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LE COMBATTANT
23 avril 2017

le FPI et le Président Laurent Gbagbo ont décidé de se tenir aux côtés des wê afin que ce génocide soit reconnu etque le lourd..

 

 

Introduction 

 

 C’est dans un contexte national dominé par l’imprévisibilité du moment que le FPI est venu rendre visite au peuple wê dont il connait les préoccupations constantes. Différentes raisons expliquent cette visite qui a valeur de symbole.

 

I – Le contexte national dominé par l’imprévisibilité du moment

 

   Aujourd’hui, soit 5 ans 11 mois et 18 jours après le massacre des populations Wê de Duékoué, le contexte national est dominé par l’imprévisibilité du moment. Il flotte dans l’air du temps une idée de destin suspendu, de situation nationale qui glisse inexorablement vers le pire. Comme s’il y a quelque chose de pourri dans le royaume  de Côte d’Ivoire. Nous avons l’impression que le soleil se lève en Côte d’Ivoire mais ne brille pas, qu’il  y a un crash au ralenti dans tous les aspects de la vie. Oui, la Côte d’Ivoire danse sur un volcan et les Ivoiriens ne s’aiment plus quand ils se regardent dans le miroir. Tout se mélange avec Monsieur Ouattara qui a fait le serment de mélanger la Côte d’Ivoire pour la rendre ingouvernable. Monsieur Ouattara ne se contente pas de mélanger la Côte d’Ivoire. Il déporte le Président Laurent Gbagbo, le fils du peuple, l’homme de la prophétie, à la CPI et tout se mélange à la CPI. Les déçus de Monsieur Ouattara sont en train de quitter les rives du dépit pour gagner les vagues de la colère. Les rebelles de Monsieur Ouattara prennent les armes et braquent les finances publiques, mélangeant ainsi la Côte d’Ivoire et le régime de leur père. Monsieur Ouattara les paye cash et leur permet ainsi de gagner de l’argent en vitesse. Alors  que dans le même temps, ce régime empêche les souscripteurs d’Agrobusiness de gagner l’argent en vitesse.

   L’engagement contracté entre Monsieur Ouattara et les combattants des FAFN, avant sa prise de pouvoir par la force, relève d’un contrat privé qui doit être honoré de façon privée. Or, c’est avec l’argent du contribuable ivoirien que Monsieur Ouattara paie aujourd’hui sa dette privée. Cela constitue un détournement de denier public. Par-dessus tout, la mutinerie des 5, 6, 7 janvier 2017 des ex-combattants des FAFN est l’une des preuves palpables de la culpabilité de Monsieur Ouattara dans les crimes commis par ses partisans lors de la rébellion et de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire. La CPI devra tirer toutes les conséquences de cette situation et entrer en voie de libération du Président Laurent Gbagbo et du Ministre Charles Blé Goudé.

    Le Ministre Ettien Amoakon, Vice Président du FPI, expert des questions militaires révèle que la mutinerie des 5, 6 et 7 janvier 2017, s’est certes présentée sous une forme militaire c’est-à-dire, sous la forme des crépitements des armes, mettant en avant les revendications pécuniaires et les conditions de vie et de travail des militaires, mais, elle est en réalité, la manifestation cachée des contradictions politiques au sein de la famille politique du RHDP, en général et du RDR, en particulier. Cette mutinerie révèle des luttes de positionnement et de repositionnement, lutte de leadership et de succession. C’est l’expression d’un débat politique par les armes au sein des hommes politiques au pouvoir en Côte d’Ivoire. Ce débat par les armes en leur sein est loin d’être achevé parce que cette victoire ponctuelle d’un camp sur l’autre ne mettra pas fin aux combats. Le calme observé présentement ne signifie pas non plus la fin définitive du conflit. Il sera un moment mis à profit par les forces en présence pour se réorganiser, se préparer et s’engager au moment opportun dans un autre combat plus violent que celui que nous venons de connaître.

   Conscient de la menace réelle qui se profile à l’horizon, le FPI, dès maintenant, doit chercher les solutions pour y faire face au moment venu et au moment opportun, avec le peuple à ses côtés. Il demeure que les remous sociaux prolifèrent et montent en escalade avec leur lot de répressions et d’interdictions de manifester. Face aux remous qui secouent le corps social ivoirien dans tous les compartiments civils et militaires, ce de façon plus récurrente depuis le début de cette année 2017, le Front Populaire Ivoirien, sur décision de son Comité Central, a entrepris d’animer des conférences publiques sur la situation sociale qui prévaut en Côte d’Ivoire, pour à la fois se prononcer sur ce qui est en jeu dans ces remous et apporter son soutien aux syndicats en lutte.

    Cela pour deux raisons fondamentales estime, le Vice-président Gnaoulé Oupoh Bruno : « D’abord parce que historiquement et par essence le socialisme et la souveraineté qui constituent l’épine dorsale de la ligne du Front Populaire Ivoirien sont des postures de lutte, de résistance et de combat contre les inégalités sociales, les injustices, l’exploitation des larges masses laborieuses et le refus de la domination sous toutes les formes, pour la promotion de la démocratie, des droits et libertés. Né des luttes syndicales de la première décennie des années 80 du siècle dernier, le Front Populaire Ivoirien, parti de la gauche socialiste, s’est toujours, par vocation et mission historique, montré solidaire des luttes du peuple ivoirien dans sa quête d’un mieux être.

   La seconde raison découlant de la première est que le Front Populaire Ivoirien depuis la perte brutale du pouvoir et en dépit de toutes les répressions a su résister et est toujours debout aux côtés de ces populations en dénonçant et s’opposant à toutes les malversations du régime Ouattara. De ce fait, le FPI est perçu aujourd’hui comme la seule alternative politique démocratique crédible au régime dictatorial de Monsieur Ouattara ». Le Vice-président Gnaoulé Oupoh Bruno poursuit : « Les problèmes qui agitent ces dernières semaines le corps social sont les revendications des fonctionnaires, celle ensuite des souscripteurs d’Agrobusiness et en dernier lieu les préoccupations des producteurs de cacao exprimées à travers leurs syndicats respectifs. Le dénominateur commun à ces trois situations, est qu’il s’agit d’un vol organisé par l’Etat de Côte d’Ivoire au détriment de citoyens producteurs de richesse. En s’appropriant les pensions des fonctionnaires par leur réduction drastique, en confisquant l’épargne des souscripteurs de l’Agrobusiness et en refusant d’actionner le fonds de réserve de la filière Café-Cacao au profit des producteurs qui en sont les propriétaires, l’Etat de Côte d’Ivoire à travers le régime Ouattara, se met dans la posture d’un Etat voyou, c’est-à-dire qui agit en toute illégalité ». C’est le prix que paient les citoyens  lorsque l’affairisme s’installe et se développe au sommet de l’Etat. En Côte d’Ivoire, un petit nombre de familles dans la sphère du régime Ouattara règne en maître et sans partage sur le monde des affaires, se distribuant les richesses du pays de façon juteuse et égoïste. Ils font de l’Etat une entreprise et aucun code de bonne conduite n’est mis en œuvre pour prévenir les conflits d’intérêts.

   Le Président Laurent Gbagbo a pris l’engagement avec les Ivoiriens que tant qu’il fera de la politique son métier, il ne sera actionnaire dans aucune société. Il a un rapport sain avec l’argent. «Il faut enlever de la tête des hommes politiques qu’on vient à la politique pour se faire de l’argent. Quand on veut avoir de l’argent, on fait des affaires. Regardez mes mains. J’ai les mains propres. Je n’ai pas de maison à l’étranger. Je n’ai pas de plantation. Je ne suis pas actionnaire dans une entreprise de la place. Je n’ai jamais volé. Je demande que tous mes futurs  adversaires montrent leurs mains au peuple ivoirien» ; «Aidez-nous à démasquer les truands. Ceux qui viennent au nom du chef de l’Etat vous soutirer de l’argent doivent être dénoncés. C’est pour moi un combat éthique et, moral. Je dois être le bras séculier des opérateurs économiques qui ont confiance et croient en la Côte d’Ivoire.», (réouverture SCODI, mardi 30 mai 2006).

   C’est pourquoi le FPI, apporte son total soutien à tous ces corps sociaux en lutte pour la satisfaction de leurs justes revendications formulées par leurs syndicats respectifs. Que demande et propose le Front Populaire Ivoirien face à toutes ces meurtrissures ? Le FPI demande d’abord à ses militants concernés par ces catégories socioprofessionnelles et entreprises de s’impliquer davantage dans le juste combat de revendications pour un mieux être. Le FPI demande ensuite à toutes les forces sociales en lutte de se montrer solidaires les unes des autres. Le FPI appelle à cet effet au rassemblement de toutes ces forces sociales, en se déclarant disposé à les soutenir, parce que c’est seulement dans la solidarité agissante qu’un terme peut être mis à cette dictature pour la restauration d’un Etat de droit en Côte d’Ivoire. Les enjeux nationaux ne doivent pas nous faire oublier les préoccupations du peuple wê.

 

II – les préoccupations constantes du peuple Wê

 

Des préoccupations sont formulées régulièrement par le peuple Wê.

1°) La reconnaissance du génocide du peuple Wê ;

2°) Le conflit foncier comme moteur de l’épuration ethnique ;

3°) La libération des prisonniers politiques, civils et militaires et le retour des exilés et des réfugiés politiques suivi de la récupération de leurs patrimoines.

 

La reconnaissance du génocide du peuple Wê

 

   Le 1er juin 2005, les assaillants ont investi nuitamment les villages de Guitrozon et Petit-Duékoué dans le Département de Duékoué, à l’Ouest de la Côte d’Ivoire. Ils ont massacré des populations endormies et incendié des habitations. Le bilan, très lourd, est d’une centaine de morts et de nombreux blessés. Les survivants de cette attaque ont fui leurs villages et abandonné leurs plantations. Ils vivent aujourd’hui dans le plus grand dénuement dans les centres d’accueil où ils sont devenus des refugiés sur leur propre terre, dans leur propre pays. Le Président Laurent Gbagbo est venu ici à Duékoué et a vu les effets de la barbarie lâche. Il a vu une population meurtrie dans sa chair et dans son âme qui s’interroge sur son avenir. Il est allé voir nos compatriotes pour leur apporter, au nom des Ivoiriens, le soutien et le réconfort de la Nation. Le Président Laurent Gbagbo a ordonné une enquête et pris un certain nombre de décisions visant à renforcer la sécurité des personnes et des biens dans l’Ouest, zone très sensible. Il a créé les gouvernorats militaires dont la présence et l’efficacité ont permis de ramener la quiétude et la sérénité au sein du peuple Wê. Après le renversement du Président Laurent Gbagbo, une véritable tragédie s’est abattue sur ces populations qui vivent un long cauchemar, un véritable chemin de croix.

   Aujourd’hui, 18 mars 2017, soit 5 ans 11 mois et 18 jours après le massacre des populations Wê de Duékoué, je suis dans le pays Wê ; je suis à Duékoué, ville martyre ! Ville souffrante ! Ville malheureuse ! Ville tragique ! Après Toulepleu, Bloléquin, Taï, Guiglo, Kouibly, Facobly et Bangolo, je suis à Duékoué ! Je viens de parcourir tout le pays wê, du Cavally au Guémon ; j’ai vu, j’ai entendu la Côte d’Ivoire du désespoir avec les tracasseries  administratives, et la Côte d’Ivoire de l’espoir avec le peuple Wê, peuple fier, orgueilleux et digne, peuple resplendissant d’humanité et de soleil. La Côte d’Ivoire de l’espoir triomphera inévitablement de la Côte d’Ivoire du désespoir. Me voici à Duékoué !

  Je suis à Duékoué, ville symbole d’un peuple de résistants aimant la vie et qui s’accrochent à la vie malgré tout, restent debout, contre la barbarie humaine, contre la dégénérescence programmée de l’humanité !

 

Ici à Duékoué, dans l’indifférence totale de nos émotions et de nos pleurs, l’Histoire récente de la Côte d’Ivoire s’est révélée plus cruelle et plus tragique !

Ici à Duékoué, les forces rétrogrades coalisées et leurs bras séculiers ont tué, violé, brûlé ; faisant ainsi vivre l’horreur à ce peuple d’un humanisme à nul autre pareil, un peuple si accueillant pour lequel le ˝vivre ensemble˝ (de plus en plus galvaudé par les politiciens instigateurs de la haine et de la préférence ethnique) garde tout son sens.

Je suis àDuékoué, où les morts sans sépulture gisent au fond des puits, dans le limon argileux des rivières et des marécages ou encore, dans les concavités des grottes et des contreforts des arbres de la forêt. Pour tous ces morts, pour ces femmes et vieillards  contraints à la mort par la cruauté du feracéré ;pour tous ces bébés innocents qui ne demandaient qu’à vivre dans ce monde sur lequel s’ouvraient à peine leurs yeux ; pour tous ces réfugiés du camp de Nahibly, qui fuyant la mort certaine dans les villages dévastés par la razzia des dozos et supplétifs de la rébellion et qui ont tragiquement perdu la vie dans le massacre du 20 juillet 2012 suite à une attaque violente et barbare ;pour tous nos martyrs et pour toutes ces personnalités qui ont subi des tortures physiques et morales et qui en sont mortes (Mahan Gahié Basile, Gnan Raymond) ; pour tous nos héros du Cavally et du Guémon ; les héros et les martyrs de ce long combat pour la démocratie dans lequel nous sommes engagés avec à notre tête le Président Laurent Gbagbodepuis plus de trois décennies ; pour tous nos camarades disparus, tous nos camarades tombés d’une manière ou d’une autre à travers tout le pays wê, sous les coups de la rébellion de septembre 2002, ainsi que du système odieux de rattrapage en vigueur depuis le 11 avril 2011, au nom duPrésident Laurent Gbagbo et du FPI je demande une minute de silence.

   Pour tous les prisonniers politiques wê qui paient de leur vie pour la souveraineté et la démocratie en Côte d’Ivoire (Hubert Oulaye, Président du Comité de Contrôle, rentré courageusement  d’exil pour contribuer à la parfaite réussite du Congrès de Mama du 30 avril 2015 ; Madame Mého Antoinette, violemment battue sous le regard de sa famille et incarcérée à la Maca parce qu’elle s’activait à constituer un dossier qui dénonçait les auteurs et responsables des tueries dans le Grand Ouest) ; pour tous les fils et toutes les filles Wê contraints à l’exil à travers le monde entier (Gilbert DéhéGnahou, Emile Guiriéoulou, Eric Kahé, Pol Dokui, Etienne TaïZoué…) ; pour tous les militants du Front Populaire Ivoirien du Cavally et du Guémon dont les avoirs bancaires ont été gelés et expropriés de tous leurs biens, au point qu’affaiblis désormais, ils sont devenus de grands malades ;

Je demande au nom duPrésident Laurent Gbagbo et du FPI une minute d’acclamation.

 

Mesdames,

Messieurs,

Militantes, Militants, Chers Camarades

   Soyez persuadés que de là où le Président Laurent Gbagbo se trouve, dans le froid, dans l’immense solitude des murs austères et des grilles qui se ferment et se referment, le Président vous voit, vous suit, vous entend et vous écoute. Le Président Laurent Gbagbo, votre fils, votre frère, votre camarade qui connaît le peuple wê et que le peuple wê connaît,  apprécie votre engagement et votre détermination au service de la démocratie et de la République.

   Aujourd’hui plus qu’hier, Laurent Gbagbo se tient à vos côtés"pour attraper vos pieds", comme il l’a spontanément fait en 2003 au Mont Zatro, à Yopougon, lorsque la marche de protestation  contre l’extermination programmée du peuple Wê a été matée et dispersée par la faute d’un ministre zélé du gouvernement Seydou Diarra.

    Aujourd’hui plus qu’hier encore, le Président Laurent Gbagbo se tient à vos côtés pour rappeler à la mémoire des bienpensants de ce monde et à la Côte d’Ivoire tout entière la nécessité d’une solidarité vraie avec le peuple wê dont le génocide, comme forcé et poussé dans le dos par les princes de la mort, dévale de plus en plus les pentes de la colline des oubliettes. En effet, depuis 2002, le peuple wê subit un génocide en règle. Il est admis, au plan international, que les éléments constitutifs du génocide se retrouvent dans la définition suivante : Un crime planifié et mis en exécution qui se traduit par la destruction totale ou partielle d’un groupe national, ethnique ou religieux ; le but visé étant de faire disparaître le groupe ciblé ou à tout le moins, de le soumettre à des conditions de vie qui mettent en péril son existence même. On comprend donc qu’il y a génocide lorsqu’un groupe national ethnique ou religieux est ciblé en tant que tel et qu’il est victime de massacres ou de destructions intentionnelles.

   Les wê sont massacrés depuis 2002. Ils sont victimes de la destruction de leurs villages et de leur patrimoine culturel le plus sacré, les ˝GLAE˝. C’est l’âme et l’identité de ce peuple qui est ainsi menacé de disparition. Le peuple wê est bel et bien victime d’un génocide depuis 2002. Il est victime de la boulimie affairiste néolibérale parce qu’il occupe un espace stratégique de la cacao-culture essentielle pour les multinationales et les industries du chocolat dont l’imbrication avec le pouvoir actuel n’est plus à démontrer.

   Malgré les milliers de morts à Duékoué, Bloléquin, Toulepleu, etc., le peuple wê reste stoïque et digne. Le peuple wê n’est certes pas un peuple de pleurnichards, cependant, dans la situation tragique qui est la sienne, ce peuple a besoin de sentir la solidarité nationale et internationale. En 2012, le FPI chaussant les souliers du Président Laurent Gbagbo, avait produit une déclaration solennelle pour dénoncer et condamner le génocide du peuple wê. Aujourd’hui encore, le FPI et le Président Laurent Gbagbo ont décidé de se tenir aux côtés des wê afin que ce génocide soit reconnu et que le lourd préjudice soit réparé tant au plan matériel qu’humain.

    La Communauté nationale dans son ensemble a l’obligation morale de reconnaître c015

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e génocide car la reconnaissance conduit à la réhabilitation de ce peuple dans sa dignité ; mieux, cette réhabilitation fera passer ce drame comme un fait mémoriel, un patrimoine mémoriel national qui appartiendra à la mémoire collective nationale et qui conduira nécessairement à une réparation. Plus qu’une réparation matérielle, la réhabilitation mémorielle concernant en premier lieu les victimes de cette politique barbare de repeuplement de cette région qui hélas, se perpétue, c’est l’érection dans nos esprits meurtris par tant d’inhumanité, de stèle du souvenir afin que nul n’oublie ce qui s’est passé sur cette terre de notre pays.

   Car ne pas oublier c’est se souvenir. Se souvenir des drames et des erreurs qu’ont vécues ceux des nôtres pour ne plus jamais les reproduire. Telle est la fonction essentielle de cette réhabilitation mémorielle :

1°) – la reconnaissance de ce génocide ;

2°) – la réhabilitation des victimes ;

3°) – la réparation des torts.

   Il y va de la cohésion nationale et de l’avenir du pays. La Côte d’Ivoire ne doit pas rester indifférente face à cette tragédie.La solidarité de la nation doit être exprimée envers le peuple wê. En attendant, le peuple wê, lui, continue d’avoir  le sentiment que le génocide dont il est victime n’est pas reconnu. Et que sa disparition programmée se déroule dans l’indifférence totale. A raison d’ailleurs, puisqu’à la CPI, les victimes du peuple wê n’ont pas de voix et n’ont pas une place dans le récit de l’accusation alors que cette juridiction internationale a dit qu’elle était là pour faire entendre la voix des victimes, de toutes ces victimes qui ont souffert et qui continuent de souffrir. Ainsi, même à la CPI, l’on divise, l’on distingue entre les morts. Il est évident que l’accusation n’avait pas l’intention de faire entendre la voix des victimes de Guitrozon, de Petit-Duékoué et de Duékoué, lieu où un pic a été atteint avec 1000 Wê tués en deux jours, les 28 et 29 mars 2011. Il aurait fallu qu’elles soient massacrées par des groupes favorables au Président Laurent Gbagbo pour que l’accusation s’intéresse à elles. A partir du moment où il n’a pas été possible d’innocenter les responsables de ce massacre qui sont les dozos, les FRCI de Monsieur Ouattara, il y eut une volonté de minimiser l’ampleur des tueries et réduire au maximum le nombre de victimes. Les transnationales de la communication se sont évertuées à faire disparaître les bourreaux. Faire disparaître les bourreaux, c’est faire disparaître le crime, c’est renoncer à l’encontre des engagements de la procureure, à les faire comparaître devant la justice. Faire disparaître les bourreaux, c’est faire disparaître la souffrance vécue par les victimes du peuple Wê.

   La Côte d’Ivoire est la copie fidèle de la CPI. Les atrocités de Duékoué n’ont pour l’instant, donné lieu à aucune poursuite. La justice ivoirienne emprunte la même voie que la CPI qui consiste à faire disparaître les bourreaux. Ils ne seront pas poursuivis, jugés ou arrêtés car aux dires du commissaire du gouvernement Ange KessiKouamé, personne n’a porté plainte contre eux, et que la justice militaire n’est pas une justice civile, elle ne s’autosaisit pas. Belle  dérobade ! Le rôle d’un procureur n’est-il pas avant tout de rechercher et de punir les auteurs des crimes graves ? Comment peut-on lutter contre l’impunité quand l’on refuse de poursuivre les auteurs et responsables des tueries à l’Ouest, alors qu’il apparaît clairement que des crimes contre l’humanité ont été commis ? La réponse semble assez évidente : Ouattara reste le grand allié des Occidentaux, de la France, en particulier et du monde des affaires, en général. L’armée française a été très active aux côtés des FRCI en 2011. Et l’ONU, dont l’attitude pose beaucoup de questions, n’a sans doute pas intérêt à ce que ce passé soit trop remué. En voulant réécrire l’histoire, en voulant transformer la réalité aux dépens de ceux qui ont souffert, c’est atteindre la vérité, c’est aussi avant tout atteindre le vécu et la souffrance des populations de l’Ouest.

   Après la guerre ivoirienne, diplomates et journalistes se félicitent d’avoir évité un génocide en Côte d’Ivoire. Mais comme le massacre de Duékoué a été commis par les ˝gentils˝ devant le nez des forces internationales impassibles, il n’a pas sa place dans le tableau. Ainsi s’écrit l’histoire. «Tant que les lions n’auront pas leurs historiens, l’histoire de la chasse sera toujours à la gloire du chasseur», Chinua Achebe (Le Monde s’effondre).

 

                   BLe conflit foncier comme moteur de l’épuration ethnique

 

   L’expropriation du patrimoine forestier du pays wê dont les conséquences dommageables sont de plus en plus inacceptables  a été amorcée sous le parti unique. En effet avec la construction du barrage de Kossou et l’inondation des terres arables qui s’en est suivie, le gouvernement de l’époque a initié un exode massif et l’installation des allochtones sur les terres des Wê, sous le prétexte que la terre n’appartient qu’à celui qui la met en valeur. La cohabitation n’ayant pas été toujours heureuse, des Wè ont dû payer de leurs vies suite aux premiers heurts. On était autour des années 1980. L’occupation des terres qui se pose avec ampleur en pays wê, est en réalité une question nationale. C’est fort de cette qualité qu’en 1998, la loi n° 98-750 du 23 décembre 1998 relative au domaine du foncier rural en Côte d’Ivoire, a été adoptée à l’unanimité par les députés de cette législature.

   Le Président Laurent Gbagbo soucieux de la cohésion nationale a eu à cœur de régler la question des terres dans l’équité. Malheureusement, ses adversaires politiques, faisant montre d’une démagogie démesurée, onttravesti ses actions et le traitèrent de xénophobe. La suite est bien connue : des milliers de mercenaires recrutés au sein de la CEDEAO ont pris d’assaut tout le pays wê, du Cavally au Guémon ; s’installent dans les réserves naturelles, exploitent à leur seul profit les parcs et réserves ; occupent les forêts classées au mépris de la législation en vigueur et en deviennent les propriétaires. Ils installent par la suite plusieurs milliers d’autres non-nationaux. Désormais les populations wê riveraines de ses parcs et réserves naturelles dont les terres ont été ainsi confisquées deviennent des étrangers sur la terre de leurs ancêtres. Or en pays wê, il est de notoriété que la terre est un bien commun inaliénable. Elle appartient aux villages qui sont composés des lignages et des familles. Si l’Ouest de la Côte d’Ivoire, y compris le pays wê devrait être la nouvelle boucle du cacao, l’important flux migratoire que cela engendre ne devrait pas déposséder les Wê de leurs patrimoines et faire d’eux un peuple condamné à la transhumance et à vivre d’aumônes. Le problème de l’insécurité est lié à cette question d’invasion du peuple wê par des gens venus des pays de la sous-région. Il règne à l’Ouest un climat d’insécurité du fait de cette invasion des gens de la sous-région qui auraient été convoyés pour faire de la Cacao-culture, selon une planification apparemment bien élaborée et bien pensée et qui relève plus d’une conspiration contre la Côte d’Ivoire qu’autre chose.

 

Mesdames

Messieurs,

Militantes, Militants, Chers Camarades

   La question des terres est d’une sensibilité telle qu’il est loisible d’y voir le substrat de la cohésion sociale et de la cohabitation pacifique entre les peuples. La terre est un bien commun inaliénable. Elle appartient aux villages qui sont composés de lignages et de familles. De sa gestion équitable et intelligente dépendra la paix durable en Côte d’Ivoire. C’est pourquoi la base de règlement des nombreux conflits y relatifs devrait s’appuyer sur la loi n° 98-750 du 31 décembre 1998 qui est l’émanation de la volonté du peuple de Côte d’Ivoire  dans sa diversité sociologique. Le FPI se donnera les moyens d’un tel règlement intelligent qui tienne compte des intérêts économiques de la Côte d’Ivoire et de la nécessité de la cohésion entre les populations concernées par la question de la terre. En tout état de cause, le moment est venu pour attirer l’attention des jeunes générations sur le caractère sacré du bien commun qu’est la terre. La terre, rappelons-le, appartient aux lignages et aux familles qui composent le village. Elle n’est ni à vendre ni à troquer, ni à céder pour quelques raisons que soit ! Laissez les terres en jachères si la force vous manque pour les exploiter sur le moment.

   Selon un rapport du conseil norvégien pour les réfugiés «En Côte d’Ivoire, la gestion des terres rurales relève de la coutume à 98 %, et seuls 1 à 2 % des terres rurales font l’objet d’un titre de propriété conformément à la loi. (…) Un des fondements de base de la gestion coutumière de la terre en Côte d’Ivoire est l’impossibilité d’aliéner ou de céder la terre. La coutume fait une distinction très claire entre la propriété du sol, qui appartient à la collectivité (famille, lignage, village) et ne peut en aucun cas être cédée et le droit d’usage du sol qui peut lui être l’objet de cession. Le bénéficiaire d’un droit d’usage cédé par un propriétaire coutumier peut effectuer des plantations et en récolter les fruits mais ne pourra pas acquérir le sol lui-même ». Les exilés et les prisonniers politiques civils et militaires entrent dans les préoccupations constantes du peuple wê.

                  

 

 

 

 

C – Des exilés et des prisonniers politiques

 

Mesdames,

Messieurs,

Militantes, Militants, Chers Camarades

   Monsieur Ouattara qui était présenté comme le démocrate par excellence et qui viendrait nous enseigner la démocratie par sa pratique, n’a pas fini d’étonner le monde et de mélanger la Côte d’Ivoire pour la rendre ingouvernable. En effet, depuis l’installation de Monsieur Ouattara à la tête de l’Etat de Côte d’Ivoire, tout le monde (société civile, Organisation de défense des droits de l’homme, ONG, presses) s’accorde pour dire que la prise du pouvoir par M. Ouattara et sa gouvernance constituent un drame inédit dans l’histoire des peuples modernes et spécifiquement de notre pays. La Côte d’Ivoire s’est vidée de ses populations qui ont été contraintes de choisir l’exil pour survivre tant bien que mal. Qu’on en juge ! Près de 100 mille de nos compatriotes se trouvent en exil forcé hors de leur pays, et cela en violation de la Constitution. Le peuple wê en tant qu’entité sociologique constitue le plus gros contingent des exilés au Libéria, au Ghana, au Togo, etc. C’est le lieu d’exprimer ici l’infinie gratitude du FPI aux autorités et pays d’accueil des exilés.

   S’agissant des prisonniers politiques, le rapport d’information de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale française sur la Côte d’Ivoire, en date du 15 février 2017, dans un style de convenance, dénonce avec un euphémisme feint, l’existence d’une ˝justice des vainqueurs˝ en Côte d’Ivoire. Selon ce rapport, «Le fait que seul Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé aient été transférés à la Haye accentue la perception que la justice est partiale».

   Oui Messieurs, comment les députés français comprennent que pendant que Madame Simone Ehivet Gbagbo, première Dame de Côte d’Ivoire est traînée d’Assises en Assises sans le moindre soupçon d’indice de culpabilité, les tueurs de Duékoué-Carrefour, Guitrozon, Petit-Duékoué, Nahibly, Bloléquin, Toulepleu, Soakpé, Douagué, Ouyably et Sémien, courent dans la nature et respirent à pleins poumons l’air gratifiant de la liberté ?

   Oui Messieurs  les députés français, le régime de Monsieur Ouattara lorgne toujours vers les biens de ses adversaires après avoir gelé leurs avoirs bancaires et confisqué leurs biens mobiliers et immobiliers !  Ne l’oublions pas un seul instant, ils sont ˝241 ceux des nôtres  qui croupissent dans les sous-sols de la République. La Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) accueille le plus gros contingent de ces détenus, avec 190 personnes, dont 159 civils et 31 militaires. Vient, ensuite, la Maison d’arrêt  militaire d’Abidjan (Mama), 7 détenus dont 1 civil et 6 militaires. A ce niveau, le rapport de Michel Koudou Gbagbo révèle que Lida Kouassi Moïse, ancien ministre de Laurent Gbagbo, précédemment détenu au camp pénal de Bouaké, compte au nombre des prisonniers de cette prison militaire. La prison de Katiola détient 7 civils. Au moins 6 personnes dont 5 civils et 1 militaire sont embastillées dans la prison de Dimbokro.Les fréquents changements de lieux de détention des Camarades KouaJutin, 3èSecrétaire Général Adjoint du FPI et de Dahi Nestor, Secrétaire National de la JFPI, visent à les anéantir moralement et psychologiquement. Le Camarade Koua Justin a été transféré du camp pénal de Bouaké à la Maison d’arrêt et de correction de Dimbokro ; le Camarade Dahi Nestor, lui, a été transféré du camp pénal de Bouaké à la Maison d’arrêt et de correction de Katiola.Bien sûr, le FPI dénonce et condamne avec fermeté cet énième acte de brimade des prisonniers politiques, en général, et, en particulier, des Responsables du FPI.

   Au total, les prisons ivoiriennes sont remplies de détenus politiques proches plus ou moins de notre Parti et du Président Laurent Gbagbo, depuis des années, sans aucun jugement. Dans ces prisons les pratiques les plus courantes sont les tortures physiques qui ont conduit nombre de nos camarades à la mort. Le FPI décrète l’année 2017 comme année de la libération des prisonniers politiques et du retour en Côte d’Ivoire des exilés politiques. Tous ces développements ne donnent pas suffisamment les raisons de la visite du FPI dans le pays wê.

 

III – Les raisons d’une visite

 

   Je viens dans le Grand Ouest, auprès du peuple wê, pour saluer la résistance de ce peuple, lui réaffirmer la solidarité du Président Laurent Gbagbo et du FPI, lui redonner confiance et espoir en l’avenir, lui annoncer la proche libération du Président Laurent Gbagbo. Aux militantes et militants du Grand Ouest, je viens sonner la nécessaire remobilisation de nos responsables et de nos structures sur le terrain de la lutte.

 

         A – Saluer la résistance du peuple wê

 

   La tragédie vécue par le peuple wê a brisé des milliers de vies et ne laisse quasiment personne sans histoire tragique à raconter. Ces épreuves n’ont pas été vaines. Elles constituent votre contribution ou votre participation aux progrès de votre peuple et de l’humanité. Nos parents disent que le souvenir de la bataille fait qu’elle ne s’arrête pas. T. Todorov pour sa part dit : «La mémoire de la violence passée nourrit la violence présente : tel est le mécanisme de la vengeance (…). Maintenir la mémoire du mal subi peut conduire aux réactions de vengeance ; mais l’oubli peut lui aussi produire des effets funestes. Alors, pour que cela finisse, il faut arrêter d’ouvrir la plaie à nouveau. Pour oublier le passé, il ne faut pas que le présent  lui ressemble et le rappelle. Ainsi le passé pourra devenir un moyen de mobilisation pour faire lever un nouveau jour de liberté, de réciprocité et d’unité. C’est à la fête de l’unité que je vous invite, mais cette dernière ne peut exister sans la liberté. Faisons de la politique pour que le passé soit subordonné au présent, c’est-à-dire à notre volonté présente de faire prévaloir la fraternité sur l’affrontement, la liberté sur la soumission.˝Séry Bailly.

   Peuple wê, vous connaissez l’homme. Vous connaissez l’histoire. Vous avez affronté les défis de votre histoire. Malgré vos souffrances, vous avez donné une grande leçon d’humanité ; ni abnégation, ni renoncement, espérance toujours. Votre peuple a affronté l’histoire. Il a subi l’histoire. Mais il est entré dans l’histoire. Vous devez vous saisir de votre histoire, la questionner et, à partir de là, construire son présent et son futur.

   Au peuple wê angoissé par les incertitudes du lendemain, ce regard sur un passé éminemment tragique doit apporter la force d’une responsabilité à prendre et à assumer, des raisons nécessaires et suffisantes d’espérer en l’avenir. Dans ces moments douloureux comme aujourd’hui, je vous sais digne parce que vous avez chassé en vous toutes rancœurs et tous ressentiments. Vous avez décidé de résister. Résister, sur le plan humain et social, c’est se défendre, c’est tenir et lutter. Au contraire, ne pas résister, c’est céder, fléchir, capituler, succomber ou se rendre. Alors, Chers Parents, cessons de pleurer. Accompagnons nos morts et nos disparus dans nos prières ferventes. Le peuple wê comme un arbre, continuera de pousser et de pousser, encore et encore, pour ne jamais s’effacer de la mémoire collective. Transmettez nos salutations, et traduisez nos prières à nos parents de l’au-delà. Qu’ils nous envoient la santé et la paix pour nos vies individuelles et surtout pour l’union, les progrès de la connaissance et la renaissance du peuple de Côte d’Ivoire. Qu’ils intercèdent auprès de Dieu pour la libération du Président Laurent Gbagbo et du Ministre Charles Blé Goudé et leur retour effectif en Côte d’Ivoire, leur pays.

 

         B – Solidarité, confiance et espoir

 

   En venant dans le Grand Ouest, auprès du peuple wê, je ne suis pas superman venu en urgentiste se porter au secours de votre peuple.  Je ne suis pas venu avec les puissants moyens de l’Etat pour régler tous vos problèmes. Mais lorsque l’Etat n’est pas là, lorsque l’Etat vous tourne le dos, lorsque l’Etat reste sourd à vos lamentations, à vos cris, à vos pleurs et à vos gémissements, parce que vous êtes des indécrottables gbagboïstes, des Gbagbo ou rien, le FPI, lui, est toujours là, à vos côtés, solidaire de vos souffrances, solidaire de votre foi inaltérable en l’avenir. Le FPI est ce parti accessible à l’empathie. Il a reçu cette dose d’humanisme du Président Laurent Gbagbo.  Le sens de l’humain du Président Laurent Gbagbo qui va avec son sens de la justice est servi par son éternel sourire et son rire affectueux. Il s’habille de blanc à l’image de la pureté de son cœur. Comprendre la souffrance de l’autre et la partager sont déjà un commencement de l’allègement de sa vie éminemment tragique. Laurent Gbagbo cultive l’art de la maîtrise de la parole et du silence. Ancien séminariste, il sait se maîtriser. «Quand on est silencieux, cela ne veut pas dire qu’on ne fait rien. Il y a des silences qui parlent. Il y a des tâches qu’on accomplit dans le trublion et d’autres dans le silence. Sachez que se taire aussi c’est parler » (meeting de formation, Gagnoa, 9 et 10 avril 1994).

    A la suite du Président Laurent Gbagbo, le FPI sait que parler est un art mesuré. Il faut faire attention. Il faut prendre des précautions. «La parole que tu n’as pas prononcée est ton esclave, celle qui est sortie de ta bouche devient ton maître», (Proverbe arabe). Par le charisme de son Président, par son histoire, par son parcours, par les valeurs et idéaux qu’il véhicule, par son audience auprès des populations, le FPI est un parti qui compte en  Côte d’Ivoire. Si ce n’est pas le plus grand parti politique, c’est à n’en point douter, l’un des plus grands. Le FPI est un parti qui a gouverné la Côte d’Ivoire avec un projet de société porteur de vision et un programme de gouvernement qui est un programme de solidarité avec le peuple. Et la solidarité est une forme d’attention aux autres. Le FPI saura se donner les atouts pour reconquérir le pouvoir d’Etat pour continuer d’assurer le bien-être de la population. En 2012, le FPI a été le seul parti politique à relever et à condamner de façon ferme et solennelle le génocide wê. Le FPI fera en sorte que le génocide wê pour lequel le FPI a déjà fait une déclaration soit reconnu avec toutes les conséquences qui en découlent et qu’il ne continue pas d’être nié ou oublié. Le FPI sait en cela que sa voix compte, qu’elle est entendue ici comme ailleurs. De sorte que si le parti prend à son compte les préoccupations de nos populations, je suis sûr que ces préoccupations seront portées là où il faut pour être prises en compte, en attendant que le FPI lui-même revienne au pouvoir pour donner un immense coup d’accélérateur à la reconnaissance du génocide wê. 

    Je suis venu tout simplement, à la suite du Président Laurent Gbagbo empêché, avec des mots de compassion, de soulagement et d’espoir pour atténuer vos maux. Avec de simples mots, je suis venu dire au peuple wê que ses morts sans sépulture sont les martyrs de la démocratie dont le sang irrigue les fondements de la démocratie et la souveraineté de la République de Côte d’Ivoire. Sur le long chemin de la reconnaissance de ton extermination, du génocide dont tu as été victime, tu as essuyé railleries et humiliations de tes bourreaux ! Avec de simples mots, je suis venu exprimer la solidarité du FPI avec ˝l’Association des Ressortissants de Duékoué en France et en Europe (Ardène)˝ et ˝Solidarité du peuple Wê˝ qui ont constitué, avec l’aide d’avocats, un dossier remis à la CPI, en février 2016 ; y sont consignés les témoignages de 1073 victimes des événements de 2011et 2012.  «Avec ce dossier, nous avons décidéde prendre la procureure de la CPI au mot. Elle dit qu’elle se soucie des victimes, qu’elle lutte contre l’impunité. Qu’elle nous explique alors pourquoi il n’y a toujours pas de poursuites», dit Habiba Tourél’un des avocats impliqués.

   Avec de simples mots, je suis venu dire au peuple wê qu’au-delà de la saine méditation que pose la question fondamentale : ˝Pourquoi un tel génocide ?˝ Il faut encourager l’apaisement, l’unité, les actions de développement, et surtout la prise de conscience de ce que nous sommes. Avec de simples mots, je suis venu dire au peuple wê de faire de l’histoire de son peuple, une histoire de la renaissance et non de l’abdication, une histoire de la cohérence et de la cohésion.

   Avec de simples mots, je suis venu donner au peuple wê sa place en Côte d’Ivoire et une forte vision d’avenir.

Avec de simples mots,je suis venu dire au peuple wê que c’est en prônant le rassemblement autour de la mère patrie que nous donnerons une dalle aux fondations de notre pays et non une mosaïque.

Avec de simples mots,je suis venu dire aux peuples du Grand Ouest qu’ils ont beaucoup souffert de la guerre. C’est eux les héros. Ils ne doivent pas perdre espoir. Un peuple qui n’a pas rencontré de grands événements ne peut devenir un grand peuple dans l’Histoire. C’est une donnée constante dans la vie des nations. Les événements tragiques du Grand Ouest sont donc une épreuve de la vie, un examen de passage dont le peuple wê sortira grandi.

Avec de simples mots,je suis venu vous rejoindre sur vos nattes de pleurs, pour pleurer les morts wê. Je suis venu vous consoler et essuyer vos larmes au nom du Président Laurent Gbagbo.

Avec de simples mots, je suis venu redonner l’espoir au peuple du Grand Ouest et à la Côte d’Ivoire. Même si tout va mal aujourd’hui, l’espoir est permis. Le FPI travaille avec méthode et détermination à donner un avenir à notre pays.

Avec de simples mots,je suis venu dire au peuple wê qu’il n’est pas seul ! Le soleil va se lever et briller avec le retour imminent de leurs fils, de leur frère, de leur père, de leur Camarade, le Président Laurent Gbagbo.

 

         C – Le retour imminent du Président Laurent Gbagbo

 

   Il ne peut pas y avoir que de mauvaises nouvelles.

  Oui, populations Wê, soyez assurés et rassurés : le Président Laurent Gbagboet le FPI sont à vos côtés et veilleront à ce que la tragédie du Grand Ouest prenne fin et que vos préoccupations soient traitées avec justice et équité. C’est dire que nous épousons votre cause !

Oui, populations wê, bientôt, le Président Laurent Gbagbo sera parmi nous, il viendra lui-même ici panser les blessures de vos cœurs, essuyer vos larmes et apaiser les sanglots en travers des gorges, comme lui seul a le secret !

   Le procès du Président Laurent Gbagbo, c’est l’honneur perdu de la CPI. Cette juridiction à vocation universelle s’est transformée en une arme diplomatique à l’usage des puissants, qui apposent leur label sur le bien et sur le mal. Le bien, c’est le soumis à leur diktat ; le mal, c’est l’insoumis. La CPI donne l’image d’une justice partiale et sélective, d’une justice essentiellement à charge. La CPI, qui est censée dire le droit, tout le droit, rien que le droit, pourfend les principes généraux du droit de portée pourtant universelle. En effet, un principe général du droit nous enseigne que « nul ne peut invoquer sa propre turpitude ». Pour des questions privées d’ordre budgétaire, la CPI suspend le procès duPrésident Laurent Gbagbo et du Ministre Charles Blé Goudé tout en les maintenant dans les liens de la détention. Alors qu’elle aurait dû au moins leur accorder la liberté provisoire. Un principe général du droit veut que le doute profite à l’accusé : depuis l’audience de confirmation des charges où les preuves sont apparues insuffisantes pour que la CPI entre en voie de condamnation, lePrésident Laurent Gbagbo aurait dû être libéré pour insuffisance de preuves.

   Par ailleurs, la CPI fait du faux et usage de faux. Parmi les pièces à conviction, l’accusation d’abord, et un témoin ensuite exhibent une vidéo censée dénoncer les exactions des forces loyales au président Laurent Gbagbo. Mal leur en prit : la scène n’était pas tournée en Côte d’Ivoire mais au Kenya. Des documents falsifiés et des signatures imitées par des officines de faussaires parsèment le dossier d’accusation de la procureure Fatou Bensouda. Les témoins à charge deviennent, sous le regard scrutateur du Président Laurent Gbagbo, des témoins à décharge, puis hostiles. Le délai déraisonnablement long donne l’impression que la CPI veut ménager le mandat de Monsieur Ouattara. La garantie des droits de la défense s’efface le plus souvent devant la protection des témoins. L’on doit rire des fréquents incidents techniques pour ne pas avoir à en pleurer.Le conflit d’intérêts relevé tout récemment par les Avocats de la défense relativement au conseil juridique des témoins P10 et P11, Maître Raymondo, achève de convaincre sur le vent de fraude et de tricherie qui souffle sur la CPI. Au point qu’avant l’ouverture des débats, le juge-président l’a exclu de la salle. Aujourd’hui, le monde est imprégné du dossier du président Laurent Gbagbo et du Ministre Charles Blé Goudé. Il suit le procès. Il écoute attentivement. Il entend.

  Le monde attend désespérément les fameuses preuves qui doivent venir   confondre irrémédiablement le Président Laurent Gbagbo et le  Ministre Charles Blé Goudé en dévoilant le plan commun pour exterminer les ressortissants du Nord et permettre au Président Laurent Gbagbo de se maintenir au pouvoir. Peu à peu, le monde découvre avec stupéfaction que le dossier de l’accusation est vide et qu’avec le récent soulèvement des rebelles de Monsieur Ouattara contre son régime, le fameux plan commun a changé de camp. Le seul plan commun est celui concocté par Monsieur Ouattara pour déstabiliser le Président Laurent Gbagbo avec la complicité bien active des bienpensants de ce monde. Le monde comprend alors que le Président Laurent Gbagbo, vilipendé, caricaturé à jamais, peint sous les traits d’un criminel sanguinaire, n’en est pas un et qu’il n’a pas sa place à la CPI. Le monde découvre ce que les Ivoiriens savaient déjà : lePrésident Laurent Gbagbo et le Ministre Charles Blé Goudé ne sont pas des criminels buveurs de sang humain. La vie et le parcours du Président Laurent Gbagbo sont un modèle achevé, un chef d’œuvre d’humanisme, de générosité, d’intégrité, de justice, de vérité, de droiture, de dialogue, de tolérance et de responsabilité. Comme toujours, la vérité a eu raison du mensonge d’Etat et de ceux qui veulent en imposer au monde par la fourberie et la violence. Le  Président Laurent Gbagbo à la CPI, c’est une grosse erreur judiciaire.

C’est le lieu de me tourner solennellement vers le monde épris de justice et de vérité pour lui demander avec humilité d’œuvrer à la libération de la CPI afin qu’elle libère le Président Laurent Gbagbo pour libérer la Côte d’Ivoire.

   Je me tourne solennellement vers les Etats membres de l’ONU et principalement les puissants membres du Conseil de Sécurité pour leur demander, avec humilité, d’œuvrer à la libération de la CPI afin qu’elle libère le président Laurent Gbagbo pour libérer la Côte d’Ivoire.

   Je me tourne solennellement vers le peuple français, l’Etat français, la classe politique française dans son ensemble, les milliers d’affaires et d’industrie français, les milieux diplomatiques et militaires français, les transnationales de la communication, les leaders d’opinion pour leur demander avec humilité d’œuvrer à la libération de la CPI afin qu’elle libère le Président Laurent Gbagbo pour libérer la Côte d’Ivoire.

  Je lance cet appel depuis Duékoué à la suite du Collectif des Anciens chefs d’Etat et des Personnalités, des signataires de la pétition internationale pour la libération duPrésident Laurent Gbagbo qui a connu un pic impressionnant de 26 767 611 à la date du 29 décembre 2017, de toutes les forces politiques, sociales démocratiques et patriotiques mobilisées sur tous les fronts et dans tous les continents pour la libération du Président Laurent Gbagbo et du Ministre Charles Blé Goudé.

   J’ai confiance. Je garde espoir. Le Président Laurent Gbagbo nous reviendra plus tôt que prévu. La prophétie est en marche. C’est la réponse au propos émouvant de cette respectable et digne Dame de 85 ans, Marguerite Mahan dans le village de Doké, sous-préfecture de Bloléquin. D’une voix larmoyante et habillée aux couleurs du FPI, Dame Marguerite Mahan, a tenu ces propos qui donnent la chair de poule : «Dites aux Blancs de libérer Gbagbo avant ma mort !» Oui, Maman, Dieu t’a entendue et exaucera a n’en point douter tes prières. Et Dieu te fera revivre pour longtemps encore avec le retour de ton fils, lePrésident Laurent Gbagbo.

   Avec de simples mots, je suis enfin venu sonner la nécessaire remobilisation de nos responsables et de nos structures dans le Grand Ouest.

 

D – La nécessaire remobilisation de nos responsables et de nos structures

 

Militantes, Militants,

Chers camarades.

   Depuis le coup d’Etat d’avril 2011, les militantes et militants du Front Populaire Ivoirien dans tout le pays wê ont fait montre d’une détermination pour faire vivre le parti malgré les pires atrocités qui se sont abattues sur vous. Je salue votre détermination. Si le FPI tient encore debout c’est grâce à vous. Comment aurait-il pu en être autrement quand on sait que pendant de longues annéesle Président Laurent Gbagbo a parcouru tout le pays wè afin d’implanter dans le cœur de chacun et de chacune, ce Parti qui porte les espérances du peuple de Côte d’Ivoire ? Soyez fiers d’avoir porté lePrésident Laurent Gbagbo à la tête de ce pays. Grâce à vous et à votre détermination, le Président de là où il est n’a aucune crainte car vous êtes un peuple de fidélité, des hommes et des femmes de la parole donnée. Le Président Laurent Gbagbo est fier de vous ! Le Front Populaire Ivoirien compte sur vous ! Depuis 2011 vous, des fédérations de la région du Cavally et du Guémon, avez répondu à tous les mots d’ordre de la Direction et du Parti :

  • Ø Boycott du RGPH 2014 ;
  • Ø Boycott des élections présidentielles et législatives ;
  • Ø Boycott du référendum.

   Le franc succès de tous ces boycotts à travers la Côte d’Ivoire tout entière a montré que le FPI est en phase avec les populations ivoiriennes. C’est pourquoi, comme en 1990, le temps est venu pour que le FPI et ses militants se mettent en ordre de bataille afin de tracer de nouveaux sillons d’espoir et d’espérance pour les Ivoiriennes et pour les Ivoiriens. Dans cette perspective, lePrésident Laurent Gbagbo et le Comité Central ont décidé de mettre le Parti en orbite pour la reconquête et l’exercice du pouvoir d’Etat. La réalisation de notre ambition exclut tout amateurisme, toute improvisation.

 

Camarades Militantes,

Camarades Militants,

 Bientôt, les écueils liés au braquage et à l’utilisation du logo trouveront une solution au mieux des intérêts du Parti créé par le Président Laurent Gbagbo. Le logo ne commande pas le terrain. Le logo ne confère pas la légitimité. Le logo ne créé pas la confiance du peuple. Le logo ne donne pas la crédibilité. Seules l’implantation et la maîtrise du terrain engendrent la confiance du peuple et donnent de l’audience. Monsieur Ouattara connaît la réalité du terrain politique. Il sait la capacité de mobilisation du Président Laurent Gbagbo et du FPI. Par des opérations de communication, il veut semer la confusion dans les cœurs et dans les esprits de tout observateur non averti de la vie politique en Côte d’Ivoire, des populations qui ont parfois difficilement accès à l’information réelle. Aussi, Monsieur Ouattara a-t-il exproprié le FPI de son logo pour le remettre en des mains plus dociles afin de décrédibiliser le FPI et le Président Laurent Gbagbo. En faisant croire en effet que le candidat du parti du Président Laurent Gbagbo pèse 9 % à l’élection présidentielle et a obtenu 3 élus sur 187 candidats présentés aux législatives de 2016, alors que ces candidats ont fait campagne avec le logo du FPI, avec le nom du président Laurent Gbagbo, avec son effigie sur des uniformes, ont affirmé que l’objectif de leur participation aux différentes élections était d’accélérer la libération du Président Laurent Gbagbo, Monsieur Ouattara pense ainsi convaincre l’opinion surtout internationale que le Président Laurent Gbagbo n’a plus d’audience en Côte d’Ivoire et que les Ivoiriens ont tourné sa page. La ficelle est parfois trop grosse et l’excès parfois nuit. Qui veut trop prouver ne prouve rien. Le FPI, 9 députés en 1990, 13 députés en 1995, 96 députés en 2000 et patatras 3 députés en 2016. La chute est brutale. Tout ça pour ça ! Quand même !

 

Militantes, Militants,

   Le logo est notre identité. Il est notre sang et notre chair. Il est le sang et la chair de tous ceux qui sont tombés pour la démocratie, de tous ceux qui ont cru et continuent de croire en notre combat. La procédure pour la libération du logo est en bonne voie. Non seulement nous récupérerons le logo mais une action judiciaire internationale sera engagée contre tous ceux qui utilisent frauduleusement le logo.

     Au total, le sens profond de ma visite à ces populations meurtries, désemparées et désespérées du Grand Ouest, c’est de leur dire de reprendre confiance et espoir avec le proche retour du Président Laurent Gbagbo, c’est de montrer que contrairement à ce qui leur est donné de constater aujourd’hui la Côte d’Ivoire va rassembler tous ses enfants et panser leurs plaies, et, dans l’unité retrouvée, reprendre le chemin de la consolidation de la Nation et du développement. Mon voyage, dans le Grand Ouest, revêt donc une forte charge symbolique qui ne doit échapper à personne. En attendant, battons nous pour améliorer nos conditions de vie et d’existence. Faisons preuve d’imagination, de créativité et d’entregent pour tracer de nouveaux sillons d’espérance pour toute la Côte d’Ivoire.

  Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire et qu’elle retrouve la sérénité, la paix et la confiance dans l’avenir avec la libération du Président Laurent Gbagbo et son retour effectif parmi nous.

Que Dieu bénisse le peuple wê !

Que Dieu bénisse le Président Laurent Gbagbo !

Vive le Front Populaire Ivoirien !

Vive la Côte d’Ivoire !

Je vous remercie !

                                                                     Fait à Duékoué, le 18 mars 2017         

Le Président par intérim

                                                        SANGARE ABOU DRAHAMA

Tournée politique du Front populaire ivoirien à l’Ouest

                                                                               Discours de clôture du Président par intérim Sangaré Abou Drahamane à  la Place de

                                                                                                                                             la Paix, le samedi 18 mars 2017, à Duékoué

 

 

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