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LE COMBATTANT
28 juin 2018

RENCONTRE DU PRÉSIDENT LAURENT GBAGBO AVEC LES POPULATIONS NANANFOUE

Nanan_Agniniroi1

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Effectivement, vous êtes venus la dernière fois mais c’était dans des circonstances tristes, c’étaient les larmes, et les pleurs. Mais aujourd’hui, on se voit dans les circonstances plus joyeuses. Mais je voudrais vous dire que ce qui s’est passé à Labokro, il faut qu’on fasse tout pour que ça ne se répète plus. C’est pourquoi, nous allons faire des dispensaires, pour qu’on puisse évacuer et soigner les uns et les autres. Mais je crois que j’avais donné des instructions et il y a eu un dysfonctionnement. Mais monsieur le Gouverneur, rappelez-le moi pour qu’on trouve une ambulance dans les deux jours qui viennent.
Vous savez, on a commencé un programme de décentralisation, ce qui fait qu’il y a des communes dans un certain nombre de villages, c’est pour que nous puissions nous aider nous-mêmes. Je crois que les maires que nous allons élire demain, il faut qu’ils nous demandent de les aider à construire des hôpitaux, des dispensaires, des écoles, il faut cela.
Il y a des villages à Tiébissou, à Didiévi, à Yamoussoukro, que nous avons commencé à électrifier, mais on va continuer, je sais qu’il n’y a pas le courant partout, c’est dur mais on va y aller quand même. Parce que dans un village, quand il n’y a pas d’électricité, il y a trop de problèmes. Quand il n’y a pas d’électricité, on est dans l’obscurité, mais on ne peut même pas avoir la télévision, les enfants ne peuvent pas étudier la nuit, ils sont sur les lampes tempêtes et quand qu’ils deviennent grands, ils ont mal aux yeux. C’est pourquoi nous faisons des efforts de faire l’électrification, c’est utile pour les habitants de Côte d’Ivoire. Et si ici les gens ont le courant, il faut que dans les villages, il y ait le courant. Il y a des fois où j’entends dire aux jeunes gens, ne venez pas en ville, restez au village. Mais pendant que toi tu vis dans le courant, tu veux que moi je reste au village dans l’obscurité ? Non ! Il faut que les enfants restent au village, mais si on veut qu’ils restent au village, il faut que nous y emmenions l’électricité et l’eau courante. C’est ça. Tant qu’il n’ y a pas l’eau courante, il y a des vers de guinée. Il y a des zones où, le ver de guinée revient. On a fait des pompes, on n’a pas formé les réparateurs des pompes. Donc toutes les pompes en Côte d’aujourd’hui sont hors d’usage. Or les machines utilisées sont vieilles, donc les jeunes qui sont là aujourd’hui ne peuvent plus les réparer. C’est gâté, on a dépensé pour rien. Il faut absolument faire l’électrification et mettre l’eau courante. Les deux, c’est pour la santé. C’est pourquoi on vous a donné des communes. Si vous allez, je salue tous les habitants de Labokro, dites-leur que ce qui leur est arrivé, est fini. Ça ne va plus leur arriver. Mais chef, il faut que les gens fassent attention, parce que ce qu’on mange ça pourrit souvent et ça peut nous tuer. Ce n’est pas parce que tu as faim que tu dois vite manger. Avant de manger, mieux vaut sentir l’odeur. Même si c’est ta femme ou ta fille qui a préparé, elle ne cherche pas à t’empoisonner mais elle peut se tromper. Elle peut prendre quelque chose croyant que c’est soit du sel, soit du sucre, ça peut arriver. Il faut que nous-mêmes, nous fassions attention à ce qu’on mange. Quand je suis arrivé, c’est un petit village mais tout le monde est mort. Il faut qu’on fasse attention. Et puis il faut que celles qui font la cuisine fassent attention, il faut qu’elles sachent qu’elles ont la vie des gens entre leurs mains. Je dis toujours que dans une maison, la personne qui est à la cuisine, l’épouse, c’est elle la plus importante. Elle a la vie de tout le monde entre ses mains. La femme qui fait la cuisine a la vie de toute la maison dans ses mains. Elle lave les mains dans l’eau, elle met au feu et on appelle ça sauce. C’est l’eau de sa main qu’on mange. C’est pourquoi on fait des campagnes d’hygiène et on dit aux femmes d’être plus propres que les hommes, ce n’est pas parce qu’elles sont plus sales mais c’est parce que notre vie est dans leurs mains. Donc, il faut que les femmes fassent attention. Sinon, elles peuvent tuer toute la famille, soit en faisant exprès, soit en ne faisant pas exprès. Mais le résultat est le même. Mais toi, tu es déjà mort qu’elle ait fait exprès ou pas. C’est pourquoi l’hygiène, il faut qu’on dise aux instituteurs qui sont dans les villages d’insister dessus.
Quelquefois aussi venez dans les villages. C’est pourquoi quand je viens à Yamoussoukro, je prends ma voiture pour me promener. Mais il y a des villages où il y a plein d’herbes. Les gens ne peuvent même pas prendre la machette pour nettoyer, et ce n’est pas normal. Ce qui fait que quand tu vas d’un quartier à un autre, il y a des herbes, l’hygiène, la propreté. Monsieur le Gouverneur, il faut que dans votre District, les gens insistent sur l’hygiène. Il y a des moments où un serpent peut sortir de ces herbes et vous piquer. Alors, s’il n’y a pas d’infirmier à côté, vous mourrez. Toute l’action du Gouvernement, c’est pour que les gens vivent et non pas qu’ils meurent. Il faut vivre longtemps, l’homme doit vivre longtemps pour voir ses enfants devenir quelqu’un. C’est pourquoi, j’insiste ce matin sur la propreté.
On a créé des communes, bientôt on élira les maires. Je dis toujours à mes amis, ce n’est pas une richesse politique, c’est lui qui peut rendre votre village propre, c’est lui qui peut vous emmener l’eau, c’est lui qui peut vous emmener une école, un dispensaire, votez-le. Mais celui qui ne peut rien vous emmener, laissez-le passer. Le vote ce n’est pas pour s’amuser, le vote c’est je te donne, tu me donnes ou tu me donnes, je te donne. C’est pourquoi en 2000, quand je faisais ma campagne, je vous ai dit : « donnez-moi le pouvoir et je vous le rendrai » Mais malheureusement, la guerre est venue, mais elle est en train de passer. La guerre est finie. Vous, vous êtes des chefs. Dans un village le chef n’est pas là uniquement pour les temps de fêtes, il est là pour les fêtes, mais il est là pour les temps de crise aussi. Quand je suis allé à Labokro, il pleurait parce que c’est son peuple qui est mort. Le chef est devant le bonheur mais aussi devant le malheur. 
La guerre est arrivée en Côte d’Ivoire, on ne m’a pas laissé travailler, on ne m’a pas laissé finir la crise, sinon la crise serait finie. Mais aujourd’hui, j’ai les choses en main et la crise est finie. La crise est finie et bientôt on va aller aux élections parce que la crise sera finie. Je vais vous donner un exemple. On est dans un village, parce que la Côte d’Ivoire est comme un village. Alors il y a en a un qui prend un village et qui tire. Quand tu es chef et que tu t’opposes, ce n’est pas bon. Tu t’assoies et tu le regardes. J’ai regardé et je suis en train de les regarder. Il y a des gens qui ont dit on va aller se battre contre eux. A un moment donné, j’ai dit asseyons-nous et je lui ai demandé ce qu’il y a parce que c’est moi qui suis le chef. Tu tues mes enfants et je suis assis, au lieu de tuer dis-moi ce qui se passe et ce que tu veux pour que mon peuple soit tranquille. Il dit je veux ça, alors je lui dis prends et quand il prend, la guerre est finie. N’est-ce pas ce que Abla Pokou a fait ? Elle a demandé ce que l’eau voulait puisqu’ils étaient poursuivis. Il a été dit que l’eau voulait son fils. Elle a pris son fils et elle l’a jeté dans l’eau et l’eau s’est calmée, ils sont passés. C’est ça le dialogue direct. Qui peut être contre ça ?
On veut la paix, tous les Ivoiriens disent on veut la paix, on veut la paix, on est fatigué. Et c’est vrai que tout le monde est fatigué. Les planteurs sont fatigués, les commerçants sont fatigués, les politiciens sont fatigués, tout le monde est fatigué ! On veut la paix.
La paix doit venir nous dire ce qu’elle nous veut. Mais ce que les gens ne savent pas, ce qui donne, ce qui ne donne pas, ils ne savent pas. C'est-à-dire le dialogue direct, c’est entre eux et moi. Mais le résultat, c’est que le peuple soit sauvé, c’est que mon pays soit sauvé, il faut que le pays soit tranquille et le pays sera tranquille.
Vraiment d’ici la fin de cette année, je vous donnerai la paix. Déjà d’ici une semaine ou deux, on va voir des signes et vous allez voir. Prenez courage et ne vous découragez pas !
On va sortir de la crise. La Côte d’Ivoire va le devenir. Quand je suis venu, on a dit que Yamoussoukro est la capitale. Ce n’est pas moi qui ai fait de cette ville la capitale, mais plutôt Houphouët. J’ai regardé et j’ai estimé que c’est bon. On est en train de construire Yamoussoukro mais on ne me laisse pas travailler. On a fini le Palais de l’Hôtel des députés, on est en train de construire l’Assemblée nationale elle-même, après ça, le Palais de la Présidence puis et après ça le conseil économique et social.
Quand on est à Yamoussoukro, les commerçants sont contents ; le commerce marche, il y a des clients. Donc on va venir à Yamoussoukro, tout le monde arrive à Yamoussoukro.
Donc je suis avec vous et on est ensemble. C’est Dieu qui fait les choses, le temps que la guerre a mis, je pense que c’est Dieu qui a mis un temps aussi long pour nous montrer beaucoup de choses qu’on ne voyait pas et qu’on ne connaissait pas. Mais prenez courage, la guerre est finie. J’ai envoyé quelqu’un à New York et un autre à Ouagadougou, on est en train de régler les tout derniers problèmes. Dans deux semaines, vous allez voir que tout est fini. Mais je ne vous dis rien pour le moment. Donc je suis avec vous, la guerre est finie mais n’oubliez jamais qu’il y a eu la guerre. Parce que nous sommes la Côte d’Ivoire et beaucoup de gens ne nous aiment pas. Et beaucoup de gens ne comprennent pas ce qui se passe en Côte d’Ivoire. Mais pour ceux qui ne nous aiment pas, il faut faire en sorte qu’ils nous aiment. Il faut aller vers eux et leur parler. La Côte d’Ivoire ne peut pas tomber avec nous. Il y en a qui ont pensé que la Côte d’Ivoire allait tomber, on n’allait plus payer les fonctionnaires, on n’allait plus continuer les travaux, etc.
Mais on paye les fonctionnaires, on fait les travaux, on continue de construire Yamoussoukro, on fait l’électrification des villages, on continue de mettre l’eau. La Côte d’Ivoire ne va pas tomber. Je suis avec vous et on continue, on avance vers la paix. Alors vous avez demandé des choses, je vais voir avec les amis. On a cité tellement de villages, je vais étudier ça et puis N’Dri va venir vous dire.
Dans tous les cas, quel que soit l’endroit où je suis, je viendrai vous saluer au village là-bas. Vous avez parlé d’Abokouamékro, c’est de ça qu’il a parlé, il faut aller étudier la question avec eux. Je crois que tu es spécial alors il faut y aller. Il faut étudier avec eux les nouvelles routes et puis tu viens me dire et après ensemble, on ira leur annoncer si c’est accordé ou pas.
Pour l’électrification et l’eau courante, j’ai compris, on va voir ça. Laissez-moi réfléchir parce que je suis là pour corriger les erreurs. On a eu beaucoup d’erreurs dans l’Administration mais toutes les erreurs seront corrigées. Vous avez plein de cadres qui sont auprès de moi et avec eux on va réfléchir chaque fois. Chacun sera servi mais doucement, doucement, nous sommes pressés. Donc chers amis, chers parents, voilà ce que je peux vous dire. Vous avez parlé de Yamoussoukro, Atébéakro.
Chers parents je suis vraiment heureux que vous soyez là et comme c’est la coutume, je vous ai réservé à boire. Chez moi on boit normalement avant de venir parler. Mais comme nous sommes à la Présidence, on parle et puis après on va boire. Alors je vous ai donné à boire juste derrière.
Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire,

Je vous remercie.

Laurent Gbagbo

Mercredi 21 Mars 2007

 

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