LA DÉCLARATION D’ALASSANE OUATTARA LE 1ER MAI 2017 : UNE FALSIFICATION ÉHONTÉE DE LA RÉALITÉ

FRONT POPULAIRE IVOIRIEN

LA DÉCLARATION D’ALASSANE OUATTARA LE 1^ER MAI 2017 : UNE FALSIFICATION ÉHONTÉE DE LA RÉALITÉ

1. À l’occasion de la célébration, le 1^er mai 2017, de la « Fête des travailleurs », le chef de l’État ivoirien, Monsieur Alassane Ouattara, a prononcé un discours. Le moins que l’on puisse dire de ce discours, c’est qu’il présente des faits et énonce des chiffres de manière si fantaisiste, qu’on dirait qu’il ne s’agit pas de la Côte d’Ivoire. Pour étayer cette affirmation, nous citerons quelques-uns de ces faits et chiffres.
2. Ouattara parle de « redressement de la Côte d’Ivoire depuis 2011 », alors que toute observation objective incline à reconnaître que depuis cette année 2011, précisément depuis le 11 avril 2011, la Côte d’Ivoire est sens dessus-dessous : l’économie est si sinistrée que le pays est aujourd’hui dans un surendettement dramatique. La dette extérieure est passée de 2 200 milliards en 2011 à 8 959 milliards de francs CFA en décembre 2016. L’insécurité est devenue endémique, avec les « Microbes », Dozos et autres braqueurs et « coupeurs de routes ». La cohésion sociale est mise à mal avec le système de gouvernance inique appelé « rattrapage ethnique ». La justice est aux ordres, et la gestion dupays s’illustre quotidiennement de malversations, pour ne citer que cela…
3. Selon Ouattara, la Côte d’Ivoire est devenue « une destination prisée par les investisseurs et les touristes ». La vérité, c’est qu’à part ses complices dans la guerre et le coup d’État qui l’ont porté au pouvoir, complices qu’il récompense en leur cédant des pans entiers du patrimoine national, il s’est installé une véritable sécheresse en ce qui concerne les investisseurs et les touristes, à preuve, le marasme généralisé dans le monde des affaires.
4. La fameuse « forte croissance économique » attribuée à la Côte d’Ivoire, dont Ouattara parle avec délectation est un leurre. Les Ivoiriens ne sont pas dupes. Ils comprennent parfaitement que ce calcul de croissance sur la base d’affaires dont ils sont exclus, de sorte à ne rien sentir des retombées, n’est que de la poudre aux yeux.
5. La Côte d’Ivoire est classée, selon Ouattara, « parmi les ‘’économies’’ les plus dynamiques au monde » ! L’économie mondiale est certes en difficulté, mais cela ne peut permettre de dire qu’un pays où à part quelques réalisations tape-à-l’œil, toutes les infrastructures se dégradent, où la paupérisation atteint des records, où on procède régulièrement à des délestages en eau et en électricité, où on réduit les budgets à tous les niveaux, avec un manque criant de matériels de formation dans les écoles et universités, pendant que les hôpitaux manquent de tout, on ne peut pas dire de ce pays qu’il est classé parmi les économies les plus dynamiques au monde !
6. Ouattara dit avoir changé le visage de la Côte d Ivoire ! Voilà la seule affirmation vraie de son discours ; car depuis l’imposition de cet homme à la tête de l’État ivoirien, ce pays est devenu méconnaissable : le respect des lois et des normes n’est plus de mise, puisque l’homme qui est à la tête de l’État y est arrivé en violation de la Constitution ; la nation est divisée à la grande satisfaction de cet homme qui en est le principal instigateur, et la désolation s’installe dans toutes les familles ; les fonds de l’État sont utilisés pour payer des primes à la rébellion en priorité.
7. Les chiffres énoncés par Ouattara sont si invraisemblables qu’on penserait qu’il se moque des Ivoiriens : il dit avoir fourni l’électricité à plus de deux mille (2000) localités à travers le pays ! Se rend-il compte de la grossièreté de cette contre-vérité ? En effet, combien de localités électrifiées la Côte d’Ivoire compte-t-elle au total, de sorte qu’il en ajoute deux mille (2000) en seulement six ans sans que cela ne soit visible ? Lorsque Ouattara prétend avoir construit et réhabilité 270 lycées et collèges, on se demande si cet homme a une idée du nombre réel des lycées et collèges dont dispose l’État de Côte d’Ivoire.
8. Ouattara se dit satisfait du processus de réconciliation nationale et annonce cyniquement que les procès se déroulent de façon satisfaisante. Il évoque la complexité des procédures qui expliquerait que des gens soient détenus sans aucun jugement, sans même avoir jamais été présentés à aucune juridiction, pire, qu’aucune norme juridique ne soit respectée dans la plupart des cas !
9.  Ouattara dit tout mettre en œuvre pour le retour des exilés. Cela voudrait dire que les Ivoiriens en exil font des difficultés pour rentrer dans leur pays : la question alors est : pourquoi des personnes obligées de se réfugier à l’étranger feraient-elles des difficultés pour revenir dans leur propre pays ? Et la réponse est simple : traqués dans leurs lieux d’exil par le régime et jetés en prison une fois qu’ils se retrouvent dans leur pays, où on emprisonne sans procès les opposants, à l’image des ministres Lida Kouassi, Assoa Adou, Hubert Oulaye, ces Ivoiriens ne peuvent pas prendre le risque de revenir.
10.  Au total, Ouattara parle et dit ce que bon lui semble, sans se soucier ni de la vérité des faits ni de la véracité du propos au mépris de la souffrance du peuple ivoirien. Comme s’il ne parlait qu’à l’intention d’une opinion qui ignore tout de la Côte d’Ivoire, il aligne des affirmations où le faux, une fois de plus, se trouve en première ligne, comme pour dire « à quoi bon changer une stratégie qui l’a porté au pouvoir et qui l’y conforte d’année en année » ?
11.  Le Front Populaire Ivoirien (FPI) n’est nullement surpris des allégations d’Alassane Ouattara ; il reconnaît l’homme dans toute sa nature et a tenu à relever ces quelques points de son discours du 1^er mai, tant il est vrai que l’histoire d’une nation se nourrit de la confrontation des propos, pour que ne reste pas cachée la vérité qui seule permet de bâtir durablement.
12. Le FPI appelle le peuple ivoirien à la vigilance et à se mobiliser pour se donner les moyens de sa propre libération.

Fait à Abidjan le 08 mai 2017

Pour le Front Populaire Ivoirien

Koné Boubakar

Secrétaire Général par intérim, Porte-parole du Parti