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LE COMBATTANT
3 août 2018

L’INTÉGRALITÉ DE L'ALLOCUTION DU PRÉSIDENT PAR INTÉRIM DU FPI SANGARE ABOUDRAHMANE LORS DU 4ème CONGRES ORDINAIRE DE MOOSSOU.

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    I.            BIENVENUE ET REMERCIEMENTS

Bienvenue à nos Honorables Invités. Vous étiez pour la plupart avec le Front Populaire Ivoirien (FPI), les 29 et 30 avril 2018 à Gagnoa, à la Fête de la Liberté qui a enregistré un déferlement humain sans précédent en Côte d’Ivoire, une mobilisation digne de l’histoire du parti.

Au-delà de la mobilisation, le Président Laurent Gbagbo et le FPI ont été fiers de la chefferie de Gagnoa qui, pour une fois, depuis bientôt 8 ans, a eu le courage de prendre publiquement position sur l’injustice qui est faite au Président Laurent Gbagbo.

Vous êtes toujours là, avec nous, au 4è Congrès ordinaire dont le thème est : «le FPI face aux défis de la reconquête du pouvoir d’Etat.».

Pour le FPI, il n’ya pas un temps pour la fête et un temps pour  la réflexion. Faire la fête et réfléchir vont ensemble. A la Fête de la Liberté, nous faisons la fête tout en réfléchissant. Au Congrès, nous réfléchissons tout en faisant la fête. Telle est la marque déposée de toutes nos retrouvailles par temps de beaux jours. On peut tout enlever au FPI mais personne ne peut lui enlever son identité joyeuse.

Bienvenue donc au 4è Congrès ordinaire du FPI. Honorables Invités, vous avez fait le déplacement jusqu’à Moossou, au domicile de la Première Dame Ehivet Gbagbo Simone, pour la Côte d’Ivoire, pour le Président Laurent GbagboetEhivet Gbagbo Simone,pour le Front Populaire Ivoirien et la démocratie. Vous êtes venus dans l’espoir d’une Côte d’Ivoire renaissante.

 

Au nom du Président Laurent Gbagbo, de la Première Dame Ehivet Gbagbo Simone et du FPI, je vous prie de recevoir mon infinie gratitude et ma considération distinguée.

Reconnaissance et remerciements au Camarade DjodjoTogba, Président du Congrès. Tu as honoré le choix porté sur ta personne par le Comité Central du FPI pour conduire l’organisation du 4è Congrès ordinaire en qualité de président.

Au nom du FPI, je rends un hommage appuyé au dévouement, au sens du devoir et à l’attachement de l’ensemble des membres des différentes commissions techniques à la cause du FPI, ainsi qu’aux premiers responsables des commissions thématiques dont l’heureuse collaboration durant les dix (10) mois de préparation studieuse a permis au comité d’organisation de tenir les engagements conformément aux dispositions des statuts et du règlement intérieur du Parti.

Pour avoir fait consciencieusement votre devoir de militant, vous entrez dans l’histoire du FPI, partie intégrante de l’histoire de la Côte d’Ivoire.

Gratitude et félicitations émues au peuple deCôte d’Ivoire. Malgré la cruauté de l’adversité, le peuple deCôte d’Ivoire a continué de manifester son attachement, son soutien, sa solidarité, sa fidélité et sa loyauté au Président Laurent Gbagbo. Parce qu’attaché auPrésident Laurent Gbagbo, le peuple de Côte d’Ivoire nous a accordé sa confiance et son audience, estimant en cela que nous sommes l’incarnation la plus achevée des valeurs portées par le Président Laurent Gbagbo. Il a tenu à honorer le pacte de confiance avec les idéaux et valeurs du FPI en répondant favorablement et massivement aux différents mots d’ordre du Parti à l’occasion des consultations électorales et des opérations y afférentes, administrant ainsi la preuve de sa pleine conscience des enjeux des situations conjoncturelles qui ont motivé lesdits mots d’ordre

Oui, mais un congrès pour quoi faire ?

II –UN CONGRES POUR QUOI FAIRE ?

Que le 4è Congrès ordinaire soit convoqué en conformité avec les textes qui régissent le FPI ne suffit pas totalement à notre réponse.

Avec ce congrès, le FPI retrouve son droit à l’avenir. Nous devons bâtir l’avenir. On ne le reçoit pas en cadeau.

Préparer l’avenir, c’est avant tout savoir anticiper les événements pour ne pas avoir à les suivre.

Le 4è Congrès ordinaire du FPI est donc convoqué pour préparer le droit à l’avenir, honorer les combattants de la liberté, connus ou anonymes. En tirant expérience de l’environnement international et national, le Congrès doit nous mettre en pôle position dans notre course vers l’année 2020, année de la reconquête du pouvoir d’Etat pour l’exercer.

        A – PREPARER LE DROIT A L’AVENIR

Le FPI refuse de se laisser voler son espérance. L’espérance «donne l’assurance que toute lutte peut aboutir, que les rêves les plus profondément intériorisés peuvent se réaliser, que malgré les embûches sur nos chemins, un jour, un soleil nouveau se lèvera pour chasser la longue nuit qui plombe l’existence de notre peuple. C’est cette espérance qui motive la persévérance dans la lutte ; c’est elle qui remplit d’orgueil et fait des lutteurs reconnus, des personnes déterminées. Eux-mêmes peuvent ne pas voir leur rêve se réaliser. Sur la route de Canaan, Moïse n’a pas vu la promesse de Dieu. Josué fera le reste du chemin avec le peuple élu. Il en va ainsi de l’histoire des luttes et des recherches du renouveau dans le monde. Heureux ceux qui sont témoins de la floraison de leurs graines qu’ils ont semées. Bienheureux ceux qui se réjouiront de leurs fruits.»Lazare Koffi Koffi (extrait de Si la graine ne meurt, L’Harmattan, 2015).

Le défi  du 4è Congrès ordinaire est donc de susciter un renouveau d’idées et de pratiques, un bouillonnement du parti pour prendre un nouveau départ et un nouvel engagement, en tenant compte des différentes mutations qui ont lieu dans notre environnement pour nous donner une force organisationnelle dotée d’une pensée politique capable de donner un sens à l’action fondée sur un diagnostic  de la situation. Dans une démarche stratégique décomplexée, nous devons jeter un regard inquisiteur sur le parti, c’est-à-dire l’examiner, l’interroger, pour l’amener à une mutation qualitative, à partir de notre propre introspection afin de le rendre plus performant possible pour affronter les défis et enjeux à venir, pour faire du FPI une machine à gagner, à reconquérir le pouvoir d’Etat pour l’exercer. Nous devons essayer, réessayer, chercher la perfection. ˝Comme le diamant brut qu’il faut savoir polir pour en extraire toute la splendeur, nous devons travailler et recommencer, encore et encore.˝

Camarades Congressistes, nous venons donc à ce Congrès pour traduire l’espérance en gestion en nous donnant une vision qui s’accompagne d’actions. «Une vision qui ne s’accompagne pas d’actions n’est qu’un rêve. Une action qui ne découle pas d’une vision, c’est du temps perdu. Une vision suivie d’actions peut changer le monde.» (Nelson Mandela).

C’est à ce prix que nous ferons du FPI un parti qui a une empreinte originale sur le sens de l’histoire de notre peuple, une œuvre qui défie le temps, une œuvre pour l’éternité.

Le FPI étant le fils du syndicalisme, il vient, enfin, à ce 4è Congrès ordinaire, pour construire des ponts et non des murs entre les forces politiques et sociales démocratiques. Pour construire des ponts, il faut se rencontrer. Le mur empêche le dialogue. Le pont favorise l’échange, le dialogue. Le FPI doit avoir une familiarité et une solidarité avec les forces politiques et sociales démocratiques, les assurer de sa passion pour la Côte d’Ivoire, les rassurer par son engagement au service des libertés afin d’abattre le mur de méfiance et de suspicion érigé à dessein par les forces rétrogrades. Nous devons donc intensifier notre ancrage dans la société civile qui a un rôle dans le réveil de la conscience nationale en développant des initiatives pour créer une synergie parce que c’est ensemble que nous parviendrons à faire bouger les lignes. Autour de la Côte d’Ivoire, gravitent des pays où la société civile, en appui des partis politiques, a pu faire évoluer le débat démocratique et imposer le principe de l’alternance.

Camarades Congressistes, la bataille des idées est le préalable à la reconquête du pouvoir d’Etat pour l’exercer. Nous sommes donc là pour échanger et débattre. Le 4è Congrès du FPI, à l’instar de toutes nos rencontres, n’est ni verrouillé ni ficelé. Le débat est libre et contradictoire dans le respect des opinions de chacun. C’est l’expérience de chacun qui compte, ce qu’il peut apporter pour le rayonnement du FPI en Côte d’Ivoire et dans le monde.Le 4è Congrès ordinaire, c’est aussi le temps des hommages, le temps des honneurs.

        B. HONORER LES COMBATTANTS DE LA LIBERTE

Honorer les combattants de la liberté au nom du devoir de mémoire et du droit d’avenir.

Honorer les combattants de la liberté pour donner toute sa valeur aux symboles.

Honorer les autres prisonniers politiques civils et militaires.

Honorer les Ivoiriens contraints à l’exil et au déracinement.

Honorer les hommes épris de paix, de liberté et de justice.

Vous honorez vous, Militantes et Militants du FPI.

Telle sera notre feuille de route.

        1°)Au nom du devoir de mémoire et du droit d’avenir

Honorables Invités, Camarades Congressistes, en convoquant le 4è Congrès ordinaire, le FPI convoque dans nos mémoires la figure des héros anonymes, de toutes ces femmes et tous ces hommes qui, un jour, avaient décidé de combattre pour la liberté au prix de leur vie et que cela en valait la peine. Et tous ceux qui, de génération en génération, continuent de lutter pour porter haut toutes ces valeurs. N’oublions pas un seul instant que c’est grâce à leurs sacrifices que nous pouvons aujourd’hui continuer le combat pour la liberté.

Ils dorment en toute quiétude pour l’éternité car ils ont fait plus que leur devoir d’homme. Ils sont morts pour demeurer vivants à jamais dans nos mémoires.

 

Leur vie raconte notre histoire commune faite de douleurs et de combats, de victoires et de solidarités.

Pour se souvenir de leur sacrifice en direction de l’humanité, pour les faire quitter de l’ombre à la lumière, le FPI doit en ce jour solennel, prendre l’engagement, une fois parvenu au pouvoir d’Etat, d’ériger un mémorial à la gloire de ces femmes et de ces hommes ordinaires devenus extraordinaires par leur courage héroïque qui force l’admiration et de nous référer constamment à eux pour trouver la réponse à nos inquiétudes, pour dissiper nos craintes. Nous le devons à nos enfants, afin de partager leur mémoire. En plus d’un mémorial, le FPI doit construire un musée sur les lieux mêmes où les combattants ont vécu, souffert et résisté, ériger des statues, donner leur nom à des hôpitaux, des écoles, des centres de recherches, des bibliothèques, des routes et des ponts, pour que jamais ne s’efface leur souffrance. Nous devons voir comment la haine a été distillée, instrumentalisée, faire connaître les mécanismes qui ont conduit à la folie meurtrière, les portraits des personnes massacrées, leur nom, leur âge, leur jeu ou leurs plats préférés et, si possible, la dernière phrase qu’ils ont prononcée. Cela fait froid dans le dos mais c’est peut-être un mal nécessaire pour rappeler que derrière le chiffre froid du nombre de victimes des crises ivoiriennes, des destins ont été brisés, des vies ont été enlevées notamment des vies d’enfants. On tue les enfants, on tue leur sourire, on tue leur innocence, on tue leur espérance.

«La leçon de vie de ces combattants qui magnifie la condition humaine doit être contée dans nos livres d’histoire, dans des récits nationaux, mais aussi dans nos vies.»

Les Africains ont soif d’écrire eux-mêmes leur histoire. Le temps où l’on écrivait l’histoire pour les Africains est révolu. «Tant que les lions n’auront pas leurs historiens, l’histoire de la chasse sera toujours à la gloire du chasseur.» (ChinuaAchebe) ˝Le monde s’effondre˝)

Il ne doit y avoir ni récits interdits ni douleurs oubliées dans la mémoire nationale. Mais tous ces ouvrages ne suffiront pas à leur rendre un hommage mérité. Le FPI doit réclamer une justice impartiale afin de faire la lumière sur leur assassinat. Pour ma part, je demande au 4è Congrès ordinaire du FPI d’instituer une ˝Journée de la Solidarité˝ dédiée à ces personnages hors commun.

Alors, autant qu’un devoir de mémoire, l’histoire de ces combattants ouvre un droit d’avenir pour nous rappeler que «la liberté est une conquête permanente qui n’est jamais achevée mais qui peut même connaître des moments de recul comme c’est le cas actuellement en Côte d’Ivoire. Il appartient aux combattants de la liberté de rester fermes et déterminés, pour poursuivre le combat.

Souvenons-nous que de 1957 à 1990, il n’était possible en Côte d’Ivoire :

ü de militer dans un parti politique autre que le PDCI, encore moins d’en créer (cf. les cas de KragbéGnagbé et de GbaïTagro Robert),

ü de se présenter à des élections en revendiquant une étiquette non PDCI,

ü de créer une centrale syndicale concurrente à l’UGTCI,

ü de militer dans un syndicat scolaire et estudiantin en dehors du MEECI, sous-section du PDCI-RDA, dans lequel tout élève et tout étudiant ivoirien avait l’obligation ˝de militer activement et loyalement˝. (cf. le cas de l’UNEECI et de l’USEECI),

ü de créer un journal autre que ceux de l’Etat,

ü etc.

Le chemin parcouru a été long et celui restant à parcourir l’est encore davantage». (Le ministre Emile Guiréoulou, Vice-président du FPI, Président de la Coordination FPI en exil au Ghana).

En remuant le passé, l’objectif n’est pas d’interpeller notre mauvaise conscience, de réveiller les vieux démons, mais de le connaître, de l’enseigner pour mieux le maîtriser afin de nous ouvrir les portes de l’avenir.

Le FPI a toujours su donner valeur aux symboles.

        2°)Donner toute la valeur aux symboles de notre lutte

Honorables Invités, Camarades Congressistes, de la Fête de la Liberté, à Gagnoa, au 4è Congrès ordinaire, à Moossou, c’est la marque déposée d’un parti  féru de symboles.

En effet, le département de Gagnoa, c’est le département qui a vu naître le Président Laurent Gbagbo. Son père était policier et sa mère femme au foyer. Le département de Gagnoa, c’est l’ethnie bété, l’ethnie du Président Laurent Gbagbo. Le département de Gagnoa regorge de militants, syndicalistes et politiques qui se sont identifiés par une farouche résistance au colonisateur et une opposition téméraire au RDA et au PDCI d’Houphouët-Boigny. Ce département aura ses martyrs et ses héros dont le combat politique n’a jamais abouti, dont les noms figurent dans les archives de la Côte d’Ivoire. Bien souvent, ces martyrs et héros sont morts dans des circonstances mystérieuses, sans une sépulture digne, la pire des abominations en pays bété.

«Le chien qui a rencontré le lion ne marche jamais comme celui qui n’a rencontré qu’une brebis. Nous sommes dans un pays où les hommes politiques n’ont pas de tombeau : BiakaBoda, mort en 1950 ; KragbéGnagbé, disparu en 1970. Quand on vit dans un tel pays où deux hommes politiques éminents sont morts et n’ont pas eu de tombeau, notre manière de marcher doit être différente de ceux qui, dans leur pays n’ont jamais vu de mort sans tombeau.». Laurent Gbagbo (César Etou, La Voie n°784 du 5 mai 1994, P.3).

«Doucement, doucement, nous sommes pressés» ; «Le temps, c’est l’autre nom de Dieu», sont des slogans du Président Laurent Gbagbo inspirés par l’histoire du département de Gagnoa. La phrase revient souvent comme une façon de conjurer le temps sacré, le temps qui est compté. Le temps n’a pas de montre. Quand on veut faire la politique, on ne porte pas de montre. Laurent Gbagbo ne porte pas de montre.

D’autre part, pour les besoins de la politique politicienne, l’ethnie bété sera victime d’une série de préjugés et l’on sait que les préjugés savamment distillés ont «du mal à s’effacer avec le temps.

Les préjugés ont toujours la peau dure. Ils influencent les jugements qu’on porte sur les autres, quelle que soit leur performance. On s’arrête à l’image d’un Gbagbo contestataire et héros du désordre : cheveux hirsutes, briseur de code, langage libre qui refuse de se châtier, le tout entrainant une incapacité congénitale à diriger un Etat moderne, sans revenir sur les considérations ethniques qui l’accompagnent» (Le Ministre Professeur Académicien Sery Bailly Zacharie : Laurent Gbagbo : Leçons d’une vie et perspectives, 31 mai 2018, pp. 3 et 4.).

Pour sa part, Laurent Gbagbo estime qu’il y a un phénomène Gagnoa. «Les gens croient que Gagnoa était dans l’opposition parce qu’un fils de Gagnoa était dans l’opposition. Ce n’est pas vrai. C’est parce que Gagnoa était dans l’opposition qu’un fils de Gagnoa est né et a dirigé le parti le plus important de l’opposition».

Originaire de Moossou, Simone Ehivet est née à Bassam, d’un père gendarme et d’une mère femme au foyer.Moossou, c’est le peuple Abouré.

De Gagnoa à Moossou, le lien est tout trouvé. C’est la piste aux étoiles. Laurent et Simone, deux compagnons de galère, deux amis de toutes les luttes, des temps de braises, de la clandestinité, du bonheur des naissances, du lien juridiquement protégé. Laurent et Simone, deux personnalités inséparables dans la vie familiale comme dans la vie politique, unies dans une vieille complicité qui leur évite toute explication préalable, qui leur permet de se comprendre à demi-mot. Le cloisonnement ne peut se faire entre leur vie et leur combat, car le combat est leur vie et leur vie est un combat. Une vie politique qui ressemble à un drame shakespearien.

Programmés pour souffrir, le combat donc la souffrance rythme chaque étape de leur vie passionnante même si elle est parfois tragique et cruelle. La vie de Laurent Gbagbo et de Simone Ehivet n’est pas une saga du malheur, mais de l’incroyable qualité humaine à rebondir.

De par leur injuste incarcération et pour leur lutte pour un nouvel ordre de justice et de libertés, Laurent et Simone ont accédé au statut d’Etoile du nouvel éveil pour la dignité des peuples. Ils sont les icônes ˝de l’Afrique digne qui refuse de dormir sur la natte des autres˝ (Joseph Ki-Zerbo). Les noms de Laurent Gbagbo et de Simone Ehivet sont à jamais gravés dans la pierre de la renommée.

Mais l’hommage, tout comme le salut, est individuel. Ce qui nous contraint donc à dissocier le parcours de ce couple indissociable.

De Gagnoa à Moossou, au domicile deEhivet GbagboSimone. Le choix du domicile de Simone n’est pas un hasard.Le 4è Congrès ordinaire du FPI, à Moossou, au domicile de la Première Dame, est d’abord l’hommage rendu au peuple Abouré de façon générale et aux clans Assokopoué et Adjèkèpouè de façon particulière.

Simone Gbagbo est née de parents issus de deux clans très influents qui ont marqué le peuple Abouré par leur histoire, leurs symboles, leurs activités, leurs savoir-faire et les valeurs qu’ils incarnent.

Le père de Simone Gbagbo, feu EhivetEhivet Jean, gendarme de son état, est descendant du clan Assokopouèet sa mère, feue Djaha Marie Marthe est issue du clan Adjèkèpouè.

Il convient de noter, que les Assokopouè et les Adjèkèpouè sont tous originaires du Ghana d’où ils sont venus pour s’installer dans la région du Sud Comoé à Bonoua, Assinie et Moossou.

Les Assokopouè ou peuple nombreux en langue Abouré ont pour symbole le chien, ami fidèle de l’homme. La légende raconte, en effet, que lors de leur exode du Ghana vers la Côte d’Ivoire, c’est un chien qui les a guidés et les a aidés à trouver de l’eau pour se désaltérer, à éviter les embuscades des ennemis et à traverser le fleuve en tenant du feu dans son museau. D’où l’aboiement du chien comme cri de ralliement.

Dans la tradition, les Assokopouè sont les détenteurs exclusifs du pouvoir militaire. Ce sont eux les pourvoyeurs des chefs des troupes guerrières ou Sarflan. Ils sont également chargés de la régence du royaume en cas de vacance du trône.

Au regard du rôle important qu’ils jouent tant au plan militaire qu’au plan politique, les Assokopouè forcent le respect de tous et sont incontournables dans la gestion des affaires du royaume. Le clan Samandjèau sein duquel sont choisis les rois le sait très bien, le peuple également.

Tous savent si bien l’importance du rôle des Assokopouè qu’il existe dans le royaume, une boutade bien célèbre qui dit : ˝les Samandjè ont la tête du royaume et les Assokopouè ont le pied du royaume.˝.

Les Assokopouè ont pour symboles : la calebasse, le raphia, le palmier et le cocotier.

La calebasse, parce que à l’image de la calebasse qui refait surface quelle que soit la profondeur de l’eau et ne se noie jamais, les Adjèkèpouè, quelles que soient les tribulations qu’ils subissent, ne se laissent jamais abattre, ne s’avouent jamais vaincus et sortent toujours victorieux de l’épreuve.

Les symboles du raphia, du palmier et du cocotier s’expliquent par le fait que lesAssokopouè ont été les premiers à bâtir une habitation en se servant des palmes du raphia, du palmier et du cocotier. La parfaite maitrise de la technique de construction d’habitations avec des matériaux tirés des symboles cités plus haut, a placé les Assokopouè au-dessus des autres clans ; d’où leur cri de ralliement holalacomme pour dire, nous sommes vos supérieurs.

Il est important de souligner qu’en plus d’être des bâtisseurs d’habitations au service de toute la communauté, les Assokopouè ont été de grands résistants à la pénétration française. La figure de proue de cette résistance fut KadjoAmangouaBotojradont l’histoire se confond avec celle de Bonoua. Néprobablement vers 1825 à Bonoua et 3ème fils de KadjoKomou et de Dame Anghété, membre de la 3ème promotion des «Noudjoupouê du pays AbouréEhivetKadjoAmangoua, fut «un meneur d’hommes, un fin stratège dont la valeur guerrière est attestée par les nombreux surnoms qu’on lui donnait, à cause de sa bravoure : AmangouaDjra (Amangoua le lion) ; Amangoua M’Pou (Amangoua qui sort toujours victorieux, celui qui vainc toujours l’ennemi) ;AmangouaTotossi(qui intimide, qui prend toujours de l’ascendant sur l’autre)», relate le professeur Christophe Wondjiquiatravaillé sur les résistants à la pénétration coloniale en Côte d’Ivoire, cité par le Président Laurent Gbagbo à l’occasion de la cérémonie d’hommage au résistant abouré, le 22 octobre 2005 à Bonoua.

«Forte personnalité et redoutable guerrier, KadjoAmangoua était aussi un grand commerçant et un stratège politique. Il usa de son influence prépondérante sur les classes d’âge et leur fonctionnement pour trancher, dans les années 1885-1890, un grave conflit entre deux quartiers de Bonoua, Koumassi et Bégnini. Il résistera longtemps et farouchement à la pénétration du colonisateur français dans sa région jusqu’à sa déportation en 1896 au Gabon, où il finira sa vie un certain 16 octobre 1906.»

Ses restes ont été rapatriés sur les terres de ses ancêtres à Bonoua. Son histoire, la vraie, s’est rouverte à l’occasion de la cérémonie d’hommage au résistant abouré, le 22 octobre 2005 à Bonoua (César Etou et Franck K. Tchêtchê, La Voie Originale, lundi 30 juillet 2018, n°356, p.3).

Avant la pénétration française, la croyance dominante au sein du peuple Abouré était l’animisme. Avec l’évangélisation, ces deux clans ont adopté la foi chrétienne en posant deux actes forts pour marquer leur rupture d’avec l’animisme.

-      Les Assokopouè par exemple ont fait don d’une partie de leur patrimoine foncier à l’église catholique qui y a construit le Centre Abel.

-      Du côté des Adjèkèpouè, c’est la grande mèreAdjèkèpouè elle-même qui a donné l’exemple en renonçant publiquement aux pratiques occultes, malgré l’influence très forte de l’animisme en son temps.

Au vu de leur histoire, l’on peut retenir les valeurs suivantes incarnées par les Assokopouè et les Adjèkèpouè :

-      la fidélité aux amitiés et la reconnaissance du bienfait (en rapport avec le symbole du chien) ;

-      la vaillance, la combativité et le courage (peuple guerrier) ;

-      la résistance à l’oppression et à l’injustice (cas de KadjoAmangoua) ;

-      la dignité, la témérité et la persévérance face aux épreuves (en référence au symbole de la calebasse) ;

-      le fait d’avoir le courage de ses convictions et de les assumer même au prix de sa vie ;

-      la discipline, le respect des institutions et de ceux qui les incarnent (respect du trône : les Assokopouè qui avaient le pouvoir militaire n’ont jamais pensé à renverser un roi) ;

-      l’art de diriger ou le leadership ;

-      l’esprit de service (se mettre au service de ses concitoyens) ;

-      la crainte de Dieu (mettre Dieu au devant de tout ce qu’on fait) ;

-      le fait de se distinguer par son savoir-faire (habileté des Assokopouè dans la construction des habitations qui les a hissés au-dessus des autres clans).

Le Président Laurent Gbagbo et le FPI rendent surtout hommage au peuple Abouré de façon générale et aux clans Assokopouè et Adjèkèpouè de façon particulière pour avoir fait leur devoir : celui d’avoir transmis les valeurs ancestrales à leurs progénitures et d’avoir produit de grands résistants à l’image de KadjoAmangoua et de Simone Gbagbo.

Assurément, Simone Gbagbo a été forcément influencée par les valeurs portées par ces deux clans. Car comme le dit la maxime, ˝Bon sang ne saurait mentir˝. Simone Gbagbo tire son caractère, son courage, sa persévérance devant l’épreuve, son esprit de résistance à l’oppression et à l’injustice, sa capacité à diriger ou son leadership, sa combativité, sa vaillance et sa foi chrétienne, de l’éducation qu’elle a reçue de ses parents à partir des valeurs de leurs clans respectifs : le clan Assokopouè du côté paternel et le clan Adjèkèpouè du côté maternel.

Et c’est ici que se justifie la parole de Dieu contenue dans le livre de Proverbes chapitre 22 verset 6 qui dit : «Instruis l’enfant selon la voie qu’il doit suivre et quand il sera vieux il ne s’en détournera pas».

En effet, l’esprit de résistance et de persévérance dans le combat politique et le courage de ses convictions imprègnent le parcours politique de Simone Gbagbo.

Aux grands militants, le FPI reconnaissant ! Aux grandes dames, les grands hommages ! L’hommage n’est pas forcé. Honneur à toi Camarade Vice-présidente Ehivet Gbagbo Simone. Je sais que de là où tu es, tu nous regardes, tu nous entends, tu nous écoutes, sans bien trouver les mots, je vais essayer de te dire, au nom du FPI, mon admiration, mon amitié, mieux ma fraternité mais aussi mon envie de crier, une rage impuissante mais envahissante. Un coup de cœur qui fait écho à un cri du cœur.

Je sais également que de là où tu es, tu as apporté une active contribution à la réussite du Congrès.

Par quel bout prendre une vie aussi riche et palpitante, même si elle côtoie  parfois le tragique ? Comment agencer les faits et les épreuves ? Comment peut-on en effet rester indifférent à la vie de cette grande dame persécutée par passion pour son pays et que l’on veut transformer coûte que coûte en persécutrice ? Honneur à toi, Camarade Simone.

Le palmarès de sa vie, déplions-le, mais l’essentiel, une table-standard est bien trop petite, en mesurant scrupuleusement pour chaque étape, le degré d’engagement, de force morale, de persévérance, de conviction, de foi en Dieu.

Pétrie dans le combat pour la démocratie au service de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique, la Camarade Simone a très tôt laissé derrière elle les rêves et les jeux insouciants de l’enfance. Confrontée au monde réel, elle n’a pas eu le temps d’avoir une enfance très belle et très joyeuse.

L’histoire de Simone, c’est celle d’une femme qui évolue dans un monde d’hommes. En imposer au sexe masculin, elle a appris très jeune.Elle a du charisme. Quand Simone apparaît dans un milieu, elle impressionne tout de suite par sa forte personnalité et la force de son argumentation qui imposent le respect à tous. Grâce à ses idées d’égalité et de justice, elle a été considérée par les filles de sa génération, comme un repère. Elle a des mots forts qui motivent, distribue les bons et les mauvais points.

En choisissant de quitter la clandestinité, Simone choisissait de donner à son nom et au FPI un visage. Construire le FPI, faire du parti l’épine dorsale de la gauche, le faire parvenir au pouvoir a été le plus clair de tes objectifs. Comme un apprenti chimiste dans son laboratoire, tu as testé des formules inédites de recrutement, d’implantation et de mobilisation sur le terrain. Tu as appris au FPI la souffrance et la douleur, en lui demandant de se battre comme un orphelin. Le salut de l’orphelin n’est pas dans les pleurs, dans l’invocation de la pitié, mais dans le combat et la résistance. Et comme pour coller à ta vision, tu as payé le prix le plus fort dans ta passion pour la démocratie et pour la Côte d’Ivoire. Chacune de ces années a été complexe, emplie de pièges et de déceptions, souvent marquée par de graves récessions et, à  plusieurs reprises, par la menace d’effondrement du travail patiemment accompli. Tu as douté parfois de ta stratégie, mais tu as poursuivi ton œuvre ˝jusqu’au bout˝ pour parler comme ton illustre époux. Tu es restée constante dans tes volontés, consciente de tes atouts, possédée de la rage de parvenir. Dans l’opposition comme au pouvoir, ton parcours au service des libertés, de l’indépendance et de la souveraineté de la Côte d’Ivoire, t’a définitivement blindée contre l’adversité, les calomnies, les campagnes malveillantes, les manigances et bassesses de tous ordres. Les blessures de la vie ont laissé entrer la foi, la lumière et la générosité dans ta vie.

Ce n’est un secret pour personne Simone Gbagbo est une femme ancrée dans la foi chrétienne.

«Au Lycée, je dirigeais la Jeunesse Estudiantine Catholique (JEC). J’ai assumé très rapidement des responsabilités à la tête de ce mouvement. Cela a été pour moi une expérience inoubliable. Je crois que mon passage à la tête de ce mouvement a marqué profondément mon existence. Le fait d’avoir eu à diriger la JEC m’a permis de réfléchir très tôt sur les problèmes des jeunes, des femmes, au-delà même de ceux des étudiants. Cela m’a également permis de visiter toute la Côte d’Ivoire, même si j’en avais déjà eu un bel aperçu avec mon père. J’ai appris à gérer une communauté, à diriger une réunion, à prendre la parole dans une assemblée, moi qui étais plutôt timide au départ.» (Paroles d’honneur, Pharos, 2007, p. 49)

Sa capacité à faire sereinement face aux épreuves qu’elle traverse, lui vient de sa foi en Dieu qui n’abandonne jamais ses enfants. Sa perspicacité lui vient de ce Dieu qui donne la Sagesse à quiconque la lui demande humblement. Sa fidélité à ses convictions et ses engagements politiques  lui vient de ce Dieu qui nous exhorte à ne pas regarder en arrière lorsque nous posons la main à la charrue. Sa promptitude à se préoccuper du bien être des populations lui vient de sa conviction que le Dieu qu’elle adore, veut que ceux qui le craignent, exercent la compassion et travaillent à transformer les nations dans lesquelles Il les a placés.

Quand la Première DameEhivet Gbagbo Simone baisse la tête, c’est seulement pour prier.

Simone Gbagbo est maintenue dans les liens de la détention depuis 2011 malgré son acquittement en 2017. La Cour Suprême en sa formation correctionnelle, sur pourvoi du parquet général, a par arrêt rendu le jeudi 26 juillet 2018, cassé l’arrêt de la Cour d’Assises ayant acquitté Madame Simone Ehivet Gbagbo et a renvoyé l’affaire devant la même juridiction autrement composée.

Ecoutons la réaction de la Première Dame, suite à la nouvelle décision de la Cour Suprême : «Elle m’a dit, je cite «Je ne suis pas impressionnée et ébranlée par cette décision. Je suis innocente, les crimes pour lesquels, on veut encore me poursuivre, je ne les ai jamais commis. On peut me juger 10 fois, devant 10 Cours d’Assises, cela ne pourra rien changer à mon innocence et à ma détermination», a rapporté Maître Dadjé, son avocat.

Et Simone continue de tenir ferme, au grand dam de ceux qui ont pensé que la prison allait la briser moralement.

En effet l’environnement carcéral austère, froid et solitaire, la longue et injuste incarcération de Simone Gbagbo n’ont en rien entamé son moral, son mental et son esprit de combativité. Elle est pleine d’entrain, de vigueur, de punch et de tonus contagieux. Tout comme son illustre époux, Simone quel que soit son état de forme, retrouve tout son punch en présence d’un micro qui lui sert de tribune et de porte-voix pour traquer le mensonge et la calomnie sur le sentier de sa vie !

Elle n’aime pas que ses visiteurs se lamentent ou pleurnichent sur son sort. C’est elle plutôt qui console ses visiteurs lorsque ceux-ci sont en larmes.

Simone Gbagbo n’est pas de ceux dont les convictions varient au gré des circonstances. Elle n’est pas de ceux qui rangent leurs convictions au placard face aux tentatives de corruption et à la capacité de nuisance du pouvoir. Elle est au contraire de ceux qui sont constants dans leurs convictions et qui se battent pour les défendre, même au prix de leur vie.

En posture de combat là où elle se trouve, elle demande aux militants de son Parti et aux démocrates ivoiriens de tout bord de rester debout, de tenir bon dans la lutte pour l’avènement d’une Côte d’Ivoire digne et libre et surtout pour la libération du continent africain du joug de l’impérialisme occidental.

«Ne vous découragez pas. Tenez bon car le bout du tunnel n’est plus loin. Merci pour cet honneur que vous me faites, mais vous méritez bien plus. Retenez que grâce à votre mobilisation, je continue de tenir et tenons toujours. Voyez sur un arbre dans un village, où se perchent plusieurs oiseaux, quand un homme frappe à l’arbre, il y a de nombreux oiseaux qui fuient mais d’autres restent. Vous êtes des oiseaux qui sont restés malgré le danger. Restons mobiliser car nous ne sommes plus loin de la victoire» a fait savoir Nathalie Ehivet, sœur cadette de Simone Gbagbo, lors de la cérémonie d’hommage des femmes de EDS, (LG Infos, n°1957 du mercredi 1er août 2018 p. 4).

La Camarade Simone est «une femme qui réunit en elle seule, l’ardeur de défense de la patrie de la reine d’Angola Anne N’zingha à l’époque de l’invasion portugaise au XVIIè siècle, la témérité des amazones du roi Gbéhanzin du Danxomè (Dahomey) engagées pour faire respecter aux Français, au XIXè siècle déjà, la souveraineté du peuple» (le ministre Lazare Koffi KoffiLG Infos, op.,cit, p. 3)

Camarade Simone, la prison n’est pas pour toi un moment d’humiliation mais de grâce, pour accompagner ton entrée inéluctable dans l’Histoire de l’Humanité. Une tribune t’est ainsi offerte pour parler de ton parcours admirable au service des valeurs républicaines les plus hautes, de tes épreuves et souffrances, de ta vision de l’Afrique, de la Côte d’Ivoire et du monde mais par-dessus tout pour dévoiler les sous-sols putrides de la guerre de la France de Chirac et de Sarkozy contre la Côte d’Ivoire.

Merci à toi, Camarade Vice-présidente, pour ta vision. Quand tu réfléchis, tu le fais à long terme. Quand une situation se présente, tu en comprends tout de suite les enjeux et anticipes sur l’avenir. Proactive, tu as le sens de l’anticipation et l’art de la vision.

Le FPI a toujours décelé en toi la capacité à transformer ton environnement. En effet, par tes actions, tu as toujours agi sur l’environnement humain et physique en vue de le transformer et de le développer pour le bien-être de tes concitoyens. Des témoignages ?

ü Avant même d’être député d’Abobo, Simone a réussi à construire dans une commune où elle militait, des bassins d’orage grâce à ses démarches auprès des autorités.

ü Au plan de la lutte contre la pauvreté elle a organisé les populations d’Abobo en coopératives et les a encouragées à épargner au FLEC (Fonds Local d’Epargne et de Crédit), une structure dont elle a suscité la création.

ü Sous sa houlette en tant que présidente du groupe parlementaire FPI, pour la première fois en Côte d’Ivoire, les débats parlementaires se sont déroulés en direct sur les antennes de la télévision nationale.

Au niveau universitaire, Simone est Historienne, Docteur 3è Cycle en littérature orale, enseignante-chercheure en linguistique appliquée, Maître-assistante à l’Institut de Linguistique Appliquée. Sa maîtrise de Lettres modernes porte sur ˝L’image de la femme dans le conte abouré˝ et sa thèse de doctorat 3è Cycle sur ˝Le langage tambouriné chez les Abouré˝, sous la direction de Madame Liliane Kesteloot.

La Camarade Simone maîtrise bien la culture Abouré et s’inspire des us et coutumes des différents groupes et aires culturels qui existent sur le territoire national. Elle parle parfaitement la langue Baoulé dans laquelle elle a animé des meetings dans plusieurs villes, lors de sa tournée dans le pays Akan en 2008.

A partir de 1972, sous l’encadrement du professeur ZadiZaourou, Simone et plusieurs étudiants ont créé le Groupe de Recherche sur la Tradition Orale (GRTO) qu’elle dirigera jusqu’en 1980. Elle a parcouru le pays de part en part pour en recueillir les contes, les proverbes, les mythes, les chants et les poèmes, l’histoire, la pharmacopée traditionnelle. Elle a découvert la géographie de la Côte d’Ivoire et appris à connaître le peuple dans toutes ses dimensions.

En mettant en relief les liens communs, les valeurs communes, culturelles, juridiques, historiques, sociologiques, elle a découvert que ces peuples, apparemment si divers, avaient appris déjà, depuis des siècles, à s’emprunter mutuellement les techniques, les produits, les arts.

En réaction aux ˝déferlantes de la haine˝ qui ont transformé la ˝Maman du Pays˝, la Première Dame, la mère de 5 enfants, toutes des filles, dont les deux dernières avec Laurent Gbagbo, en monstre buveur de sang humain, Simone a décidé d’écrire ˝Paroles d’Honneur˝, publié le 9 février 2007. Ce livre de 508 pages a connu un grand succès de librairie. En effet, les Nouvelles Editions Ivoiriennes (NEI) ont enregistré leur meilleure vente sur la période 2007-2008 avec 8031 exemplaires vendus.

Honneur à toi, Camarade Simone, pour avoir donné au FPI un patrimoine, une histoire, une culture. Merci de nous avoir enseigné le courage, l’audace, la témérité et la foi qui gravissent les montagnes. Merci, enfin, de nous avoir appris que pour pouvoir affronter la vie, il faut savoir affronter ses peurs. Et nous ne vivrons pas tant que nous aurons peur. Le livre de ta vie est celui de tes douleurs mais aussi celui de tes fiertés : héraut de la parole des femmes et artisane de la construction africaine.

Honneur aux dames de EDS qui ont pris la décision d’instituer une journée nationale Simone Gbagbo chaque 31 juillet en Côte d’Ivoire, à l’instar de son illustre époux qui est célébré à travers le monde le 31 mai de chaque année.

Combattante de la liberté, la Camarade Simone Ehivet compte au nombre de ces femmes et de ces hommes qui laissent derrière eux un large et profond sillon. Ils sont de ceux dont l’action amène les grandes transformations et marque les changements d’époque. En un mot, Simone est de ces femmes qui donnent les bras à l’histoire pour qu’elle s’accomplisse.

La fin de l’histoire est-elle importante après une vie aussi riche ? Pas vraiment, même si on préférerait  évidemment savoir la fin du film.

J’aime bien dans les films quand les gentils gagnent à la fin. Il ne peut pas y avoir que des mauvaises nouvelles.

C’est à la postérité de donner de grands noms à ceux qui ont rendu de grands services. Simone Ehivet peut se présenter en toute sérénité devant le jugement de celle-ci.

Camarade Simone, justice te sera rendue au nom des peuples de Côte d’Ivoire et d’Afrique. Qui sait  si tout ce que tu subis n’est pas fait pour te faire monter plus haut ?

En venant à Moossou, au domicile de la Première Dame Ehivet Gbagbo Simone, nous voulons dans le même temps, rendre hommage aux parents géniteurs de Simone Gbagbo, feu EhivetEhivet Jean et feue Djaha Marie Marthe pour avoir donné à la Côte d’Ivoire l’une des valeurs sûres de notre époque en la personne de Simone Gbagbo qui fait la fierté du peuple Abouré, de la Côte d’Ivoire, de l’Afrique et du monde entier.

EhivetEhivet Jean, tout comme d’ailleurs Koudou Paul, est un père avant-gardiste qui, très tôt, comprend l’importance de l’école pour l’avenir des générations futures, tant pour les filles que pour les garçons.

En venant à Moossou, au domicile de la Première Dame Ehivet Gbagbo Simone, le FPI veut adresser un message à tous ceux qui, par un matraquage médiatique, ont donné une image odieuse de la Première Dame, lui ont fait assumer le rôle de méchants, alors qu’elle a consacré toute sa vie au combat pour les libertés démocratiques et la dignité de l’homme africain et de l’Afrique. Nous voulons adresser un message au monde entier, afin que ce jour, justice soit rendue à la fille de Moossou, cette Dame considérée par beaucoup d’Ivoiriens comme ˝la Maman du pays˝.

Un message à nos militantes et à nos militants, aux parents de la Première Dame et à tous nos frères africains, pour dire que ˝le combat pour la liberté n’est jamais définitivement gagné. C’est une lutte permanente qui nous exige de rester éveillé. Mais ce sera aussi et surtout, l’occasion devant les parents de Simone et sur sa terre natale de réaffirmer notre engagement et notre détermination à mener le combat pour sa libération.

Par le choix de Moossou et de son domicile, nous offrons enfin l’occasion aux parents de Simone de prouver, par une belle démonstration de force et de vitalité, aux yeux du monde, que rien, même l’adversité la plus cruelle, ne pourra ébranler leur attachement et leur fidélité à la Première Dame Ehivet Gbagbo Simone, leur digne fille, qu’elle ne marchera jamais seule.

Au total, en marchant sur les traces de la Première Dame dans son terroir, en chaussant ses souliers, nous lançons en ce jour solennel un message à la Ville de Moossou et au monde entier. En quelque sorte, avec humilité, notre clameur urbi et orbi. Afin que nul n’en ignore.

De Simone à Laurent, la relation coule de source.

Camarades Congressistes, dans une longue et magnifique procession, vous êtes venus à ce 4è congrès ordinaire, dans la joie et l’optimisme, avec un mélange de simplicité, de spontanéité et de force intérieure, car l’avenir vous appartient. Vous êtes venus avec dans vos regards la vénération du Président Laurent Gbagbo pour l’œuvre immense abattue au service de la Côte d’Ivoire et de son peuple, de l’Afrique, et dans vos cœurs les palpitations au rythme de son nom. Comme pour dire, d’abord, qu’il est quasiment impossible de faire le deuil d’une personne vivante. Comme pour dire, ensuite, aux yeux du monde, que rien ne saurait vous détourner de votre fidélité et de votre loyauté au Président Laurent Gbagbo. Comme pour dire, enfin, que face à la justice et la vérité, face à la vertu, à la droiture d’un homme, le vice ne peut accomplir son hold-up.

Laurent Gbagbo n’est pas là. Il est là. Son absence est remarquée mais elle souligne surtout sa présence. Il n’est pas là et il y a tant de bruit dans son absence. Il fait la course en tête dans l’opinion et dans les sondages sur la côte de popularité des leaders politiques. Laurent Gbagbo est dans les débats, pénètre dans les foyers et conversations. Dans ces moments de détresse, les yeux des Ivoiriens se tournent vers La Haye, à la CPI et chacun invoque son Dieu pour le supplier d’œuvrer au retour imminent du ˝Fils du Peuple˝ en Côte d’Ivoire. Si les Ivoiriens espèrent son retour, c’est parce que le Président Laurent Gbagbo a donné un visage humain au pouvoir, indiquant ainsi que l’on peut gouverner tout en restant gentil et généreux. Juste, humain, jusqu’aux tréfonds de son âme. C’est ce qu’il est. Sous son mandat, la présidence de la République a été le plus grand service social du pays.

Un livre produit collectivement en octobre 2010 par des intellectuels panafricains porte ce titre révélateur : ˝La Côte d’Ivoire face à son destin, Et si l’Afrique était Gbagbo ?˝

Laurent Gbagbo est un nom sorti de la bouche innocente d’un enfant de nationalité française. En effet, à la question de savoir qui est le Laurent le plus célèbre de la politique dans le monde, les téléspectateurs français et les animateurs ont été interloqués de voir l’enfant répondre, avec candeur et naïveté, le Président Laurent Gbagbo.

Le Président Laurent Gbagbo est une banderole fièrement déployée sur un stade de football dans un moment de grande audience. Certainement que des affaires de tribunaux internationaux ont été médiatisées. Celle du Président Laurent Gbagbo à La Haye, devant la CPI, ne reste pas moins une curiosité médiatique. Depuis l’ouverture du procès, le 28 janvier 2016, les médias du monde entier se bousculent aux portes de la CPI. Au point que la retransmission, le premier jour du procès, a été intermittemment  interrompu, le serveur ayant craqué à cause du nombre impressionnant de connexion.

La créativité des journalistes a repris de plus belle depuis novembre 2011, date à laquelle le Président Laurent Gbagbo a été enlevé de Korhogo et déporté à La Haye, à la CPI par ses ravisseurs. Le Président Laurent Gbagbo fait vendre les médias même ceux qui lui sont hostiles. Il est cité comme un exemple, un talisman, une bouée de sauvetage par ceux-là mêmes qui s’étaient positionnés contre lui sur la scène politique ivoirienne, assurés et rassurés que le Président Laurent Gbagbo avait pris un billet aller sans retour possible en Côte d’Ivoire.

˝Le ballet incessant de personnalités de tous bords et la mobilisation des patriotes de tous les continents dont les convois déferlent sur La Haye à chaque grande étape de la procédure ouverte contre lui, font désormais partie intégrante de l’histoire de la CPI sur le taux d’audience d’un détenu.˝.

Les 31 mai constituent, depuis le 11 avril, date à laquelle les dominants de ce monde ont mis fin à son régime à coups de bombes, «des rendez-vous où tous les démocrates du monde épris de liberté marquent un arrêt pour formuler le joyeux anniversaire à Monsieur le Président Laurent Gbagbo. Le 31 mai est aussi le rendez-vous mis à profit par les démocrates, pour jeter un regard rétrospectif sur le complot international dont a été victime sa politique de la Refondation et la démocratie en Côte d’Ivoire. Ce qui donne lieu à des interventions magistrales à l’aune de la valeur historique incarnée par le Président Gbagbo» Marcel Degogno, L.G Infos, n°1906 du jeudi 31 2018, p.5).

Le Président Laurent Gbagbo a été élu l’homme de l’année en 2014. A l’heureuse initiative de l’Organisation des Panafricanistes Unis (OPU). Dans le classement Jeune Afrique, mis à jour le 22 décembre 2016, à 15 H 06, Laurent Gbagbo et Ehivet Gbagbo Simone sont parmi les 50 Africains qui ont influencé le monde en 2016 et marqué donc l’année 2016. A la date du 29 décembre 2016, la pétition internationale lancée à  l’initiative de l’écrivain émérite Bernard B. Dadié et l’ancien premier ministre togolais Joseph KokouKoffigoh pour la libération du Président Laurent Gbagbo a réuni 26 767 511 signatures.

«Un Prix dénommé Prix Laurent Gbagbo de la Résistance a été créé cette année 2018. En substance, ce Prix vise, entre autres objectifs, à reconnaitre et célébrer le combat de ces hommes et femmes pour une Afrique digne et souveraine, contre l’Afrique de la génuflexion et de l’aumône, avec des dirigeants sous-traiteurs pour le système politico-financier dominant.

C’est pour saluer le combat d’honneur de cet homme face au système politico-financier dominant pour l’éclatement de la vérité sur le cas spécifique de la Côte d’Ivoire certes, mais au-delà, sur les réalités des pratiques néocoloniales au sein de la Françafrique qui planifient le sous-développement en Afrique subsaharienne et la paupérisation des populations que, le 5 mai 2018, l’Organisation des Panafricanistes Unis a décerné le Prix Laurent Gbagbo à Laurent Gbagbo lui-même. Ce prix a été réceptionné à Cotonou par le ministre Issa Malick Coulibaly.».

«Le FPI se réjouit de l’instauration du Prix Laurent Gbagbo pour la résistance et adresse ses vives félicitations à ses initiateurs. Mais par-dessus tout, le FPI prie l’Organisation des Panafricanistes Unis (OPU) de trouver, à travers ces mots, l’expression émue de ses remerciements pour son choix souverain qui s’est porté sur la personne du Président Laurent Gbagbo pour l’attribution de ce Prix dès sa première édition.

Pour le FPI, cette double distinction faite au Président Laurent Gbagbo est avant tout le témoignage de l’adhésion au combat de l’homme, et d’une conscience de plus en plus affirmée du symbole de lutte que représente Laurent Gbagbo pour l’avènement d’une autre Afrique promise aux générations actuelles, mais surtout à celles à venir.» (Pour la CURFP, Prof. DedySéri, Secrétaire national).

Au total, le Président Laurent Gbagbo a projeté la lumière sur la CPI.

Tous ces développements montrent que le Président Laurent Gbagbo n’est pas simplement une revendication populaire en Côte d’Ivoire, mais une revendication mondiale, sur le continent africain, bien sûr et dans le reste du monde.

Tout comme le philosophe Diogène, les Ivoiriens, la torche à la main, cherchent désespérément un homme, un homme d’Etat.

Honorables Invités, Camarades Congressistes, à quand la reprise du procès à la CPI dans l’affaire le procureur contre Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ? Bien malin qui pouvait répondre à cette question. La CPI s’était murée dans un silence assourdissant, difficile à déchiffrer.

Contre toute attente, par un communiqué en date du 04 juin 2018, nous avons appris que la Chambre de Première Instance 1 de la CPI a pris une Ordonnance qui fixe, au 10 septembre prochain, la reprise du procès du Président Laurent Gbagbo et du ministre Charles Blé Goudé.

L’Ordonnance du 04 juin venait ainsi rompre le silence.

Nouveau rebondissement ! En qualité de juge unique de la Chambre de première instance I, CunoTarfusser a rendu le 22 juin 2018, une décision prorogeant le délai de réponse aux mémoires de la Défense et de report de l’audience qui était prévue pour le 10 septembre 2018. Cette décision est consécutive aux demandes de la procureure FatouBensouda et de la représentante légale des victimes, Paolina Massida, demandant un délai supplémentaire pour répondre aux mémoires de la Défense et le report de l’audience du 10 septembre au 01 octobre 2018.

Quoi qu’il en soit, du 11 avril 2011 au 1er octobre 2018, cela fera exactement 2731 jours de détention du Président Laurent Gbagbo dont 232 à Abidjan et Korhogo et 2499 à la CPI.

On est bien loin des 925 jours, pour lesquels s’était plaint le juge-président de la Chambre de première instance 1 Cuno Jakob Tarfusser, pour justifier son opinion dissidente mi-mars 2017. Treize (13) demandes de mises en liberté provisoire de Laurent Gbagbo introduites par ses avocats, dont la dernière décision en date du vendredi 20 avril 2018 ont été rejetées. Après l’audition de 82 témoins sur les 138 annoncés, il n’y a toujours pas de preuves sur le plan commun mis en œuvre par Laurent Gbagbo pour se maintenir au pouvoir par tous les moyens, y compris la force.

Non seulement la procureure n’a pas pu démontrer l’effectivité du ˝plan commun˝, mais également, elle n’a montré à aucun moment, l’ordre explicite de Laurent Gbagbo aux soldats, tendant à anéantir les partisans de Monsieur Ouattara. Le Président Laurent Gbagbo ne croyait pas si bien dire, lorsqu’il affirmait que le temps est l’autre nom de Dieu. En effet, ce qui est très frappant, c’est le raz-de-marée des révélations, le dévoilement public.

Sept ans après l’élection présidentielle de 2011, et avec les dissensions au sein du RHDP, des acteurs clés de la rébellion sont sortis des bois, pour faire des révélations sur les élections présidentielles de 2010, notamment l’agenda caché du Premier ministre d’alors Guillaume Soro, les scores éblouissants réalisés par Ouattara dans les zones Cno, les motivations profondes de la candidature d’Henri Konan Bédié à ce scrutin, sans oublier les causes profondes de l’attentat qui a visé l’avion de Guillaume Soro à Bouaké, en 2007.

Après les actions multiformes engagées tant au plan national qu’international pour demander la libération du président Laurent Gbagbo, au nom de la vérité historique et de la démocratie, valeurs dont se réclame précisément l’Occident. 2499 jours ! Toujours pas de preuves de crimes allégués par la procureure de la CPI, Madame FatouBensouda, malgré tout ce temps écoulé.

Mais le Président Laurent Gbagbo est toujours maintenu dans les liens de la détention. Le Président Laurent Gbagbo nous avait prévenu : «Je ne suis pas un prisonnier, je suis un otage de la CPI».

Des temps nouveaux se signalent à l’horizon et qui, chaque semaine, nous apportent des notes d’espoir. Ma conviction de la libération imminente du Président Laurent Gbagbo, comme la clé qui permettra d’ouvrir les vannes afin qu’advienne pour toutes les nations africaines, la véritable souveraineté attendue par les peuples, est profonde.

Depuis la déportation du Président Laurent Gbagbo à La Haye, à la CPI, le 28 novembre 2011, nous y avons cru. Dans nos cœurs, la tristesse n’a jamais remplacé l’espoir.

Nous y avons cru, le 12 juin 2014, quand la CPI a déclaré insuffisantes, les charges contre le Président Laurent Gbagbo, et donné six mois à la Procureure Fatou Bensouda, pour apporter de nouvelles preuves. Nous nous sommes dit que c’était la fin du procès parce qu’elle ne trouverait rien.

Effectivement, elle n’a rien trouvé mais la CPI a quand même confirmé les charges et maintenu le Président Laurent Gbagbo en détention.

Nous y avions cru, le 19 juillet 2017, quand la Cour d’Appel de la CPI a, dans un arrêt, demandé à la Chambre de Première Instance 1 de reconsidérer sa position sur la détention du Président Laurent Gbagbo déjà trop longue. Nous avons pensé que le Président Laurent Gbagbo serait libéré, dès la première demande de mise en liberté mais depuis cet arrêt, la Chambre de Première Instance 1 a rejeté trois demandes de mises en liberté provisoire.

Nous continuons de croire avec la dernière décision du lundi 22 juin 2018 par laquelle la Chambre de Première Instance 1 de la CPI a pris une ordonnance qui fixe, au 1er octobre 2018, la reprise du procès du Président Laurent Gbagbo et du ministre Charles Blé Goudé.

Pour Maître Zokou Seri, avocat du ministre Charles Blé Goudé ˝cette autorisation des juges est une grande première dans un procès en cours à la CPI. Car cela n’arrive pas souvent… J’insiste pour dire que ce n’est pas une mesure qui est prévue formellement et donc c’est assez exceptionnel que des juges en cours de procès accordent ce droit. Et nous sommes très heureux et très fiers au terme du travail de démonstration et de démontage de la stratégie du procureur d’aller vers cette issue.˝ (Sur le plateau du TV5 monde, dans son journal Afrique, le jeudi 7 juin 2018, Le Temps n°4399 du samedi 9 au lundi 11 juin 2018, p.5).

C’est sûr, la décision des juges ne présage en rien de l’issue heureuse du procès. En effet, nous sommes suffisamment imprégnés de «la glorieuse incertitude du verdict». Nous savons également que «le procès pénal est un océan d’incertitudes.».

Le FPI prend donc acte de la décision des juges en date du lundi 04 juin 2018. Il n’a pas à commenter la décision. Sans s’emballer, sans se réjouir à l’excès, le FPI mesure cependant le chemin parcouru et savoure la décision des juges. En effet, le 28 janvier 2016, lorsque ce procès a commencé, qui pouvait prédire le cours des événements. Le FPI savoure surtout cette décision parce qu’elle donne l’occasion à la Défense d’expliquer davantage aux juges que le Président Laurent Gbagbo et le ministre Charles Blé Goudé n’ont jamais participé à la conception encore moins à la mise en œuvre d’un plan criminel.  La Défense aura recours à tous les moyens légaux pour expliquer la situation ivoirienne, pour sensibiliser les juges qui sont loin des réalités politiques, sociologiques et culturelles, sur les causes révélées de la guerre post-électorale.

L’avancée est remarquable : le Président Laurent Gbagbo et le ministre Charles Blé Goudé sont en très bonne position face à la Procureure Fatou Bensouda qui a achevé la présentation de ses preuves qui sont d’une grande faiblesse juridique pour les condamner. Et selon le premier point du dispositif de l’Ordonnance du 04 juin, la présentation des éléments de preuve de la Procureure Fatou Bensouda est désormais close.

Les mots de fierté et d’encouragement du FPI vont immédiatement aux membres de l’équipe de défense du Président Laurent Gbagbo et du ministre Charles Blé Goudé. Depuis le transfèrement de leurs clients à La Haye, à la CPI, ils restent confiants et sereins. Ils travaillent avec art, talent, rigueur et professionnalisme pour l’éclatement de la vérité. Ils avancent comme ils ont commencé. Chaque jour, ils abattent un immense travail pour le triomphe de la vérité judiciaire. Ils avancent en gardant constamment à l’esprit l’objectif à atteindre, à savoir la libération du Président Laurent Gbagbo et du ministre Charles Blé Goudé.

Honneur, à vous, Maîtres ! Vous êtes les mousquetaires de la recherche de la vérité.

Une bonne nouvelle en appelle une autre. Par une décision prise le jeudi 7 juin  2018, les juges de la CPI ont donné raison à la Défense de Gbagbo et Blé Goudé qui exigent que les documents de Bensouda soient désormais traduits en français.

Une autre lueur d’espoir apparaît avec l’acquittement de l’ancien vice-président et ex-chef rebelle congolais Jean-Pierre Bemba. En effet, condamné au premier degré à 18 ans de prison pour ˝crimes de guerre˝ et ˝crimes contre l’humanité˝ qu’il aurait commis en Centrafrique, l’ancien vice-président et ex-chef rebelle congolais Jean-Pierre Bemba a vu le vendredi 8 juin 2018 sa culpabilité annulée en appel devant la CPI.

Bien sûr : comparaison n’est pas raison.

Jean-Pierre Bemba est un ancien chef de guerre. Il n’a pas le même statut que Laurent Gbagbo.

Le cas de Jean-Pierre Bemba, acquitté en appel, est très différent. Un acquittement a lieu à l’issue d’un procès, alors qu’un non-lieu est prononcé avant.

Force est cependant de constater que depuis l’acquittement de Jean-Pierre Bemba, le battage médiatique est monté d’un cran, du fait d’abord de la surprise du verdict, ensuite de la similitude entre les deux affaires (affaire Bemba et affaire Gbagbo), et enfin de l’écroulement des mensonges entretenus depuis des années pour porter un préjudice aux célèbres accusés.

1°) L’affaire Bemba fut bâtie sur un postulat politique. C’est au nom de la paix et de la stabilité en République démocratique du Congo que l’ex-procureur, Luis Moreno Ocampo, avait poursuivi Monsieur Bemba. La ligne à l’époque était claire : puisque ˝deux crocodiles dans un même marigot˝ ne font pas bon ménage, il fallait en finir avec l’opposition entre Joseph Kabila, fraîchement élu à la tête de la RDC, et Jean-Pierre Bemba. C’était en 2006.

En Côte d’Ivoire, la déportation du Président Laurent Gbagbo est bâtie sur le même postulat politique : écarter manu militari le Président Laurent Gbagbo fraîchement élu pour installer Monsieur Ouattara.

Les révélations de Médiapart et d’un groupe de journaux européens d’investigation ont mis en lumière l’existence d’un complot des autorités françaises et leurs complices locaux pour renverser le Président Laurent Gbagbo. Bien avant Médiapart, l’ancien président français Nicolas Sarkozy, reconnaît lui-même son rôle dans ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire, pendant la guerre post-électorale.

Il soutient qu’ : «Il y a eu une improvisation sur le Mali et la Centrafrique. Je ne dis pas qu’il ne fallait pas intervenir, mais je n’ai toujours pas compris ce qu’on allait y faire. Le Mali, c’est du désert, des montagnes et des grottes. Quand je vois le soin que j’ai mis à intervenir en Côte d’Ivoire… On a sorti Laurent Gbagbo, on a installé Alassane Ouattara, sans aucune polémique, sans rien». Sans commentaire. Le Président Sarkozy avoue ainsi le complot contre le Président Laurent Gbagbo.

2°) L’acquittement de Jean-Pierre Bemba met en avant les faiblesses des dossiers soumis à la Cour pénale. L’affaire Laurent Gbagbo, ouverte en 2011, présente des erreurs similaires. Depuis des années, les juges alertent le bureau du procureur des impasses sur le dossier. Mais rien n’y fait.

3°) L’acquittement de Jean-Pierre Bemba est une nouvelle accusation portée contre le bilan de Fatou Bensouda à la CPI. Le coup de grâce pourrait bien être porté par le probable non lieu du Président Laurent Gbagbo et de son co-accusé Charles Blé Goudé.

En attendant, le verdict d’acquittement de Jean-Pierre Bemba doit interpeller tous les détracteurs du Président Laurent Gbagbo qui n’ont eu cesse d’intoxiquer les populations en affirmant avec forte démagogie qu’aucun détenu ne revient libre de la CPI et que cette juridiction ne pourra pas relâcher le Président Laurent Gbagbo. Et qui ne peut pas les entendre, tant ils parlent ?

A bien y regarder, le procès à la CPI dans l’affaire le procureur contre Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé est enrobé d’une atmosphère messianique. L’on compare le Président Laurent Gbagbo au personnage biblique David qui affronte Goliath incarné par la CPI, la toute puissante machine à réduire au silence tous dirigeants récalcitrants du tiers monde. Le procès du Président Laurent Gbagbo met dans la balance de la justice, l’usage de l’équité, pour un accusé présumé innocent contre la crédibilité de la CPI. Une juridiction comme la CPI, qui est critiquée de toute part et surtout en Afrique où les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine (UA) la qualifient de ˝justice raciale˝, mais qui est calée confortablement sur les dominants de ce monde, peut-elle perdre la face contre un individu, dans un procès qui fait le buzz, même si celui-ci trempe dans la vérité ? La CPI peut-elle saisir l’occasion que lui offre le procès dans l’affaire le procureur contre Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé pour faire taire toutes les critiques acerbes qui ne l’honorent pas, ni l’institution ni les juges qui l’animent, ni même les puissances qui la manipulent et mettent la pression sur le bureau du procureur, en disant le droit, tout le droit, rien que le droit, afin de retrouver sa crédibilité ? Ou bien les dominants de ce monde peuvent-ils sans fausse honte taire leur amour-propre et leurs intérêts et, au nom de la vérité historique et de la démocratie, autoriser la CPI à dire le droit, tout le droit, rien que le droit ? Voici l’enjeu. Voilà la grosse interrogation.

Face à cet enjeu, le Président Laurent Gbagbo est conscient qu’il est difficile de quitter les griffes des dominants de ce monde sans aucune égratignure. «Non, les dominants de ce monde n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux. Sinon, ils vous habillent d’une mauvaise réputation et l’on vous montre du doigt avant de vous passer la corde au cou» (Georges Brassens ˝La mauvaise réputation˝)

Mais, toujours debout, confiant et serein au poste de combat, là où il se trouve, le Président Laurent Gbagbo continue d’œuvrer efficacement au renversement de l’ordre des géants qui fait tant de mal au monde. Il arbore face à l’adversité un sourire angélique qui continuede rassurer les passionnés de la justice et de la vérité, et de ridiculiser la CPI.

Laurent Gbagbo cultive l’art de la maîtrise de la parole et du silence. Ancien séminariste, il sait se maîtriser. «Quand on est silencieux, cela ne veut pas dire qu’on ne fait rien. Il y a des silences qui parlent. Il y a des tâches qu’on accomplit dans le trublion et d’autres dans le silence. Sachez que se taire aussi c’est parler.» (Meeting de formation, Gagnoa, 9 et 10 avril 1994).

La technique du silence est utilisée pour intriguer l’opinion, la tenir en haleine, captiver son attention. Parler est un art mesuré. Il faut faire attention. Il faut prendre des précautions. «La parole que tu n’as prononcée est ton esclave, celle qui est sortie de ta bouche devient ton maître.» (Proverbe arabe).

A la CPI, le Président Laurent Gbagbo qui maîtrise l’éthique de la parole saura s’il doit parler, quand parler et comment parler.

Le 05 décembre 2011, date de sa première comparution devant les juges, le Président Laurent Gbagbo avait conclu son adresse à la Cour par la célèbre formule ˝J’irai jusqu’au bout˝. La phrase a fait le buzz, est devenue un hymne chanté à l’unisson par la résistance.

En communication, la parole rare est plus efficace que la parole fréquente.

Le Président Laurent Gbagbo reste adossé à sa foi, en la justice et ayant pour ceinture son innocence dans quatre chefs d’accusation de crime jugés par la CPI, à sa foi en Dieu. Il a deux maîtres : Dieu et le peuple. Il confie sa vie à Dieu et se met à la disposition du peuple. Il prie le soir avant de se coucher. Il lit fréquemment ou un psaume de David ou un texte d’Esaïe, ses deux auteurs préférés. Il lit la Bible à la fois comme un livre d’histoire et un texte sacré. De ses lectures, le Président Laurent Gbagbo tire des enseignements. Il passe de longs moments à comparer les mérites des personnages bibliques. Il est fasciné par le destin de Moïse et de David. Sa carapace de foi l’immunise et lui donne la force et l’énergie pour gravir ˝les montagnes˝.

Plus il avance dans sa vie politique, plus s’impose à lui Dieu, et plus sa foi devient grande. Il sait que Dieu l’observe et n’abandonne jamais ses fils qui sont courageux, qui ne pleurent pas, qui restent debout et font front à l’adversité. Et dans son parcours, il a bénéficié de la ˝main de Dieu˝ qui lui a ainsi révélé sa puissance et son amour.

Par-dessus tout, par sa connaissance de la Bible, le Président Laurent Gbagbo sait que David a fini par avoir raison de Goliath. David, le vainqueur, dans cette bataille juridico-politique entrera, à coup sûr, dans l’histoire. Quant à Goliath, le vaincu, son nom servira juste d’exemple pour magnifier la bravoure du vainqueur face à un obstacle que tous ont cru insurmontable.«Dans une finale de coupe du monde, on ne retient que le vainqueur, jamais le finaliste» Didier Deschamps, coach de l’équipe nationale de France.

Laurent Gbagbo est un président aux neuf vies car même quand il semble politiquement mort, il arrive toujours à rebondir. Il survit aux prédictions des Cassandres.

En effet, la vie du Président Laurent Gbagbo porte témoignage de son exceptionnelle capacité à rebondir. L’explication spirituelle est venue du Dr Blé Christophe, le médecin personnel du Président Laurent Gbagbo et son compagnon de captivité à l’hôtel du golf puis à Korhogo, à la cérémonie de lancement de la pétition internationale pour la libération du Président Laurent Gbagbo. Il affirme : «Ce don de soi, cette manière de donner sa vie pour les autres, explique pourquoi Dieu, sous nos yeux, est en train de lui donner un nom au-dessus de tout nom. Oui, parce que le temps de l’élévation est arrivé. C’est pourquoi Dieu porte les souffrances du Président Laurent Gbagbo aux yeux de l’humanité toute entière… Le Président Laurent Gbagbo,  depuis sa naissance, vit, au début de chaque décennie, une crise où il est soit humilié, soit emprisonné, soit on attente à sa vie.».

Il poursuit avec une sereine assurance.

«Depuis l’âge de six ans, à aujourd’hui…, cela s’est passé six fois. Cette fois est la septième. Alors, pour tous ceux qui comprennent et maîtrisent le langage des chiffres, le chiffre 7 n’est pas fortuit. C’est pour cela que l’affaire prend une allure mondiale.».

«Le Quotidien Aujourd’hui, n°1144 du lundi 27 juin 2016 ; Cité par Robert-Jonas KouaméBibliCôte d’Ivoire : vers un nouvel ordre plus juste. L’Harmattan, 2017, pp. 188-189-190).

Effectivement, la détention du Président Laurent Gbagbo prend une allure mondiale. De nombreux indicateurs externes comme internes à la CPI, annoncent de bonnes perspectives pour sa libération. On ne tolère plus les caprices des méchants. Aujourd’hui, le ton est partout à la libération. Intellectuels de toutes disciplines, écrivains, leaders politiques, artistes, journalistes, internautes, observateurs avertis de ce procès indigne, tous sont désormais au front.

A présent le cauchemar de l’incarcération du Président Laurent Gbagbo fait place au rêve de sa libération. Avec tout ce que l’on observe, la CPI nous donne l’impression qu’il y a un crime contre l’humanité à partir du moment où un dirigeant africain ˝préfère faire un pas avec le peuple plutôt que dix pas sans le peuple.˝ (Thomas Sankara).

Ce n’est pas la fonction d’une juridiction internationale que de jouer le jeu d’un pouvoir contre le peuple. La CPI s’est donnée l’image qu’elle est un instrument de justice au service de Monsieur Ouattara qui est le premier bénéficiaire de l’emprisonnement de son adversaire à la CPI.

Les répétitifs rejets de demandes de mise en liberté provisoires annoncent et préparent la libération pure et simple de Laurent Gbagbo. Comme  par l’effet de la magie, le Président Laurent Gbagbo viendra dire un mot et la Côte d’Ivoire sera libérée.

Peuples d’Afrique, Peuples de Côte d’Ivoire, Honorables Invités, Forces Politiques et Sociales Démocratiques, Républicaines et Patriotiques, Camarades Congressistes,soyez assurés et rassurés : le Président Laurent Gbagbo nous reviendra plus tôt qu’on ne le pense.

L’Histoire, paraît-il, s’écrit toujours deux fois : d’abord en tragédie, ensuite en comédie. Il y a toujours la lumière au bout du tunnel et la tragédie s’estompe peu à peu pour laisser place à la comédie judiciaire. ˝Oui, le temps de rire avance à grands pas et inexorablement vers nous. Oui, bientôt il fera jour˝(Professeur Georges-Armand Alexis Ouegnin, Président de EDS, le samedi 23 juin 2018, à Paris, ˝LG Infos, n°1925 du lundi 25 juin 2018, p.3˝.

«Il ne faut jamais enterrer quelqu’un avant la décision de Dieu» (Vital Kamerhe, président de l’Union pour la Nation pour le Congo (UNC))

L’artiste gabonais Pierre Akendengué : «On peut retarder la roue de l’histoire, mais on ne peut jamais l’arrêter.».

Galilée a attendu trois cent cinquante ans avant d’être réhabilité. Il faillit être brûlé vif pour avoir soutenu que la Terre tournait autour du Soleil et non l’inverse.

Lorsque les frères de Joseph l’ont vendu, ils ont cru que c’était fini pour lui. Mais ils l’ont retrouvé en habits de gouverneur en Egypte.

Soundjata, l’enfant-buffle, le roi du mandingue, a mis 100 jours pour retrouver l’usage de ses jambes, avant de déraciner un arbre pour sa mère.

Einstein, lui aussi, a été très discuté à son époque, parce qu’il avançait des idées nouvelles à contre-courant.

La conviction chevillée au corps, le FPI demeure persuadé que le Président Laurent Gbagbo et le ministre Charles Blé Goudé ont pris un billet aller-retour pour La Haye et non un billet aller simple. Le droit c’est d’abord le bon sens et, à la CPI, le bon sens est en train de triompher.

«Rien n’est plus imminent que l’impossible.» (Victor Hugo)

Dieu ne s’arrête pas, il va jusqu’au bout. Le Président Laurent Gbagbo sortira de prison pour sortir la Côte d’Ivoire, son pays, de prison : il ne connaît pas les armes parce qu’il sait qu’il a fait le choix des urnes dans son parcours politique et que les armes et les urnes ne font pas bon ménage. Il ne connaît ni rancœur, ni haine, ni vengeance. Il est habité par la seule passion de la Côte d’Ivoire et du rassemblement des Ivoiriens. Les principes qui conduisent sa vie sont des principes universels d’humanité, d’amour, de tolérance et de respect des autres.

«Abandonner tout esprit de revanche ! La seule revanche à prendre, c’est d’œuvrer à la réussite de notre pays dans l’unité et dans la paix. De cette réussite émanera celle de toute la sous-région ouest africaine.» (Propos rapportés par GenevièveBro-Grébé, Présidente de la Coordination des Femmes Patriotes, en visite à la CPI, à La Haye).

«S’il y eut un soir, il y aura un matin » (le ministre Lazare Koffi Koffi) Aucune imposture ne peut résister à la marche de l’histoire. Dans les films hollywoodiens, c’est la police qui gagne à la fin. Dans les procès de l’Histoire, c’est la Vérité qui triomphe. La justice immanente qui n’est pas imminente viendra punir les voyous et les méchants, réhabiliter les innocents. La vérité triomphera du mensonge, le bien du mal, la lumière des ténèbres, le jour de la nuit.

Le Président Laurent Gbagbo est devenu la pierre d’angle de la lutte pour un nouvel ordre de justice. Parti par une nuit sans étoiles, «une étoile est née. De par son injuste incarcération à La Haye et son procès de l’Occident, il a reçu encens, or et mire pour consacrer son statut d’Etoile du nouvel éveil pour la dignité des peuples» (Robert-Jonas KouaméBibli, op. cit, p.26).

La lumière du Juste jaillira pour illuminer de son plus bel éclat la planète des Hommes. Nous entendons les échos sonores de la trompette de la libération. La cloche de la liberté va sonner dans chaque continent, dans chaque Etat, dans chaque ville, dans chaque village, dans chaque campement et dans chaque hameau.

Ce jour-là, l’Union, la Solidarité, la Liberté, la Fraternité, la Cohésion et la Réconciliation, dans un élan commun et enthousiaste, marcheront ensemble, unies dans un même destin, vers la destination Côte d’Ivoire, la destination de la renaissance pour un nouveau départ.

Et la Côte d’Ivoire renaissante sera le phare qui éclairera le monde.

3°) Honorer les autres prisonniers politiques, civils et militaires, connus et anonymes.

a)          A la Cour Pénale Internationale

 

Chaque génération a son combat. Tu ne t’es pas dérobé. Tu as assumé. Honneur à toi, ministre Charles Blé Goudé. A l’âge où l’on s’offre à la vie, tu t’es offert à la Côte d’Ivoire. Par ton engagement politique, tu as enseigné aux générations actuelles et à venir la leçon suivante : qui aime la Côte d’Ivoire, la défend et la protège contre ceux qui veulent détruire la République et la liberté, contre les ingérences dans toutes ses formes et dans toutes ses manifestations. Tu as également enseigné que le patriotisme est l’amour de son pays sans la haine des autres. Merci de continuer de tenir, de résister, de survivre et de garder forme humaine au cœur de l’inhumain. L’Histoire des Peuples te restituera ta véritable stature. La Côte d’Ivoire t’espère, la Côte d’Ivoire t’attend.

b)          En Côte d’Ivoire

Honneur à toi, ministre AssoaAdou. Tu fais partie de ceux dont le temps n’a pas affecté la fidélité et la loyauté. Tu occupes une place éminente dans le parcours historique du FPI. Tu es l’un des précurseurs du FPI car c’est dans ta modeste chambre d’étudiant à Strasbourg, en France, que tu as mené, avec le Camarade Laurent Gbagbo, les premières réflexions sur le FPI, lui donnant ainsi ses fondations. Tu es l’homme du Serment de Strasbourg. En effet, en 1969, le serment des quatre (4) (Laurent Gbagbo, Bernard ZadiZaourou, AssoaAdou, Traoré Amadou dit le Puissant) dessinait les ambitions des prestataires : «Quoiqu’il arrive à chacun d’entre nous, celui qui demeure en vie, même s’il est tout seul, doit tout faire pour conquérir le pouvoir et changer la Côte d’Ivoire.»

Alors que tu savais la situation nationale incertaine et pleine de risques, sans murmure ni hésitation, courageusement, tu as osé rentrer d’exil pour prendre la direction de la campagne du Président Laurent Gbagbo, en qualité de président du FPI. Par ton implication active à la réussite de la campagne, tu as été humilié, arrêté et jeté en prison comme un vulgaire bandit de grand chemin, assommé par le gourdin de la justice aux ordres. Camarade vice-président AssoaAdou, tu es toujours là, constant, disponible, inébranlable dans tes convictions au service d’une Afrique digne, indépendante et souveraine. Merci pour cette belle leçon d’énergie, d’audace, de courage et de témérité. Tu peux te présenter sans crainte devant le jugement de l’Histoire. L’histoire des Peuples t’a déjà adoubé.

Le Président Laurent Gbagbo, homme féru de symboles, a choisi de te reconduire comme son directeur de campagne afin de promouvoir sa candidature à la présidence du FPI auprès des militants du FPI à leur 4è congrès ordinaire, les 3 et 4 août 2018, à la résidence privée de Ehivet Gbagbo Simone, une autre prisonnière du régime Ouattara. C’est sa façon à lui de te témoigner sa gratitude, sa reconnaissance et ses remerciements pour ta fidélité à tes convictions, ta détermination dans le combat, ton sens de l’amitié et du renoncement.

Honneur à toi, ministre Lida Kouassi Moïse, vice-président du FPI. Ton tort, pour le régime Ouattara, c’est d’avoir étudié et enseigné l’art militaire. Au lieu de te consulter pour bénéficier de ton expertise avérée, par un raccourci diabolique dont il a, seul, le secret, le régime Ouattara a fait de toi le stratège des coups d’Etat, faisant de toi l’ennemi public n°1. C’est l’hôpital qui se moque de la charité. Malgré la cruauté des épreuves, tu restes serein et tranquille, fidèle et loyal au Président Laurent Gbagbo.

Avec un mental d’acier, tu plies mais ne romps jamais et tu es plusfort que ceux qui veulent te soumettre. Merci, pour ton implication active dans toutes les manifestations du parti dans le Loh-Djiboua, malgré ta condition de détenu. L’Histoire des peuples te réhabilitera et te restituera ta juste place dans le combat pour la dignité de l’Afrique, de l’indépendance et de la souveraineté de la Côte d’Ivoire.

Honneur à toi, vice-président Tchéidé Jean-Gervais, directeur de cabinet du président de ˝Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté˝, le ministre Georges-Armand Alexis Ouegnin, porte- parole de  EDS. Ton emprisonnement heurte notre intelligence du droit et de la justice. Tu es détenu à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA), pour un soi-disant mandat d’arrêt, datant de 2013 qui fut ressuscité en réponse à ton implication active dans l’organisation du meeting de EDS du samedi 17 mars et de la marche sauvagement réprimée du jeudi 22 mars 2018 pour dénoncer la Commission Electorale Indépendante. Tu étais pourtant l’interface entre le pouvoir et EDS lors de la négociation des conditions de la marche.

Ainsi va la Côte d’Ivoire de Monsieur Ouattara. Camarade vice-président, le combat que tu mènes pour la renaissance de la Côte d’Ivoire est plus que d’actualité. Le Président de ˝Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté˝ (EDS), le ministre Georges-Armand Alexis Ouegnin, reste très affecté par ton injuste incarcération mais il sait que tu mènes le noble combat pour ton entrée inéluctable dans l’histoire de l’humanité. Je te donne rendez-vous à Duékoué, à la Fête de la Liberté 2019 avec, très certainement le Président Laurent Gbagbo à la tête de la délégation du parti.

Même si tu viens de bénéficier d’une liberté provisoire pour raisons médicales, honneur à toi,Douyou Nicaise dit Samba David, Coordonnateur général de la Coalition des Indignés de Côte d’Ivoire (CICI). Tu souffres des dommages subis lors de l’expédition punitive qui a abouti à ton arrestation à ton domicile  à Yopougon, le 13 septembre 2015. Après avoir passé une semaine à la DST, tu as été placé sous mandat de dépôt le 17 septembre 2015 et condamné le 02 octobre 2015 à six mois de prison ferme pour ˝trouble à l’ordre public˝, une infraction aujourd’hui générique en Côte d’Ivoire. Mais au terme de cette première peine d’emprisonnement, à la date du 17 mars 2016, en lieu et place d’une liberté, sur la base d’un mandat d’arrêt ressuscité comme dans le cas du vice-président du FPI Tchéidé Jean-Gervais, tu es toujours maintenu en détention.

Camarade Samba David, l’indignation est à son comble avec ta détention prolongée et la négation de ton droit à la santé, droit élémentaire de la personne humaine. Mais je sais que là où tu es, malgré la cruauté de l’adversité, tu restes mentalement fort et confiant dans l’avenir de la Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire a besoin de toi, de ta vision pour une société juste et égalitaire, qui donne des chances égales à chacun de ses citoyens. Avec le retour imminent du Président Laurent Gbagbo, nous nous retrouverons bientôt pour célébrer ensemble l’entrée de la Côte d’Ivoire dans une nouvelle dimension, là où coulent le lait et le miel, la fraternité, la solidarité et la cohésion.

Honneur à toi, Général Dogbo Blé Bruno, le Général Courage. Soldat, tu as fait honneur à ton serment d’officier en faisant allégeance au Président Laurent Gbagbo proclamé vainqueur de l’élection présidentielle 2010, par le Conseil constitutionnel dont la décision est souveraine et sans appel. Tu as alors rencontré  et subi la barbarie dans ses aspects les plus hideux, mais tu es resté droit dans tes bottes d’officier. Ta belle leçon de vie qui magnifie la condition humaine devrait être enseignée dans les prytanées militaires, contée dans nos livres d’histoire, nos récits nationaux et dans nos vies. En ce jour solennel, le FPI t’élève au grade d’homme d’honneur, cette race d’homme pour l’éternité.

Bien sûr, en te rendant hommage, Général Dogbo Blé Bruno, le FPI rend dans le même temps hommage à tous les détenus politiques militaires et leur exprime son admiration et sa fierté. Nous entendons sonner les trompettes de la libération de la Côte d’Ivoire avec le retour imminent du Président Laurent Gbagbo qui viendra vous libérer de vos chaînes de la servitude et de l’ignominie.

Que tous les autres prisonniers politiques, connus ou anonymes, qui souffrent dans la chair et dans leurs conditions de détention pour avoir fait le choix, envers et contre tous, du Président Laurent Gbagbo ou qui sont estampillés comme tels, reçoivent la reconnaissance, le soutien, le réconfort et la solidarité du Président Laurent Gbagbo et du FPI.

Dans la longue liste des prisonniers politiques, figurent, en plus du Président Laurent Gbagbo, 4 vice-présidents dont notamment la Première Dame Ehivet Gbagbo Simone.

Dans son rapport sur les prisonniers politiques en Côte d’Ivoire datant du 26 juillet 2018, les services du Secrétariat National de l’Administration Pénitentiaire et des Prisonniers Politiques (SNAPPP) dirigés par Michel Gbagbo, dénombrent, 228 détenus prisonnierspolitiques. Ce nombre s’appuie sur le recoupement des différentes données d’enquêtes et les recherches permanentes menées dans les maisons d’arrêt et de correction à travers le territoire national.

L’on est passé de 197 détenus (dernier rapport 2017) à 228 prisonniers répertoriés le 26 juillet 2018, du fait de nombreuses arrestations définitivement répertoriées par nos enquêteurs et opérées en 2017 dans divers endroits du territoire national comme Séguéla, Yopougon, Cocody, Bingerville, suite à des affrontements qui semblaient impliquer des forces pro-Ouattara entre elles.

A l’issue des différents procès organisés par le Tribunal Correctionnel, le Tribunal Militaire et les sessions de la Cour d’Assises pour juger les prévenus de la crise postélectorale, on dénombre à ce jour quatre- vingt-dix-neuf (99) détenuscondamnés sur les 228 en prison. Les peines vont de quatre ans d’emprisonnement ferme à la perpétuité.

En dépit des procès annoncés tambour battant pour vider la question de la crise postélectorale, la machine judiciaire du régime est en perte de vitesse alors que le nombre de détenus inculpés et non jugés est important. Cent vingt-neuf (129) prisonniers surlesdeux cent vingt-huit (228) en prison sont dans l’attente de leur jugement. Des années après leur inculpation, ils éprouvent le sentiment d’avoir été oubliés par le système judiciaire.

Les pratiques observées dans les prisons ivoiriennes s’apparentent à une négation des Droits de l’Homme : les droits élémentaires reconnus à tout prisonnier y sont volontairement ou non violés. On peut invoquer le droit à la santé, aux rations de vivres et les cas de tortures.

La Côte d’Ivoire, le Président Laurent Gbagbo et le FPI ne vous oublieront jamais. Ne vous sentez surtout jamais seuls car nous marchons ensemble pour la renaissance d’une Côte d’Ivoire qui aime et protège ses enfants.

La gratitude du Président Laurent Gbagbo et du FPI vont aux épouses et aux époux, aux conjointes et aux conjoints de tous les prisonniers politiques civils et militaires. Malgré les temps difficiles, ils font front à l’adversité. Avec dignité et courage.

                4°) Honorer les Ivoiriens contraints à l’exil

Honneur au Vice-président, Président de la Coordination du FPI en exil, au Ghana, le ministre Emile Guiriéoulou, aux milliers de réfugiés de guerre, qui crèvent de besoin de dignités en exil. Ils ont été contraints à l’exil et au déracinement. Ils ont fait l’expérience de la méchanceté humaine, de l’injustice, des privations et souffrances mais, malgré tout, ils continuent à avoir le sens de l’humour qui est un trait de notre culture nationale, donc à garder le moral. En témoignent les propos tenus par le ministre LiabiDouayoua, lors de la cérémonie commémorative du 11 avril organisée par la Coordination du FPI en exil, au Ghana, «… Mais que ce régime d’exception qui nous traque se rassure. Nous sommes ce que nous sommes. Comme le disent les jeunes, nous sommes à l’image de la viande qui a duré dans le congélateur. Personne ne peut nous manger aussi facilement.»

Dans la longue liste des Ivoiriens contraints à l’exil, en plus toujours du Président Laurent Gbagbo, le FPI compte 12 vice-présidents. Au niveau national, régional et local, des instances et structures du FPI sont dirigées par des intérimaires.

Que les autorités des pays d’accueil qui leur procurent protection, sécurité et assistance, reçoivent en ce jour tous nos remerciements et tous nos encouragements.

La liste des décès des hommes politiques, civils et militaires proches du Président Laurent Gbagbo, prisonniers en Côte d’Ivoire et exilés dans les pays limitrophes de la Côte d’Ivoire, lors de la guerre post-électorale, ne fait que s’allonger.

Pour les exilés connus, après Bohoun Bouabré décédé en Israël, Gnan Raymond au Togo, Gomont Diagou au Ghana, Mamadou Ben Soumahoro au Ghana, DehéGnahou au Ghana, Paul Dokui, ex-sous-directeur de Fréquence 2 vient de nous quitter.

Ils meurent en coulant des larmes. Ils ne comprennent pas la méchanceté humaine qui fait qu’ils sont morts loin de leur terre natale, loin de leurs familles, de leurs amis et camarades de lutte, de leurs proches et connaissances. Ils sont morts dans le dénuement total, privés de leurs biens et avoirs acquis honnêtement durant une vie de lourds sacrifices. Et avec les morts, les vivants pleurent à couler des larmes. Ils pleurent pour leur propre mort.

La Côte d’Ivoire de Monsieur Ouattara est ce pays où les frontières s’ouvrent pour les Ivoiriens morts en exil et se ferment pour les Ivoiriens contraints à l’exil et vivants.

La M.A.C.A et l’exil sont ˝la solution finale˝ de ADO-Solutions pour les pro-Gbagbo.

«Plusieurs centaines de personnes sont emprisonnées à l’étranger et en Côte d’Ivoire. Les maisons et plantations de certaines personnes sont confisquées  par des dirigeants du RDR et des hommes en armes. Des comptes en banques sont gelés. Certaines personnes sont interdites de sortir du territoire, beaucoup de nos compatriotes sont en exil. Devant un tel tableau, l’attitude du FPI doit être la lutte pacifique. Ce fut l’attitude du PDCI-RDA en 1945 et 1951, ce fut l’attitude du FPI de 1982 à 2000». (Extraits du discours de Gbagbo, samedi 6 décembre 2014, Lg Infos)

Les conditions de vie et d’existence des prisonniers politiques et réfugiés de guerre nous interpellent et notre responsabilité est donc grande de poursuivre le combat qui hâterait leur libération et leurs retours dans la mère-patrie. Sourds à tout appel à la décrispation et à la réconciliation, Monsieur Ouattara et ses services de sécurité, visiblement ébranlés, multiplient les stratégies pour mettre derrière les barreaux, le ministre Justin Koné Katina, le Vice-président DamanaPickass, le Président Stéphane Kipré qui sont sous la menace des mandats d’arrêt.

Que tous les mouvements et associations, que toutes celles et tous ceux qui, au quotidien, œuvrent à l’adoucissement des conditions de vie et d’existence des prisonniers et des exilés reçoivent en ce jour nos remerciements.

Solidarité, soutien et réconfort du Président Laurent Gbagbo et du FPI à tous ceux qui, connus ou non qui souffrent en silence, ceux qui subissent dans l’anonymat les tortures, les sévices, et la peur de la dictature dans les geôles, en exil ou dans leur lieu de travail.

Les pensées du FPI vont ensuite aux avocats, amis et soutiens du Président Laurent Gbagbo, de tous les autres prisonniers politiques et de tous les Ivoiriens contraints à l’exil et au déracinement.

5°) Honorer les hommes épris de paix, de liberté et de justice

Hommage ému au Doyen Bernard Dadiéet au Premier Ministre Joseph KoffigohKokou,co-parrains de la pétition internationale pour la libération du Président Laurent Gbagbo qui a recueilli 26 767 511; à l’association des ex-Chefs d’Etat actifs au niveau diplomatique et politique pour la libération duPrésident Laurent Gbagbo ; à tous les démocrates, hommes et femmes épris de justice et de paix d’ici et de par le monde, qui demeurent engagés avec courage et détermination en faveur de la cause du Président Laurent Gbagbo ; au conseil du président du Président Laurent Gbagbo, avec à sa tête Maître Emmanuel Altit, et au conseil du Ministre Charles Blé Goudé ; aux mouvements et associations des diasporas africaines ; aux intellectuels ; aux journalistes ; aux hommes de médias ; aux cyber-activistes, aux artistes ; aux écrivains ; aux leaders d’opinions et autres producteurs de pensées progressistes ; etc.

«Les militants pour la liberté et la démocratie et tous les soutiens du Président Laurent Gbagbo ne tiendront pas sur une liste. Car ils sont très nombreux ; ils sont tellement nombreux à travers le monde qu’un procès en popularité est aussi intenté à  l’illustre otage de la CPI. En fait, pour répertorier tous ces soutiens, il faudrait de nombreuses pages qui pourraient constituer des livres» (Claude Koudou. Des pensées de Laurent Gbagboquel message pour la réconciliation nationale en Côte d’Ivoire, L’Harmattan, 2017, p.12).

Les pensées du FPI vont enfin à tous ceux qui œuvrent pour la paix dans le monde.

Comment peut-on, en ce jour solennel, ne pas rendre un hommage mérité à vous, Militantes et Militants du FPI ?

        6°) Honneur à vous Camarades Militantes et Militants du FPI

Recevez toute la fierté du Président Laurent Gbagbo et toute mon admiration pour votre parcours de combattants et de résistants.

Recevez toute ma considération pour votre fidélité et votre loyauté au Président Laurent Gbagbo. Votre fidélité pour Laurent Gbagbo ne sera jamais veuve. Elle sera celle de l’éternité.

Merci d’être les compagnons des bons et des mauvais jours.

Bravo pour les termites qui sont restés dans l’arbre. Elles ont senti la douleur de la chute, mais confiantes, elles attendent les délices de la renaissance. Bravo pour les mouches noires, qui selon un dicton gouro, restent fidèles à leurs choix et les assument jusqu’au bout.

Merci de témoigner que le FPI a une seule idée : démocratie et souveraineté ; un seul chef, le Président Laurent Gbagbo. Votre dignité n’est pas monnayable. Vous ne vous êtes pas vendus, donc personne ne pourra vous acheter. Les zougloumen ont bien raison : «Si tu te vends moins cher, on t’achète moins cher».

On a voulu diviser le FPI, le parti en est ressorti encore plus fort, avec une claire conscience de ses responsabilités au service de la démocratie et du progrès.

Ils ont chanté le requiem du FPI.

Ils ont cru pouvoir vider le FPI de toute sa substance. Très rapidement, ceux qui avaient préparé des couronnes pour enterrer le FPI vont déchanter. Très rapidement, ceux qui avaient cru pouvoir vider le FPI de toute sa substance ont, pour la plupart d’entre eux été vidés de toute leur substance. Tombés plus bas que la poussière, ils gardent une image poussiéreuse. Tout ça pour ça.

Gbagbo connaît qui marche avec lui, (Ayovalou, La Voie Originale, n°352 du lundi 2 juillet 2018, 3). Le peuple connaît qui marche avec Gbagbo.

Ballon connaît son joueur, joueur connaît son ballon. Connaisseur, connaît.

Honneur à vous, Camarades Militantes, Camarades Militants. Oui, ˝C’est un joli nom, Camarade˝. Oui, c’est un nom terrible, Camarade (Jean Ferrat).

Ceux qui ont pensé nous affaiblir en nous divisant nous ont permis d’apprendre beaucoup sur  l’autre. Nous sommes tentés de dire que la crise qui est aujourd’hui derrière nous a été un important fortifiant pour nous grâce aux mécanismes qu’elle nous a inspirés pour faire face à la manœuvre de division. Elle a permis au FPI de se connaître de connaître ses hommes et de savoir qui est qui et qui peut faire quoi. La crise a levé le voile sur des personnalités, démystifié des figures, dénudé des ambitions stupides. Et nous comprenons maintenant pourquoi le Président Laurent Gbagbo parlait souvent du ˝dos des nageurs.˝ Leurs visages sont aujourd’hui connus.

Dans la sueur, le sang et les larmes, vous continuez de résister aux pires formes de dictature. Merci d’être restés des incollables sur le terrain de la lutte. Merci d’être restés des incorrigibles de la démocratie.

Dans le sang, la sueur et les larmes, vous avez réussi une sacrée ˝remontada˝, une prouesse qui est à mettre à la gloire des équipes les plus capées du football mondial.

«Pour en arriver là, vous avez traversé des nuits et des jours sans sommeil.

Pour en arriver là, vous avez douté, vous avez parlé à la peur, vous avez pleuré tant de fois que vous n’avez plus de larmes» (Dalida ˝Pour en arriver là˝).

Pour en arriver là, vous avez trébuché, vous êtes même tombés, mais vous vous êtes relevés. Et vous êtes toujours prêts à recommencer.

Et le FPI est là, toujours là, confiant, tranquille et serein. Il n’a pas besoin de se relever, il est déjà debout. Il trouve ses marques, convainc, séduit. Le FPI n’est pas prêt à rentrer  dans sa tanière. La tentation de rendre les armes ne l’a pas effleuré un seul instant. «Le FPI est comme un palmier. A mesure que le palmier grandit, les feuilles mortes tombent, jusqu’à ce que le grain pousse.» (Laurent Gbagbo, 1993).

Le FPI est une longue histoire d’impossibilités que nous avons, ensemble, traduit en possibilités. Il n’est pas un parti de circonstances. Il porte la Côte d’Ivoire comme un tatouage depuis ses origines. Et son combat dans la nuit épaisse du parti unique a créé le jour nouveau du retour au multipartisme et de l’alternance démocratique. Parce que le FPI est le parti de son pays, il est le parti de son temps. Le FPI a pour mission d’apaiser les colères, de réparer les blessures, de lever les doutes, de tracer la route et d’incarner des espoirs.

Notre plus grande force est d’être un parti extrêmement positif, qui envisage le bon côté des événements, la lumière au bout du tunnel. Dans notre parcours, nous avons su faire des drames des épreuves. Car les épreuves renforcent, alors qu’il est difficile de se relever après un drame. Merci d’être restés dans la posture de combat. Nous sommes davantage galvanisés pour poursuivre le combat. La démocratie a besoin de volontaires et vous êtes les volontaires de la démocratie. Au nom du Président Laurent Gbagbo, je vous décerne en ce jour solennel, le brevet de résistance à toutes les pires formes de dictature.

Oui, le FPI est écrit pour l’éternité. Personne ne pourra l’effacer.

Camarades Congressistes, je ne connais pas de parti politique ans histoire. C’est le droit de l’opinion publique et de l’électorat d’interpréter ces histoires comme des signes de faiblesse ou de manque d’unité du parti.

Le FPI a connu ces turbulences tout le long de son histoire. Ces conflits sont inévitables et légitimes – à condition qu’ils soient gérés convenablement dans le cadre de procédures démocratiques et transparentes. Il est primordial que tous ceux impliqués dans le conflit respectent les décisions démocratiques du parti. Les organes formels doivent être créés pour régler les conflits et litiges en interne et non pas devant des tribunaux publics.» (Clotilde Ohouochi, Vice-présidente du FPI chargée de la politique de l’assurance maladie universelle, aujourd’hui en exil en France. Communication aux journées de réflexions organisées à Vérone (Italie), le 7 octobre 2018 ˝Quel FPI et sa diaspora pour la reconquête du pouvoir d’Etat ? Sous la coordination de Pascal DagoKokora, Raymond Koudou Kessié et Claude Koudou, L’Harmattan, mai 2018, p. 121.)˝

Prenant appui sur les textes qui régissent le FPI, vous avez pris vos responsabilités.

Vous l’avez fait au Comité Central du jeudi 05 mars 2015, le Comité Central de la clarification, alors que je comparaissais devant les Assises, donc en mon absence. C’est la marque d’un esprit d’humilité, de solidarité et de dépassement. Vous avez confirmé votre choix au Congrès extraordinaire de Mama, le 29 avril 2015, le congrès de la réécriture de notre histoire. Vous l’avez fait sans exiger un document notarié ni un acte dûment signé de la main du Président Laurent Gbagbo prouvant qu’il faisait de moi son intérimaire.

Merci infiniment merci pour avoir porté votre choix sur ma modeste personne pour assumer l’intérim d’une personnalité haut de gamme, lePrésident Laurent Gbagbo.

Merci, infiniment merci au Président Laurent Gbagbo qui, en m’accordant sa confiance, vous a permis de me faire confiance. En me donnant un pouvoir, vous m’avez donné une responsabilité. Mon slogan a toujours été : ˝Puisque vous m’avez fait confiance, il faut que je vous rende la confiance.˝. Ai-je été l’homme de la situation ? Il est difficile d’être l’homme de la situation quand on fait de vous l’homme de confiance du Président Laurent Gbagbo, quand on porte les espoirs de tout un peuple. Durant mon intérim, mon seul objectif a été de demeurer fidèle et loyal au Président Laurent Gbagbo et de hisser vers les sommets le parti que Laurent Gbagbo et Simone nous ont confié.

Camarades Congressistes, vous m’avez aidé à porter la calvitie en m’entourant de vos conseils et de vos suggestions, dans un travail d’équipe. Merci, infiniment merci.

En portant le Président Laurent Gbagbo à la tête du Parti qu’il a créé, avec plus de 96 % des voix exprimés, lors du 3è Congrès extraordinaire qui s’est tenu le 29 avril 2015, à Mama, le FPI fait savoir à ses adversaires politiques et la communauté internationale, qui ont planifié sa mort politique, «que Laurent Gbagbo n’est pas mort et que sa page n’est pas tournée», mais aussi que «c’en est pas fini pour le FPI». La répression massive du Congrès de Mama et l’arrestation tous azimuts des premiers acteurs de sa réussite indiquent bien que le régime Ouattara et ceux qu’il instrumentalise, ses maîtres ont conscience de ce fait, que le Parti du Président Laurent Gbagbo, en le portant à sa tête, fait de lui l’interlocuteur tout indiqué, avec qui il faudra penser les conditions et les moyens de la réconciliation des Ivoiriens : elle ne saurait prospérer si Laurent Gbagbo demeure en prison.

Appelé pour stabiliser le parti qui était dans la tourmente en fin d’année  2014 et pour ramener la confiance au sein des militants, le Président Laurent Gbagbo, malgré la tragédie de sa vie, a répondu favorablement. Le seul choix de son nom a permis de stabiliser le FPI et de ramener la confiance au sein des militants, de donner une vision au parti. Le choix porté sur son nom a surtout fait grandir l’audience du FPI auprès du peuple de Côte d’Ivoire.

Dans son ambition de reconquérir le pouvoir d’Etat pour l’exercer, le FPI ne peut se passer du Président Laurent Gbagbo, ce personnage qui porte les torches de l’avenir de la Côte d’Ivoire. Autant de raisons pour lesquelles le Comité Central propose au 4è Congrès ordinaire du FPI réuni à Moossou, les 03 et 04 août 2018, avec pour thème ˝Le FPI face aux défis de la reconquête du pouvoir d’Etat˝, de reconduire le Président Laurent Gbagbo en qualité de Président du Front Populaire Ivoirien. Au Congrès donc de matérialiser l’accord de principe donné par le Président Laurent Gbagbo pour sa candidature.

Félicitations et encouragements au Directeur National de Campagne (DNC) du Président Laurent Gbagbo, le Vice-président AssoaAdou, en détention, et de son adjoint, le Vice-président GnagneYadou Maurice, pour le choix porté sur leur personne et pour le travail remarquable d’information et de sensibilisation abattu pour la promotion de la campagne du candidat Laurent Gbagbo.

J’associe, bien sûr, à ces félicitations et encouragements toute l’équipe de campagne.

Sur la question de son candidat à l’élection présidentielle, comme je me plais à le dire, le FPI roule pour la Côte d’Ivoire et pour lui-même. Il a sa propre montre. Il a son propre agenda. Il a donc le choix du moment.

Le moment venu, dans l’instance appropriée et selon les procédures démocratiques, le FPI avisera.

Pour l’heure, restons mobilisés pour obtenir la libération du Président Laurent Gbagbo. Une fois libéré, il nous fera l’analyse de la situation nationale et internationale avec, à la clé, sa vision de la Côte d’Ivoire.

Dans un monde marqué par l’imprévisibilité du moment, le Président Laurent Gbagbo n’est pas là et la Côte d’Ivoire va mal, très mal.

C. LE CONTEXTE INTERNATIONAL ET NATIONAL

                  1°) Le contexte international

Les prophètes ont la main qui tremble, ces temps-ci, et que la seule chose  qui est certaine, c’est que rien n’est certain. Nous sommes dans une succession d’événements dont on ne voit pas la fin, des événements qui vont si vite qu’il est très difficile de les anticiper.

Dans ce monde incertain parce qu’imprévisible, dans ce monde qui joue à ˝je t’aime moi non plus˝, nous entendons de sourdes respirations.

La situation dans le monde, au triple plan économique, géopolitique et géostratégique, au moment où nous tenons ce Congrès, nous offre l’occasion de porter notre réflexion sur la marche du moment pour mieux projeter notre lutte en vue de notrequête de liberté et de souveraineté. Au plan géopolitique la résurgence d’une nouvelle donne qui rappelle la période de la guerre froide a induit une période d’incertitude dans les relations internationales en ce début du troisième millénaire. Une incertitude qui malmène le Droit International et rend les relations aussi bilatérales que multilatérales hasardeuses. Au plan géostratégique les nouveaux équilibres géostratégiques imposent au monde, de fait, une Multipolarité.

Entre moments de crispation et de décrispation du monde, ce qui semble juste de retenir c’est au moins 5 enseignements.

Le premier enseignement, c’est l’essor des pays véritablement émergents.

Le deuxième enseignement, c’est le regain et la montée du populisme dans les pays de l’Europe. Une montée du populisme qui met à mal les partis politiques traditionnels. C’est ce que nous observons et appelons le phénomène du ˝dégagisme˝ des partis traditionnels de gouvernement. Un ˝dégagisme˝ dû à la volonté des masses populaires, exténuées par les réformes néolibérales qui saccagent leurs acquis sociaux. Or l’histoire nous a maintes fois apprise que quand les peuples  doutent de leurs leaderships ce sont les étrangers qui deviennent les bouc-émissaires.

Le troisième enseignement, c’est que les déséquilibres géostratégiques et l’impact négatif de la Globalisation sur le bien-être des populations, créent des conflits sociaux et des guerres dans les pays du sud, mal préparés au changement de programme paradigmatique qui conduisent aux graves conséquences qui amènent les gens à aller chercher très loin de chez eux un mieux-être. Et là nous allons au quatrième enseignement.

Le quatrième enseignement, c’est le phénomène de l’immigration Sud-Nord. Au-delà des discours des dirigeants européens et le silence coupable des décideurs politiques africains, la réalité de l’immigration Sud-Nord, ce sont les morts quasi quotidiennes de jeunes qui fuient le continent par manque d’espoir. Les humains avant les chiffres.

Le phénomène de l’immigration a pris de l’ampleur avec le scandale de la vente d’Africains en tant qu’esclave, en Lybie. En 2017, 3119 personnes sont mortes de noyade dans la Méditerranée, selon l’Organisation internationale pour les Migrations. Ce chiffre fait abstraction des personnes disparues en mer et qui reposent à jamais au fond des eaux. Pas un seul jour ne passe sans que le sujet ne soit au menu des débats politiques houleux, ce qui en fait un sujet à la limite civilisationnelle de notre époque.

Le phénomène de l’immigration qui prend de plus en plus de l’ampleurmontre bien l’échec de l’atteinte des objectifs optimistes du millénium en termes de développement humain.

L’Europe évolue vers un durcissement des règles de l’immigration. L’Afrique doit prendre conscience du phénomène et proposer des solutions durables pour éviter la gênante médiatisation des migrants humiliés. On combat toujours les symptômes, sans jamais s’attaquer aux causes.

Le cinquième enseignement, c’est que naturellement cette immigration de populations désespérées vers l’Europe est un puissant ferment du terrorisme mondial. Il serait irresponsable de ne pas reconnaître que le verrou libyen levé a conduit à l’éclosion d’un terrorisme international, en Afrique et dans le monde, dont les enjeux réels sont à rechercher dans la volonté de certaines puissances dominantes de créer le chaos pour imposer au peuple leur leadership.

Dans ce monde incertain et imprévisible, c’est aux Africains, et à eux seuls, de dire le cours qu’ils veulent imprimer à leur destin. Tout comme les luttes des Africains doivent être définies et menées par les Africains d’abord, c’est à eux d’abord de régler les différends et d’en payer le prix.C’est à cette condition qu’ils seront maîtres et propriétaires d’eux-mêmes, créateurs et ayant-droits, et pas des pions dans les schémas des autres.

La Côte d’Ivoire, elle, dans la conduite de ses relations internationales, doit veiller au strict respect des règles fondant et régissant les relations internationales : le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, les principes de l’indépendance et de l’égalité souveraine des Etats, le principe de réciprocité, la coopérationgagnant-gagnant, la considération mutuelle… Au total, la Côte d’Ivoire doit rester un pays souverain qui prend ses décisions en fonction de ses intérêts et de sa propre évaluation de ses besoins. C’est seulement alors qu’elle ne sera pas une partie prise mais une partie prenante dans les relations internationales.

Ce qui ne fait pas de laCôte d’Ivoire une ˝société fermée˝ mais une ˝société ouverte˝ sur le monde qui nous enseigne les principes fondateurs des relations internationales.

En matière diplomatique, le Président Laurent Gbagbo a privilégié trois axes : le renforcement de la place de l’Afrique sur la scène internationale ; l’élargissement des bases de la coopération internationale ; la compréhension et le règlement des crises internationales. Il privilégie une approche africaine pour le règlement des conflits qui surgissent en Afrique. Il estime en cela que l’Afrique a les instruments sociétaux pour résoudre au mieux ces conflits.

Bien sûr, l’évolution des relations internationales impose au FPI d’avoir un partenariat stratégique avec les partis politiques de pays qui comptent dans le monde dans la perspective du partenariat stratégique futur, de pays à pays, une fois repris le pouvoir d’Etat. Le parti doit être instruit en cela des expériences dans le monde.

Camarades Congressistes, le terrain commande la diplomatie. La légitimité démocratique ne se distribue pas comme de petits pains. Le peuple est le seul dépositaire de la légitimité. Il donne son onction à celui en qui il s’identifie. La légitimité se forge donc sur le terrain de la lutte, au contact des populations, dans le cadre d’un militantisme de proximité.

Incollable sur le terrain de la lutte, le FPI sera donc incontournable et, parce qu’incontournable, le FPI sera consulté sur tous les dossiers d’intérêt national qui engagent la vie de la Nation. Représentatif à l’intérieur, le FPI sera forcément représentatif à l’extérieur.

                  2°) Le contexte national

La Côte d’Ivoire, elle, émerge difficilement de sa convalescence d’après-guerre. La guerre contre la démocratie a laissé des plaies qui ne sont pas cautérisées.

Pour les ˝Gbagbo ou Rien˝ que nous sommes, et que nous demeurons, les comparutions devant le juge sont notre quotidien. Les condamnations à de lourdes peines d’emprisonnement – avec ou sans mandat de dépôt – mais toujours assorties de peines complémentaires dont la perte des droits civiques, sont notre verdict. L’on assiste même à une résurrection des mandats d’arrêt. La prison est notre royaume avec, parfois au bout la mort. La prison est désormais inscrite dans notre destin personnel. Elle en devient même inséparable, dès lors qu’être en prison est devenu un honneur et une référence  pour les militants. Nous ne sommes pas tous encore en prison, mais nous ne sommes pas libres non plus. L’exil est notre contrainte, avec parfois, le droit au retour dans un cercueil.

Ceux qui savourent le verdict, c’est-à-dire la victoire, ne comprennent pas, comme d’habitude, qu’il s’agit d’une victoire à la Pyrrhus, une défaite d’avenir. Quand le verdict tombe, ce n’est ni la justice ni le droit qui gagnent, c’est la politique. Difficile de rendre une décision juridiquement incontestable dans un dossier largement instrumentalisé par la politique.

Justice, où est donc ta victoire, quand ton glaive assomme exclusivement les Pro-Gbagbo ? Justice, où est donc ta victoire quand tu condamnes d’abord les Pro-Gbagbo ou estampillés comme tels et les juges ensuite ? Alors que dans une République digne de ce nom, la justice est le dernier rempart du citoyen contre les injustices, contre l’arbitraire du pouvoir. Et, en période de crise, la justice doit être sans haine ni ressentiment, elle doit s’employer à recoudre le tissu social aujourd’hui fortement déchiqueté, à apaiser, à rapprocher, à réconcilier pour la renaissance de la Côte d’Ivoire.

Monsieur Ouattara, où est donc ta victoire ? En faisant de nous des prisonniers, en nous contraignant à l’exil et au déracinement, en voulant nous priver de notre liberté, Monsieur Ouattara est lui-même prisonnier de sa haine.

Aujourd’hui, les Ivoiriens ont l’impression qu’il n’y a pas d’issue et que tout est devenu trop complexe, qu’il est impossible de comprendre quelque chose. Interloqués, stupéfaits, ébahis, ceux qui ont cru aux promesses mirobolantes de Monsieur Ouattara s’aperçoivent sur le tard qu’ils ont été les dindons de la farce. Tout comme on ne juge pas un livre à sa couverture, on ne juge pas un candidat à une élection par ses promesses de campagne. C’est la victoire en déchantant lorsqu’ils constatent qu’ils mènent une vie à crédit.

Pendant ce temps, le régime Ouattara, lui, est amoureux d’un taux de croissance et d’un concept, celui de l’émergence.

Le mythe de l’émergence donne à penser que la Côte d’Ivoire se redresse. Il n’en est rien. Une fois encore, Monsieur Ouattara vend de l’utopie à grands renforts de communication.

En effet, comment peut-on parler d’émergence à l’horizon 2020 sans la réconciliation qui va ramener la paix, la confiance et la cohésion en Côte d’Ivoire ?

La réconciliation est un labyrinthe sans issue. Monsieur Ouattara a cassé les codes de la fonction présidentielle. La réconciliation est pour lui un corset qui va venir l’emprisonner en lui faisant obligation de respecter les codes de la fonction. Il veut donc réconcilier avec les règles fixées par lui seul. C’est la réconciliation à pas forcé. C’est la réconciliation camisole de force. Il veut sa réconciliation et non la réconciliation des Ivoiriens.

Depuis son installation au pouvoir en 2011, aucune parole qui libère, qui apaise, qui rassemble mais la parole qui fustige, méprise, distingue, menace, condamne et emprisonne. Avec Monsieur Ouattara, la République est un chemin de haine et non un ˝chemin d’empathie˝ (Edwy Plenel). Consumé par la haine. La haine, cela ne fait pas un projet, cela ne fait pas un programme, cela ne fait pas une vision,  cela ne fait pas un destin national. Il est possible de gagner le pouvoir par la force. Il est préférable de gagner le cœur d’une nation.

Et la réconciliation ne s’obtient pas par un coup de baguette magique avec la confection d’un album sur la réconciliation.

La réconciliation fait l’homme d’Etat. Pour réussir la réconciliation, Monsieur Ouattara n’a pas su ou n’a pas voulu se transformer en homme d’Etat. En Côte d’Ivoire, la réconciliation passe donc par un changement de logiciel politique.

Comment peut-on parler d’émergence quand il y a une coupure, une vraie césure entre deux Côte d’Ivoire, celle qui vote et l’autre qui s’abstient ? La Côte d’Ivoire qui s’abstient devient de plus en plus nombreuse, notamment dans les quartiers populaires.

Comment peut-on parler d’émergence quand la liberté de la presse qui est au fondement du système démocratique régresse dangereusement ?

Comment peut-on parler d’émergence quand les contre-valeurs triomphent des valeurs ?

Comment peut-on parler d’émergence quand la croissance tant vantée ne ruisselle que sur une caste d’initiés et non sur le plus grand nombre ? Selon une enquête de TV5, chaîne de télévision française qui fait le buzz sur les réseaux sociaux : «La majorité des Ivoiriens vivent dans une précarité et une misère qui n’a pas de nom et de visage. Plus de la moitié des Ivoiriens est très pauvre selon les chiffres du FMI et de la Banque mondiale.». Et le journaliste d’ajouter : «La tendance est inquiétante en Côte d’Ivoire. Le petit-déjeuner devient de plus en plus un luxe, même dans une grande ville comme Abidjan. Depuis la crise économique de 2011, de nombreux habitants l’ont troqué, faute de moyens pour un seul et unique repas bien plus riche, mais qui doit durer jusqu’au soir». (LG Infos, n°1943 du lundi 16 juillet 2018, p.3).

Comment peut-on parler d’émergence quand la dette publique de la Côte d’Ivoire ˝n’est pas viable˝ ? Des termes diplomatiques du FMI pour ne pas dire à la face du monde que la Côte d’Ivoire est chroniquement, durablement surendettée. «Cette situation désastreuse de surendettement contribue de manière pérenne, à la dégradation de l’avenir des finances publiques de Côte d’Ivoire». (Rapport FMI 17/372 de décembre 2017).

Comment peut-on parler d’émergence quand l’eau, source de vie, fait cruellement défaut dans certains endroits ?Quand, face au non respect des engagements, les travailleurs sont en colère contre le régime Ouattara et organisent des mouvements de grève et sit-in dans les différents secteurs d’activités ?

Comment peut-on parler d’émergence quand l’affairisme s’installe au sommet de l’Etat et que l’on gagne l’argent en vitesse, au mépris de toutes  les règles de transparence, générant ainsi des conflits d’intérêts et de délits d’initiés ? Toutes les choses se font, tout est permis pourvu qu’il y ait la richesse au bout.

Comment peut-on parler d’émergence quand la justice ne rassure pas les investisseurs, les opérateurs économiques, les justiciables, parce qu’elle est aux ordres du régime Ouattara ?

Comment peut-on parler d’émergence quand l’Etat de Côte d’Ivoire est au banc des accusés de faux et usage de faux avec les fraudes récurrentes à la Constitution et le discrédit jeté sur les décisions de justice ? Et la justice ivoirienne reste curieusement aphone, inaudible.

Comment peut-on parler d’émergence quand l’on décrie l’incivisme d’une certaine catégorie de personnes  et que l’on fait  de petits arrangements avec les textes, quand on ne respecte pas les règles qu’on a soi-même fixées ?

Quand Monsieur Ouattara fait voter une loi, c’est pour se donner le plaisir de la violer lui-même, en premier.

Comme pour nous dire : «C’est moi le gouvernement, j’ai tous les droits.»

Puisque tel est son bon plaisir… Monsieur Ouattara gère tout, décide de tout, contrôle tout. Circulez, il n’y a rien à voir ! Circulez, y rien à débattre ! La Côte d’Ivoire se trouve ainsi confrontée à un anachronisme : Monsieur Ouattara est un monarque des temps anciens transplanté dans la République des temps nouveaux.

Comment peut-on parler d’émergence quand on associe la République et ses symboles à une affaire entre groupements  privés ? C’est vrai : Monsieur Ouattara est coutumier du genre.

Comment peut-on parler d’émergence quand on pourfend le principe de continuité de l’Etat, ce principe républicain, en s’attribuant avantageusement toutes les réalisations passées, présentes et futures de la Côte d’Ivoire ?

Comment peut-on parler d’émergence avec  une armée non républicaine dont on ignore l’effectif et la composition ? Si, dans d’autres pays soucieux de l’éthique républicaine, la discipline fait la force des armées, en Côte d’Ivoire, c’est l’indiscipline qui fait la faiblesse de notre armée. Et l’incivisme et l’indiscipline hurlent à chaque coin de rue.

L’Ivoirien nouveau dont le comportement civique et citoyen sera empreint d’esprit de discipline n’est pas encore né. En effet, comment prôner le civisme lorsque l’on a soi-même cultivé et enseigné pendant de nombreuses années l’incivisme, le non respect de l’autorité, la défiance aux gouvernants, avec à la clé, une rébellion armée qui a défié et remis en cause les institutions de la République et l’autorité de l’Etat ?

Comment peut-on parler d’émergence quand la Côte d’Ivoire devient un immense souk à ciel ouvert où l’on vend ou octroie de l’identité à tour de bras et à tout venant ?

Comment peut-on parler d’émergence quand les gestionnaires en charge de l’école s’adonnent à la fabrication de taux de réussite aux différents examens pour tromper la communauté nationale et internationale sur l’état de santé réel de notre système éducatif très affecté ? A la suite de la proclamation des résultats de la session 2018 du BEPC, la CEFPI (Cellule des enseignants membres du Front Populaire Ivoirien), dans une déclaration en date du 01 juillet 2018et non encore démentie,  «a condamné avec la dernière énergie, ce braquage de résultats qui rappelle celui de décembre 2010 opéré par le tristement célèbre président de la CEI, Youssouf Bakayoko et qui a permis l’arrivée au pouvoir de prédateurs insatiables…» (Le Temps n°4416 du lundi 2 juillet 2018, p.9).

Comment peut-on parler d’émergence lorsque la corruption gangrène le milieu des examens et concours où l’on peut continuer à s’inscrire et à composer alors que les résultats sont déjà connus ? «Quand on  passe concours, on attend résultat, résultat attend nom : Fofana, Coulibaly, Bakayoko» (Yodé et Siro).

Les scandales récurrents de corruption témoignent bien que le système de corruption est généralisé, institutionnalisé même et que la bataille contre la corruption, promesse majeure de campagne  de Monsieur Ouattara à l’élection présidentielle 2010, est bien loin d’être traduite dans les faits. Nous sommes bien loin de la tolérance zéro dans sa lutte contre la corruption.

Souvenons-nous de leurs affiches publicitaires : «Ivoiriens, le RHDP te parle. Ne donne pas ta voix à la corruption.»

Comment peut-on parler d’émergence dans une société qui valorise l’idée que ce n’est pas le meilleur qui gagne ?

Comment peut-on parler d’émergence quand l’école abrutit, quand les matchettes fontleur retour dans les universités et que la santé est malade ?

Comment peut-on parler d’émergence quand la jeunesse, faute d’emploi, de formation, de sécurité et de paix, perd ses repères et va ˝se chercher˝, en quête d’un avenir meilleur ?

«Plus de 68 % de demandeurs d’asile sont ivoiriens alors qu’on parle aujourd’hui de décollage économique de la Côte d’Ivoire avec des taux que la France envierait en termes de dynamisme économique» (le Directeur général de l’Office français de l’immigration (OFII). La Côte d’Ivoire devance très largement les ressortissants de la Syrie frappées par la guerre civile (Le Temps, n°4403 du samedi 16 au dimanche 17 juin 2018, p.8).

Selon des données de l’Union européenne, les demandes d’asile d’Ivoiriens dans l’espace européen ont fortement augmenté de 2015 à 2017. Elles s’élèvent à 13.995 en 2017 contre 5.585 en 2015, selon le rapport annuel 2018 de Forum Réfugiés-COSI, une structure de protection des droits de l’Homme. «Les demandes de Côte d’Ivoire sont en nette augmentation atteignant 13.995 demandes en 2017, contre 11.200 en 2016 et 5.585 en 2015», a indiqué Forum Réfugiés-COSI. Les demandes d’Ivoiriens représentent 2,2 % des demandes totales enregistrées en 2017, dans l’UE. En Afrique de l’Ouest, seuls le Nigeria (46.255 en 2016, 39.090 en 2017) et la Guinée (13.465 en 2016, 17.705 en 2017) devancent la Côte d’Ivoire. Les Ivoiriens font partie du top 5 des migrants parvenus irrégulièrement en 2017, en Espagne, selon un rapport du Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). En 2017, les Ivoiriens (14 %) sont classés en 3è position des migrants irréguliers arrivés en Espagne, derrière les Marocains (21 %) et les Algériens (18 %), mais devant les Guinéens (13 %) et les Gambiens (11 %). Début 2018, les Ivoiriens (13 %) figurent toujours, dans le Top 5 des nationalités, derrière les Guinéens (17 %), les Marocains (17 %), les Maliens (15 %), et devant les Gambiens (7 %).(Wozo Jean Marc, LG Infos, n°1927 du mercredi 27 juin 2018, p.8)

Sur le chemin, les jeunes rencontrent l’esclavage, ou au pire des cas, la mort dans les eaux glacées des océans qui leur servent de linceul. Trop de pression. Trop de stress. Les jeunes sont devenus vieux parce qu’ils payent le prix de la précarité sociale.

Et l’organisation de conférences sur des thématiques liées à l’émergence et à la jeunesse n’y changera rien.

Comment peut-on parler d’émergence quand les préfets et sous-préfets, ces représentants du chef de l’Etat, étalent dans le public leurs difficultés d’ordre sécuritaire et social, et que le gouvernement tarde à les rencontrer pour en débattre ? Alors que dans le même temps, les mutins qui ne connaissent que le langage des armes, sont immédiatement reçus et récompensés grassement sur les deniers de l’Etat alimentés par le contribuable ivoirien.

Comment peut-on parler d’émergence dans une société qui enlève et assassine les enfants, ces anges de la pureté et de l’innocence, dans des conditions démoniaques ? Il n’y a pas de plus grand miracle que le sourire d’un enfant.

Comment peut-on parler d’émergence quand, en zone rurale, on s’accapare les terres, et en zone urbaine, après avoir détruit les commerces en bordure des routes, l’on déguerpit à coups de bulldozers, au petit matin, par temps de pluie, par temps d’année scolaire et d’examens, par temps de jeûne musulman, les populations, en violation des délais impartis, sans site de recasement ni de dédommagement conséquent ?

Au nom de quel projet de société, au nom de quelle vision doit-on impunément fouler aux pieds les droits les plus élémentaires de la personne humaine : droit à la vie, droit à l’éducation, droit à un logement décent, droit à la santé ?

Au nom de quelle modernisation doit-on faire des Ivoiriens des réfugiés dans leur propre pays ? L’impératif de modernisation doit-il faire de l’Etat un monstre froid sans cœur et sans état d’âme ?

Et leurs affiches publicitaires de campagne continuent de nous narguer : «Ivoiriens, le RHDP te parle ˝Ne donne pas ta voix à la pauvreté… solutions pour le bien-être… Assurance-maladie à 1000F… gratuité des soins… Des emplois à gogo pour les Ivoiriens… Des logements sociaux pour tous… L’Ecole pour tous… Une Université par an (5 à la fin du mandat de Monsieur Ouattara). Hier, un Ivoirien un toit. Aujourd’hui, des Ivoiriens sans toit. Comble d’abomination ! Des Ivoiriens déguerpis qui squattent un cimetière avant d’être à nouveau déguerpis. Une abomination accompagnée d’un autre sacrilège : l’arrestation suivie du défèrement de l’imam Touré Aguibou pour avoir exprimé sa libre expression en dénonçant le coût élevé du Hadj et les opérations de déguerpissement sauvages sans mesure d’accompagnement sous le régime Ouattara. D’abord accusé ouvertement de terrorisme, il est maintenant en prison pour ˝Incitation à la désobéissance civile, incitation à la radicalisation et à l’extrémisme violent.˝. Le Président Laurent Gbagbo n’aurait jamais procédé à des déguerpissements sans dédommagement ni site de recasement.

Le Président Laurent Gbagbo n’aurait jamais accepté que l’on emprisonnât un homme de Dieu pour avoir exprimé sa libre opinion.

˝Pour une fois˝, Monsieur Ouattara est fidèle à sa promesse de campagne : la Côte d’Ivoire n’a pas fini d’étonner le monde. Au contraire de la pluie de milliards qui viendrait se déverser sur la Côte d’Ivoire, pour le moment, ce sont les pluies diluviennes qui inondent la Côte d’Ivoire, faisant des morts et provoquant de nombreux sinistres. Comme quoi, si en Côte d’Ivoire, l’argent travaille, l’eau, elle circule à gogo. Le FPI ne demande pas au régime Ouattara de défier les lois de la nature car aucun pays ne peut être à l’abri de catastrophes naturelles comme les séismes, cyclones, ouragans, tempêtes tropicales mais de poser des actions d’anticipation afin de réduire les dégâts. Gouverner n’est-il pas prévoir, anticiper ? La Côte d’Ivoire a connu un drame sans précédent lié aux inondations meurtrières qui se sont produites dans la nuit du lundi 18 au mardi 19 juin 2018, sur Abidjan et sa région. Le bilan officiel des intempéries et pluies diluviennes, fait état de 20 décès, 136 familles déplacées, d’importants dégâts matériels et certainement de nombreux disparus non encore évoqués par les autorités. Face à cet événement tragique qui a endeuillé toute la Côte d’Ivoire, le Président Laurent Gbagbo, par le truchement du Président de ˝Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS)˝, le ministre professeur Georges-Armand Alexis Ouégnin, le mercredi 17 juin 2018, à La Haye, à la CPI, à l’occasion de la deuxième audience que le Président de EDS lui  rendait, a fait une adresse au peuple de Côte d’Ivoire. Dans cette adresse, le Président Laurent Gbagbo s’inclinerespectueusement devant la mémoire des personnes décédées, exprime toute sa compassion, ses condoléances les plus attristées aux familles éplorées, ses vœux de prompt rétablissement aux blessés et sa solidarité aux familles qui ont subi des dégâts matériels importants, aux personnes déplacées.

Le FPI salue et se réjouit du grand élan de solidarité des différentes couches de la population, des partis politiques, mouvements et associations, des opérateurs économiques, des religieux, des journalistes, qui se sont mobilisés et déportés sur les lieux pour consoler et aider les victimes.

A l’heure où le vivre ensemble est malmené par ceux-là mêmes qui ont fait de ces mots un slogan, le FPI note avec satisfaction que les Ivoiriens sont encore capables de gestes de compassion et de solidarité, donc de vivre ensemble.

Face à cette tragédie de grande amplitude,Monsieur Ouattara n’a pas daigné décréter une journée de deuil national pour marquer l’hommage de la Nation aux victimes. Il n’existe pas de codification des actions à mener mais le deuil national consiste au moins en la mise  en berne des drapeaux sur les édifices publics et est souvent accompagné de minutes de silence.

A notre connaissance, aucun arrêté interministériel n’a été publié au journal officiel pour constater l’état de catastrophe naturelle afin de permettre aux assurés d’entreprendre des démarches pour être indemnisés des dégâts causés par les eaux.

Avec des ouvrages d’assainissement et de drainage conformes aux normes environnementales et des titres de propriété foncière délivrés selon les règles de l’art, la saison des pluies cessera à n’en point douter, d’être un cauchemar pour les populations.

Pour Monsieur Ouattara, le principal responsable de ces drames humains, c’est le changement climatique. Il nous trace ainsi la voie : pour que le changement climatique ne s’installe dans la durée, les Ivoiriens doivent changer de régime et donner le pouvoir à ceux pour qui la République est ˝un chemin d’empathie˝, à ceux pour qui gouverner, c’est prévoir.

Comment peut-on parler d’émergence quand le régime Ouattara criminalise le normal et décriminalise l’anormal ?

Pour faire court, disons seulement comment peut-on être émergent à l’horizon 2020 quand la Côte d’Ivoire elle-même est en profonde immersion, quand la Côte d’Ivoire coule à pic, à l’image du Titanic ? L’émergence a les pieds dans l’eau.

Pendant que la Côte d’Ivoire coule à pic et que les Ivoiriens mènent une vie à crédit, pendant que Monsieur Ouattara a bel et bien abusé de tout le monde, y compris ses alliés extérieurs, il continue de bénéficier de l’assurance tous risques des dominants de ce monde. Comme pour dire : «Le peuple ne veut pas de Ouattara, c’est donc Ouattara qui nous convient». Tout simplement parce que Monsieur Ouattara fonctionne comme eux et veille jalousement sur leur immense butin amassé en Côte d’Ivoire. Tout simplement parce que le désordre en Côte d’Ivoire fait recette chez eux. Tout simplement parce que pour les dominants de ce monde, Monsieur Ouattara incarne la continuité et la stabilité.

Il faut donc sauver le soldat Ouattara en maintenant loin, en détention, le Président Laurent Gbagbo qui, avec son retour, va damer le pion à leur champion.

Puissamment calé sur le soutien des dominants de ce monde, bénéficiant de leur  assurance tous risques qui lui sert de garantie, de confort et de sécurité, ADO-Solutions devenu ADO-Problèmes nargue les Ivoiriens en voulant briguer un troisième mandat présidentiel, toujours en violation de la Constitution. Au nom de la paix et de la stabilité. La paix et la stabilité par la division, la violence et les armes ? On n’est jamais le plus fort. Monsieur Ouattara, on ne le craint beaucoup plus qu’on ne l’aime.

Cependant, qu’il prenne garde :

Des signaux indiquent que ceux qui l’ont installé au pouvoir se réveillent de leur posture du singe de la gravure : ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire. Les récents rapports des institutions internationales qui façonnent le monde à leur gré, ne sont pas du tout engageants pour le régime. Les récents rapports de l’Union Européenne et du Fonds Monétaire International sur la Côte d’Ivoire en portent témoignage.

Monsieur Ouattara a été incapable de réaliser ses promesses de campagne contenues dans son programme de gouvernement. Il veut un autre mandat après avoir passé le clair de son temps à gouverner par des slogans et non par des actes. Depuis qu’il est au pouvoir, il dit le mensonge avec vérité car rien de ce qu’il a promis n’a vu le jour. 7 ans de pouvoir, déjà 7 gouvernements et les problèmes de la Côte d’Ivoire demeurent sans solution.Pour faire avaler la pilule de ses échecs, Monsieur Ouattara nous sert le couplet de «Ce n’est pas de notre faute… la situation que nous avons trouvé était plus dégradée que ce que nous pensons.»

Deux mandats de Monsieur Ouattara, hélas ! Trois mandats, holà !

Le Président Laurent Gbagbo avait pourtant prévenu les Ivoiriens. Ecoutons sa réponse à la question d’un journaliste de Fraternité-Matin, peu avant sa déportation à La Haye :

«Aimeriez-vous que Ouattara échoue ?» A cette question du journaliste, voici ce que Gbagbo répond : «Honnêtement non, si tel est que c’est lui, le vrai vainqueur de la présidentielle comme il le prétend. Parce que M. Ouattara est celui dont les agissements ont mis ce pays dans ce flou. Quoi de plus normal que celui qui a mis le pays dans le flou attende à faire lui-même les réparations. Mais, moi Gbagbo, je ne le crois pas parce que M. Ouattara n’est pas capable d’unir les Ivoiriens. Et puis, il n’est pas capable de trouver les moyens, pour finir cette crise. Observez Ouattara et vous retiendrez qu’il est friand du superflu. Il est friand du cérémonial. Il est friand du beau décor. Il est friand du côté mafia du pouvoir. Mais il n’est pas friand du travail. Les plus enchantés de son camp commenceront bientôt à se poser des questions sur ses prétendues relations qui pourraient faire pleuvoir des milliards sur la Côte d’Ivoire. Mais mieux, cela m’étonnerait qu’on l’ait installé, pour le bonheur des Ivoiriens. Parce que cet homme-là, pendant 18 ans, a été à la base de la déstabilisation de la Côte d’Ivoire. Depuis 1993, lui Ouattara et ses soutiens empêchent que les Ivoiriens puissent vivre décemment.» (Laurent Akoun, à la cérémonie de remise de diplômes aux militants, à Divo, le 30 juin 2018, Le Temps n°4416 du lundi 02 juillet, p. 4).

La messe est dite.

«Un chef qui n’a que la force pour se faire respecter est comme un tronc d’arbre qui barre le chemin. Les passants le contournent jusqu’à ce qu’un jour, fatigués de faire le détour, ils arrivent en grand nombre pour le dégager de leur passage.» (˝Sous l’orage˝ Seydou Badian).

Pendant que la Côte d’Ivoire coule à pic et que le régime Ouattara ne se sent nullement concerné par les conditions de vie et d’existence des populations, l’actualité nationale est braquée sur les tribulations internes au Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP).

De cette actualité-là, des enseignements sont à tirer :     

1°) A l’initiative du Président Jacques Chirac, le Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) est né le 18 mai 2005 à Paris, en France et a grandi dans sa haine viscérale pour le Président Laurent Gbagbo. Adepte de la fin justifie les moyens, même les plus détestables, le RHDP, a fini par chasser l’impénitent Laurent Gbagbo du pouvoir. Pour le bonheur de l’Occident qui a ses intérêts bien au chaud, le Président Laurent Gbagbo, sous le déluge des bombes françaises et onusiennes, a été arrêté et livré comme un coffret-cadeau aux rebelles de Monsieur Ouattara, conduit de façon humiliante au Golf hôtel, quartier général de Monsieur Ouattara, du Président Henri Konan Bédié et du RHDP, transféré à Korhogo, enlevé de Korhogo et déporté ensuite à La Haye, à la CPI.

Le ciment de l’unité n’étant plus là, le socle déjà se désagrégeait. A l’épreuve du pouvoir, l’appétit venant en mangeant, la haine a changé de camp, s’est infiltrée et a fini par s’incruster dans le ménage qui n’était pas aussi parfait que cela puisque c’était un mariage de raison et non d’amour.

Les vieux démons et les vieilles querelles des années 1990 ressurgissent. Souvenirs, Souvenirs…                                                

2°) L’accord qui est au fondement de l’Appel de Daoukro semble, tout comme l’énigme du Sphinx, difficile à trouver, donc difficile à expliquer et à comprendre. Le pouvoir d’Etat fait l’objet d’un deal avec des promesses inconsidérées, loin du regard de l’opposition, loin du regard du peuple, le détenteur exclusif de la souveraineté et du suffrage. Au gré des positionnements et des ambitions, l’on se lèche, se lâche, se lynche. Et la guerre de succession, une guerre au long cours et aux longs couteaux, fait rage. Chacun y va de son commentaire, de son analyse et les révélations fusent de toutes parts. Et tout le monde rêve d’être Khalife à la place du Khalife, sans vouloir en payer le prix. Chaque camp fourbit ses armes, pousse ses pions. Chacun veut ruser avec l’autre. Personne n’est dupe dans ce poker menteur.

Malheur aux perdants ! Sommes-nous en train de vivre le psychodrame d’un régime finissant et d’un autre commençant ? Depuis le départ de plusieurs cadres du PDCI-RDA pour créer le RDR en 1993, 25 ans se sont écoulés.Avec les résolutions du Bureau Politique du PDCI-RDA, le dimanche 17 juin 2018 décidant de ne pas aller en parti unifié avec le RDR avant l’alternance en 2020, la haine a effectivement changé de camp. Monsieur Ouattara, à la manœuvre,tire allègrement les ficelles des débauchages et du mercato politique. Il ne se contente plus de persécuter ses opposants politiques. Il ne se satisfait plus de diviser les partis politiques, mouvements et associations qui refusent de lui faire allégeance. Il déverse son courroux sur ses alliés au sein du RHDP. Qui l’eût cru ?

Les meilleurs amis sont les pires ennemis. Comme quoi, cela n’arrive pas qu’aux autres. Quoi de plus normal pour celui qui a promis de mélanger la Côte d’Ivoire.

La moralité de ce fratricide ? Quand la maison de ton voisin brûle, aide-le à éteindre l’incendie au risque de voir un jour le feu se propager à ton domicile. Le gourdin de la justice, actionné par Monsieur Ouattara, continue de frapper invariablement tous ceux qui refusent de lui faire allégeance.

«Interrogez-Bédié. Ce n’est pas moi qui ai changé. C’est lui. Au début, nous échangions volontiers. Je l’appelais au téléphone, il m’appelait. Et puis, à un moment donné, je me suis rendu compte que son attitude avait changé. Après j’ai constaté qu’il s’est allié à celui qui est soupçonné d’avoir fait la guerre en Côte d’Ivoire. Vous savez quel est le plus beau cadeau que Bédié m’ait fait ? C’est de s’être allié avec Ouattara. Il s’est tiré une balle dans le pied !» (Laurent Gbagbo (Extrait interview Jeune-Afrique 2009)).

Comme le beaujolais nouveau, un RHDP nouveau est arrivé. Il a l’odeur et le goût du RDR de Monsieur Ouattara. LeRHDP - Unifié,même s’il a considérablement maigri, a fini par voir le jour au forceps. Tout simplement pour une opération de communicationet une opération de blanchiment du RDR, ce parti abonné à la haine et à la violence.

3°) - De façon prémonitoire, le Président Laurent Gbagbo a tiré le grand enseignement de cette guerre fratricide : ˝Celui qui te fait roi a toujours un droit sur ton siège.˝

4°) – Ceux qui invoquent le nom du Président Félix Houphouët-Boigny de façon incantatoire et à des fins démagogiques et politiciennes, sont en train de le faire se retourner dans sa tombe, de lui donner une nouvelle mort. «Ils ont cherché une ascendance pour en faire un ascenseur pour leur ascension (Séry Bailly, op. cit, p. 13).

Dans un processus de transhumance politique, ils se sont trompés de père, de référent politique et de mentor. On ne voit plus le dos des nageurs mais leur visage.

Pour le Président Laurent Gbagbo, et cela doit valoir pour tous les Ivoiriens, «le Président Félix Houphouët-Boigny est un patrimoine national à faire connaître et faire respecter par tous» (Sery Bailly, ibid.)

En 1993, à la mort du Président Félix Houphouët-Boigny, Laurent Gbagbo a demandé à son parti de s’associer pleinement au deuil qui frappe la Côte d’Ivoire.

Yamoussoukro a été érigé en capitale politique et administrative de la Côte d'Ivoire depuis mars 1983, par une loi votée à l’Assemblé nationale. C’est le Président Laurent Gbagbo qui l'a rendue effective avec la construction de l’hôtel des parlementaires et la construction du palais présidentiel et l’organisation fréquente de séminaires et de conférences.

Il y a bâti dans la pierre. La présence constante du Président Laurent Gbagbo à Yamoussoukro durant son mandat n’a échappé à personne. Il n’a pas chassé les Baoulé de leurs forêts, il n’a pas tué les Baoulé comme le laissaient présager ses détracteurs.

D’autres institutions étaient en construction. Après le Président Laurent Gbagbo, c’est l’arrêt des travaux de ces institutions. Les grandes voies de Yamoussoukro sont en dégradation avancée. Le lycée scientifique, avec sa piscine olympique, qui faisait la fierté de la Côte d’Ivoire, est en train de partir en lambeaux.

«En prenant fonction au Palais Présidentiel d’Abidjan Plateau, après ma prestation de serment le 26 octobre 2000, j’ai trouvé beaucoup de dossiers. Il y en a que j’ai décidé de modifier et d’autres que j’ai décidé de laisser en l’état dont le mémorial du Président Félix Houphouët-Boigny.

Ce dossier m’a été présenté par M. Pierre FAKHOURI (Architecte de Feu Houphouët-Boigny), à qui j’ai demandé de proposer des montages financiers ainsi que le lieu indiqué pour la pose de la première pierre. Personnellement, je suis pour le mémorial, parce que je pense que tous les hommes élus par le peuple et qui ont gouverné, devraient avoir un souvenir qui symbolise leur passage parmi leurs concitoyens. L’exemple américain m’a beaucoup marqué. En effet, des monuments ont été érigés en mémoire de leurs différents présidents.

Lorsque M. Pierre FAKHOURI m’a présenté le dossier je lui ai dit que nous le ferons en l’état et sur le site prévu. Je suis satisfait du lieu choisi, parce qu’il représente le quartier gouvernemental colonial, il est situé à quelques mètres de la mairie et du Palais Présidentiel. Houphouët-Boigny fut le premier maire et le premier président de la République de Côte d’Ivoire. Il y a aussi une ligne droite entre la mairie, le mémorial, le pont et le port d’Abidjan, c’est une perspective qui me convient car elle me rappelle celle du Louvre, des Champs Elysées et de la Défense.».

Le Président Laurent Gbagbo poursuit :

«Un mémorial est un édifice qu’une nation dresse à la mémoire d’un disparu. Les gens se posent trop de question. Ce n’est pas l’appartenance idéologique encore moins l’appartenance politique avec un individu qui fait qu’on lui dresse un mémorial. C’est parce que cette personne a été pendant un moment, le symbole de la Nation et qu’il faut s’en souvenir.» 

Le Mémorial a vu ses chantiers arrêtés depuis avril 2011, c’est-à- dire depuis l’installation au pouvoir des pseudohouphouétistes. Tous les ouvrages qui rappellent le premier président de la Côte d’Ivoire sont mis aux oubliettes par ceux qui, à longueur de journée, crient leur houphouétisme.

Alors qu’il avait promis faire de gros investissements à Yamoussoukro, Monsieur Ouattara a suspendu tous les travaux en cours et pilotés par la structure dénommée Programme Spécial du transfert de la capitale à Yamoussoukro (PSTCY). Les chantiers envisagés dans le cadre de ce transfert devraient avoir une incidence réelle sur cette ville, notamment des retombées économiques non négligeables : création de 115.000 emplois selon les prévisions.

Et pendant que la Ville natale du Président Houphouët-Boigny se meurt faute de projet, de vision, de perspective d’investissement, d’emploi et de revenu pour les populations, ceux qui se réclament de l’houphouétisme continuent de sacrifier au rituel qui consiste à aller s’incliner dévotement sur la tombe du Président Houphouët-Boigny, dans le caveau familial.

Les mystères des phénomènes de la vie africaine nous laissent présager, si ce n’est déjà fait, que le Président Houphouët-Boigny viendra, un jour hanter leur rêve.

5°) - Un autre enseignement ? Nous sommes en droit de craindre le retour d’un parti-Etat avec le parti unifié RHDP qui devient une institution d’Etat. Messieurs Ouattara et Bédié se comportent comme si l’opposition n’existait pas, comme si la Côte d’Ivoire a renoué avec le parti unique.

Les nostalgiques du parti unique rêvent d’un retour de ce système de parti en Côte d’Ivoire, un système dans lequel ˝le président pense et le peuple applaudit˝. Il faut être conscient que les temps ont changé. Le parti unique est passé de mode. Il est dans notre histoire. Mais depuis la victoire des forces politiques et sociales démocratiques, en 1990, qui ont arraché le retour au multipartisme, le parti unique n’est plus un repère de nos vies. Il faut également être conscient que la majorité de la population a moins de 30 ans. Et que ces jeunes n’ont pas connu l’époque ˝flamboyante˝ du parti unique. Le temps n’est donc plus de recycler les recettes du parti unique mais d’insuffler dans la société des idées novatrices, pragmatiques et concrètes à même de répondre aux aspirations de chaque citoyen.

L’alternance représente un acquis démocratique majeur, qui contraste avec la monopolisation du pouvoir par un parti dit unifié. Elle est au fondement du système démocratique moderne. Les Ivoiriens ont cessé de pratiquer «la religion du conformisme» et ˝d’adorer les dieux du parti unique˝ (Ministre Professeur académicien Séry Bailly Zacharie, op. cit., p. 2). Les Ivoiriens ont goûté à l’alternance. Elle est maintenant connue et intériorisée par eux. Ils ne vont pas comme Saül vendre l’alternance pour un plat de lentilles. La Côte d’Ivoire a besoin d’une bonne respiration démocratique avec des alternances.

6°) - Un autre et dernier enseignement est qu’aujourd’hui, ceux qui nous gouvernent ont cassé la politique. On ne parle plus de projet, de valeurs, de vision. Chacun pense à manger en vitesse, de façon gloutonne. Ils parlent de partage du butin comme s’ils venaient de braquer la Côte d’Ivoire. Le casse du siècle.

La richesse est pareille à l’eau salée, plus on en boit, plus on a soif.

L’appétit du gain suscite l’euphorie. Il n’est pas gratifiant pour la politique et la République.

Où sont donc les débats d’intérêt national qui aborderaient les intérêts vitaux de la Côte d’Ivoire ? Oui, que devient la Côte d’Ivoire, notre patrimoine commun ?

A l’image d’un orteil qui s’enflamme et affecte tout le corps, les tribulations au sein du RHDP peuvent affecter la paix dans le pays.

Comme Argus, ce berger de la mythologie grecque possédant cent yeux qu’il ne fermait jamais en même temps, le FPI doit être en veille politique. Il doit avoir un œil et une oreille attentive dans le camp adverse pour ne pas être aveugle ou borgne politiquement.

Pendant que la Côte d’Ivoire coule à pic, nous n’entendons plus ces sages, ces hommes politiques, ces visiteurs du soir, naguère si prompts à se rendre chez le Président Laurent Gbagbo pour ˝éteindre le feu˝.

Où sont-ils passés ? Pourquoi sont-ils devenus brusquement aphones, inaudibles ? Pourquoi ce silence coupable ? Sont-ils de ceux qui disent NON à l’ombre ? Martin Luther King : «Nos vies commencent à se terminer le jour où nous devenons silencieux à propos des choses qui comptent.» Il n’y a pas de honte à reconnaître ses propres limites dans un combat.

Que l’on se rassure cependant : tirer des enseignements de la situation nationale ne fait pas du FPI un parti du passé, donc dépassé. Parti du devandougou, le FPI jette un regard neuf et moderne sur la société ivoirienne. Passionné de la Côte d’Ivoire, en vigilant gardien du temple, il reste disponible et ouvert à toutes celles et à tous ceux qui partagent sa vision d’une Côte d’Ivoire réconciliée, rassemblée autour des valeurs démocratiques, républicaines et patriotiques, d’une Côte d’Ivoire maîtresse d’elle-même et de son avenir. Il reste disponible et ouvert à tous ceux qui ont pris la vraie mesure des enjeux de la libération de la Côte d’Ivoire.

Pour notre part, au FPI, malgré les indicateurs qui sont au rouge, nous continuons à professer l’optimisme. Nous ressentons dans le pays, malgré tout, une forte envie de tourner la page, de vivre, de revivre, une volonté de bousculer les obstacles et de relever les défis qui s’imposent à nous. Les Ivoiriens portent des lunettes virtuelles pour entrer dans une autre Côte d’Ivoire, celle de la Côte d’Ivoire renaissante. Par la voie de l’alternance qui est au fondement du système démocratique et qui est un atout démocratique majeur. Le FPI est cet outil qui doit répondre à l’appel des populations. Tel est donc l’enjeu de la reconquête du pouvoir d’Etat pour l’exercer par notre parti. «Il existe quelque chose de plus fort que toutes les armées du monde, c’est l’idée dont l’heure a sonné» (Victor Hugo dans les « Misérables). Oui, pour le FPI, l’heure de la reconquête du pouvoir d’Etat pour l’exercer a sonné.

D – LA RECONQUETE DU POUVOIR D’ETAT POUR L’EXERCER

Lorsqu’on demande aux populations quelles sont leurs priorités, elles donnent toujours la même réponse : elles veulent de la sécurité, élever leurs enfants dans la paix et la sécurité, et leur donner une éducation ainsi que des perspectives d’avenir. L’échec du régime Ouattara à rendre la Côte d’Ivoire plus sûre pour tous hurle dans tous les coins de rue. Cet échec permet au FPI de se poser en alternative.

Honorables Invités, Camarades Congressistes, le message adressé à la Côte d’Ivoire et au Monde pendant la Fête de la Liberté à Gagnoa demeure plus que jamaisd’actualité.

L’ambition d’un parti politique, c’est le pouvoir, ce n’est pas le témoignage. Mais le FPI ne cherche pas le pouvoir pour le pouvoir. Le pouvoir n’est pas pour le FPI la vulgaire jouissance de le posséder. Le FPI ne veut pas du pouvoir pour lui-même. Il ne s’engage pas à reconquérir le pouvoir pour l’exercer pour assouvir, dans le ressentiment, la rancœur et la haine, une quelconque vengeance ou pour dominer ceux qui nous ont dominés hier.

Reconquérir le pouvoir d’Etat pour l’exercer, pour le FPI, c’est réconcilier afin de ramener la paix, la stabilité, la sécurité, la confiance et la cohésion en Côte d’Ivoire.

Reconquérir le pouvoir d’Etat pour l’exercer, pour le FPI, c’est comme une aiguille, recoudre le tissu social fortement déchiqueté pour l’avènement d’une vie commune meilleure, dans le respect de nos diversités, de nos différences d’opinion, mais tous portés vers le même objectif d’acquérir la vraie indépendance qui garantit la prospérité.

Reconquérir le pouvoir d’Etat pour l’exercer, pour le FPI, c’est rétablir le peuple dans ses droits de vrai propriétaire de la Côte d’Ivoire. «Donnez-moi le pouvoir et je vous le rendrai». Ce slogan qui incarne la vision du Président Laurent Gbagbo est plus que jamais d’actualité avec la grande braderie de la Côte d’Ivoire sous le régime Ouattara.

Reconquérir le pouvoir d’Etat pour l’exercer, pour le FPI, c’est donner un projet à la Côte d’Ivoire qui donne un sens à la vie des citoyens, qui permet de partager une commune vision d’espérance, qui inscrit la paix et la réconciliation dans la durée.

Reconquérir le pouvoir d’Etat pour l’exercer, pour le FPI, c’est reprendre les chantiers visionnaires du Président Laurent Gbagbo abandonnés ou mal copiés par Monsieur Ouattara.

Au nombre de ces chantiers visionnaires figurent en place éminente les engagements pris devant la jeunesse en 2010. «La grande majorité de la population ivoirienne aujourd’hui (70 %) est âgée de moins de 35 ans ; en 2020, nous aurons de nouveaux votants nés en 2002.

Comment capter cet électorat jeune ˝friand˝ des nouvelles technologies de la communication ?

Comment adapter et orienter notre discours et notre réflexion politique en fonction des centres d’intérêt exprimés par cette jeunesse ?» (DembaTraoré, vice-président du FPI chargé de la politique des Technologies de l’information et de la communication et de l’économie numérique. Sous la coordination de Pascal DagoKokora, Raymond Koudou Kessié et Claude Koudou. Quel FPI et sa diaspora pour la reconquête du pouvoir d’Etat ? L’Harmattan, 2018, p.154).

N’oublions pas un seul instant le rôle que la jeunesse a joué dans la mutation que nous vivons depuis 1990, année du retour au multipartisme.

N’oublions jamais que les femmes et les jeunes ont été les fractions de la société les plus touchées par la guerre de la France de Chirac et de Sarkozy contre la Côte d’Ivoire.

«Je voudrais donc saluer la lutte des jeunes dans la Résistance. Vous avez résisté ! Nous avons résisté ensemble ! Merci à vous les jeunes ! Vous avez aidé la Côte d’Ivoire  et la Côte d’Ivoire doit vous aider ! Nous avons été ensemble depuis longtemps, depuis toujours. Je n’aurais pas pris les clés sans les jeunes ! Toutes les manifestations, toutes les marches, tous les meetings ici et ailleurs, ce sont les jeunes qui les ont menés ! Tous les combats, en 1990, en 1992, ce sont les jeunes ! En 2000, ce sont les jeunes, en 2002, 2003, 2004, ce sont encore les jeunes. Merci à vous ! La Côte d’Ivoire vous dit «Merci» (L.G. Infos, n°1951 du mercredi 25 juillet 2018, p. 1.).

Comme on le voit, le goût du pouvoir, pour le FPI, est celui de l’empreinte sur les choses qui fait laisser une trace dans l’histoire.

Des conditions sont à remplir pour la pleine réussite de notre ambition de reconquérir le pouvoir d’Etat pour l’exercer afin de donner une chance à chacune et à chacun, maintenir une égalité pour tous les Ivoiriens !

1°) S’engager à reconquérir le pouvoir d’Etat pour l’exercer, c’est de facto, se reconquérir soi-même.

Dans un travail d’introspection fait à partir d’une démarche humble et pédagogique, le séminaire des 03 et 04 mars 2017 a relevé des dysfonctionnements tant au niveau administratif, structurel que financier. Au terme du séminaire, les instruments d’un fonctionnement optimal du parti ont été proposés. Pendant plus de 6 mois, dans une série d’ateliers, nous avons procédé à la restitution des actes et résolutions du séminaire. La commission ˝Vie du parti˝ a soumis ses analyses et orientations à un comité central réuni en session extraordinaire les vendredi 13 et samedi 14 avril 2018.

Après un certain nombre d’amendements et une série de propositions, les travaux de la commission ont été adoptés. Le 4è Congrès ordinaire du FPI, convoqué les vendredi 03 et samedi 04 août 2018, à Moossou, au domicile de la Première Dame Ehivet Gbagbo Simone aujourd’hui en détention, sur le thème ˝Le FPI face aux défis de la reconquête du pouvoir d’Etat˝, qui a pour objectif principal de créer les meilleures conditions pour la reconquête du pouvoir d’Etat pour l’exercer par le FPI, nous donnera à n’en point douter les clés ouvrant l’accès à une rigoureuse organisation interne du parti.

2°) S’engager à reconquérir le pouvoir d’Etat pour l’exercer, c’est de facto œuvrer à la libération du Président Laurent Gbagbo qui sera les mots du code qui va ouvrir les portes des prisons où croupissent les détenus politiques civils et militaires, qui va ouvrir les frontières pour les retours des ivoiriens contraints à l’exil et au déracinement.

Pour la libération du Président Laurent Gbagbo, le FPI a le devoir d’agir. C’est un impératif catégorique.

Le Président Laurent Gbagbo est notre valeur ajoutée. Nous devons toujours faire plus car nous ne ferons jamais assez pour sa libération. Même si des indicateurs externes et internes à la CPI annoncent de bonnes perspectives, pour la libération du Président Laurent Gbagbo, même si Dieu est aux commandes, nous devons nous aider afin que le ciel nous aide à atteindre le noble objectif qu’est la libération du Président Laurent Gbagbo. Nul ne peut être accompli sans prendre de risque. Il convient donc d’imaginer des stratégies de sensibilisation, de mobilisation et de combat, qui puissent contraindre nos adversaires locaux et extérieurs à lâcher prise. Le Président Laurent Gbagbo nous a montré le chemin du combat quand il a dit qu’il n’est pas un prisonnier mais un otage de la CPI.

Les Ivoiriens dans leur grande majorité attendent cette libération qui, selon leur conviction profonde, contribuera à la vraie réconciliation.

Après avoir fait rêver le peuple, nous avons le devoir de le conduire jusqu’au bout, en matérialisant le rêve.

3°) - S’engager à reconquérir le pouvoir d’Etat pour l’exercer, c’est de facto œuvrer à l’organisation d’élections justes et transparentes en Côte d’Ivoire. Cet engagement convoque la même posture de combat que celle à adopter pour la libération du Président Laurent Gbagbo.

Après trente années de gestion sans partage par Houphouët-Boigny, la Côte d’Ivoire renoue avec le multipartisme en 1990. La question de l’organisation d’élections transparentes devient alors une nécessité absolue. Le PDCI-RDA, parti au pouvoir, incarné par Houphouët-Boigny et Konan Bédié ruse avec la démocratie. Mais grâce à la détermination du peuple et de l’opposition conduite par Laurent Gbagbo, la Côte d’Ivoire organise ses premières élections démocratiques en 2000 sous le régime militaire. Cette expérience est reconduite et améliorée sous le régime du Président Laurent Gbagbo.

Depuis l’installation de Monsieur Ouattara au pouvoir dans le déluge des bombes françaises et onusiennes, aucune des élections organisées ce jour n’a rempli les conditions minimales d’élections démocratiques et crédibles.

Les règles de jeu démocratiques obtenues de hautes luttes ont toutes été confisquées. Le pouvoir organise les élections pour les gagner en s’appuyant sur une commission dite indépendante mais plutôt à sa solde, un découpage électoral déséquilibré et une liste électorale clandestine, le tout dans un environnement sociopolitique et sécuritaire non rassurant.

Pour toutes ces raisons, le FPI, ce parti des élections et pour les élections, refuse de participer à toutes les élections organisées par le régime Ouattara pour ne point se rendre coupable d’une dérive dictatoriale. Les mots d’ordre de boycott pacifique lancés à cet effet par le FPI ont toujours été bien suivis.

A preuve, les appels au boycott de l’élection présidentielle et du référendum pour la révision de la Constitution et de la révision de la liste électorale ont abouti à un ˝désert électoral˝ dont le constat a été unanime, y compris parmi les soutiens extérieurs du régime.

Avec le respect des mots d’ordre de boycott, c’est la cohérence qui porte ses fruits. On ne peut pas enlever au FPI sa constance.

La ritournelle est connue, l’air est à la mode.

Très à l’aise dans leur stratégie de diversion et de dénigrement, les colleurs d’étiquettes ont vite fait du FPI le parti du boycott. Et comme d’habitude, pour eux, leur sentence est irrévocable.

Le FPI, parti du boycott ? «On s’acharne sur les conséquences pour disqualifier ceux qui en seraient responsables et on ferme les yeux sur les causes qui peuvent continuer de nuire. C’est le thermomètre qu’il faut culpabiliser et briser !» (Ministre Professeur Académicien Sery Bailly Zacharie, op. cit. p.7).

Non, le FPI n’est pas le parti du boycott. Il est le parti de la cohérence, de la constance et de la transparence.

Chaque fois que les dés seront pipés dans l’organisation des scrutins électoraux, le FPI se fera le porte-voix du peuple pour dire NON  à la tricherie. Il refuse de s’asseoir sur une chaise déjà occupée par les candidats sortis des officines du régime Ouattara. Il refuse le passage en force.

La principale caractéristique de la Côte d’Ivoire nouvelle de Monsieur Ouattara, c’est que toutes les grandes décisions, toutes les opérations qui ont un impact sur le quotidien, l’avenir et le devenir des Ivoiriens, se prennent ou se font au pas de course. Du 18 au 24 juin 2018, c’est-à-dire en une seule semaine, la         CEI malgré son illégalité et son illégitimité, a procédé à la révision de la liste électorale.

«Une semaine pour les nouveaux majeurs de Côte d’Ivoire pour s’inscrire sur les listes électorales et avoir leur mot à dire sur la vie du pays ; une semaine pour tous ceux qui veulent changer de lieux de vote et pouvoir peser sur la vie de leur localité pour le faire»

«La constitution, mère de la troisième République a été écrite, adoptée et promulguée au pas de course, en un temps  record sans laisser la possibilité aux populations ivoiriennes  de la lire, de la comprendre, de se l’approprier avant d’aller au référendum. Même ceux qui étaient chargés d’en faire la promotion auprès des populations n’avaient pas eux-mêmes une idée claire de son contenu.

Malgré tout, la loi fondamentale de la troisième République est advenue ! La mise en place de la deuxième chambre de notre parlement, le Sénat, n’a pas échappé à ce paradigme dans l’action. Une ordonnance en lieu et place d’une loi a été prise pour en définir la structuration, une semaine accordée aux candidats pour faire campagne et après les élections, quelques jours ont suffi pour tenir la première session. 33 sénateurs sur 99 étaient absents au motif que ceux qui ont reçu l’onction divine pour en faire partie n’étaient pas encore… nommés. Alors pour un non-sachant comme moi, quelle est la validité de la session tenue à Yamoussoukro sans les 33 heureux nommés non encore nommés ?» (Nahouh Konaté, Le Temps).

Le lundi 16 juillet 2018, Monsieur Ouattara a procédé à un coup de force pour faire organiser une rencontre qui a posé les bases d’un parti dit unifié, dénommé RHDP-Unifié.

Toujours est-il que si l’on tient compte de la progression arithmétique du FPI aux différentes consultations électorales de 1990 à 2010, du respect des mots d’ordre de boycott lancés par le FPI et des résultats électoraux volatils observés au sein du RHDP, de même que la politique calamiteuse du pouvoir actuel, largement réprouvée par de nombreux Ivoiriens, on peut affirmer raisonnablement que notre parti présente aujourd’hui beaucoup d’atouts pour la reconquête du pouvoir d’Etat en 2020 pourvu que les conditions d’élections justes, transparentes et inclusives soient réunies.

Pour le FPI une élection ne peut être crédible et paisible que lorsqu’elle respecte un minimum de règles démocratiques acceptées par tous les acteurs et que les résultats qui en sont issus ne font pas l’objet de contestation. Or, sous le régime Ouattara, aucune des élections organisées à ce jour n’a rempli ces conditions en plus d’un environnement sociopolitique et sécuritaire non rassurant :

-      la CEI est partisane et déséquilibrée dans sa composition ;

-      son président : Monsieur Youssouf Bakayoko est disqualifié à tout jamais pour avoir été l’un des principaux détonateurs de la guerre contre la Démocratie.

Comme un loup solitaire, il est parti donner hors délai, des chiffres tenant lieu de résultats de l’élection présidentielle 2010. Ces chiffres égrenés au quartier général du candidat Ouattara donnent celui-ci vainqueur de l’élection présidentielle.

Si l’on en croit les révélations, Monsieur Youssouf Bakayoko, militant du PDCI-RDA est celui là-même qui a volé 600 000 voix à Monsieur Henri Konan Bédié, président du PDCI-RDA, alors candidat du PDCI-RDA au premier tour de l’élection présidentielle. Ce vol de voix non encore démenti a profité au candidat Ouattara.

Monsieur Youssouf Bakayoko est l’homme des fraudes électorales à grande échelle, des fraudes qui ont toujours profité à Monsieur Ouattara pendant les différents scrutins électoraux organisés par la CEI. Avec Monsieur Youssouf Bakayoko, les Ivoiriens attendent toujours minuit comme on attend minuit le 31 décembre.

Juridiquement forclos, moralement discrédité, politiquement contesté, Monsieur Youssouf Bakayoko est à jamais disqualifié en qualité de Président de la CEI.

«Malheur au monde à cause des scandales ! Car il est nécessaire qu’il arrive des scandales ; mais malheur à l’homme par qui le scandale arrive !» (Mathieu 18, 7)

-      la CEI fait l’objet d’une crise de confiance avec les acteurs politiques depuis les expériences malheureuses de 2010 ;

-      la liste électorale n’est pas fiable parce qu’élaborée dans des conditions non consensuelles ;

-      le découpage électoral est fantaisiste et n’obéit à aucune logique objective : le pouvoir se réserve un grand nombre de circonscriptions électorales avant toute compétition.

Pour remédier à tous ces manquements, le FPI propose :

-      une nouvelle CEI qui soit équilibrée et consensuelle ;

-      au regard du découpage des circonscriptions en vigueur, qui ne repose sur aucune base connue, la nouvelle représentation nationale reposera exclusivement sur le critère de la population qui est plus juste.

-      une nouvelle liste électorale fiable ;

-      un environnement sociopolitique assaini.

Les propositions plus détaillées du FPI sont consignées dans un mémorandum qui a fait l’objet d’une très large diffusion. Le mémorandum n’est ni une bible, ni un coran. C’est une invitation à débattre. C’est donc un instrument de paix et tout le monde y gagne.

Le FPI s’est toujours battu pour obtenir les conditions pour des élections justes et transparentes et n’a donc jamais eu cesse de décrier la surdité des pouvoirs sur cette question.

Le contexte politique actuel nous est favorable. Il est celui où la communauté internationale vient enfin de prêter une oreille attentive à notre préoccupation par l’arrêt de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples qui a condamné à son audience du 19 novembre 2016 l’Etat de Côte d’Ivoire, pour ˝avoir violé son obligation de créer un organe électoral indépendant et impartial prévu par l’article 17 de la charte africaine sur la démocratie et l’article 3 du protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance et qu’il a également par voie de conséquence violé le droit des citoyens de participer librement à la direction des affaires publiques de leur pays, garanti par l’article 13 de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples˝. Cet arrêt fait  injonction au pouvoir Ouattara de créer les conditions pour des élections justes et transparentes. Cette décision, il est bon de le souligner, est non seulement insusceptible de recours mais a aussi et surtout force exécutoire.

Il s’agit là, manifestement, d’une victoire qui est aussi à mettre à l’actif du combat du FPI, pour la démocratie dans notre pays et ce n’est évidemment pas ce moment que le FPI choisirait pour se dérober à son combat pour des élections justes, transparentes et inclusives. Comme un basketteur, le FPI doit saisir la balle au rebond. Comme un rugbyman, il doit transformer l’essai marqué par la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples.

Avec sa Constitution arrachée au forceps, Monsieur Ouattara a signé un chèque. Ce chèque était une promesse qu’à tous les Ivoiriens seraient garantis les droits inaliénables de la vie, de la liberté et de la quête du bonheur. Une fois encore, Monsieur Ouattara a manqué à sa promesse à l’égard de ses concitoyens. Au lieu d’honorer son obligation sacrée, il délivre au peuple un chèque en bois, qui est revenu avec l’inscription ˝provisions insuffisantes˝. Nous comprenons Monsieur Ouattara, une commission électorale indépendante équilibrée dans son aspect organique et à vocation de transparence électorale, c’est comme s’il attirait sur lui-même un foudre maléfique. Mais il s’agit de la Côte d’Ivoire ! Pour la Côte d’Ivoire, Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS), ses partenaires, le club Félix Houphouët-Boigny et des  démocrates ont organisé une série de manifestations pour dire à Monsieur Ouattara que l’heure est venue de tenir les promesses de la démocratie avec en bonne place l’organisation d’élections justes, transparentes et inclusives. A notre invitation à s’asseoir et discuter pour faire gagner la Côte d’Ivoire, Monsieur Ouattara a répondu par la violence sauvage à la marche du jeudi 22  mars de EDS avec des chiens tenus en laisse par ses forces   de l’ordre pour mordre du démocrate comme aux tristes temps de la ségrégation raciale et de l’apartheid, avec sa milice composée de gnambros et de « microbes », ces enfants qui mettent les lois aux défis. Toute cette répression sauvage au nom de notre droit constitutionnel à marcher pacifiquement.

Honneur à vous, démocrates, persécutés et secoués par les bourrasques de la brutalité policière, vous avez été les héros de la souffrance créatrice. Continuez à militer avec la certitude que la souffrance imméritée vous sera rédemptrice. La marche dispersée du jeudi 22 mars n’est pas une fin mais un commencement. Nous avons marqué une pause pour donner une chance à la diplomatie. Nous continuerons à manifester pour inviter Monsieur Ouattara à tenir ses promesses sur la démocratie. Il est interdit d’interdire à un peuple de s’asseoir et discuter. La Côte d’Ivoire ne s’en sortira jamais par la guerre mais par la discussion qui génère la paix.

Se reconquérir soi-même, œuvrer inlassablement à la libération du Président Laurent Gbagbo et se battre pour des élections justes, transparentes et inclusives sont les bastilles à prendre si nous voulons coller au thème du 4è Congrès ordinaire.

Honorables Invités, Camarades Congressistes, le combat qui s’impose à nous n’est pas un combat de positionnement mais un combat pour la délivrance de la Côte d’Ivoire, notre patrimoine commun.

Libérer la Côte d’Ivoire pour la délivrer du régime Ouattara qui ne recule devant rien, pour se prétendre puissant.

˝Libérer la Côte d’Ivoire pour la délivrer du régime Ouattara qui ˝bâtit son aisance sur notre maltraitance˝.

Libérer la Côte d’Ivoire pour la délivrer du régime Ouattara qui ne s’imagine pas que les Ivoiriens puissent avoir droit à vivre heureux.

Libérer la Côte d’Ivoire pour la délivrer du régime Ouattara qui s’échine depuis toujours, à échafauder des systèmes de plus en plus répressifs contre les Ivoiriens.

Nous savons que la maltraitance des Ivoiriens par le régime Ouattara et ses alliés est et ne peut être que dans une logique ascendante, pour nos persécuteurs. Jamais ils ne consentiront d’eux-mêmes à y renoncer.

Si nous ne voulons pas disparaître face à leurs agissements dictatoriaux ;

Si nous ne voulons pas laisser prospérer l’idée de ceux qui estiment que «l’adversaire est si puissant qu’il faut courber l’échine et se contenter des miettes qu’il laisserait tomber» ;

Notre intérêt, disons plutôt notre survie, se trouve dans notre action de refus de subir qui freinera la logique ascendante du régime Ouattara de nous persécuter et sans aucun doute y mettre fin.

«Même si la trop grande puissance était avérée, l’adversaire a forcément une faiblesse, tout comme le puissant Achille avait sa vulnérabilité au talon.» (Bédi Holy : Relations France-Afrique Comment continuer ? LG infos, n°1874 du vendredi 20 avril, p. 3.).

La délivrance s’accompagne toujours de souffrances.  Tout cela ne va donc pas sans prises de risques. «Il n’y a de bataille que lorsqu’il y a des combattants (Bédi Holy…)

«La liberté a forcément un prix et comme le disent les Samouraïs, le devoir du Samouraï est lourd comme une montagne, mais, la mort du Samouraï est légère comme une plume.» (Une contribution de DahMinwicodji, Le Temps, n°4359 du vendredi  20 avril 2018).

Nous ne devons pas faire «Silence (parce qu’on) développe, comme au temps du parti unique» (Jean-Marie Adiaffi). Nous ne devons pas craindre «les braises de la lagune» (Amoa Urbain).

Nous ne pouvons vivre en nous disant que nous allons mourir. Nous vivons en sachant que nous voulons vivre. «L’espoir est au combattant de la liberté ce que la bouée de sauvetage est au nageur : la garantie qu’il ne se noiera pas, qu’il restera à l’abri du danger.» (Nelson Mandela). Et l’espoir ne peut mourir.

La question n’est donc plus de savoir si un parti peut gagner seul ou pas l’élection présidentielle. Pour gagner ou pour perdre l’élection présidentielle, il faut que la Côte d’Ivoire existe en tant qu’Etat.

Pour combattre l’hydre, pour se donner plus de chance de réussite, j’en appelle, au nom du Président Laurent Gbagbo et du FPI, à un nouveau rapport de forces. Il s’impose à la Côte d’Ivoire. Et cela est possible grâce à un front uni du refus de la dictature et un pont de solidarité. Chaque ivoirien doit être solidaire et se sentir concerné par la lutte. Chaque ivoirien doit devenir un combattant de la libération de la Côte d’Ivoire. La victoire est au bout de la lutte ; une lutte sans mi-temps ni temps mort ; une lutte sans murmure ni hésitation ; une lutte sans renoncement sans reniement.

La victoire sur la dictature de Monsieur Ouattara, ce sera la victoire de toutes et de tous. Rassemblons-nous pour la Côte d’Ivoire et autour de la Côte d’Ivoire. C’est donc en termes d’Ivoiriens tout court partageant une commune vision d’espérance que nous devons agir.

Ensemble. Nous y croyons, nous le pouvons et nous le devons.

Le FPI doit s’y  mettre et faire sa part dans le domaine où il est le plus à l’aise. Il doit trouver les mots, les gestes et les thèmes pour rassembler. Le nom FPI doit être plus encore qu’un projet, il doit être un cri de ralliement.

En tout état de cause, pour paraphraser Victor Hugo, la force dont dispose à l’heure actuelle le FPI ˝est plus redoutable que toutes les armées du monde˝. C’est notre conviction et notre détermination dans le combat qui terrassent les forces hostiles sans le moindre coup de feu˝.

Camarades Congressistes, à ce Congrès, le Président Laurent Gbagbo a besoin de notre mobilisation. Le Président Laurent Gbagbo a besoin de notre courage. Le Président Laurent Gbagbo a besoin de notre énergie. Le Président Laurent Gbagbo a besoin de notre témérité.

Alors, seulement alors, en 2020, nous pourrons, à l’unisson, répéter la formule du Président Laurent Gbagbo : «Côte d’Ivoire is back».

Tout en exprimant l’infinie reconnaissance du Président Laurent Gbagbo et du FPI, à tous ceux qui sont venus honorer le parti, je déclare ouvert le 4è Congrès ordinaire du FPI, convoqué les vendredi 03 et samedi 04 août 2018, à Moossou, au domicile de la Première Dame, Vice-présidente Ehivet Gbagbo Simone, absente parce qu’en détention sur le thème : «Le FPI face aux défis de la reconquête du pouvoir d’Etat».

                         Plein succès à nos travaux.

                                      

Je vous remercie

 

 

 

 

Sangaré Abou Drahamane

1er Vice-président du FPI

Assurant l’intérim du Président

Laurent Gbagbo, Président du FPI

 

 

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