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LE COMBATTANT
7 décembre 2016

côte d'ivoire,la lutte pour la démocratie (acte 1)

   Sorti donc de la clandestinité, toutes les bases ,toutes les sections du FPI jettent leur masque ,pour se mettre au travail. Les adhésions à ce parti sur l’ensemble de la côte d’ivoire, se font par milliers ;à peine né officiellement ,ce parti  ressemble à un géant politique. Depuis le 03 mai 1990,d’autres partis verront le jour .A gauche ,en dehors du FPI, les vrais partis auront pour nom : le PIT ( Parti ivoirien  des travailleurs du professeur Francis Wodié),l’USD ( Union des socio-démocrates, du Professeur Zadi Zaourou),le PSI ( parti socialiste ivoirien, du professeur Bamaba Moriféré),et d’autres partis d’obédience socialiste .

    Le camarade Laurent Gbagbo très tôt ,qui a compris que rien de fondamental n’opposait le PIT ,USD, le PSI à son parti ,il était nécessaire et urgent de fusionner .trop tôt répondront les autres leaders, dont la peur d’être avalés par le FPI était évident. A défaut d’une fusion, les quatre principaux partis de l’opposition se donneront rendez-vous à Korhogo ,pour asseoir une coordination, sorte de plate-forme de concertation et d’actions unitaires .Ce sera historiquement « l’Appel de Korhogo ».Ainsi donc les quatre leaders des principaux partis de la gauche démocratique se donnèrent rendez-vous à Korhogo capital du nord ,en pays Sénoufo ,Korhogo se situe à 600 km d’Abidjan.

    Nous sommes au 23 juin 1990.Le camarade Gballou de la coordination FPI du nord et son équipe nous accueillent très chaleureusement ;une séance de travail et nous faisons le point : L’information relative à l’évènement à été largement diffusée dans les villages de la région ,les militants mobilisés ,le matériel sono trouvé ,le camarade Gbon  Coulibly ,alors membre du secrétariat général du front ,fils de la région hébergera le camarade Laurent Gbagbo  ,les autres invités. Reste la question essentielle : où va se dérouler le meeting du 23 ? Après un bref avec le camarade Gbon ,nous décidons de rendre visite à Monsieur le Préfet, Emile Constant Bombey, pour tâter le terrain

   .Il nous reçoit d’abord à son bureau ,puis nous retient à déjeuner à sa résidence « Le multipartisme ,quelle bêtise .Nous ne sommes pas  encore mûrs ;c’est vrai, il ya beaucoup d’abus, d’injustice, mais ce n’est pas une raison ,les jeunes ministres ont exagéré ,c’est vrai ,mais créer d’autres partis avec le multipartisme ,c’est une ingratitude envers le Président .Les jeunes sont toujours trop pressés ,et le vieux ne mérite pas ça, d’ailleurs c’est une affaire sur le papier, rien d’autre ;et puis les occidentaux, après tout ce que le Président a fait pour eux ,ils ne devraient pas encourager ces choses-là

.   Quant au meeting du 23,pas question dans ma région ;d’ailleurs le ministre m’a personnellement appelé pour l’interdire ,coûte que coûte ;je ne donnerai aucune salle publique, aucune place  publique ,et j’ai demandé que des renforts viennent de Bouaké ,en cas de nécessité ;crois-moi ce meeting n’aura pas lieu ;personne en ville n’a le droit de céder sa salle ,même de cinéma, pour ce meeting ;le ministre m’a dit qu’il avait reçu les instructions du Président de la République ,de mettre tout en œuvre pour empêcher que Gbagbo vienne parler ici ;de toutes les façons moi-même j’y suis catégoriquement opposé… »  Après la rencontre avec le préfet militant du PDCI-RDA ,Ce meeting de Korhogo était un défi, défi qu’il fallait relever au risque de compromettre tout le processus enclenché depuis le 30avril.

   Déjà l’atmosphère général, dans cette ville qu’une canicule n’en finit pas de grille, est à la nervosité ; des rumeurs les plus alarmante circulent dans toute la région : « Si Gbagbo vient à Korhogo, il y aura la mort ! » Comme pour confirmer ces rumeurs, déjà très tôt le 22 au matin ,la ville ressemblait à une caserne militaire ;des patrouilles militaires composés de commandos, de gendarmes ,sillonnaient sans relâche  les rues ,les places publiques, et les abords de la ville ,des loubards .Imperturbables, nous continuons nos préparatifs qui touchent pratiquement à leur fin .Nous lâchions alors nous aussi d’autres rumeurs, question de sécurité : « Gbagbo arrivera demain par avion »,vite ,très vite répandues dans la ville ,l’excitation et la nervosité montent un peu plus

.   Nous demandions au camarade Laurent Gbagbo, par voie de téléphone, d’arriver cette nuit même par la route. A 20h,Gbagbo, accompagné du camarade Aboudrahmane Sangaré, le numéro 2 du Parti, fait discrètement son entrée dans la résidence Gbon. Comme par enchantement des danses fusent de partout et convergent, cette nuit, à ce domicile devenu désormais très célèbre ;c’est la veillée d’arme .Face à cette foule qui a pris d’assaut la résidence et ses abords, nous lâchions l’information que tous attendaient, mais jusqu’-là tenue secrète : « Le meeting aura bel et bien lieu demain à partir de 11 heures ici même » ;c’est le délire .

    La population de Korhogo s’est refusée de dormir la ville a décidé cette nuit là, pour veiller contre d’éventuels esprits malins. Nous sommes au matin du 23 juin 1990.A8 heures déjà ,la foule ,peut-être deux milles, voir trois milles personnes ,drapées dans leur boubou des grands jours ,oblige les forces de l’ordre à battre en retrait dès 7 heures. A 9 heures, les différentes délégation arrivent ,sous les applaudissement d’une marée humaine, dansant et chantant au son des tam-tam ,des balafons :

-Etté Marcel, du SYNARES,

-AHIBO COFFY, membre du membre SYNARES ,membre fondateur du FPI.

-Francis Wodi2,premier secrétaire du PIT

-Bamaba Moriféré, Secrétaire général du PSI

- Zadi Zaourou, secrétaire général de l’USD , tous accompagnés d’une importante délégation.

   

gbagbo_11_fevrier

Postés à chaque entrée de la ville ,les villageois en provenance de Niellé ,Napié,de Komborodougou ,de Waragneré, de Ferké  aussi, de Boundiali ,sont aux prises avec les loubards.une véritable bataille rangée entre les militants et les protégés  du pouvoir, des blessés graves par balles ,au cou dans les épaules ,des blessés graves avec des poignards ,des villageois poursuivies dans la brousse par les gladiateurs présidentiels, verront leur boubou neuf déchiré ,certaines seront violées

   .Excédés ,les gendarmes, aideront à repousse les agresseurs ,ce qui vaudra ,à l’un des leurs ,une demande d’explication et une mutation, surtout qu’il a été vu aller saluer le camarade LAURENT GBAGBO .Le calme revenu après ces heures chaudes ,le meeting pouvait effectivement commencer .De 11 h à 15 heures ,Gbagbo et ses invités communièrent avec le peuple sénoufo ,les démocrates et signèrent sous les applaudissement de la foule ,l’acte qui consacrait « L’APPEL DE KORHOGO »  .

 

 

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