Dès le commencement, tu étais avec lui,
Prenant toujours ta part de ses joies, de ses peines,
Jusqu’à l’assaut final où l'on vit la géhenne
S’ouvrir pour engloutir l’espoir qu’il a produit.
Comme les apôtres, vous étiez secoués,
Certains embastillés, la plupart en exil;
L’espérance affaiblie ne tenait qu’à un fil;
Des vestes retournées se sont désavouées.
Puis sa voix retentit: « on ira jusqu’au bout!
L’Ange Gardien du Temple
(À Abou Drahamane SANGARÉ)
Dès le commencement, tu étais avec lui,
Prenant toujours ta part de ses joies, de ses peines,
Jusqu’à l’assaut final où l'on vit la géhenne
S’ouvrir pour engloutir l’espoir qu’il a produit.
Comme les apôtres, vous étiez secoués,
Certains embastillés, la plupart en exil;
L’espérance affaiblie ne tenait qu’à un fil;
Des vestes retournées se sont désavouées.
Puis sa voix retentit: « on ira jusqu’au bout!
Si tous, vous tenez bon, moi j’en ferai de même;
Tant qu’il me restera quelques grammes d’haleine,
Nous allons retrouver nos rêves de Dabou. »
Et tu n’es pas resté insensible au message
Venu de l’intrépide et ami prisonnier;
Bien qu’on ne voyait plus aucun sapeur-pompier,
Tu sauvas les meubles en t’armant courage:
Rassembler encore ceux qui pouvaient combattre
Les bras et les mains nues, avec la conviction
Qu’il sera possible de voir les bataillons
De l’Éternel surgir de l’horizon en plâtre.
Oui, tu as rappelé, sans que ta voix ne tremble,
Les fidèles restants, pour d’ultimes combats;
Et dans la fumée noire, au-dessus des gravats,
Vous avez recollé les murs brisés du temple.
Et tu fus consacré l’ange gardien du temple,
Reconnu comme tel, mais toujours pratiquant
L’humilité qui sied à tout vrai combattant;
Le devoir accompli tu t’en vas en novembre.
Va, et repose en paix, Cher Abdou Sangaré;
Tu es en lettres d’or porté dans les mémoires,
Pour être désormais pour la Côte d’Ivoire,
Le chemin à suivre pour ne plus s’égarer.
Joseph Kokou Koffigoh
Poème inédit
Lomé le 25 novembre 2018