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LE COMBATTANT
30 avril 2020

Laurent Gbagbo : le pouvoir espère me faire renoncer à la lutte pour la démocratie, il se trompe. J’ai connu la prison...

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Photo d'Archives et d'illustration.

Le 30 Avril 1990 sous la pression de la rue, le PDCI ceda à la pression de la rue pour instruire son gouvernement à accepter le multipartisme. Peu après le FPI fût. Aujourd’hui 30 Avril 2020, 30 ans après dans l’intérêt de la Côte d’Ivoire, le PDCI et le FPI sont alliés pour signer un accord cadre. Le Combattant revisite pour ses lecteurs le combat du Président Laurent Gbagbo contre le pouvoir PDCI-RDA.

 

Tout à l’heure vous avez fait mention des pressions exercées sur vous pour dissoudre le FPI ?

 

Oui, le pouvoir a exercé sur moi des pressions pour que j’appelle à la dissolution du front populaire ivoirien. Je voudrais dire tout de suite que ces pressions sont vaines et ridicules ; hier j’ai dit non ; aujourd’hui je dis non ; demain je dirai non. J’ai dit tout à l’heure que j’avais été convoqué à cinq reprises par Addoulaye Diallo entre le 20 nombre et le 2 décembre 1988. Il m’a demandé la dissolution, ou Tout au moins la suspension du front populaire ivoirien. J’ai refusé. Ensuite, le 21 décembre, j’ai été convoqué au ministre de l’intérieur. Là, je me suis trouvé en face de trois excellences ; le ministre de l’intérieur, Léon Konan Koffi, le ministre de la sécurité intérieure, Youssouf Koné, le ministre des Eaux et forêts, Vincent Lokoua. Outre ces trois excellences, il y avait le Directeur de la sûreté nationale, M. Bechio, le directeur des renseignements généraux, M.Mourad, et le directeur de l’Administration territoriale, M. Ipaud Lago. La rencontre a duré deux heures et quinze minutes. Deux heures et quinze minutes pendant lesquelles j’ai été soumis à des questions par les trois excellences. Je ne savais d’ailleurs pas où ils voulaient en venir, parce que par moments, leurs questions et interventions étaient vraiment tirées par les cheveux. A un moment donné cependant ce fut le Moment le plus franc, en tout cas le moins hypocrite de la Rencontre, le Ministre de l’intérieur me donna l’ordre de dissoudre le Fpi. Je lui répondis naturellement qu’il n’en était pas question.

Il y eut un autre type de pressions directe exercée sur moi : celle qui consista à restreindre ma liberté de parole, d’action et de mouvement dans le pays. D’abord, on commença à m’annoncer de façon bruyante, dès mon arrivée que mon téléphone était sur table d’écoute 24 heures sur 24; pou m’impressionner, on me Donnait de temps en temps les détails d’une conservation que j’avais eue avec tel ou avec un tel autre. Le 2 décembre Houphouet Boigny lui-même confirma que mon téléphone était sur la table d’écoute ; il ajouta, en outre, que la police ne faisait que faire son travail en écoutant mes conservations.Mais la surveillance ne fut pas que téléphonique. Elle fut aussi physique. Du 27 novembre environ au 2 décembre, j’étais gardé nuit et jour par les policiers. Quand j’ai demandé à ces policiers pourquoi ils me gardaient, ils m’ont répondu qu’ils étaient là pour me protéger ! En fait, il me surveillaient.

(...) Vous savez, si par ces pressions, le pouvoir espère me faire renoncer à la lutte pour la démocratie, il se trompe. J’ai connu la prison.j’ai connu l’exil. Il ne reste plus que la mort. Mais même elle ne m’effraie pas.

Extrait du livre Côte-d’Ivoire Histoire d’un retour, page 38-40

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