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LE COMBATTANT
29 mars 2017

LA FRANCE ARTIFICIELLEMENT RICHE PAR L'ESCLAVAGE MONÉTAIRE DE L'AFRIQUE

      Le Franc CFA a été créé le 25 décembre 1945 par la France selon l’article3 du décret n° 45-0136 et publié au journal Officiel français du 26 décembre 1945. Un bien curieux cadeau de Noël aux Africains.

     Jean Boissonnat, membre du Conseil de la politique monétaire de la Banque de France (1994-1997) disait ceci en parlant du Franc CFA :

     «Pratiquement toutes les décisions étaient prises à Paris. La zone franc a permis à la France de se fournir en certaines matières premières (Plomb, Zinc, manganèse, nickel, bois, phosphate, oléagineux, uranium…) sans débourser des divises. On a calculé qu’elle représentait (pour la France) 250 millions de dollars par an d’économies de devises. La métropole a acheté, en 1954, pour 365 milliards de marchandises (principalement des produits). On a estimé que 500.000 Français de la métropole tiraient leur moyens d’existence de l’ensemble économique de la zone franc ». ‟La Zone Franc : Survivance du passé ou Promesse d’Avenir″ dans la Croix, 17 février 1960.

    Quelques décennies  plus tard, strictement rien n’a changé et les Africains continuent d’approvisionner l’économie française gratuitement comme les français, sous occupation, le faisaient jadis en direction de l’Allemagne nazie.

     «L’institution et le fonctionnement du soi-disant accord de compensation valurent à l’Allemagne des avantages considérables. Grâce à lui, elle put acheter gratuitement et sans limitation toutes les ressources françaises nécessaires à la poursuite de la guerre et à la subsistance de sa population ».

    Pierre Arnoult (Inspecteur général des Finances), ‟Les finances de la France et l’occupation allemande (1940-1944)″ p.192 (1951).

    C’est en 1963 que les accords Yaoundé I marque le début de la coopération entre l’Europe et 18 Etats africains dont ceux de la zone CFA. Au fil du temps, ces accords vont connaître nombreuses mutations, mises à jour, et une adhésion progressive d’autres Etats au concept :

-Accords de Yaoundé II en 1969 ;

-Accords de Lomé I en 1975 ;

-Accords de Lomé II en 1979 ;

-Accords de Lomé III en 1984 ;

-Accords de Lomé IV en 1989 ;

-Accords de Cotonou en 2000 ;

- Et aujourd’hui les fameux APE (accords de partenariats économiques).

     Le mot ‟coopération″ fait partie de la quincaillerie des mots mielleux qui caractérisent le discours philanthropique de l’Occident pour placer un écran de fumée sur la logique de prédation dans laquelle cet Occident entraine toute l’Afrique.

     Jean Foyer, ministre de la coopération française (1961-1962) et ancien garde des Sceaux du général de Gaulle et connu pour  être l’un des artisans de la Constitution française de 1958, déclara : «on a       passé avec eux (les pays africains de la zone CFA) des accords (dits de coopération) sur les matières premières stratégiques. Ces accords sur les matières premières stratégiques les obligeaient tout simplement à nous proposer à nous en premier lieu de nous accorder des concessions mais en ne les obligeant d’ailleurs pas à le faire » ‟Cameroun : Autopsie d’une indépendance″, film réalisé par Gaëlle le Roy et Valérie Osouf (2009).

    Le dénominateur commun des accords est, pour le cas de la France étudié ici, l’exportation des matières premières vers la France sans tarifs douaniers et l’importation en Afrique, sans barrière douanière, des produits finis qui ont été manufacturés en France.

 

    L’Achat, si on peut l’appeler ainsi, par la France de ses matières premières se fait en créditant les comptes d’opération des pays africains de la zone CFA (ces comptes sont en France) sans pour autant les payer concrètement. En clair, cet approvisionnement en matière première est gratuite pour la France. C’est ainsi que les pays africains de la zone CFA sont pris en otage par la France dans la mesure où leur argent est supposé être dans ses nébuleux comptes d’opérations dont seul la France connaît le secret.

    «En 1996… le gain total de 1.220,3 millions de franc français résulte d’un apport de 221millions de la France, d’un apport de 1.218,6 millions des Etats africains et malgache et d’un apport de 193,3 millions de francs ».  Journal officiel de France du 15 avril 1970 page 209.

    Donc, l’apport concert des pays africains est 6 fois plus élevé que celui de la France.

Qui développe qui ? Qui aide qui ?

    La France utilise les capitaux des pays africains de la zone Franc CFA pour couvrir ses déficits budgétaires et rembourse ses dettes publiques.

    «L’avantage que représenter pour le Trésor français l’existence de soldes créditeurs aux comptes d’opérations est réel, car ils sont l’une des ressources qu’utiles le Trésor français pour financer la charge qui résulte pour lui des découverts d’exécution des lois de finances et de l’amortissement de la dette publique ». Xavier de la Fournière, ‟La Zone Franc″, Presses Universitaires de France. Collection « Que sais-je ? » n° 868, 1971.

    « Nous sommes dans la zone franc. Nos comptes d’opérations sont gérés par la banque de France, à Paris. Qui bénéficie des intérêts que rapporte notre argent ? la France ». Omar Bongo dans Libération, 18 septembre 1996, P.6.

    Jacques Chirac d’avouer ce qui suit : «on oublie une chose… C’est qu’une grande partie de l’argent qui est dans notre porte-monnaie vient précisément de l’exploitation depuis des siècles de l’Afrique. Pas uniquement, mais beaucoup vient de l’exploitation de l’Afrique ! Alors il faut avoir un petit peu de bon sens. Je ne dis pas de générosité, mais de bon sens, de justice pour rendre aux Africains,  … Je dirai… ce qu’on leur a pris. D’autant que c’est nécessaire si l’on veut éviter les pires convulsions ou les difficultés avec les conséquences politiques que ça comporte dans la proche avenir ». Dans le documentaire ‟10 mai Africaphone″, 2008.  

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