DÉCLARATION DU FPI RELATIVE A L’ENDETTEMENT EFFRENE DE LA COTE D’IVOIRE SOUS LE RÉGIME OUATTARA

DECLARATION DU FPI RELATIVE A L’ENDETTEMENT EFFRENE DE LA COTE D’IVOIRE SOUS LE REGIME OUATTARA

1-    Le budget 2017 de la Côte d’Ivoire prévoit d’emprunter 1 296,8 milliards de FCFA sur le marché financier pour réaliser des investissements; 

2-    Face à la réticence des bailleurs de fonds du marché financier régional de l’Afrique de l’Ouest, les gouvernants ivoiriens ont résolu de s’orienter vers le marché européen et américain;

3-    Les services du Fonds Monétaire International (FMI) consentent autoriser l’émission d’euro-obligations (ou eurobonds)[1] pour un montant de 625 millions d’euros sur une durée de 8 ans et en dollars US pour un montant de 1 250 millions sur une durée de 15 ans, si le régime ivoirien accepte le remboursement par anticipation des euro-bonds précédemment émis en 2014 à hauteur de 750 millions de dollars US , soit 250 millions de dollars à échéance 2024 (10 ans) et 500 millions de dollars à échéance 2032 (18 ans) ;

4-    Contraint d’accepter ces conditions humiliantes réservées aux mauvais payeurs, le Premier ministre ivoirien, à la tête d’une délégation de cinq (5) ministres, se rend en Europe et aux Etats-Unis du 1^er au 8 juin 2017 ;

5-    Après un périple qui conduit la délégation ivoirienne successivement en Europe (Paris, Francfort, Munich et Londres) et aux Etats-Unis (New York et Boston), un Pricing, c’est-à-dire une tarification, est organisé le 8 juin 2017 à Boston ;

6-    Le 1^er Ministre vend des euro-obligations respectivement à 1,25 milliard de dollars US pour une maturité de 16 ans au taux d’intérêt de 6,25% et à 625 millions d’euros pour une maturité de 8 ans au taux de 5,125% ;    soit au total une vente d’environ 1142,5 milliards de FCFA (au taux de conversion de 1 dollar pour 586,02 FCFA). Il rachète alors la dette de 750 millions de dollars projetés antérieurement, soit l’équivalent de  439,515 milliards de FCFA et retourne en Côte d’Ivoire avec seulement 702,985 milliards de F CFA, soit 61,5% seulement de l’argent récolté après la vente des euro-obligations;

L’analyse du FPI :

7-    Partie pour mobiliser une somme de 1 296,8 milliards FCFA sur le marché financier international en vue de financer les investissements de 2017, la mission ivoirienne conduite par le Premier Ministre n’a pu tout juste collecter que la moitié (54,2%) du montant attendu ;

8-    Selon les dires des gouvernants ivoiriens, le taux d’endettement de la Côte d’Ivoire « s’établit à fin 2016 à 42,1% du PIB, l’un des plus faibles de la zone UEMOA… ». Il passe à 42,6% selon du 1^er Ministre  après son voyage ;

9-    Rappelons que les mutineries intempestives des FRCI radicalisées ont coûté à la Côte d’Ivoire environ 100 milliards de FCFA non prévus dans le budget 2017. En outre, la ‘’volatilité des prix des matières premières’’ a fait enregistrer une perte de 300 milliards de FCFA due à la baisse des cours du cacao et du pétrole ; soit au total, un manque à gagner d’environ 400 milliards de FCFA. Cette situation a provoqué la révision à la baisse du budget 2017 de 9%, sans effort de recherche d’autres sources de financement ;

10-                      La Côte d’Ivoire ploie sous le poids des dettes : la dette ivoirienne estimée à 8 959,40 milliards de F CFA fin 2016 passe à 9 662,385 milliards de FCFA au mois de juin 2017 alors qu’elle était à environ 4 600 milliards en juin 2012.

11-                      Pour financer les investissements du pays, le gouvernement se voit contraint de s’adresser aux bailleurs de fonds internationaux. Ceux de la sous-région rechignent à continuer de prêter à une Côte d’Ivoire dépensière et désordonnée. De plus, le FMI pose des conditions humiliantes lorsque le gouvernement veut s’adresser au milieu financier américain et européen. Tout se passe comme si la Côte d’Ivoire était sous ajustement structurel du FMI avec ses conditionnalités drastiques. Elle ne peut pas emprunter au-delà d’un certain seuil ;

Position du FPI :

12-                      Le FPI condamne fermement la gestion aveugle de la politique financière du régime de rattrapage ethnique pratiquée par le régime de M. Ouattara, enclin à un endettement effréné mettant en péril l’avenir de la nation et le bien-être des générations futures.

13-                      Le FPI constate enfin, avec le peuple ivoirien, que les « pluies de milliards » promises par M. OUATTARA ne sont en réalité que de lourds nuages de dettes

                                                                                                                                                                                 Fait à Abidjan le 29 juin 2017.

                                                                                                                                                                                  Pour le FPI, KONE Boubakar,

                                                                                                                                                                          Secrétaire Général par intérim et porte parole