transportée dans une 3ème république sans le consentement des populations dont le suffrage a été trafiqué par le même Youssouf Bakayoko à la tête de la commission électorale, Ouattara gagne au forceps toutes les élections qu’il organise. Il brime l’opposition, emprisonne à tout vent et piétine les droits les plus élémentaires des populations. Dans ce contexte difficile, le peuple ivoirien doit avoir à l’esprit le message du Président Gbagbo, qui continue ; à mille lieues, de faire corps avec les siens, du nord au sud, de l’est à l’ouest. 

LE NOUVEAU COURRIER N°1523 Mercredi 30 Novembre 2016

Gbagbo_Felicia_489773 copie

 

Publicité
Publicité
Commentaires
LE COMBATTANT
Publicité
Newsletter
33 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 1 194 044
Archives
Publicité