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LE COMBATTANT
26 février 2017

Ouattara n’apportera rien à la Côte d’Ivoire. Juste quelques temps et vous le découvrirez dans toute son incapacité.

 

012

FM : Comment vous portez-vous après cinq mois à Korhogo mois loin du pouvoir?

LG : Bien. Je vous le souhaite à vous et tous mes compatriotes exilés internes et externes qui souffrent encore de cette situation dramatique.

FM : Comment vous portez-vous après cinq mois à Korhogo mois loin du pouvoir?

LG : Bien. Je vous le souhaite à vous et tous mes compatriotes exilés internes et externes qui souffrent encore de cette situation dramatique.

FM: L’hebdomadaire Jeune Afrique L’intelligent nous apprend que vous êtes un peu perturbé.
LG : N’ayez pas peur des mots. Dites plutôt que je deviens fou. Je confonds mon lieu de détention au palais présidentiel, je donne des ordres, convoque des conseils des ministres… (rires. Il se dit beaucoup sur mon compte. Ne vous y trompez pas, cela fait partie du processus : on vous diabolise, on vous renverse, et on vous fait passer pour débile. Ai-je le parlé de quelqu’un qui perd la tête?

FM: Vivez-vous en permanence dans la résidence présidentielle à Korhogo? Qu’en est-il exactement de vos conditions de détention? Vous avez été formellement inculpé, que dites-vous des chefs d’accusation qui justifient votre inculpation?


LG : Souffrez que je n’en dise pas un mot.

FM : Pourtant l’opinion nationale et internationale souhaiteraient en savoir du concerné que vous êtes.


LG : Cela révèle du domaine judiciaire. Seuls me avocats peuvent vous entretenir la dessus. Le prévenu qu’on dit que je suis, ne souhaite donc pas se prononcer sur ces sujets. Pour le reste, excepté la politique intérieure des autres pays, je suis ouvert à vous, monsieur.

FM : Savez-vous que monsieur Koulibaly Mamadou l’ex No 2 de votre régime a crée son parti politique, le LIDER?


LG : J’en suis heureux pour lui. (rires)

FM : Mais il n’est pas tendre avec vous.


LG : Personne n’a jamais été tendre avec moi depuis mon entrée en politique.

FM: Vous semblez être sa cible préférée à chacune de ses sorties. Cela ne vous interpelle pas?


LG : Pourquoi cela devrait m’interpeller? (rires) À chaque nouveau parti sa stratégie de positionnement! Si ma modeste personne peut l’y aider, pourquoi voulez-vous qu’il s’en prive? Laissez Mamadou tranquille, c’est comme ca qu’il est, et comme ça que nous l’aimons. (rires)

FM : Que répondez-vous, lorsqu’il accuse le FPI d’être un parti tribal qui l’aurait accepté pour se donner une caution nordique?


LG : Rien qui puisse engager la polémique, si c’est que vous attendez de moi. Je suis simplement peiné, parce que nous le savons capable de mieux. S’il y a un mot ou sujet que j’évite en politique, ou tout ce que vous dites, vous suit à vie, c’est bien celui-là. Nous savons où cette façon de faire la politique nous a conduits. Il faut se méfier de ceux qui jouent avec les ethnies.

FM : Est-ce à dire que le FPI (Front Populaire Ivoirien), votre formation politique, n’est pas tribal?


LG : Je vous renvoie à la carte électorale de la présidentielle. Nous comptons au moins soixante ethnies dans ce pays où, en plus de cinquante années de vie commune, le lien du mariage nous a entremêlé. Vous ne pouvez pas pointer du doigt l’autre sans que votre doigt ne soit dans votre direction. Il en est de même pour les 35% d’étrangers qui nous font l’honneur de vivre avec nous. Vous ne pouvez pas toucher à un seul d’entre eux sans toucher à un ivoirien, parce qu’il n’y a pas d’ivoirien, je dis bien un seul, qui puisse se targuer de ne pas avoir d’étranger au sein de sa famille….
C’est pourquoi malgré la prise de position de certains d’entre eux, qui continuent encore à tort de croire que la guerre faite à la Côte d’Ivoire l’est pour eux, aucune conduite à la frontière n’a été envisagée en violation de certaines lois de la sous-région, comme ce fut le cas pour des burkinabé vivant dans le sud-ouest sous Bédié.

FM : Pourtant il se dit que votre passage aux affaires été des plus meurtriers pour beaucoup d’entre eux, tout comme il l’a été pour les ressortissants du nord acquis à la cause d’Alassane Ouattara.


LG : A vous entendre, on aurait dit qu’il n’y a pas de ressortissants du nord avec moi, mais pire je faisais la chasse à une certaine population. Non, c’est un mauvais procès qu’on me fait, il en est rien de tout ce qui se dit. Entre un président qui dirige un état de droit dont un des rôles régaliens est d’assurer la sécurité et un opposant qui excelle dans l’art du communautarisme à la limite du fanatisme religieux, à qui la faute s’il y a mort d’hommes? Qui réunit ces hommes et femmes très souvent armés, sur la base de la région et de la religion, pour aller défier les forces de l’ordre qui, elles-mêmes, sont représentrices d’une Côte d’Ivoire diverse? Il n’y a qu’un seul que les ivoiriens désigneront facilement, si vous leur posez la question. C’est la deuxième fois que le même me met en prison sans que j’en appelle à la révolte de ma communauté religieuse, de ma région voire de ma tribu. Dommage que les autres veuillent forcement se voir en moi.

FM : Robert Bourgui a récemment révélé que vous avez financé la campagne de Jacques Chirac. Qu’en est-il? Je suppose que, comme les autres mis en cause, vous me direz que ce n’est pas vrai.


LG : Comment voulez-vous que je réponde à des accusations de quelqu’un qui dit ne pas avoir de preuve de ce qu’il avance? Où bien on attend de moi que je dise que je ne l’ai pas fait, mais je manque aussi de preuves pour clamer mon innocence?

FM : Monsieur Koulibaly Mamadou le confirme…


LG : Espérons qu’il lui procure des preuves, dans la mesure où, lui, était du même camp que moi lors de la remise de cet argent… Croyez-vous vraiment que si je faisais partie de ces magouilles, on m’aurait largué toutes ces bombes sur la tête? Le bon sens n’a jamais été une tare…

FM : Pourquoi monsieur Konan Bédié Henri, l’ex-président ivoirien et président du PDCI, vous voue-t-il cette haine viscérale?


LG : Vous l’a-t-il?

FM : Non… Mais il en donne l’air. Après avoir aidé monsieur Ouattara à vous ravir le poste de chef de l’Etat, il ne ferait pas d’effort pour vous sortir de là où vous êtes.


LG : Écoutez, c’est à monsieur Bèdié qu’il faut poser la question, puisque personne ne m’accuse de lui avoir fait du mal, bien au contraire. Quant à me sortir d’ici, ne vous inquiétez pas, je suis assez responsable.

FM : Reconnaissez-vous maintenant monsieur Alassane Ouattara comme Président de la République de la Côte d’Ivoire après plusieurs mois de détention?


LG : Je suis allé à une élection où mon adversaire et moi soutenons tous les deux avoir remporté le scrutin. J’attends qu’on me dise qui de lui et moi est le vrai vainqueur.


FM : Mais le conseil constitutionnel l’a déclaré vainqueur !


LG : Après m’avoir déclaré en premier… Est-ce à dire que nous le sommes tous les deux? Ce serait impensable. Un pays comme le notre, riche de sa diversité, ne devrait pas s’éloigner de la démocratie et du respect des lois qu’il s’est librement doté. Cela y va de sa stabilité. Ce serait hasardeux de croire qu’on pourra éternellement bâillonner cette énorme partie du peuple qui croit en cette voie.

FM : Etes-vous déçu de votre ami Yao Paul N’dré l’ex-président du conseil constitutionnel?


LG : Je n’ai rien à dire.

FM : Souhaitez-vous toujours le recomptage des voix? N’avez-vous pas peur d’être perçu comme celui qui veut ressusciter la crise électorale?


LG : Ah bon ! Parce qu’elle était terminée? C’est vous qui me l’apprenez… Je sais que la France m’a renversé militairement à la demande de mon adversaire pour y être installé. Mais le fond du probleme demeure. Qui de Ouattara et moi a remporté l’élection? Le candidat que je suis a le droit et le devoir de le savoir. Ceux qui ont voté pour Gbagbo ont le droit de savoir. Tout démocrate devrait le réclamer.


FM : Certains des vôtres soutiennent que vous avez perdu la présidentielle.


LG : Et d’autres, s’ils ne se posent pas des questions, affirment que je l’ai remporté.

FM : Ceux qui le soutiennent sont-ils des traitres ou des cadres qui veulent vous régler votre compte?


LG : J’en sais rien, moi! Mais ceux que vous appelez traitres et que je crois manquent de convictions sont inhérents à la vie politique. La conviction est celle qui à mon sens détermine l’homme politique. Si elle vous manque, vous êtes un mâle en jupette. Dieu merci, les hommes et femmes déterminés, il y en a encore assez au FPI et dans la majorité présidentielle (LMP) qui m’a accompagné à la présidentielle, tout comme au sein du peuple de Côte d’Ivoire qu’on sous-estime gravement à tort.


FM : Savez-vous qu’Abidjan a fière allure et qu’on y respire mieux?


LG : Dommage que je n’y sois pas pour profiter de cet air ! (rires)

FM : La population ou du moins les partisans de Ouattara célèbrent leur champion qui aurait réussi en quelques mois, ce que vous n’avez pas pu faire en dix ans. Il est au travail pour le bonheur du pays, disent-ils.


LG : Mais si c’était pour embellir Abidjan, il n’avait pas à me faire la guerre pendant des années ! Il m’aurait demandé le poste de gouverneur du district d’Abidjan, qu’il l’aurait obtenu. Ne riez pas… Honnêtement… Soyons sérieux, cher ami… Qui n’aurait pas nettoyé la ville d’Abidjan après ces violents combats qui ont fait des milliers de morts avec des ordures ménagères qui exposaient la population à des maladies? Moi, Gbagbo?

FM : Mais la situation n’était pas reluisante avant la bataille d’Abidjan.


LG : Soit, mais nettement acceptable en comparaison à celle d’après les combats. C’est vrai que le respect des lois n’est pas leur fort, mais s’ils sont honnêtes, ils vous diront que le cadre légal qui leur permet de dégager les domaines publiques, malheureusement, sans dédommagement et recasement, a été défini sous mon autorité. Mais nous avons du ajourner son application pour des questions évidentes d’humanisme. Depuis 2002 tous ceux qui ont fui les combats de la rébellion se sont réfugiés à Abidjan et ne sont plus repartis jusqu’a ce jour pour la plupart. Abidjan a vu sa population doublée. Ceux qui les ont accueillis ont dû se lancer dans le système D que nous, gourvernants, avons décidé de laisser faire jusqu’à l’unification réelle du pays afin que chacun regagne sa base et que cette loi soit appliquée sans trop de désagréments. Gouverner, c’est aussi être humain. À quoi ca sert de s’en prendre aux plus démunis quand on a rien à leur donner en retour? Seraient-ils dans une logique de rendre Abidjan agréable pour le plaisir de leurs maitres venus les encadrer et assurer leur sécurité? Ou bien le font-ils pour les ivoiriens? Si oui, où mettent-ils toutes ces ordures collectées? La Côte d’Ivoire n’a pas encore d’usine d’incinération ou de transformation de déchets que nous prévoyions. Certains seraient-ils plus aptes à vivre avec des ordures ménagères de près de 5 millions d’habitants que d’autres? Non, Ouattara ne travaille pas. Il fait du tape à l’oeil. Ses partisans feraient mieux de l’attendre sur l’état de droit, la sécurité des personnes et des biens, la pauvreté qui a gagné toutes les populations, la réouverture de toutes ces entreprises sinistrées par la faute de son appel à la guerre…

FM: Vous ne pouvez pas lui en vouloir de manquer d’effort. Il est à la recherche 13.000 milliards de Fcfa qu’il serait en passe d’obtenir pour exécuter son programme et démarrer ses grands chantiers. Tout ce que vous citez-là ne sera que mauvais souvenirs pour les ivoiriens d’ici peu.


LG : Ne me faites pas rire, monsieur… Qui va-t-il les lui donner, ces milliards? Les ivoiriens sont ouverts au reste du monde et voient que des mesures d’austérités se mettent en place partout en Europe et en Amérique. Depuis qu’ils l’ont installé, a-t-il un traitement particulier de la part de la Banque Mondiale et du FMI? Non. La Côte d’Ivoire suit les mêmes procédures et a droit aux mêmes montants de prêts qui avaient occasionné son endettement par le passé, et dont nous avons tenté de rembourser une bonne partie. Demandez donc à Ouattara d’avoir un peu de respect pour ceux qui ont eu à voter pour lui. Car, nous autres savons qu’il a la frime facile et le mensonge aisé. Ce n’est pas parce que vous vous croyez ami des milliardaires qu’ils vous rendront milliardaire ! Si tel est le cas, avouons que leurs épouses feraient partie de la liste Forbes des fortunés. Parce qu’elles, au moins, ont l’avantage d’être plus proches de leurs époux de milliardaires que le prétendu ami. Non Ouattara n’apportera rien à la Côte d’Ivoire. Juste quelques temps et vous le découvrirez dans toute son incapacité.

FM : Que faites-vous de ses nombreuses années dans la haute finance et son carnet d’adresses qu’il met souvent en avant !


LG : Combien de fois vais-je vous le dire, cher monsieur. Ce type-là n’apportera rien à ce pays. C’est de là-bas qu’il venait, lorsqu’il fut premier ministre d’Houphouët. Il s’en est allé d’ici avec un blame du FMI pour le plan qu’il était sensé appliquer et une Côte d’Ivoire en cessation de paiement ! Le temps serait long pour vous énumérer ses méfaits de 90 à 93. Montrez-moi les pays qu’il a développés comme il le prétend de la BECAO au FMI. Aucun ! Il excelle dans la mystification comme un gourou de secte.

FM : Aimerez-vous qu’il échoue?


LG : Honnêtement non, si tel est que c’est lui le vrai vainqueur de la présidentielle comme il le prétend. Parce qu’il est celui dont les agissements ont mis ce pays dans ce gouffre. Quoi de plus normal qu’on attende de lui réparation. Mais je suis sceptique quant à sa capacité à unir les ivoiriens d’abord et à trouver les moyens pour réussir cette remise sur pieds du pays. Observez-le, vous retiendriez qu’il est friand du superflu, du cérémonial, du beau décor, du coté martial du pouvoir…que du travail lui-même. On fait jurer les membres du gouvernement, chose qui n’existe nulle part dans notre constitution ; on dit aux chefs militaires qu’ils sont les seuls responsables des erreurs de la troupe, comme si on voulait être chef d’Etat sans être le chef suprême de son armée des temps anciens… Les plus enchantés de son camp commenceront bientôt à se poser des questions sur ses prétendus relations qui feraient pleuvoir des milliards sur le pays. Et puis, cela m’étonnerait qu’on l’ait installé pour le bonheur du peuple ivoirien après 18 ans de destabilisation. Depuis 1993, lui et ses soutiens extérieurs empêchent les ivoiriens de vivre décemment.

FM : Pourtant, je me souviens que vous avez confié à jeune Afrique qu’il était plutôt travailleur. Où bien je me trompe?


LG : Non, j’ai dit : de Bédié et lui, il est travailleur pendant que Bédié, lui, sait se faire entourer. Toute la nuance est là.

FM : Il n’a que quelques mois de pouvoir. Attendons de voir pourrait-on tenter de vous dire…


LG : Le début est très souvent un bon indicateur de la fin. Et ceux qui l’ont installé au mépris des règles démocratiques et de celui d’un peuple souverain qu’ils sous-estiment totalement, y compris lui-meme, savent bien ce qu’ils font. Ils veulent un semblant de chef qui soit maléable parce qu’entre deux pressions : la leur et celle d’un peuple qui ne tardera pas à se faire entendre. Voyez l’état global du pays… Les problèmes qu’ils croyaient me creer lui retombent aujourd’hui dessus : l’insécurité est totale ; les bandes armées contrôlent encore le pays ; l’ouest montagneux est meurtri par un génocide ; les forets classées sont occupées par des populations venues d’ailleurs ; le chomage a atteint son point crucial ; les concours et examens de la fonction publique annulés ; les salaires des fonctionnaires ont du mal à etre payés chaque mois ; le cacao fuit vers les pays limitrophes ; les universités sont encore fermées pendant que le primaire, le sécondaire convergent vers elles . C’est très facile de créer un désordre. Mais il n’est pas donné à tous de ramener l’odrre, surtout quand vous êtes l’instigateur de ce désordre.


FM : On est un peu étonné de la virulence de vos propre alors que vous n’etes pas libre de vos mouvements.


LG : Ce n’est pas parce qu’on fait des critiques qui ne plaisent pas qu’on est virulent. Je suis encore très loin de menacer de frapper un quelconque pouvoir moribond le moment venu. Et puis qu’est-ce qu’on me montrerait encore après tout ce que j’ai vu? La mort me direz-vous. Celui qui me la donne, aura en héritage mes péchés.


FM :Y a-t-il des erreurs à mettre à votre compte en 10 ans de règne?


LG : Bien sur que oui. Tous ceux qui travaillent ont droit à l’erreur.


FM : Lesquelles par exemple?


LG : La première qui peut nous être souvent fatale à tous : faire confiance.


FM : Quoi d’autre?


LG : Le reste n’est pas important…


FM : Vous ne vous sentez pas responsable de cette crise?


LG : Je ne sais pas ce que vous entendez par responsable, mais pas de la manière que l’entendent mes adversaires. Est-ce moi qui ai envoyé l’ivoirité qui leur a servi de base de revendication? Non. Est-ce moi qui ai demandé à mes militants d’aller prendre le pouvoir dans la rue après le départ du général Guéhi lors de la présidentielle qui nous a opposée? Non. Est-ce encore moi qui ai attaqué mon propre pouvoir le 18 septembre

2002? Non. Alors d’où vient-il que les gens soient devenus subitement amnésiques?


FM : Pourquoi 50 ans après, l’Afrique est encore à la trainée avec des guerres un peu partout où des populations d’un même pays se tirent dessus?


LG : Le refus du respect des lois. Tout bêtement. Les plus simplistes vous diront à cause des impérialistes. Mais si vous respectez la loi qui vous interdit de mettre le feu à votre pays, l’impérialiste ne peut pas vous contraindre à prendre ses armes pour le faire. Eux, sont dans leur logique de déstabilisation d’un continent qui regorge encore assez de ressources pour le piller. Mais que faisons-nous pour batir une unité qui les en dissuaderait? Pas grande chose ! L’occident sait qu’il est l’auteur de la balcalisation de l’Afrique, il peut donc quand bon lui semble opposer qui il veut dans un pays qui lui doit ses frontières. Demandez à une ethnie ou région A de se mettre ensemble pour révendiquer, et vous verrez que de façon contagieuse le rival d’en face B fera de meme. Une fois que les deux camps créés, il n’y plus qu’aller à l’affrontement pour en sortir avec grosse fracture sociale sur laquelle il pourra jouer à l’infini au gré de ses interets


FM : Vous ne faites pas cas de l’iniquité de certaines lois dans votre raisonnement.


LG : Si les lois sont iniques, faisons comprendre à celui ou ceux qui les ont mis en place, qu’elles le sont par des protestations démocratiques que sont les marches, grèves et autres. Mais jamais par les armes. Faute de quoi, les mêmes armes viendront vous arracher tot ou tard ce que vous avez acquis. Dans ce son jeu, l’impérialisme n’a pas d’ami. Il n’a que des interets. Il n’aura aucune gêne à se mettre avec celui qu’il a fait chasser par vous pour vous évincer un jour.


FM : L’Afrique a donc interet à promouvoir le droit dans un vrai état de droit, si je vois suis?


LG : Absolument. À condition que ceux qui l’enseignent et le pratique au plus haut niveau ne donnent pas le mauvais exemple en cautionnant le faux .
FM : Qu’en est-il des milliards que vous aurez détourné pendant la décennie de pouvoir?


LG : C’est la aussi un stéréotype du président africain. On ne peut pas imaginer l’exercice du pouvoir sans détournement de deniers publiques. Eh bien, j’en suis l’exception. On ne m’a pas encore montré un seul compte m’appartenant au solde de milliards. Et quand c’est un ancien de la haute finance, comme vous le dites, qui dit n’avoir rien trouvé, (rires) vous pouvez croire que Gbagbo n’est pas venu se servir, mais servir le peuple de Cote d’Ivoire.


FM : Mais monsieur Ouattara a dit récemment depuis New York que vous irez en prison.


LG : Parce que je n’y suis pas encore? Laissez Ouattara à son circle. Ce n’est pas avec cela qu’on fait peur à un mortel de mon age. Mieux il veut montrer qu’il est à la tête de ce pays en lambeaux, plus il nous étale sa dictature. Quand la moins attractive des marionnettes se mue en juge, cela donne aux démocrates l’idée du combat qui les attend. Ce monsieur ne fera pas réculer ce pays sur le chemin de la démocratie.


FM : Et son envie de vous envoyez à la CPI par exemple…


LG : Qui vous dit que je le mérite mieux que d’autres? Et en quoi cela résoudra quelque chose? On pourra m’enfermer dans une cellule en Europe, parce que je serais celui qui veut que la démocratie s’exerce dans ce pays. Mais est-ce qu’on l’aura fait pour chacun de tous ces ivoiriens qui se sentent concernés, abusés, révoltés par ce que traverse leur pays? L’histoire nous démontre que face au peuple, il n’y pas d’armée aussi puissante. En choisissant de faire la politique, j’ai aussi choisi d’accepter ce qu’elle m’offrirait comme fin. Mais qu’en est-il pour ceux d’en face? Accepteraient-ils la leur? En partant pour la CPI, je me permettrais de leur souhaiterais une paix durable et une stabilité à tout épreuve.


FM : Est-ce une menace? Il ne se passe pas de jour sans rumeur de coup d’état. Vos partisants réfugiés au Ghana sont fortement soupçonnés de vouloir tenter un coup de force.


LG : Non, je n’ai pas l’habitude des ménaces. Le FPI n’est pas non plus abonné aux putchs, son parcours le démontre. Ce n’est avec nous que cette pratique a gagné ce pays jadis stable


FM : Etes-vous pour une participation du FPI aux législatives?


LG :Je n’ai aucune responsabilité au sein du FPI, le président Affi et d’autres hauts responsables du parti sont en prison comme moi. Mais si c’est ma position que vous voulez savoir, elle a déjà été exprimée par mon porte-parole, le ministre Katina.


FM : La réconciliation, mais justice d’abord, attend-t-on dire du coté du palais présidentiel à Abidjan.


LG : On ne peut pas etre démocrate et ne pas aimer la justice qui nous ramene aux respects des lois. Je suis donc à l’aise dans ce schéma de réconciliation avec justice. Cela nous amenera à comprendre beaucoup de choses. Par exemple, qui sont les agresseurs et qui sont les agressés. Comment la rébellion est née et est partie d’ici au nord en 2002 pour prendre le pouvoir en 2011 au sud. Et non dans le sens inverse où on aurait vu les forces régulières partir du sud, où elles sont le plus basées, pour reconquérir le nord. Rien qu’avec ce tableau, l’on peut savoir qui voulait la guerre et qui était pour la paix. Bien sur, il y a aussi les crimes de sang et économiques à élucider


FM : Avec le recul n’avez-vous pas l’impression d’avoir été piégé en organisant la présidentielle sans le désarmement?


LG : Piégé, moi? S’iI y a eu piège, il se refermera sur celui qui me l’a tendu. En politique rien n’est jamais gagné ou perdu d’avance. On peut faire le dos rond au début et se convaincre après de la nécessité de ce qu’on vous avait proposé au début. Que les ivoiriens restent sereins et très mobilisés, la vérité éclatera. Jamais le faux a eu raison du vrai.


FM : Justement, à propos d’ivoiriens ceux qui sont pour vous, vous reprochent d’etre trop clément avec vos adversaires


LG : Ils ont peut-etre raison. Mais, moi, je fais de la politique et non la guerre.


FM : Meme quand l’adversaire vous malmène comme c’est le cas présentement?


LG : Vous savez, n’est pas cruel qui veut. C’est d’abord et avant tout une question de nature. Et puis, je crois… Si on part d’une logique, pour pouvoir assassiner son adversaire politique (c’est peut-etre ce que certains me reprochent ici), il faut etre sur qu’il est seul dans sa famille et qu’il n’a pas de militants pour esperer ne pas subir la vengeance des siens. Hors cela est impossible. Dans les pays où d’autres ont pris ce raccourcis la paix n’est plus jamais revenue. Voila pourquoi face à un adversaire qui vous brandit la force des armes, brandissez-lui, celle du droit et soyez déterminé jusqu’à ce qu’il cède. Si vous voulez, je préfère la légitime défense qui a un fondement juridique.


FM : Est-ce vrai qu’on vous promet la libération contre la reconnaissance d’Alassane Ouattara comme président? On se rappelle qu’au plus fort de la crise, monsieur Alain Jupé, ministre des affaires étrangères française, avait parlé d’un document à signer par vous, votre reddition.


LG : Je ne crois pas etre le mieux placé pour vous repondre.


FM : Comment va votre mère qui serait réfugiée au Ghana après que sa maison ait été pillée comme la votre au village?


LG ; D’après mes avocats, elle va bien, merci. Si ma mère a eu le tort de m’avoir mis au monde, les ivoiriens eux ne méritent pas d’etre pris en otage sur leurs propres terres par des bandes armées. Ce n’est pas bon, ce n’est pas humain. Que ceux qui ont pensé, ordonné et exécutent cette dérive y mette immédiatement fin. Evitons le chaos total au pays.


FM : Que diriez-vous d’un tête à tête avec Alassane Ouattara?


LG : Tout ce qui peut sortir le pays de cette impasse est le bienvenu. Mais qu’on libère ces hommes et femmes qui sont détenus parce qu’ils ont été pour certains soit nommés par moi, soit mes partisans soit des parents à moi. Je le repete à qui veut l’entendre, le regime présidentiel qui est le notre fait de moi le seul responsable de ce qu’on pourrait leur reprocher.


FM : Jamais de jour sans que vous ne soyez en couverture des quotidiens ivoiriens. Est-ce à dire que vous hanter encore la scène politique ivoirienne et le pouvoir actuel?


LG : C’est peut-etre la une des facettes de la gestion du pouvoir qui nous oppose. La méthode dictatoriale rend plus service à l’opposition qu’aux tenants d’un quelconque pouvoir. Peut-etre aussi la crise qu’on dit etre terminée ne l’est pas du tout en réalité.


FM : Avez-vous noté que je suis me garder d’user du titre de président pour désigner Monsieur Alassane Ouattara?


LG : Non, pas du tout. Pourquoi me le demandez-vous?


FM : Cela vous aurez peut-être fâché.


LG : Pour si peu? Non, je ne suis pas un malade du pouvoir. Ce n’est pas moi non plus qui désigner le président ivoirien. (rires)


FM : Aurevoir, monsieur le président.


LG : Aurevoir monsieur et que DIEU bénisse la Cote d’Ivoire.

Source : Fraternité matin et abidjantalk

Publié le Vendredi 14 Octobre 2011

Interview du Président Laurent Gbagbo à Korhogo 

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