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LE COMBATTANT
21 janvier 2017

Le Président Laurent Gbagbo ira jusqu’au bout parce que Dieu va jusqu’au bout.

 

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Ce samedi 21 janvier s'est tenue la cérémonie de présentation de voeux au Président par intériem du FPI,le camarade Sangaré Aboudrahmane; à la résidence privée du Président Laurent Gbagbo sise à la Riviera Golf dans la commune de Cocody (district d'Abidjan).Nous proposons l'intégralité du discours lors de cette grande et historique cérémonie.Et nous notons la forte mobilisation des démocrates et résistants

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I – INTRODUCTION


    Dans le monde, la cérémonie de présentation des voeux répond à un usage. L’usage n’est qu’une simple faculté qui ne crée donc pas d’obligation. Rien n’oblige par conséquent nos Honorables Invités et le Front Populaire Ivoirien (FPI) à présenter tous les ans des voeux de bonne et heureuse année au président intérimaire que je suis. Mais faculté ou obligation, je ne doute pas un seul instant qu’en présentant les voeux à l’intérimaire que je suis, c’est au titulaire de la fonction que vous présentez les voeux, c’est-à-dire à cette personnalité qui nous rassemble et auquel nous cherchons à ressembler le plus possible : le Président Laurent Gbagbo.

   Son absence est remarquée, mais vos voeux soulignent surtout sa présence. Merci, Honorables Invités, Militantes et Militants, pour cette leçon de loyauté et de fidélité de tous les instants au Président Laurent Gbagbo. Soyez assurés - et rassurés - et ce ne sont pas des propos de fêtard éméché – que pour l’année 2018, vous présenterez vos voeux, à Abidjan, et en Côte d’Ivoire à qui de droit, le Président Laurent Gbagbo. Ce qui signifie que l’année 2017 sera l’année de la libération du Président Laurent Gbagbo et du Ministre Charles Blé Goudé et leur retour en Côte d’Ivoire, parmi nous. Les yeux verront, les oreilles entendront, la Côte d’Ivoire vibrera, le monde palpitera.

     Le Président Laurent Gbagbo a toujours dit que ce qui se passe fait partie du plan de Dieu. Car pour lui, c’est parce que les gens ne croient pas en Dieu qu’ils craignent les épreuves, oubliant parfois qu’eux-mêmes font partie du plan de Dieu. Le destin du Président Laurent Gbagbo est tragique. Le livre de sa vie, c’est celui de ses douleurs. Celui de ses fiertés aussi. Malgré les épreuves, il n’a pas perdu la foi, il n’a jamais douté. Il vit dans l’espérance chrétienne. C’est ce qui le tient.

     Ce n’est pas l’idée selon laquelle ça ira mieux demain mais c’est la certitude que, quoi qu’il arrive, Dieu ne vous abandonnera pas, et que vous restez dans sa main. Le Président Laurent Gbagbo sait que « Dieu n’est pas venu supprimer la souffrance, il n’est pas venu l’expliquer, mais il est venu la remplir de sa présence » (Paul Claudel). Il sait également que la parole de Dieu dans la vie de ses Enfants s’accomplit toujours. Le
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Président Laurent Gbagbo est fasciné par le destin d’Abraham, de Moïse et de David. Il lit régulièrement les Evangiles au point d’en avoir mémorisé de nombreux passages.


   Le Président Laurent Gbagbo est capable de passer des heures à comparer le mérite des personnages bibliques. Il se plonge dans la lecture des psaumes. Il les médite avant de commencer toute activité, ou sur le point de s’endormir. La foi en Dieu le soustrait aux méchancetés de ce monde. Son dernier refuge est Dieu. Avec l’Eternel, pas de trahison, ni de déception. C’est parce que le Président Laurent Gbagbo a une extraordinaire foi en Dieu qu’il a une extraordinaire foi en l’avenir.


   Oui, le Président Laurent Gbagbo ira jusqu’au bout parce que Dieu va jusqu’au bout.
Honorables Invités, Militantes et Militants, la cérémonie de présentation des voeux est, pour le FPI, la cérémonie de tous les moments : moment de convivialité et de solidarité, moment des retrouvailles, moment d’hommage, moment du bilan et moment du réengagement.


I – MOMENT DE CONVIVIALITE ET DE SOLIDARITE


La politique n’empêche pas la convivialité. Contrairement à ce qu’on pense et trop souvent la vie politique n’est pas cet univers à la « Dallas » où tout le monde intrigue, où les ambitions glacées se disputent le monstre froid qu’est l’Etat, s’affrontent sans aucun souci de l’éthique. Les êtres humains sont comme les belles façades des maisons. Les choses ne sont pas toujours aussi belles derrière ces façades. Avec cette cérémonie, vous démontrez qu’au FPI, l’amitié en politique n’est pas une chose bien fragile. Elle peut et doit être autre chose : complicité heureuse, camaraderie féconde, travail en commun de camarades attachés à un idéal et à des valeurs qui transcendent les égoïsmes et les carrières. Vous portez témoignage que dans l’univers politique, chacun est indispensable mais doit savoir s’effacer pour faire vivre une réalité supérieure. La convivialité, au FPI, est celle qui


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   permet de vrais échanges, qui met en confiance parce qu’on se sent associé, écouté et considéré.
La solidarité fait partie de l’ADN du socialisme. Nous avons un devoir de solidarité en notre sein, vis-à-vis de toutes les personnes qui se battent pour le triomphe de la démocratie, de la liberté, de la vérité et de la justice et qui sont meurtries dans leur chair et leurs conditions de vie et d’existence.
Cérémonie de convivialité et de solidarité, la présentation des voeux est un moment de retrouvailles.


II – MOMENT DE RETROUVAILLES


    Ensemble, nous avons fait le choix du chemin du fardeau. On n’assume pas une telle tâche sans marquer une pause, sans s’accorder des moments de respiration, des moments de décompression. Décompresser fait partie des règles d’hygiène de vie. Savoir marquer une pause, même en pleine crise. La décompression est une forme d’évasion, un ticket pour l’évasion d’un réel à la fois angoissant, oppressant et stressant.
Chaque début d’année, nous nous retrouvons pour mettre des noms sur des visages et des visages sur des noms. La trêve permet également à de lointaines connaissances de se retrouver et de renouer le contact interrompu.

   Si nous perdons les liens qui nous unissent, notre sentiment d’être orphelin va accroître et par conséquent un sentiment de grand vide et de solidarité. Et nous marcherons toujours seuls.


   C’est alors l’occasion de se rencontrer pour se raconter nos destins douloureux ou tragiques, pour comprendre le présent mais aussi pour partager tous les espoirs que le peuple de Côte d’Ivoire place en nous. Nous avons forcé le destin… Et de ce fait, nous avons plus d’audace, plus d’assurance que beaucoup de réaliser que l’attente des populations est immense.


   Moment de convivialité et de solidarité, moment de retrouvailles, la présente cérémonie est aussi un moment d’hommage.
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III – MOMENT D’HOMMAGE


Comment peut-on ouvrir la série des hommages sans rendre d’abord un hommage mérité et déférent au peuple de Côte d’Ivoire ? Dans sa constance, aux côtés du Président Laurent Gbagbo, dans le combat et dans la résistance.
En politique, le Président Laurent Gbagbo a acquis de l’expérience sur le terrain au contact des populations et dans la souffrance.
Il a compris en allant vers les populations, qu’« On ne monte pas au pouvoir avec des rêves d’enfance mais avec la connaissance des problèmes réels ».

    Selon Bernard Dadié, dans son ouvrage ″Oh ! Paris des pouvoirs″, cité dans Notre Voie n° 3352 du lundi 10 août 2009.
Laurent Gbagbo : «Aujourd’hui, je ne suis pas riche d’argent, mais je suis riche de connaissances sur les peuples de Côte d’Ivoire.».
Laurent Gbagbo a labouré le terrain pour connaitre les populations, leur apporter un message nouveau, mais surtout aller vers elles pour recueillir leurs déceptions et leurs espérances.

    Il estime en cela que pour gouverner les populations, il faut savoir où elles sont pour savoir comment elles vivent. Il ne faut pas se contenter de rester dans le confort douillet de son bureau climatisé à Abidjan et de les connaître à travers le prisme déformant de la télévision, ou d’animer des conférences de presse dans des capitales étrangères. Quand il sillonnait la Côte d’Ivoire, dans l’opposition, certains riaient de lui parce que, pour eux, Laurent Gbagbo ne sera jamais président de la République.

 
    Le peuple, lui, n’en a cure. Il possède un instinct infaillible pour distinguer le vrai du faux. Il se sent valorisé par cette personnalité qui a connu ″une enfance de très pauvre″, qui s’assimile pleinement à l’Ivoirien moyen, qui lui ressemble et qui semble lui dire : « Ne suis-je pas l’un des vôtres ? Ne suis-je pas comme vous ?». Laurent Gbagbo est ″le pur reflet du peuple, le président-miroir″.
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Il est parti vers le peuple avec un langage politique simple, clair et direct. Accessible à tous. Un langage qui clarifie les enjeux et les choix. Pour permettre à chacun de se déterminer. Par lui-même.


Le peuple de Côte d’Ivoire sait que le Président Laurent Gbagbo le connaît et qu’il connaît le Président Laurent Gbagbo. Il sait également que le Président Laurent Gbagbo connaît ses souffrances parce que le Président Laurent Gbagbo lui-même a souffert. Il sait que jamais le Président Laurent Gbagbo ne l’a trahi et ne le trahira, tout comme le Président Laurent Gbagbo sait que jamais le peuple ne l’a trahi et ne le trahira. Le peuple tend donc les bras à ce président qui a une longue histoire avec lui, une longue histoire faite de solidarité et de confiance. Aussi, le peuple de Côte d’Ivoire a-t-il su, à chaque fois, témoigner sa solidarité et son attachement au Président Laurent Gbagbo, en des moments décisifs pour la Côte d’Ivoire.


1982 : lorsque Laurent Gbagbo était en résidence surveillée, les paysans lui ont apporté des vivres.


1990 : le versement de la caution de 20 millions (1 montant de 36 millions récolté).


1992 : la grande chaîne de solidarité mise en place pour assister Laurent Gbagbo et les démocrates incarcérés le 18 février, en vivres et médicaments. Cette chaîne de solidarité à la fois nationale et internationale a précipité la libération des démocrates.


1996 : l’intense émotion ressentie par les populations de Côte d’Ivoire et hors Côte d’Ivoire suite au grave accident de la circulation du 10 mars 1996 sur l’axe Divo-Tiassalé: « Si les uns ont appelé de tous les coins de la Côte d’Ivoire, d’autres appels téléphoniques par contre ont été enregistrés à partir de l’extérieur du pays, notamment de la France et des Etats-Unis. Tous voulaient en avoir le coeur net sur l’état de santé des accidentés. Ce qu’il convient de souligner surtout, c’est le caractère émouvant de l’attitude que ces personnes ont eue pour la plupart. Comme cette dame appelant de Tabou. Qui a formulé des prières de bénédiction


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à l’endroit de la Côte d’Ivoire et du Secrétaire général du FPI. En sanglots. « Fasse Dieu que ce que je viens d’apprendre soit faux. Dites-moi, vous de « La Voie », on m’a dit que Gbagbo a fait un accident. Est-ce vrai ? Elle n’attendra pas la réponse. « Que Dieu le garde pour le bonheur de notre pays » poursuit-elle. « Je suis sûre que Dieu a fait en sorte que Gbagbo soit sorti sain et sauf de l’accident dont il vient d’être victime », s’interroge pour sa part M. Soumaïla depuis la capitale française. Mais comment toutes ces personnes ont pu être alertées si rapidement ? On ne le saura jamais avec exactitude. ». (L’Alternative n° 0057 du 11 mars 1996, p.6).


En 2000, le peuple de Côte d’Ivoire a élu le Président Laurent Gbagbo pour ce qu’il est. Au temps où personne n’osait lever le doigt pour réclamer le retour au multipartisme, pour le peuple et avec le peuple, le Président Laurent Gbagbo a fait front. Et le peuple l’a soutenu. Pour le peuple et avec le peuple, le Président Laurent Gbagbo a enduré la prison, l’exil, la solitude sans jamais trahir la Côte d’Ivoire. Durant 30 ans, pour le peuple et avec le peuple, il a renoncé à tous les avantages, il est resté à l’écart de toute promotion politique pour offrir une alternative démocratique à la Côte d’Ivoire. C’est cette même ligne qui a guidé son attitude sous la transition militaire.

C’est pour toutes ces raisons que pour la première fois, le 22 octobre 2000, le peuple de Côte d’Ivoire lui a donné une légitimité en votant massivement pour lui avec plus de 59 % des voix. La deuxième fois que le peuple lui a donné une légitimité, c’est quand on a voulu détourner ce vote, le peuple est descendu massivement dans les rues, bien avant même l’appel lancé par le Président Laurent Gbagbo, pour aller chercher dans la rue ce qu’il lui avait donné dans les urnes, c’est-à-dire le pouvoir d’Etat.

Depuis que la guerre a éclaté, le peuple lui a donné une légitimité en répondant présent quotidiennement dans la rue pour expliquer qu’il a voté un homme et qu’il soutient cet homme-là. Le peuple a mis en place un pouvoir et il soutient ce pouvoir-là. C’est ce message que le peuple lui a fait parvenir et tel est le message que le peuple a fait parvenir au monde avec les mobilisations patriotiques au début de la guerre, lors du départ et
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du retour du Président Laurent Gbagbo de Paris, en janvier 2003, à la suite de la signature de l’accord de Linas Marcoussis, cette potion amère. Le peuple a accompagné le Président Laurent Gbagbo en partance pour Paris dans une escorte émouvante. Les cris de joie le disputaient aux larmes. Depuis Cocody jusqu’à l’aéroport, le peuple était massé le long de la route.

Quand le Président Laurent Gbagbo est venu précipitamment de Paris, jusqu’à 23 heures, le peuple était encore présent le long de la route encourageant le Président Laurent Gbagbo à tenir, à résister. Depuis l’aéroport jusqu’à Cocody, le peuple était encore là.
2004 : des dizaines de milliers d’Ivoiriens prennent la rue et forment des boucliers humains aux endroits stratégiques pendant la guerre de la France de Chirac contre la Côte d’Ivoire (6 novembre 2004).


2005 : mobilisation, recueillement, tristesse et émotion lors du décès et des obsèques de Zèpè Koudou Paul, le père du Président Laurent Gbagbo, le dimanche 2 janvier 2005, à 19 H 45 mn.


2006 : intense émotion et recueillement après l’incendie du palais présidentiel libérien, le 26 juillet 2006.
En 2011, suffisamment avertie de la capacité de mobilisation du peuple de Côte d’Ivoire pour le Président Laurent Gbagbo, la France de Sarkozy a fait tirer à vue sur les populations pour décourager toute velléité de regroupement. Un vrai crime contre l’humanité. Le peuple est sorti malgré tout et il a payé le prix le plus fort, celui du sang, de la sueur et des larmes.

   Avec dignité, pour échapper aux tueries, le peuple s’est recueilli dans la prière alors que la résidence du Président Laurent Gbagbo était sous un déluge de bombes.


Aujourd’hui, le Président Laurent Gbagbo est à la Cour Pénale Internationale (CPI). Malgré son absence, tous les mots d’ordre de boycott lancés par son parti, le FPI, ont été suivis scrupuleusement par le peuple de Côte d’Ivoire. Le FPI par ma modeste voix, salue avec satisfaction cette constance et cette


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cohérence sans faille du peuple de Côte d’Ivoire. Il se réjouit de la parfaite identité de vue entre le peuple et lui. Le FPI salue, félicite, et encourage le peuple de Côte d’Ivoire qui, devant les reculs du processus démocratique, a choisi de résister pacifiquement dans la dignité. Un certain nombre d’enseignements sont à tirer de cette identité de vue entre le peuple de Côte d’Ivoire et le FPI.


Le premier enseignement, c’est que ce ne sont pas les dirigeants du FPI depuis le départ du Président Laurent Gbagbo qui sont forts. Non, ce n’est pas le regretté Miaka Ouretto Sylvain qui est fort. Non, ce n’est pas Pascal Affi N’guessan qui est fort. Non, ce n’est pas Sangaré Abou Drahamane qui est fort. C’est tout simplement le Président Laurent Gbagbo qui est fort.

   Ce n’est pas nous que le peuple adule, ce n’est pas pour nous que le peuple suit les mots d’ordre du parti, c’est le Président Laurent Gbagbo que le peuple adule, c’est pour continuer de lui exprimer sa confiance là où il est que le peuple de Côte d’Ivoire nous honore en adhérant massivement à nos mots d’ordre.

     C’est parce que nous portons un maillot floqué dans le dos au nom du Président Laurent Gbagbo qu’il y a une constante et profonde identité de vue entre le peuple de Côte d’Ivoire et le FPI, malgré l’éloignement de cette personnalité charismatique : quand la foule se déplace massivement, quand les acclamations rythment notre marche, quand nous faisons sur les lieux de nos manifestations une entrée digne d’une ″rock star″, quand une haie d’honneur se forme sur notre passage et que la foule ovationne en hurlant notre nom, le ″V″ de la victoire fièrement brandi, quand les femmes d’un âge avancé et respectable jettent sous nos pieds leurs plus beaux pagnes en poussant des cris stridents et élogieux, comme dans un culte d’adoration, ne nous laissons pas griser par l’ivresse du pouvoir et le sentiment d’être le plus beau, le plus fort, le plus aimé.

   Ne pensons surtout pas un seul instant que nous sommes devenus le nouveau propriétaire du maillot avec notre nom floqué dans le dos en remplacement de celui du Président Laurent Gbagbo et que c’est fini, Gbagbo n’est plus rien. Erreur de ″gawa″ ! Ballon connaît son joueur et joueur connaît son ballon. Bien vite, le peuple de Côte d’Ivoire nous
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ramènera à notre véritable dimension, c’est-à-dire à notre insignifiance. Et nous comprendrons alors tardivement que le peuple de Côte d’Ivoire est à la fois doux et amer, sucré et salé, et que le maillot que nous portons momentanément parce que mis en mission par le Président Laurent Gbagbo n’a qu’un seul et unique propriétaire : le Président Laurent Gbagbo lui-même. « Un paysan donnait l’image de l’aveugle qui se sert des lunettes pour voir. Il se rend compte que lorsqu’il enlève les lunettes, il ne peut voir.

   C’est le cas de ceux qui veulent tourner la page du Président Laurent Gbagbo. Oubliant que ce dernier est leurs lunettes. Le Président Laurent Gbagbo reste une pièce incontournable. Angenor Youan-Bi n’a pas tort de soutenir : « Des aînés pensent que c’est à cause d’eux que nous dansons pendant les meetings ou pendant leur passage, c’est parce qu’ils portent un habit qui s’appelle Laurent Gbagbo. S’ils veulent qu’ils enlèvent cet habit. Ils ne seront rien dans ce pays ».

    Hanny Tchellé abonde dans le même sens avec cette image : «Toi, tu dis que tu es un bon commercial ! Donc on t’embauche pour faire la promotion de notre savon qui nous lave bien. On te vante sa bonne odeur, sa bonne mousse, sa solidité. Et on te donne un petit stock pour tes démonstrations. Et ça marche. Les clients viennent de partout pour se laver avec ce savon si rare ! Au lieu d’aller faire le point à son propriétaire, tu te prends pour le savon. Tu crois que c’est toi qui les laves ? Attention à la mousse. Ça lave bien, mais ça pique fort les yeux aussi». (Le Temps Yacouba Gbané, N° 3961).

  
Un poème de clarification a été mis en musique et chanté par Amédée Pierre au début des années 80. En effet, de par son attachement à la justice et à la vérité, le chansonnier avait horreur des confusions et autres amalgames, piteusement entretenus par ses détracteurs (qui ne lui reconnaissent pas son statut de Muse et de précurseur de la musique ″tradi-moderne″ du territoire Béthé). Ainsi, pour rabattre le caquet à tout ce petit monde, il emprunta à la mythologie Bhété, l’histoire du coq de pagode qui annonce et commande en réalité le lever du jour, que les populations du village attribuent piteusement au coq


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domestique du village qui n’est qu’un simple relais du chant de ″Zouzou wléwlé″, le coq de pagode.


   Pourquoi contester à Amédée Pierre son statut de précurseur de la musique moderne Bhété ? De même, pourquoi ne pas reconnaître le génie exceptionnel de Laurent Gbagbo, le coq de pagode qui demande au jour de poindre ? Quant au coq du village, c’est toujours à la suite du chant du coq de pagode qu’il chante.

    Il est alors puéril, irresponsable et navrant de constater que des gens sont prêts à décerner à tout prix, le prix du grand ordonnateur du jour au coq du village, tout en sachant pertinemment que c’est Laurent Gbagbo, le coq de pagode qui mérite cette haute distinction : on ne nous dit pas depuis quand le coq du village a cessé d’être un coq domestique pour chanter le lever du jour.


    Car, on ne réclame jamais un leader qui, aux yeux de ses contemporains, n’est rien et ne représente rien pour le passé, le présent et l’avenir de sa communauté d’appartenance. Laurent Gbagbo, le coq de pagode est plus que jamais d’actualité ; la démocratie qu’il a initiée est malmenée par les forces réactionnaires : Laurent Gbagbo est la préfiguration de l’avenir. Et tant que les gens auront besoin du lever du jour pour vaquer à leurs occupations, le chant du coq de pagode restera une référence incontournable.


Le devoir de cohérence, le devoir d’humilité et le devoir de gratitude envers le Président Laurent Gbagbo devront guider tout dirigeant actuel ou à venir du FPI, autre que le Président Laurent Gbagbo lui-même : A bon entendeur, salut !


   Un autre enseignement est que le boycott d’une élection fait partie du jeu politique. Les succès de nos mots d’ordre de boycott ont fortement influencé, ébranlé même le jeu politique. Le mot d’ordre de boycott de l’élection législative 2016 a permis l’éclosion de la liste des indépendants car beaucoup de candidats ont compris qu’avec l’absence du FPI sur le terrain, ils avaient une chance inouïe de se faire élire. Quand on joue la carte de la
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soumission au pouvoir Ouattara, on n’entre pas dans le jeu politique mais dans le jeu du pouvoir Ouattara.


Comme quoi, la chaise vide laissée par le FPI était une chaise bien occupée puisqu’avec le peuple de Côte d’Ivoire nous sommes les véritables vainqueurs de l’élection présidentielle, de l’élection référendaire et de l’élection législative. Tout dirigeant avisé et soucieux du devenir de son pays aurait pris la pleine mesure du suivi par le peuple de Côte d’Ivoire des mots d’ordre lancés par le FPI et en tirer toutes les conséquences pour la démocratie. En politique, quand on n’a pas le sens de l’Etat, on est un nain.


    On n’élève pas des piédestaux aux pygmées. Si, à son tour, le peuple de Côte d’Ivoire nous rend les honneurs en suivant nos mots d’ordre à la lettre, nous devons cependant garder présent à l’esprit que l’honneur ne va pas sans le courage et la responsabilité.
Comment peut-on continuer à ne pas rendre un hommage mérité au peuple de Côte d’Ivoire et aux peuples du monde entier qui ont entendu le cri de coeur du Doyen Président Bernard B. Dadié et du Premier Ministre Joseph Koffi Goh, en cette période de Noël, symbole d’espérance, d’amour et de paix. « Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté».


    Faisant écho au Doyen Président Bernard B. Dadié, je rends en ce jour solennel, au nom du FPI, «un hommage mérité aux hommes de bonne volonté, les artisans de paix, tous ceux qui ont faim et soif de justice. Ils se sont mobilisés en Côte d’Ivoire et de par le monde pour signer la pétition internationale pour la libération du Président Laurent Gbagbo.

    Toutes nos félicitations et grand merci à messieurs Jerry Rawlings, ex-président de la République du Ghana, Thabo M’Beki, ex-président de la République Sud-africaine, John Fru N’Dy, du Cameroun, Louis-Marie Kakdeu du Cameroun, à tous les hommes de médias à travers le monde, à toutes les personnalités des organisations et partis politiques et aux personnalités de la société civile. Aux représentants à l’extérieur des partis politiques, à tous les Ivoiriens de la diaspora, aux artistes musiciens ivoiriens et africains, aux
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    résistants Ivoiriens de la diaspora, aux hommes de Dieu, hommes dont les prières nous ont maintenues dans l’espérance. A tous les représentants extérieurs de la Coordination générale de la pétition : Pr Michel Galy (France), l’Ambassadeur Kokora (Etats-Unis), Dr Boga Sako Gervais (Italie), l’Ambassadeur Koudou Kessié Raymond (Angleterre), Pr Bernard Nash Kpokou (Pennsylvanie-Etats-Unis), Pr Bernard Desgagné (Canada), Pr Nicoletta Fagiolo (Italie), Pr K. K. Prah, directeur du Centre d’Etude Africaine au Ghana (Ghana), M. Kwesi Pratt, journaliste ghanéen panafricaniste (Ghana), au ministre Koné Katinan, porte-parole du Président Laurent Gbagbo (Ghana). A tous les responsables des parlements et agoras d’Abidjan.

    A tous ceux qui ont contribué au succès de cette initiative et qui, ont participé à ce vaste mouvement de la pétition internationale pour la libération du Président Laurent Gbagbo, et qui n’ont cessé depuis le 22 juin 2016, date du lancement, jusqu’à ce jour, à soutenir cette noble cause, nous adressons nos vifs et sincères remerciements.


Au-delà de la dimension symbolique de l’acte de la signature, cette pétition internationale vient traduire toute la détermination d’un peuple (le peuple africain) de voir enfin la manifestation de la vérité.


    En effet, depuis sa première intervention à la tribune de la CPI, le Président Laurent Gbagbo avait dit : «On ira jusqu’au bout». Nous sommes aujourd’hui à près de 29 témoins à la barre et aucune preuve n’est établie de la culpabilité du Président Gbagbo au grand dam de ses pourfendeurs. Cette pétition dont le point d’orgue vient de donner les derniers chiffres de 26.767.611 signatures est en parfaite harmonie avec les réalités de ce procès, qui au fur et à mesure ressort l’innocence de l’Homme.

    Les prisonniers qui croupissent en ce moment en prison pour avoir suivi Gbagbo ne sont donc coupables de rien. 26 millions de signatures pour dire que Gbagbo n’a pas sa place en prison !!! Voilà le verdict du peuple d’ici et d’ailleurs !!! La communauté internationale doit en tirer toutes les leçons et prendre les décisions subséquentes qu’imposent une telle situation.
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Pour notre part, nous disons que Laurent Gbagbo soit libéré car il constitue le chaînon manquant de la réconciliation nationale.».
Je ne fais que reprendre ici les extraits du message du patriarche Bernard B. Dadié lu par son porte-parole, ami et compagnon de toujours, Samuel Harding lors de cérémonie de la restitution de la pétition internationale pour la libération du Président Laurent Gbagbo le jeudi 29 décembre 2016.
Si le Président Laurent Gbagbo était cet insignifiant coq du village, qui s’affiche tel le têtard des marigots qu’aucun pêcheur expérimenté ne veut prendre dans son filet, sa déportation n’aurait indigné personne dans le monde.

      Six ans après son enlèvement suivi de la déportation, très loin dans le pays des Blancs et derrière les barreaux de la CPI, plus de 26 millions de pétitionnaires ne se seraient pas mobilisés pour signer sa libération. Hier, le Français Péchou poursuivait les Bernard Dadié dans les rues de Treichville et l’homme n’a pas changé de conviction. Il est là, la plume toujours alerte, dans le combat et la résistance. Et l’écrivain Jean Claude Djéréké qui nous éclaire de sa vision prophétique à travers les riches contributions dans les médias a bien raison d’écrire : « Bernard Dadié ou le perpétuel combat pour la justice et la liberté ».

     La lutte d’émancipation est immortelle «parce que la liberté n’est jamais libre». Merci Patriarche, merci Doyen, merci Président Bernard Dadié pour cette leçon d’humilité, de constance, d’engagement et de témérité. Que Dieu continue de veiller sur toi et ta famille pour que nous puissions continuer de nous abreuver à la source de ton immense savoir. Tu mérites bien un prix Nobel. Mais tu es Bernard B. Dadié, le poil à gratter, celui qui dérange, celui qui agace même les bien-pensants de ce monde. Pour nous, reste comme tu es, engagé, insoumis et indomptable.
Honorables Invités, Militantes et Militants, chers amis démocrates.


Une Cour de Justice est régie par les principes de liberté et d’indépendance. Elle ne doit dire que le droit, tout le droit, rien que le droit. Et le Président Laurent Gbagbo estime que le
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meilleur cadeau à faire à la justice c’est de la laisser libre et indépendante. Seuls des magistrats libres et indépendants peuvent se libérer eux-mêmes. Le Président Laurent Gbagbo n’a jamais tripatouillé une décision de justice. Lors de l’élaboration de la Constitution 2000, celle que le FPI continue toujours de reconnaître, ce sont les représentants de ce parti qui se sont battus en sous-commission pour faire inscrire ˝le pouvoir judiciaire˝ dans la Constitution.

    En faisant signer la pétition, nous n’avons donc pas pour objectif d’influencer les magistrats de la CPI afin de faire pression sur leur décision. En cela, nous sommes convaincus que si le droit est véritablement dit, le Président Laurent Gbagbo et le Ministre Charles Blé Goudé ne peuvent qu’être reconnus non coupables et libérés par conséquent.


La pétition n’est donc pas adressée à la CPI. Elle est adressée à ceux qui, dans les coulisses, influencent la CPI, c’est-à-dire le Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et les pays qui s’en servent pour étendre leur hégémonie en Afrique. La pétition est un moyen de pression et de lobbying auprès des décideurs. Elle est le sésame pour nous ouvrir les portes de la diplomatie internationale en créant le rapport de force. Elle est la certification ISO de la noblesse et de la justesse de la lutte que mènent plus de 26 millions de personnes à travers le monde pour dire que la détention du Président Laurent Gbagbo et du Ministre Charles Blé Goudé est arbitraire et qu’il faut donc mettre fin à l’arbitraire en les libérant.

     Nous crions ainsi à la face du monde que le Président Laurent Gbagbo n’est pas seul, n’est plus seul. Une partie significative de l’humanité crie ainsi l’innocence du Président Laurent Gbagbo déporté à la CPI, à la Haye, pour crimes contre l’humanité. Nous irons donc demander aux puissances hégémoniques de ce monde que maintenant que plus de 26 millions de personnes ont signé la pétition internationale pour la libération du Président Laurent Gbagbo, on dit quoi ? On fait quoi ? Puisque nous avons désormais des arguments scientifiques pour prouver l’innocence du Président Laurent Gbagbo et du Ministre Charles Blé Goudé, nous irons vers les
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    décideurs du monde pour leur demander de se libérer. En se libérant eux-mêmes, ils vont libérer les magistrats de la CPI qui refusent de se libérer eux-mêmes. Une fois libérés, les magistrats de la CPI pourront alors effectivement dire le droit, tout le droit, rien que le droit, c’est-à-dire entrer en voie de libération du Président Laurent Gbagbo et du Ministre Charles Blé Goudé. N’oublions pas qu’il n’y a pas longtemps plus de 25 hommes politiques Africains d’envergure, dont notamment des anciens chefs d’Etat, ont signé un courrier demandant la libération du Président Laurent Gbagbo.


    Du peuple de Côte d’Ivoire en passant aux peuples du monde, la transition est aisément trouvée pour rendre un hommage vibrant au Président Laurent Gbagbo.


Les peuples se lassent des héros qui ne font pas d’exploits. Le Président Laurent Gbagbo lui, n’est pas fatigué. Il continue de faire des exploits à la CPI. Déporté en catimini, à la Haye, le Président Laurent Gbagbo était programmé pour se voir infliger une lourde condamnation avec, inéluctablement, la mort politique et la mort physique au bout.


    Combattu souvent, battu parfois, abattu jamais. L’homme a du ressort. Ebranlé, accusé, vilipendé, injurié, caricaturé, il surmonte les épreuves comme toujours, comme si la pire épreuve qu’il ait subie devait être le coup de fouet nécessaire. Sa capacité à rebondir est fracassante. C’est ainsi que le Président Laurent Gbagbo va réussir l’exploit d’inverser le cours des sinistres prédictions en sa faveur. Des membres de la communauté internationale ont voulu l’éloigner de la Côte d’Ivoire pour l’effacer à jamais de la mémoire des Ivoiriens afin de laisser Monsieur Ouattara, leur homme lige, gouverner en toute tranquillité.


    Peine perdue ! Le Président Laurent Gbagbo possède un don mystérieux qu’on nomme dans le métier « la présence ». Oui, Le Président Laurent Gbagbo n’est pas là. Il est encore là.
Ceux qui en imposent au monde par leur puissance, ont décidé d’éliminer le Président Laurent Gbagbo en le faisant déporter à la
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Haye, à la CPI et la sentence est irrévocable en référence à l’émission Koh-Lanta. Le Président Laurent Gbagbo est encore là. Il nous revient en habit de gloire. Tout comme Joseph : en effet, les frères de Joseph l’ont vendu, ils ont cru que c’était fini pour lui. Mais ils l’ont retrouvé en habit de gouverneur en Egypte. On a voulu tourner sa page.

      Le Président Laurent Gbagbo est encore là, incontournable. On a voulu arracher sa page. Le Président Laurent Gbagbo est encore là, inscrit dans la mémoire longue. Aucune volonté ou force humaine ne peut arrêter la destinée prophétique d’un homme. Non, ce n’est pas possible. Elle peut, peut être la retarder ou l’accélérer mais ne peut jamais l’arrêter. C’est pourquoi, les saintes Ecritures disent : ˝La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l’angle ; c’est du Seigneur que cela est venu, et c’est un prodige à nos yeux.˝


   D’Abraham à David, en passant par Moïse et Josué, Dieu a toujours montré qu’Il est un Dieu de saisons qui ne change pas d’âge en âge. Ces personnages sont tous dans le plan de Dieu chacun selon sa saison. Ils ont tous été rejetés comme la pierre qui, par la suite, devient centrale.
Il n’y a donc rien qui existe ou qui arrive de petit ou de grand sans la volonté de Dieu.


    Toujours et partout, le Président Laurent Gbagbo est présent. Non seulement en Côte d’Ivoire mais aussi dans les autres pays du monde. L’opinion est suspendue au procès du Président Laurent Gbagbo. Le feuilleton passionne à la manière des feuilletons d’amour et d’intrigues, le procès agite les esprits, devient un sujet d’actualité.


    Ceux qui n’ont pas de télévision vont chez le parent le plus proche, le voisin ou s’invitent dans les maquis et hôtels qui font recette en projetant les audiences sur des écrans géants comme lors des coupes d’Afrique des Nations de football. En France, lors d’une émission de grande écoute télévisée en direct, à la question de savoir qui, dans la vie politique, était le Laurent le plus célèbre, une innocente voix enfantine a osé répondre Laurent


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    Gbagbo. Stupéfaction et consternation sur certains visages, agacement sur d’autres : l’innocence avait déjà tranché. Dans le classement ″Jeune Afrique″, mis à jour le 22 décembre 2016 à 15 H 06, le Président Laurent Gbagbo et la première Dame Simone Gbagbo sont parmi les 50 Africains qui ont influencé, donc marqué le monde pour l’année 2016. 26.767.611 personnes ont signé la pétition internationale pour la libération du Président Laurent Gbagbo.


    Le système de la zone franc s’inscrit dans le droit chemin de la politique colonialiste de la France. Le F CFA ne sert pas l’Afrique. Il la dessert. Le Président Laurent Gbagbo l’a compris depuis longtemps et en a fait son combat. Dans son livre écrit avec François Mattei, le Président Laurent Gbagbo dit : « La Côte d’Ivoire avait les moyens de quitter cette dépendance de la zone franc, même seule, et je m’apprêtais à le faire, c’est pourquoi on a voulu m’empêcher de poursuivre ma route.» Sans nous et ce que nous représentons économiquement, le franc CFA s’effondre, et avec lui tout l’édifice françafricain. Et puis quel mauvais exemple pour les pays voisins…

    Quand on sait que nous avons rejoint la zone euro, il est plus aisé de comprendre que la France ait pu entrainer derrière elle la communauté européenne et les Etats Unis dans l’aventure ivoirienne. Personne n’avait intérêt à nous voir sortir du franc CFA. Un président issu du FMI, qui comprend leurs intérêts je comprends que c’était préférable à un Laurent Gbagbo.».


     Le 21 janvier 2016, le journal Médiapart rapporte les propos de l’ancien président de la République française, Nicolas Sarkozy lors d’une interview sur la chaîne de télévision française BFM-TV le mardi 05 janvier 2016 : « La France ne peut pas permettre que ses anciennes colonies créent leur propre monnaie pour avoir le contrôle total sur leur banque centrale.

    Si cela se produisait, ça sera une catastrophe pour le trésor public qui pourra entraîner la France au rang de 20e puissance économique mondiale. Pas question de laisser les colonies d’Afrique avoir leur propre monnaie ». C’est la raison pour laquelle, en 2011, le président Sarkozy a installé Alassane Ouattara en renversant le Président


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     Laurent Gbagbo déclaré élu à l’issue de l’élection présidentielle de 2010, et investi comme tel par le Conseil Constitutionnel, l’unique juge des élections en Côte d’Ivoire. Mais, il a fallu que ce soit l’ancien président lui-même qui se vante de ce crime contre l’humanité dans des termes qui glacent le sang lorsqu’on sait combien d’Ivoiriens ont été tués pour réussir ce coup d’Etat : «Quand je vois le soin que j’ai mis à intervenir en Côte d’Ivoire…. On a sorti Laurent Gbagbo, on a installé Alassane Ouattara sans aucune polémique, sans rien».


(Rosa Amelia Plumelle-Uribe 13 novembre 2015, Victimes innocentes des guerres, Anibwe Editions, 2016 p. 109-110). Le samedi 7 janvier 2016, des panafricanistes ont organisé une journée internationale de mobilisation sur le thème du franc CFA et la nécessité de se défaire de cette monnaie coloniale. Des rencontres sous la forme d’ateliers, de colloques et de conférences ont été organisées à travers de grandes villes du continent. L’Afrique comprend désormais le Président Laurent Gbagbo et engage aujourd’hui un front contre la monnaie coloniale.


    La liste des dysfonctionnements de la CPI depuis la déportation du Président Laurent Gbagbo, le 29 novembre 2011, et l’ouverture de son procès est impressionnante. Qu’on en juge :


- L’accusation s’est permise de joindre au premier acte d’accusation, une vidéo supposée mettre en cause les forces loyales au Président Laurent Gbagbo alors qu’il s’agit d’une vidéo de la crise post-électorale au Kenya ;


- Le 5 novembre 2013, la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, présente un document des charges qui ne repose sur aucune preuve susceptible de condamner le Président Laurent Gbagbo. Le procès aurait dû prendre fin à ce stade mais contre toute attente, la procureure bénéficie d’une séance de rattrapage et la Cour ordonne l’ouverture d’autres enquêtes ;


- le 9 décembre 2016 à la surprise générale, le procès du Président Laurent Gbagbo et du Ministre Charles Blé Goudé a été interrompu pour des questions budgétaires. L’arrêt du
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procès pour faute de moyens est un argument qui ne peut convaincre le plus dupe des observateurs de ce procès. Et pour cause, du 16 au 24 novembre 2016 s’est tenue à la Haye, la 15e session de l’Assemblée générale des Etats Parties au Statut de Rome qui a réglé les questions financières pour le bon fonctionnement de la CPI. A la vérité, la CPI refuse de gaspiller autant de ressources financières pour un procès dont l’issue en droit est évidente, la libération du Président Laurent Gbagbo et du Ministre Charles Blé Goudé parce que ni les témoins encore moins le document des charges de la procureure Fatou Bensouda n’ont pu démontrer le plan commun de l’accusation constitutif de crimes contre l’humanité. L’on peut aussi penser que la Cour observe une pause pour permettre à la procureure de souffler, elle qui subit revers sur revers dans ce procès qui s’est révélé aux yeux du monde comme une erreur judiciaire parce que les vrais criminels vaquent tranquillement à leurs occupations à Abidjan quand des innocents sont déportés et détenus dans cette cour que les chefs d’Etat africains n’ont cessé de qualifier de raciale.


    Toujours est-il que la CPI qui est chargée de dire le droit, tout droit, rien que le droit, viole le principe général du droit de portée universelle selon lequel ″Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude ″.


      En effet, la CPI, sous peine de verser dans l’indignité, ne peut se prévaloir de sa propre turpitude pour maintenir dans les liens de la détention le Président Laurent Gbagbo et le Ministre Charles Blé Goudé. Les raisons tirées du manque de preuves et du déficit budgétaire qui ont motivé le maintien du Président Laurent Gbagbo et du Ministre Charles Blé Goudé dans les liens de la détention et le report du procès devraient plutôt profiter aux accusés. C’est à juste titre qu’ils pourraient demander la libération provisoire.


La procureure vient de trouver une nouvelle parade pour les témoins cités à déposer dans ledit procès et qui ne veulent pas
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laisser de traces de leurs témoignages : l’introduction de documents de preuves sans visage humain. Les nouvelles preuves de la procureure puent le faux parce qu’elle refuse de faire comparaître les témoins pour étayer lesdites preuves. La requête de Madame Fatou Bensouda concernant ces preuves excluant le truchement des témoins a été acceptée par 2 des 3 juges en charge du dossier. Ce que contestent les avocats de la défense qui ont interjeté appel de la décision du président Cuno Tarfusser d’autoriser des documents de preuves sans le truchement des témoins.


     C’est le 6 février 2017 prochain que reprend le procès certainement sous forme de crise car Maître Altit et les avocats de la défense ont saisi la chambre d’appel pour dénoncer les pratiques du procureur qui ne garantissent pas un procès équitable, respectueux des droits des accusés.
- Enfin, la durée du procès n’est pas acceptable. Déporté le 29 novembre 2011, ˝le procès a débuté 5 ans plus tard. Les auditions se déroulent à un rythme bien trop lent et cela devrait durer au moins 4 années supplémentaires. Cela ferait 9 ans de procédure avant un verdict ! De qui se moque-t-on quand on sait que les Alliés ont jugé 24 criminels nazis en moins d’un an en 1945-1946 ! Le procès d’Hissène Habré à Dakar a duré 7 mois.

   Quand on veut faire un vrai procès on s’en donne les moyens. Si la culpabilité de Laurent Gbagbo est aussi évidente que semble le dire la communauté internationale, pourquoi est-ce si long de le démontrer ?˝ (selon l’interview d’un diplomate français paru dans le quotidien Le Temps n°3984 du mercredi 18 janvier 2017, p. 5).


   Et l’on se pose inévitablement la question de savoir si ce temps au long cours n’est pas fait à dessein pour permettre à Monsieur Ouattara de consolider durablement son pouvoir et de brader les richesses de la Côte d’Ivoire aux pays et aux firmes multinationales qui lui ont offert le pouvoir par la violence.

 
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Toutefois, ceux qui ont cru condamner le Président Laurent Gbagbo dans l’indifférence totale doivent déchanter. La mobilisation exceptionnelle des démocrates épris de justice à travers le monde entier a permis à l’opinion internationale de porter un autre regard sur ce procès qui s’est avéré être une grosse erreur judiciaire. Le cas Laurent Gbagbo a livré la CPI à la vindicte populaire qui a engendré des retraits de certains Etats de la juridiction internationale. La véritable pomme de discorde entre la CPI et les Etats résulte du fait que cette juridiction ne rassure pas sur son impartialité. Le président russe, Vladimir Poutine a signé le 16 novembre 2016 un décret déclarant que son pays ne deviendrait pas membre de la CPI.

    Il a en effet retiré la signature russe du Statut de Rome, le traité international qui a créé la CPI, lui reprochant de ne pas être «véritablement indépendante » et de ne pas avoir été à la hauteur des espoirs placés en elle. Le retrait de la Russie, membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU a créé une onde de choc dans le monde entier. Bien avant, certains Etats africains se sont révoltés contre cette juridiction internationale en se retirant du Statut de Rome.

     Pour des raisons sus-indiquées, l’Afrique du Sud, le Kenya, la Namibie, la Zambie, la Gambie se sont retirés de la CPI. La juridiction internationale n’avait jamais été ainsi sur la sellette depuis sa création en 2002. Le conclave entre la CPI et les Etats africains parties au Statut de Rome à Addis-Abeba pour « arrondir » les angles est une pression diplomatique payante pour Laurent Gbagbo. La juridiction joue sa crédibilité et sa survie dans ce procès, c’est pourquoi elle donne des signes d’essoufflement.


      Comme on le voit, la CPI va mal, très mal. L’on n’a pas besoin de faire un dessin pour le démontrer. Le procès de la CPI sonne comme l’honneur perdu de cette juridiction, comme la chronique d’un échec annoncé. Pour retrouver son honorabilité -si c’est encore possible- la CPI n’a pour seule issue que la libération du Président Laurent Gbagbo et du ministre Charles Blé Goudé.


   Les pièces du puzzle sont en train de changer de place. Le drame est devenu farce. Des journalistes de bonne foi tombent des nues,
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se sentent ridiculisés pour avoir été menés en bateau et avoir du même coup trompé leurs lecteurs. La pensée unique véhiculée par une presse franchement hostile cède devant la pensée plurielle. Incorrigible Laurent Gbagbo ! Il est décidément coutumier du fait. Tout comme il a détraqué l’ordinateur des ordonnateurs de ce monde en accédant à la Présidence de la République le 22 Octobre 2000, c’est-à-dire là où on ne l’attendait pas parce que non prévu dans le casting, il récidive des années plus tard en détraquant l’ordinateur de la CPI c’est-à-dire de ceux qui veulent en imposer au monde par leur puissance, là où ceux-ci avaient programmé sa très lourde condamnation suivie de sa mort certaine. Ce n’est pas pour rien que le Président Laurent Gbagbo a reçu dans le canton Paccolo, le nom de ″Wakouboué″ qui signifie le rescapé d’une lutte politique dans laquelle Gagnoa a perdu ses fils les plus valeureux.

    « Tu es le rescapé du 18 février 1992 où tu as failli perdre la vie ; tu es le rescapé de plusieurs complots. Ce rescapé que tu es mérite d’être célébré, d’être protégé car si nous avons perdu la majorité de nos combattants, il est plus indispensable de te conserver, Laurent Gbagbo, de te protéger pour que le jour tant attendu arrive. Oui, Wakouboué, nous serons avec toi à une heure du jour et il est presque demain pour que le jour se lève » (le vieux Djagnéné du Bonnet, chef des terres).

 
    Honorables Invités, Militantes et Militants, c’est sûr : le Président Laurent Gbagbo quittera la Cour Pénale Internationale pour comparaître devant une autre Cour, celle-là plus objective, la Cour du Peuple Ivoirien (CPI). Parce que plus soucieuse de la vérité et de la justice, la Cour du Peuple Ivoirien, cette autre CPI, va non seulement l’absoudre pour éminents services rendus à la Nation reconnaissante, mais le réhabiliter en lui donnant la place qui lui revient en Côte d’Ivoire. Jusqu’à ce que finalement l’Histoire lui restitue sa véritable stature en l’inscrivant dans la mémoire longue. La vérité historique se trouve dans la durée.


    Il ne faut pas le dire, c’est pêché : on s’excuse de faire trembler d’horreur certains bien-pensants qui veulent effacer le Président Laurent Gbagbo de la mémoire longue en affirmant sans pudeur et sans gêne que l’on vit mieux aujourd’hui en Côte d’Ivoire sans
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le Président Laurent Gbagbo et que le bonheur de la Côte d’Ivoire est dans l’absence du Président Laurent Gbagbo. Le Président Laurent Gbagbo n’est pas là et ˝il est où le bonheur, il est ˝où ? Pour fredonner l’air du chanteur français Christophe Maé.
Quant à ceux dont le temps de l’incarcération a affecté la reconnaissance, nous dirons qu’ils n’ont pas trahi le Président Laurent Gbagbo. Ils se sont trahis eux-mêmes et ils ont trahi le peuple. Et au bout de toute trahison, il y a la sanction.


    Comme tout visionnaire, le Président Laurent Gbagbo n’est pas homme à douter ou à se laisser aller. N’a-t-il pas si souvent épaté les siens par son sang-froid, alors que tous chancelaient. C’est le propre des visionnaires de ne jamais douter d’eux mêmes. Et c’est parce qu’à notre tour, nous n’avons jamais douté du Président Laurent Gbagbo que nous resterons des « Gbagbo ou rien ». Nous n’avons aucun complexe et nous portons ce label comme une décoration. Si cela fait de nous des radicaux aux yeux de certains, alors nous affirmons et assumons haut et fort et sans faillir notre radicalité car cette radicalité-là est au service de la démocratie donc du développement de la Côte d’Ivoire. Nous continuerons donc de lutter pour le triomphe de cette radicalité. Toute autre radicalité serait une radicalité destructrice de la cohésion et de l’unité en Côte d’Ivoire. Nous ne cesserons de le dire : le Président Laurent Gbagbo est le chaînon manquant de la réconciliation en Côte d’Ivoire. Nous avons un pays à construire. Nous n’avons pas un pays à détruire.


Comment peut-on rendre un hommage mérité au Président Laurent Gbagbo sans rendre le même type d’hommage à toutes celles et à tous ceux qui de par le monde continuent d’oeuvrer à la libération du Président Laurent Gbagbo et du Ministre Charles Blé Goudé, à toutes et à tous ceux qui, à travers les continents, continuent de témoigner fidélité et loyauté au Président Laurent Gbagbo malgré son destin tragique ? Au nom du FPI, je décerne une mention spéciale à l’ensemble des anciens Chefs d’Etat d’Afrique regroupés au sein du « Forum » dirigé par le Président Joaquim Chisano. Leur engagement inlassable aux côtés du
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Président Laurent Gbagbo honore le peuple de Côte d’Ivoire et le FPI. Il reste un témoignage fort de fraternité et de solidarité. Que toutes et tous reçoivent en ce jour de grande solennité, l’infinie gratitude du peuple de Côte d’Ivoire, du Président Laurent Gbagbo et du FPI, ce parti dont le Président Laurent Gbagbo est le fondateur et le Président.


Au nom du Président Laurent Gbagbo et du FPI, j’exprime ma fierté à la diaspora et à tous ces panafricanistes qui, à chaque reprise du procès du Président Laurent Gbagbo et du Ministre Charles Blé Goudé, par un déferlement humain à la CPI, à la Haye, organisent une impressionnante manifestation pour réclamer la libération du Président Laurent Gbagbo et du Ministre Charles Blé Goudé.


  Au nom du Président Laurent Gbagbo et du FPI, j’exprime ma fierté tout particulièrement à Fabrice Lago, connu sous le pseudonyme de Steve Beko (Cyber-activiste-Diaspora), principal organisateur du rassemblement du 6 février prochain, à la CPI, à la Haye et de tous les panafricanistes qui se préparent à affluer dans ces lieux pour demander à la CPI d’accorder au moins la liberté provisoire au Président Laurent Gbagbo et au Ministre Charles Blé Goudé, le temps de la durée du procès car ils ne sont pas obligés de rester en détention parce que la CPI n’a pas d’argent pour la suite du procès. Je suis fier de constater que vous refusez de plier l’échine devant l’injustice, que vous faites la dignité de l’Afrique, que vous n’avez pas abandonné le Président Laurent Gbagbo dans les chaînes de l’Occident alors qu’il a consenti tous les sacrifices pour donner de la dignité et de la fierté à l’Afrique. Vous avez même clairement dit que vous allez à la CPI, à la Haye, le 6 février 2017 afin de remettre à la Cour les moyens financiers dont elle manque pour accélérer le procès. Vous avez l’impression – et vous avez raison – que le but de la manoeuvre, dans ce procès à la fois kafkaïen et ubuesque, est de le faire durer an maximum afin de permettre à Monsieur Ouattara et son régime de spolier la Côte d’Ivoire.
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Amis de la diaspora, Amis panafricanistes, vous combattants de la liberté, que les moyens financiers soient réunis ou pas, pour le Président Laurent Gbagbo et le FPI, vous avez fait le plus important. En effet, par des manifestations, des meetings, les signatures de la pétition internationale pour la libération du Président Laurent Gbagbo et par toutes autres actions, vous avez créé le rapport de forces indispensable à toute négociation. Vous menez ainsi une offensive diplomatique qui est en train de porter ses fruits. Le dessein de la CPI et des puissances hégémoniques de ce monde était de condamner le Président Laurent Gbagbo et le Ministre Charles Blé Goudé en silence et dans le silence. Vous avez projeté la lumière sur le procès, vous l’avez fait passer dans l’actualité, permettant ainsi à chacun de se faire une opinion sur celui-ci. Votre volonté est de faire en sorte que le Président Laurent Gbagbo qui porte le combat des Gbago Likpi, Kadjo Amangoua, Kwamé Nkrumah, Thomas Sankara, Amilcar Cabral, Lumumba, Samory Touré… et perpétue leur cause ne soit pas un martyr de plus.
J’exprime également l’infinie gratitude du FPI au Président de l’Union des Nouvelles Générations (UNG), M. Stéphane Kipré, pour les moyens logistiques mis à la disposition des organisateurs du déferlement humain à la CPI, à la Haye.
Merci, mille fois merci, à vous toutes et tous, panafricanistes, pour votre constante fidélité et loyauté au Président Laurent Gbagbo, à ses idéaux et valeurs au service de la démocratie, d’une Afrique libre, digne, indépendante et souveraine, maîtresse d’elle-même et de son destin.
Ils sont toujours en prison. Des prisonniers d’opinion donc des prisonniers politiques. La Première Dame Ehivet Gbagbo Simone est en prison. Elle est exhibée comme un animal de foire, trimballée de prison en prison, de Cour d’Assises en Cour d’Assises. Aux côtés de son époux Laurent Gbagbo, elle a mené la révolution démocratique dans la clandestinité puis dans l’opposition pour le retour au multipartisme en 1990. Elle est la personne à abattre parce qu’elle dérange, agace même ceux qui
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font le travail de fabrication de l’opinion publique. Elle est Femme, elle est femme politique et elle est Femme du politique. De surcroît elle est Noire, elle est Africaine.
Elle est une femme, quoi que l’on dise de la libération des femmes, de la parité de genre et d’autres idéaux semblables. Elle est femme politique. Au lieu de se contenter et de se déclarer satisfaite d’être devenue Maitre-assistante en linguistique à l’Université d’Abidjan, ce qui, pour une femme qui aurait dû rester au foyer à s’occuper d’élever les enfants, devrait être déjà perçu comme une promotion, elle s’est engagée dans des revendications très peu confortables comme le combat pour la démocratisation de son pays.
On remarquera que, entre 1966 lorsqu’elle est interpellée par la police à l’âge de 17 ans, et décembre 2000 lorsqu’elle devient la première dame de Côte d’Ivoire, Madame Ehivet Gbagbo Simone n’a pas cessé de militer dans l’opposition. C’est-à-dire que pendant 34 ans elle a milité à côté du peuple d’en bas, en tant que dirigeante syndicale et en tant que responsable politique d’un parti d’opposition, à une époque où militer dans l’opposition au gouvernement en place était un exercice plutôt risqué.
Cela en dit long sur la fidélité du personnage à ses convictions et sur la fermeté de ses engagements, surtout dans une société où très souvent faire de la politique se réduit à obtenir un poste dans le gouvernement. Cette réalité ne laisse aucune place au moindre doute sur le fait qu’il s’agit d’une personne qui a des convictions profondes.
Pour compliquer son curriculum vitae, Simone Ehivet est la femme du politique Laurent Gbagbo. Elle a osé convoler en juste noce avec un autre pestiféré. Situation aggravante, Ehivet Gbagbo Simone est Noire. Dans l’imaginaire collectif des Occidentaux, le Noir est frappé d’un déficit d’humanité qui ne dit pas son nom, mais n’en est pas moins agissant. Pour que la coupe soit pleine, Ehivet Gbagbo Simone est Africaine. Elle est née en Afrique de parents africains et élevée en Afrique même si elle a parfois séjourné en France. Ne dit-on pas souvent à l’adresse des Noirs et
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des Africains plus particulièrement qu’un singe, même habillé en soie, demeure un singe ?
Femme, Femme politique, Femme du politique Laurent Gbagbo, Femme Noire et Femme Africaine, ce cocktail explosif a favorisé le travail de stigmatisation et de diabolisation fait par les entreprises transnationales de communication, notamment à partir de la France. Le racisme anti-Noir et anti-Africain, stimulé et exploité à fond par les médias traditionnels (radio, télévision, presse écrite) a projeté au niveau international, une image de Simone Gbagbo particulièrement exécrable. Madame Ehivet Gbagbo Simone est une intellectuelle titulaire de plusieurs diplômes universitaires. Or, l’image que les gens ont reçu et intériorisé de cette femme correspond à l’idée qu’on a des sorcières malfaisantes qui possèdent des pouvoirs maléfiques et s’en servent afin de porter les pires préjudices à leurs victimes. Les médias lui ont attribué la création d’escadrons de la mort dont les victimes étaient enterrées clandestinement. C’est à peine si elle ne mangeait pas leurs viscères et buvait leur sang.
On raconte même que les tresses qu’elle portait le jour de son arrestation étaient nouées avec les nerfs d’un enfant sacrifié au Bénin.
Ainsi, le 11 avril 2011, lorsque Mme Ehivet Gbagbo Simone livrée aux hommes de Monsieur Ouattara par les troupes françaises, fut frappée, déshabillée, filmée à l’hôtel du Golf en présence des hommes de l’ONU et de l’armée française, et exhibée comme une bête de foire, cette ignominie fut passablement acceptée par une opinion publique suffisamment formatée et remontée contre cette dame.
En France par exemple, bien que l’Etat français porte une lourde responsabilité dans le traitement abject infligé à cette femme considérée par beaucoup d’Ivoiriens comme « la maman du pays », aucune association de femmes à notre connaissance, ne s’est mobilisée contre ce crime. Jamais la première dame d’un pays autre que la Côte d’Ivoire du Président Laurent Gbagbo, n’aurait été l’objet d’un traitement comparable. En fait, une telle
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infamie est réservée aux femmes africaines et, dans le cas qui nous occupe, cette infamie a bénéficié du silence complice des autres femmes, parce qu’elles ne peuvent pas s’identifier à une femme qui est Noire et Africaine. Et encore moins à l’image odieuse de Mme Ehivet Gbagbo Simone construite par le matraquage médiatique.
C’est à raison que les universitaires pensent que Ehivet Gbagbo Simone a « porté la grossesse de la démocratie ». (Rosa Amelia, P. 128 à 130).
Le Ministre Assoa Adou est en prison. C’est un prisonnier d’opinion donc un prisonnier politique. Il est rentré d’exil courageusement, pour prendre la direction de campagne du Président Laurent Gbagbo au poste de président de son parti, le FPI.
Le Ministre Oulaye Hubert est en prison. C’est un prisonnier d’opinion donc un prisonnier politique. Président du Comité de Contrôle, le Ministre Oulaye Hubert est en prison pour sa participation active et intelligente à la réussite du Congrès de Mama du 30 avril 2015. Lui aussi est rentré d’exil.
Le Ministre Lida Kouassi Moïse est en prison. C’est un prisonnier d’opinion donc un prisonnier politique. Le Ministre Lida Kouassi Moïse est en prison pour sa fidélité et sa loyauté au Président Laurent Gbagbo.
Le jeune Koua Justin est en prison. C’est un prisonnier d’opinion donc un prisonnier politique. Secrétaire National de la Jeunesse du FPI, le Camarade Koua Justin est en prison pour avoir dompté avec art et brio l’environnement sécuritaire du Congrès de Mama.
Celui qui a assuré l’intérim du Camarade Koua Justin, assurant ainsi la continuité à la JFPI, le jeune Dahi Nestor est en prison. C’est un prisonnier d’opinion donc un prisonnier politique. Il a rejoint Koua Justin en prison. Le Camarade Dahi Nestor a été arrêté le 9 juin 2015, après la marche organisée par la JFPI, pour exiger le respect de la Constitution, la réforme de la CEI en vue de la bonne organisation de l’élection présidentielle.
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Madame Mého Antoinette est en prison. C’est une prisonnière d’opinion donc une prisonnière politique. Elle prévoyait de convoyer les preuves des tueries des soldats pro-Ouattara à la CPI. Elle a été accusée d’avoir attaqué le domicile du chef d’Etat-major à la tête d’un commando. Mieux vaut en rire pour ne pas avoir à en pleurer. Madame Meho Antoinette a été arrêtée dans des conditions violentes et rocambolesques, sous le regard outré mais impuissant de ses enfants, de son époux et des membres de sa famille.
« Ils sont arrivés chez nous, et ont demandé après ma femme, vendeuse au marché. Je leur ai demandé qui ils étaient ; ils m’ont dit qu’ils sont les renseignements généraux. Je leur ai dit de me présenter un papier pour le prouver et dire où ils l’emmènent. Leur chef a dit qu’ils n’ont pas que ça à faire.. Il m’a giflé, m’a battu quand je suis tombé. Puis ils s’en sont pris à ma belle soeur qui était là. La pauvre, elle ne fait que pleurer depuis… Ils ont tiré dans le plafond, ont pris ma femme qui sortait de la chambre, l’ont copieusement battue en disant qu’il y a longtemps qu’ils la cherchaient et l’ont trainée dehors comme un sac. Elle était presque nue quand ils l’ont emportée. » (Témoignage de Gabriel Meho, époux de Mme Antoinette Mého, enlevée le 10/08/16 vers 16 heures par la DST.
Les prisonniers politiques estampillés pro-Gbagbo ne sont pas seulement des civils mais aussi militaires. Le général Dogbo Blé, l’Amiral Vagba Faussignaux, le Commandant Seka Seka Anselme, le Commandant Jean Noël Abéhi et leurs frères d’armes sont en prison pour avoir défendu la patrie et la loi en conformité avec la déontologie de leur métier. Monsieur Baï Patrice est en prison pour avoir constitué le dernier carré des fidèles autour du Président Laurent Gbagbo, à la résidence officielle de celui-ci.
Ils sont en prison pour leur opinion et nous vivons normalement. Ils sont en prison et la vie continue en Côte d’Ivoire comme si de rien n’était. Les familles subissent de plein fouet le calvaire de leur incarcération dans leurs conditions de vie et d’existence. Les gestes de solidarité des démocrates de tous bords doivent être
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félicités et encouragés par ces temps difficiles en général et plus particulièrement pour les pro-Gbagbo.
Mes félicitations vont tout particulièrement à l’Association des Familles des Détenus d’Opinion de Côte d’Ivoire (AFDOCI) avec pour Présidente Mademoiselle Ines Désirée Douati, et du Collectif des Femmes et Parents de la Crise Post-électorale (COFED) avec pour Présidente, Madame Simone Dattey.
Mes félicitations vont bien sûr aux membres du Secrétariat National chargé de l’Administration Pénitentiaire et des Prisonniers Politiques placé sous l’autorité du Camarade Michel Gbagbo, des dames de l’OFFPI et des Jeunes de la JFPI, à l’Union des Nouvelles Générations (UNG) du Président Stéphane Kipré, à toutes celles et tous ceux, connus ou anonymes, qui périodiquement, portent secours et assistance à nos prisonniers politiques et ne cessent d’alerter l’opinion publique nationale et internationale sur leur situation de détresse.
Le bonheur n’est pas dans l’exil. Comment être heureux quand on est contraint. L’exil n’est ni une prison dorée ni une prison adorée. Des Ivoiriens ont été contraints à l’exil. Parce qu’ils ont appris à connaître les pays d’accueil, à partager leur mode de vie, à respecter l’engagement pris de ne pas porter atteinte aux lois et règlements des pays d’accueil afin de ne pas nuire aux relations de bon voisinage entre Etats, bref parce qu’ils aiment leur pays d’accueil, les réfugiés politiques ont fini par se faire adopter par les peuples des pays d’accueil. Les remerciements et la gratitude du FPI vont aux autorités des pays d’accueil qui continuent de porter protection et assistance à nos compatriotes contraints à l’exil. En acceptant d’offrir l’hospitalité aux réfugiés politiques, les autorités des pays d’accueil allègent leurs conditions de vie et d’existence et les sauvegardent des exactions de tous genres.
Prisonniers d’opinion donc prisonniers politiques, Ivoiriens contraints à l’exil, recevez en ce jour tout l’hommage de la Côte d’Ivoire et du FPI pour être restés dans la posture de dignité et de combat malgré la précarité de vos conditions de vie et d’existence. Nous sommes davantage galvanisés pour poursuivre le combat.
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Seule la politique peut libérer la politique. C’est pourquoi nous devons mener le combat de la libération pour le retour du Président Laurent Gbagbo et du Ministre Charles Blé Goudé, pour la libération de tous les autres prisonniers politiques et pour le retour sécurisé et digne des Ivoiriens contraints à l’exil. C’est notre mobilisation permanente à travers des manifestations ciblées qui fera libérer le Président Laurent Gbagbo, ainsi que les autres prisonniers politiques et qui sonnera le retour des Ivoiriens contraints à l’exil. Nous n’obtiendrons rien si nous gardons le silence, si nous faisons allégeance à leurs tortionnaires, c’est-à-dire au pouvoir Ouattara. En 2016, le pouvoir est resté sourd à nos appels pour la décrispation de la vie politique. A chaque fois, il a opéré ce qu’il sait faire le mieux, le passage en force et le piétinement de nos revendications faiseuses de paix sociale.
Les proclamations ne sont plus de saison. La volonté politique à elle seule ne suffit plus. Nous devons agir. Agir pour les libertés. Pour l’année 2017, donc, nous passerons à la vitesse supérieure en organisant des manifestations programmées par le Comité Central. Comme nous l’ont d’ailleurs demandé conjointement la JFPI et l’OFFPI, ces ailes marchantes de notre organisation. Oui, Camarades Militantes et Militants, la JFPI et l’OFFPI ont raison de décréter 2017 comme l’année de la libération des prisonniers politiques et du retour des exilés. Au FPI d’être à la hauteur de ses responsabilités.
Comment peut-on terminer sur ces dossiers de personnes brimées pour leurs opinions politiques sans adresser notre soutien, nos félicitations et nos encouragements aux conseils en charge de la défense des personnes en détention ?
Au temps de la pénétration coloniale, beaucoup des nôtres sont morts au nombre desquels Gbagbo Likpi, le grand père du Président Laurent Gbagbo, Kadjo Amangoua mort en exil au Gabon dont les restes ont été rapatriés avec le concours discret du Président Laurent Gbagbo et de la Première Dame Ehivet Gbagbo Simone. A Bonoua, le résistant Kadjo Amangoua s’est approprié l’appel de Bonoua et a intercédé auprès de Dieu pour
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en assurer le plein accomplissement. Au temps de la lutte pour l’indépendance, il y a eu encore beaucoup de morts : Bouaflé, Dimbokro, Adzopé, Grand-Bassam, Treichville, Séguéla, Agboville. Les morts pour l’émancipation de la Côte d’Ivoire jonchent notre parcours de l’espérance du pouvoir à l’exercice du pouvoir et même après la perte du pouvoir par le Président Laurent Gbagbo.
En ce jour solennel, le FPI ne peut que rendre un hommage mérité à tous ceux qui ont pavé la voie de notre avenir en luttant pour la démocratie, pour l’indépendance, pour la souveraineté de la Côte d’Ivoire et pour la dignité de l’homme noir.
Nous sommes engagés ensemble dans une révolution démocratique. Souvent les gens ne perçoivent pas bien ce qui se passe en Afrique et en Côte d’Ivoire. Mais c’est une révolution démocratique. La partie visible de cette révolution a commencé en 1990. Mais cela a été une gestation longue, difficile, douloureuse où certains de nos camarades de combat ont perdu la vie. Certains ont été gagnés par le découragement et ont abandonné la lutte. Nous autres qui sommes là devant vous aujourd’hui nous sommes les survivants de ces combats.
Et c’est à juste titre que nous devons rendre honneur pour toutes les privations que nous avons subies et pour tout le parcours épineux que nous avons faits. Nous sommes liés par le devoir de mémoire à ceux qui nous ont quittés. Nous sommes ensemble et jamais nous ne trahirons leur mémoire.
J’aime l’idée que les morts ne sont pas morts et qu’ils sont quelque part en train de nous observer, de suivre notre marche pour voir si nous laissons des traces ou des tâches, en un mot de vérifier si nous sommes dignes de leur mémoire. Une fois convaincus de la justesse de notre parcours, les morts intercéderont alors auprès de Dieu pour lui demander protection, assistance et miséricorde dans notre lutte commune pour la démocratie.
J’aime également l’idée que les morts emportent avec eux une part de notre vie, de nos souvenirs communs. Nous avons le
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sentiment honteux que chaque mort autour de nous nous donne un sursis pour la vie.
Bien sûr, la compassion du FPI va à tous les blessés des luttes pour la démocratisation de la Côte d’Ivoire.
Le contexte national nous interpelle vivement. La liberté de la presse est en péril. «Grâce à leur perspicacité et à leur flair pour les dérapages médiatiques, les journalistes de l’opposition doivent être considérés, au regard de la fragilité et de l’insignifiance des moyens matériels dont ils disposent, comme des «David contre Goliath». Honneur et gloire aux amis de la vérité qui ont préféré dévoiler bien des injustices que de commettre l’impardonnable « crime du silence ». Pour la CURFP, le Secrétaire national Dédy Séri (le Temps, n° 3974 du vendredi 6 janvier 2017, P.89).
Terminant sur la série des hommages qui ont toute leur importance à l’aube de l’année nouvelle, je me tourne maintenant respectueusement vers vous, Militantes et Militants du FPI, de la base au sommet, du sommet à la base, pour vous décerner une distinction particulière : la médaille des « ébranlés ». «Les « ébranlés », selon Vaclav Havel, écrivain, ancien président de la Tchécoslovaquie puis de la République Tchèque, étant ceux qui s’émancipent de ce qui les rive au quotidien pour exercer pleinement leur liberté d’homme». Au commencement était le rêve. Le rêve est devenu réalité. Je revois encore le Président Laurent Gbagbo, le jour même de l’annonce du retour au multipartisme en 1990. Oui, je le revois seul. Il a connu tant de déceptions qu’il préfère refréner tout espoir. Pendant que ses amis et partisans font la liesse, lui, fidèle à son habitude a préféré la solitude. En 2000, il avait la même posture. La solitude est un rôle. Ce n’est pas un destin. La solitude permet à l’homme de réfléchir à loisir. C’est le calme avant la tempête. C’est l’indispensable retraite qui précède et consolide l’engagement démocratique. Le Président Laurent a l’impression d’être ICARE et de voler trop près du soleil. Pour ne pas se brûler les ailes il devait trouver réponse à la question qui taraudait son esprit : comment assurer sa crédibilité et gagner le combat de
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l’alternance politique sans un grand parti, sans un grand journal ? Pour le journal il a créé le groupe Nouvel Horizon qui malgré ses avatars est resté un grand groupe ayant pignon sur rue. Le Président Laurent Gbagbo a rêvé un grand parti. Il a réalisé son rêve. Il a ciselé le FPI comme une oeuvre d’art. Il en a fait un parti historique, porteur d’espérance et porté par les espérances du peuple de Côte d’Ivoire. Avec vous, il a fait du FPI un parti pour l’éternité car les idéaux et les valeurs que ce parti incarne sont éternelles. Le FPI c’est la structure indispensable à la démocratie, le pivot de l’alternance, le point de rassemblement de toutes les forces politiques et sociales démocratiques. Tous ceux qui observent la vie politique en Côte d’Ivoire savent que contre toutes les barbaries il y a toujours un parti qui fait front, c’est le FPI.
C’est pourquoi le temps n’aura jamais raison des idées et valeurs que nous portons et qui sont portées par le peuple de Côte d’Ivoire. C’est aussi également pourquoi le FPI ne sera jamais politiquement mort. Même face à l’adversité la plus farouche, le FPI se donnera toujours les moyens pour rebondir.
Je vous exprime toute ma reconnaissance pour tous les efforts que vous avez fournis pour franchir les obstacles que vous avez rencontrés sur vos chemins respectifs.
Je sais que chacun de vous est un héros à sa manière, car vous avez survécu aux pires préjugés et aux contraintes que la pauvreté impose à notre société.
Militantes et Militants du FPI, de la base au sommet, du sommet à la base, merci et mille fois merci pour votre fidélité et votre loyauté au Président Laurent Gbagbo malgré la dureté des épreuves qu’il traverse.
Militantes et Militants du FPI, de la base au sommet, du sommet à la base, merci et mille fois merci pour votre engagement sans calcul au service de la démocratie et de la Côte d’Ivoire.
Merci, mille fois merci, pour cette leçon d’homme.
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Honorables Invités, Militantes et Militants, il est difficile, dans une cérémonie de présentation des voeux pour l’année nouvelle, de faire une impasse sur le bilan.
IV – LE MOMENT DU BILAN
Nous dresserons le bilan au triple plan de l’international, du national et du FPI.
Le niveau international
Au moment où démarre l’année 2017, il est aisé de constater au regard des nouveaux équilibres politiques, économiques et militaires, que le monde redevient progressivement bipolaire. Pour mieux lire ce recentrage, il convient d’observer quelques facteurs décisifs qui ont marqué l’année 2016, tels que le Brexit, c’est-à-dire la sortie du Royaume Uni de l’Union Européenne le 23 juin 2016 ; la déconvenue d’Hillary Clinton défaite par Donald Trump lors de l’élection présidentielle américaine du 8 novembre 2016 ; le conflit syrien.
A – Sur le Brexit, il faut noter que les conséquences économiques,
culturelles, sociales, politiques et diplomatiques sont en l’état,
difficilement prévisibles pour la stabilité et les certitudes de
de l’Union Européenne, surtout dans la perspective que
d’autres Etats en crise économique et politique aiguë
envisagent eux aussi de revenir à des expériences
souverainistes : Grèce, Espagne, quelques pays scandinaves…
Aux Etats-Unis d’Amérique, l’élection de Donald Trump à la présidence a été vécue comme un véritable séisme dans le monde. Tout simplement parce que tout comme le Président Laurent Gbagbo, Donald Trump est une erreur de casting qui est venue détraquer l’ordinateur des biens pensants de ce monde, mélanger l’ordonnancement du système international. Et puisqu’il est inimaginable que l’on puisse bombarder les Tours Donald Trump ou la Maison Blanche, comme la France de Sarkozy a bombardé la résidence du Président Laurent Gbagbo ; puisqu’il est aussi inimaginable que l’on puisse sortir le Président Donald
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Trump, tout comme la France de Sarkozy l’a fait pour le Président Laurent Gbagbo, sans aucune polémique, sans rien, des révélations sont faites alors sur les défaillances et insuffisances du système électoral américain, mais encore plus sur la faiblesse du système de sécurisation du résultat du scrutin et la main noire du Président russe Vladimir Poutine qui a fait basculer le scrutin présidentiel en faveur de Donald Trump. L’on oublie ainsi que ces révélations participent de la démystification du modèle démocratique américain et salissent ainsi l’image des Etats-Unis d’Amérique.
Dans le conflit syrien, la ferme implication militaire de la Russie a permis de ne pas voir se renouveler les expériences irakienne et libyenne (sous le faux prétexte de combattre l’islamisme radical).
En effet, le 1er janvier 2017 marque une étape importante dans la résolution du conflit syrien. Le Conseil de Sécurité de l’ONU a adopté à l’unanimité une résolution qui « soutient les efforts de la Russie et de la Turquie pour mettre fin à la violence en Syrie». Il soutient le texte soumis la veille, c’est-à-dire le 31 décembre 2016, par la Russie, qui prévoit d’une part la poursuite du cessez-le-feu sur tout le territoire syrien, et d’autre part, la tenue de négociations de paix fin janvier à Ostana, la capitale du Kazakhstan. Cet accord qui est un immense succès diplomatique du Président Poutine, témoigne de l’accélération des bouleversements affectant les équilibres régionaux et internationaux. Le Président russe est devenu tellement incontournable qu’on l’imagine derrière le Brexit et l’élection de Donald Trump.
De tout ce qui précède, il apparaît une remise en cause indiscutable de la fameuse ˝globalisation˝ qui prône un monde unipolaire sous la conduite incontestée des puissances occidentales menées par les Etats-Unis.
D’autres signes manifestes viennent porter témoignage qu’un monde est en train de disparaître et que plus rien ne sera comme avant :
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Les éliminations politiques en France avec le renoncement du Président François Hollande à se représenter en 2017 ; l’élimination de Nicolas Sarkozy et Alain Juppé aux primaires de la droite ; la mort de Fidel Castro et le dégel des relations entre les Etats-Unis et Cuba après plus d’un demi-siècle de crise, avec la dernière mesure en date prise par le Président Obama, le 13 janvier 2017 : les Etats-Unis n’offriront plus automatiquement l’asile aux Cubains. Le Président Obama remet ainsi en cause la loi pieds secs pieds mouillés : le texte énonce que tout citoyen cubain touchant le sol américain bénéficie de l’asile puis d’une carte verte. Désormais, les Cubains seront traités de la même façon que les immigrants des autres pays.
- En Amérique latine, les Etats-Unis déploient des efforts colossaux pour remettre en cause la consolidation des démocraties populaires dans leur «zone d’influence» (coups d’Etats déguisés au Brésil, au Venezuela… menace de guérilla contre révolutionnaire au Nicaragua, Bolivie, Chili…
- En Israël, l’expérience nouvelle des attentats au couteau ou à la hache a dérouté toutes les prévisions sécuritaires, remettant ainsi en cause le mythe de l’efficacité des services de sécurité et leur réelle capacité à protéger leurs concitoyens. Une très récente résolution onusienne enjoignant l’occupant israélien d’arrêter le processus de colonisation des terres palestiniennes a eu pour effet de donner à Israël un plus grand sentiment d’insécurité.
Le prix Nobel de la Paix a été attribué, le vendredi 7 octobre 2016 au Président colombien, Juan Manuel Santos, pour ses efforts en faveur du processus de paix avec les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC).
Le nouveau Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Gutterres, est entré en fonction le 1er janvier 2017. Ban Ki Moon quitte l’ONU avec un bilan décevant, laissant de lui l’image d’un homme sans charisme et qui a manqué de poigne parce qu’il n’a pas pu tenir tête aux puissances qui l’ont choisi. Ironie de l’histoire, Ban Ki Moon qui, tout réjouit programmait la mort politique du FPI, est
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en train de courir vers sa mort politique. Quant au FPI, lui, il continue de monter en puissance dans l’ordre politique ivoirien.
Tous ces développements récents de l’actualité internationale augurent la mise en place d’un nouvel ordre diplomatique mondial.
Les expériences vécues en 2016 et évoquées à grands traits plus haut voient fondre et s’écrouler par exemple le monopole des grandes agences de presse (avec la percée et le dynamisme des réseaux), ainsi que la prétendue infaillibilité des grands instituts de sondage… bref, la volonté populaire a constamment triomphé des savants calculs et autres prévisions de spécialistes.
E – En Afrique, la lecture qui est faite de la mission de la CPI à travers les incongruités judiciaires vécues dans le procès du Président Laurent Gbagbo à La Haye, conduit à une disqualification de la «justice internationale», comme instrument de coercition aux mains de l’impérialisme occidental à l’encontre des dirigeants africains jugés incontrôlables par les puissances prédatrices.
Après plus de 13 H de négociations, la majorité et l’opposition en République Démocratique du Congo, ont signé le samedi 31 décembre 2016 l’accord pour organiser la question de la transition après la fin du mandat du Président Joseph Kabila le 20 décembre 2016 et l’élection de son successeur. Mais les bons offices des évêques catholiques, qui ont accompagné et supervisé les négociations, sont loin d’être terminés. Les différentes composantes politiques congolaises doivent encore se retrouver pour arriver à un consensus sur « un arrangement particulier » portant sur de nombreuses questions, dont le calendrier d’application de l’accord. D’autres formations politiques ne se sentent pas concernées par l’accord.
Ce qui nous a fait mentionner cet accord, ce ne sont pas les divergences ou les convergences de la classe politique congolaise. Ce qu’il faut vraiment prendre comme un élément positif, c’est la
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capacité des évêques de remettre autour de la table pratiquement l’ensemble des acteurs politiques congolais.
Il convient de saluer les changements démocratiques intervenus au Bénin, Nigéria et Ghana. La crise gambienne n’a pas encore connu son dénouement à l’heure où j’interviens. Une chose est sûre : à l’approche de la date butoir du 19 janvier 2017, date de l’investiture de Monsieur Adama Barrow, le bras-de-fer se durcit.
Le Président Yahya Jammeh se dit prêt à faire respecter la constitution gambienne même si cela nécessite d’entrer en guerre contre la CEDEAO. ˝Permettez-moi de dire très clairement que nous sommes prêts à défendre notre pays contre toute agression et il n’y aura pas de compromis à faire.˝
Le Président gambien s’est montré ferme et disposé à faire blocage aux recommandations de la CEDEAO qu’il considère comme une ˝insulte˝ à la souveraineté de son pays. Pour lui, il n’est point question de quitter le pouvoir avant l’organisation d’un nouveau scrutin.
Il demande que les Gambiens retournent aux urnes et choisissent leur président librement de manière claire. Jeudi, les membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ont déployé des troupes en Gambie face au refus d’obtempérer de Yahya Jammeh ˝C’est vraiment incroyable que la CEDEAO tente par tous les moyens de faire accepter les résultats des élections du 1er décembre. C’est totalement illégal, c’est une violation du principe de non-ingérence dans les affaires internes des Etats membres, ceci est pourtant bien écrit dans les clauses de la CEDEAO. Il s’agit en effet d’une déclaration de guerre et d’une insulte à notre constitution. Il est donc inacceptable, cette violation flagrante de notre constitution˝ a déclaré Jammeh. La CEDEAO a menacé Yahya Jammeh de prendre ˝toutes les mesures nécessaires˝ pour résoudre l’impasse politique. Le chef de sa Commission Marcel de Souza a averti qu’une intervention militaire pourrait être l’ultime recours afin de restaurer la volonté du peuple en cas d’échec de la médiation menée par le président du Nigeria Muhammadu Buhari. Jammeh a perdu le 1er décembre
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l’élection présidentielle. Il avait reconnu sa défaite et a même félicité Adama Barrow le président élu. Mais une semaine plus tard, Yahya Jammeh faisait une volte-face dénonçant des irrégularités dans le dépouillement des votes. La CEDEAO qui a nommé le président Nigerian Muhammadu Buhari et le président du Ghana John Dramani Mahama comme médiateurs de la crise politique en Gambie, a promis d’assister à l’investiture d’Adama Barrow le 19 janvier 2017.
L’année 2016 a été marquée par la disparition de nombreuses célébrités internationales. Une année noire qui a frappé les icônes de la musique ou du sport, des grands du monde artistique ou de la littérature.
Tous ces développements récents de l’actualité internationale qui ne prétendent pas à l’exhaustivité, se sont déroulés avec comme toile de fond le phénomène des migrations et la montée des attentats terroristes. Le dernier attentat en date est celui d’Istanbul, en Turquie, qui a fait 39 morts, le 31 décembre 2016, à 22 h 15 GMT. Après le choc légitime des migrations et du terrorisme, il est grand temps de se pencher sur les causes de ces phénomènes car il n’y a pas d’effet sans cause. Agissons donc durablement sur les causes pour faire disparaître les effets. Et la sécurité ne sera plus au coeur des préoccupations internationales.
Le niveau national
Au plan national, les racines de la violence sont là qui ont fait germer la violence. Monsieur Ouattara est illégitime. Et les Ivoiriens n’oublieront jamais qu’il a acquis le pouvoir dans le sang, la sueur et les larmes. Monsieur Ouattara n’en a cure. Il veut se faire craindre à défaut de se faire aimer par les Ivoiriens. Il gouverne par les opérations de communication, l’arrogance, la haine, la corruption et la violence. Les événements tragiques de Grand Bassam en 2016 ont créé un grand choc et une forte émotion au sein de la population. Ils ont été qualifiés d’attentats terroristes par le pouvoir en place. L’enquête court toujours. Les assassinats ciblés des gendarmes ont également ému la
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population. L’année 2016 a vu la montée du mécontentement généralisé de la population avec comme points culminants les manifestations contre la hausse du prix de l’électricité et les grèves des travailleurs et des fonctionnaires qui ont été largement suivies. C’est le lieu ici de réaffirmer la solidarité et le soutien du FPI aux travailleurs et fonctionnaires en lutte qui ont su vaincre la peur prendre leurs responsabilités et mener le noble et juste combat de l’amélioration de leurs conditions de vie et d’existence.
Il est difficile de passer sous silence les multiples entraves portées à la liberté de la presse par l’autorité de régulation dont la mission principale est d’en assurer le respect. Ironie du sort : Monsieur Raphaël Lakpé, Président du Conseil National de la Presse (CNP) est ce journaliste qui, aux côtés de l’opposition et du Président Laurent Gbagbo, a mené avec énergie et détermination le noble combat pour la liberté de la presse. Au service de l’opposition démocratique, sa plume était fine, ses éditoriaux d’excellente qualité. Aujourd’hui dans sa haine féroce et aveugle contre les journaux bleus, il fait comme le varan qui détruit avec sa queue ce qu’il a si laborieusement construit. Le Président Laurent Gbagbo, lui, s’est toujours inscrit dans le combat pour la liberté de la presse, pour la dépénalisation des délits de presse. Durant son mandat, il a mis un point d’honneur à ne pas traduire les journalistes devant les tribunaux. Jamais il n’a demandé à un journaliste de modifier sa ligne éditoriale. Parce qu’il sait que la liberté de la presse est au coeur de la démocratie, le Président Laurent Gbagbo a fortement contribué à l’élaboration de la loi n°2004-643 du 14 décembre 2004 portant régime juridique de la presse. Cette loi que tout démocrate doit protéger comme la prunelle de ses yeux est le repère, la borne, le caillou blanc de la liberté de la presse. Le Président Laurent Gbagbo sait également que la liberté de la presse ne serait véritablement assurée en Côte d’Ivoire qu’en réglant les conditions économiques de son fonctionnement. Il a donc oeuvré fortement à la mise en place d’un fonds d’aide à la presse. L’objectif du fonds est d’aider les entreprises de presse à emprunter auprès des banques
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l’argent nécessaire à la promotion de leur outil de travail. La dotation du fonds était consistante : 1 milliard F CFA.
Le Président Laurent Gbagbo a également aidé à financer diverses infrastructures au profit des entreprises de presse, notamment les dotations d’ordinateurs et de véhicules. Les critères de financement étaient précis (l’ancienneté) et ils ne tenaient nullement compte de la ligne éditoriale du journal bénéficiaire. Toutes ces réalisations ont été faites par une personnalité à qui la presse occidentale principalement a fait assumer le rôle de méchant, de criminel même. Le journal est la passion du Président Laurent Gbagbo. Il était éditorialiste du temps de la clandestinité. Il sait que le travail des journalistes n’est pas facile. Il échange souvent avec eux pour mieux s’imprégner des arcanes de leur métier. A la suite du Président Laurent Gbagbo, le FPI doit s’impliquer activement dans le combat pour une presse libre, indépendante et plurielle. Certaines contributions que je salue au passage ont été faites par nos universitaires et cadres du parti sur la question.
Je ne peux omettre cette gangrène qui décime les milieux d’affaires avec l’affairisme des gens qui nous gouvernent. Ils font la concurrence aux hommes d’affaires avec les moyens de l’Etat. Le système de redistribution des richesses ne fonctionne même pas dans leur propre camp ! Ceux d’en haut se sont tout accaparé et ont laissé quelques miettes à leurs accompagnateurs. C’est triste de constater la cupidité de ceux qui nous gouvernent. Leur objectif n’est nullement de construire la Côte d’Ivoire mais de la détruire.
Le Président Laurent Gbagbo a pris l’engagement avec les Ivoiriens que tant qu’il fera de la politique son métier, il ne sera actionnaire dans aucune société. C’est pour lui un combat éthique et moral. Il doit être le bras séculier des opérateurs économiques qui ont confiance et croient en la Côte d’Ivoire.
Après les enquêtes fouillées, la CPI a dû reconnaître, certainement à son corps défendant, que le Président Laurent Gbagbo est d’une exceptionnelle intégrité.
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Les déguerpissements des populations sont en nette relation avec cet affairisme au sommet de l’Etat. Les mutineries des 6 et 7 janvier 2017, même si elles ont été fomentées au début de l’année 2017, sont à prendre en compte dans le bilan de l’année 2016. Elles constituent les métastases d’un cancer sécuritaire qui ronge la Côte d’Ivoire depuis la prise du pouvoir par Monsieur Ouattara. Hier unies autour de Monsieur Ouattara dans le complot pour arracher le pouvoir au Président Laurent Gbagbo, aujourd’hui ces forces de Monsieur Ouattara sont désunies avec lui dans l’exercice du pouvoir et le partage du butin de guerre. Déjà, en 2014, les troupes de Monsieur Ouattara réclamaient le paiement des ˝arriérés de soldes de 2009 à 2011 et de 2011 à 2014˝. En 2017, la revendication se veut plus précise puisque les troupes utilisent des armes pour rappeler à Monsieur Ouattara «ses promesses non encore tenues de 5 millions de F CFA et une villa pour chacun, pour service rendu».
De façon récurrente, nous observons, en Côte d’Ivoire, qu’à chaque fois que le pouvoir est acculé, il fait du faux et prend le Président Laurent Gbagbo comme bouc émissaire en lui faisant assumer le mauvais rôle.
En effet, le pouvoir fait du faux quand il évoque sans pudeur l’Accord de Ouaga pour justifier le paiement de la prime aux 8400 mutins. Ne sachant comment justifier le détournement des deniers publics au profit des mutins, Monsieur Ouattara et son régime vont fouiller dans la poubelle de l’Accord de Ouaga qui, du reste n’a jamais été appliqué par ses rebelles et lui. L’Accord politique de Ouaga auquel les tenants du pouvoir font copieusement allusion est clair comme l’eau de roche et en droit l’on n’interprète pas un texte clair et précis : il ne mentionne nulle part, dans son volet militaire, des primes ECOMOG aux soldats promis à la réintégration dans l’armée régulière réunifiée.
Les propos tenus par le porte-parole des mutins le vendredi 6 janvier 2017 et relayés par les organes de presse en Côte d’Ivoire et de l’étranger, contredisent de façon on ne peut plus flagrante le communiqué du gouvernement. Le porte-parole des mutins, lors
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des discussions avec la délégation du gouvernement conduite par le Ministre de la Défense Alain Donwahi, ne mentionne pas l’Accord de Ouaga comme base du versement d’une quelconque prime à ses hommes. Il indique clairement que les mutins réclament à Monsieur Ouattara la prime qu’il leur aurait promise pour faire la guerre au Président Laurent Gbagbo, c’est-à-dire, à l’Etat de Côte d’Ivoire et à ses institutions. Ecoutons d’ailleurs le porte-parole des mutins : ˝Nous demandons qu’on nous verse notre prime ECOMOG obligatoire. Prime qui nous a été promise avant que nous lançons l’offensive contre le régime de Laurent Gbagbo en 2011˝. Il convient de rappeler la prime ECOMOG : à cette époque, Monsieur Ouattara et ses alliés parlaient d’une imminente et prompte intervention de l’ECOMOG en Côte d’Ivoire pour déloger le Président Laurent Gbagbo du pouvoir d’Etat alors qu’il avait été régulièrement élu. Et comme les soldats de l’ECOMOG semblaient ne pas venir ou tardaient à venir, Monsieur Ouattara avait demandé à ses combattants de les remplacer moyennant versement d’une prime substantielle. Poursuivant après cette clarification, mieux, lors des discussions du vendredi 6 janvier dernier, à Bouaké, la délégation du gouvernement a demandé aux mutins de tirer un trait sur l’appellation ˝prime ECOMOG˝. Dénomination qui, selon le Ministre de la Défense, chef de délégation, gênerait fortement Monsieur Ouattara.
Il ressort de tous ces développements que Monsieur Ouattara a pris un engagement d’ordre contractuel qui le lie en tant qu’individu. Un contrat qu’il soit verbal ou écrit lit les parties contractantes. Au moment des faits, Monsieur Ouattara n’était pas chef de l’Etat et ne pouvait donc engager l’Etat de Côte d’Ivoire qui avait un représentant légal et légitime, le Président Laurent Gbagbo. Au moment des faits, les 8400 mutins ne faisaient pas partie de l’armée ivoirienne. Nous sommes donc en face d’une affaire purement privée. Monsieur Ouattara doit donc honorer l’engagement pris de ses propres poches et non puiser dans les caisses de l’Etat, c’est-à-dire, faire payer le contribuable
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ivoirien. Il y a bel et bien un détournement des deniers publics sanctionnés par les lois de la République.
En mentionnant malicieusement l’Accord de Ouaga, le régime veut manipuler l’opinion sur la situation catastrophique que traverse le pays. Il veut par-dessus tout accabler le Président Laurent Gbagbo signataire de l’Accord de Ouaga et jeter l’opprobre et le discrédit sur le Président Laurent Gbagbo. C’est une façon pour lui de détourner l’opinion de sa vilenie qui consiste à puiser dans les caisses de l’Etat, c’est-à-dire, dans les poches des contribuables ivoiriens, au lieu de payer de sa propre poche.
C’est sûr, en voulant jeter le discrédit sur le Président Laurent Gbagbo afin d’entamer son immense popularité, Monsieur Ouattara a joué ˝bidé˝. Le peuple ivoirien n’est pas dupe. Il a déjà déjoué le mensonge d’Etat. Il connaît le Président Laurent Gbagbo et le Président Laurent Gbagbo le connaît. Entre le peuple et le Président Laurent Gbagbo, il y a un contrat de confiance à durée illimitée. Le Président Laurent Gbagbo porte sur la peau un tatouage indélébile au nom du peuple de Côte d’Ivoire. Le FPI, lui, n’accepte pas et n’acceptera jamais que l’on jette l’opprobre sur le Président Laurent Gbagbo. Parce qu’il a de l’orgueil et de la fierté, le Président Laurent Gbagbo n’a jamais accepté et n’acceptera jamais que l’on porte impunément atteinte à son honorabilité. A chaque fois, il a saisi la justice pour laver son honneur quand il s’estimait diffamé. Il a ainsi gagné ses procès contre la presse française dans l’affaire des escadrons de la mort et dans l’affaire Jean Hélène.
Un certain nombre d’enseignements sont à tirer de ces mutineries récurrentes :
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- les promesses de Monsieur Ouattara n’engagent que ceux qui y croient ; et les promesses se transforment en handicap insoutenable ;
- comme dans les films de casse des banques ou dans les westerns, les bandits s’accordent pour mener l’opération criminelle mais se tirent dessus au moment du partage du butin ;
- ironie du sort : parvenu au pouvoir par la violence, Monsieur Ouattara est lui-même victime de la violence de ceux qui l’ont fait accéder au pouvoir avec le concours actif de la France de Sarkozy ;
- Monsieur Ouattara condamne la violence comme mode de revendication oubliant curieusement lui-même son parcours, et Monsieur Ouattara poursuit en disant que ce mode de revendication ternit l’image de notre pays. Diantre ! De qui se moque-t-on ? On tombe des nues. On croit même rêver devant tant d’inconséquences. Monsieur Ouattara, en prenant l’engagement de ˝mélanger˝ la Côte d’Ivoire, en accédant au pouvoir par la violence, et en faisant bombarder la résidence officielle d’un Président de la République, ne ternit-t-il pas l’image de la Côte d’Ivoire ? C’est à croire que la violence exercée par Monsieur Ouattara rehausse l’image de la Côte d’Ivoire puisqu’il s’agit de lui.
- Par peur de perdre son pouvoir, Monsieur Ouattara panique, se plie en quatre pour satisfaire les revendications exorbitantes de ses hommes et dans le même temps, affiche un dédain hautain et méprisant pour les revendications pacifiques des étudiants, travailleurs, fonctionnaires et agents de l’Etat qui portent sur une amélioration de leurs conditions de vie et d’existence. L’Ecole peut fermer, l’enfant rester à la maison, Monsieur Ouattara n’en a cure puisqu’il estime que son pouvoir n’est pas menacé. Moralité ou immoralité ? Pour être un interlocuteur privilégié de Monsieur Ouattara et avoir les chances de voir ses revendications aboutir dans les meilleurs délais, il faut non
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seulement détenir les armes, en faire un usage violent contre son pouvoir mais aussi faire partie de son camp. Où est donc passée la République ?
En payant la prime, Monsieur Ouattara est resté fidèle à sa vision du rattrapage : les mutins font partie de son camp. Ils sont gratifiés. Les étudiants, travailleurs, fonctionnaires et agents de l’Etat peuvent user du droit de grève. Ils sont superbement ignorés. Il est vrai que ce sont les oiseaux de même plumage qui volent ensemble.
- En acceptant de payer les mutins, Monsieur Ouattara confirme implicitement qu’il finançait la rébellion, donnant ainsi raison au Président Laurent Gbagbo.
- Le payement des primes aux mutins pose un problème de gouvernance économique pour un régime qui se gargarise du mot ˝émergence˝ : Monsieur Ouattara confond ses poches avec les caisses de l’Etat. Le payement des primes aux mutins pose également un problème éthique et moral : l’on fait payer à l’Etat de Côte d’Ivoire des primes destinées à le combattre, à l’agresser, à le martyriser et à saccager ses institutions. L’Etat de Côte d’Ivoire, innocente victime dans cette guerre qui lui a été imposé, ne peut encore se saigner après avoir été saigné par les rebelles. C’est comme si l’on demandait à un mari cocu de verser une prime à celui qui l’a fait cocu. C’est également comme si la victime versait une prime à son bourreau pour se faire exécuter.
- Mais par-dessus tout, Monsieur Ouattara compromet durablement l’avenir de la Côte d’Ivoire. L’armée à double vitesse est une véritable poudrière pour le pays. Pour la réunification de l’armée, il faudra donc repasser puisqu’elle n’est pas pour maintenant.
- Monsieur Ouattara a ouvert la boîte de Pandore et il ne peut, en retour, que subir l’effet domino. Comme la méthode utilisée par les mutins fait recette, une période de
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revendications sociales tous azimuts s’ouvre en Côte d’Ivoire.
Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude. Monsieur Ouattara a promis de mélanger ce pays et le rendre ingouvernable. Il doit recevoir la palme académique du succès en la matière. En effet, il a réussi à mélanger et à rendre ingouvernable la Côte d’Ivoire à la fois sous le Président Henri Konan Bédié, sous le chef de l’Etat Gueï Robert et sous le Président Laurent Gbagbo. Ironie du sort, il mélange et rend ingouvernable le pays sous son propre mandat. Mais il continuera de mélanger et de rendre le pays ingouvernable sous les mandats présidentiels à venir si nous ne savons pas faire preuve d’anticipation et de vision.
Monsieur Ouattara a joué à l’apprenti sorcier et ses tours sont en train non seulement de l’emporter mais d’emporter la Côte d’Ivoire. Monsieur Ouattara, c’est l’arroseur arrosé. Il nous faut penser à ces films de fiction et d’épouvante où le savant conçoit un robot qui finit par le tuer.
- Que l’on ne s’y trompe pas cependant : la mutinerie des 5, 6, et 7 janvier 2017, s’est certes présentée sous une forme militaire c’est-à-dire, sous la forme des crépitements des armes, mettant en avant les revendications pécuniaires et les conditions de vie et de travail des militaires.
Mais, elle est en réalité, la manifestation cachée des contradictions politiques au sein de la famille politique du RHDP, en général et du RDR en particulier. Cette mutinerie relève des luttes de positionnement et de repositionnement, lutte de leadership et de succession. C’est l’expression d’un débat politique par les armes au sein des hommes politiques au pouvoir en Côte d’Ivoire.
Je pense que ce débat par les armes en leur sein est loin d’être achevé parce que cette victoire d’un camp sur l’autre ne mettra pas fin au combat jusqu’en 2020. Le calme
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observé présentement ne signifie pas non plus la fin définitive du conflit.
La veillée d’armes sera le moment qui sera mis à profit par les forces en présence pour se réorganiser, se préparer et s’engager au moment opportun à un autre combat plus violent que celui que nous venons de connaître.
Nous devons aussi comprendre, que ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui se moquent éperdument de l’avenir de la Côte d’Ivoire, ils sont prêts à toutes sortes de compromis et de compromissions pourvu que leurs intérêts immédiats soient satisfaits au détriment de l’intérêt général du peuple et de l’avenir de la Côte d’Ivoire.
Nous devons être conscients de ces deux réalités et chercher dès maintenant des voies et moyens pour y faire face au moment venu et au moment opportun avec le peuple à nos côtés.
L’enseignement principal à tirer de tous ces événements est que les armes et les urnes ne font pas bon ménage. Les armes détruisent le pays. Si les élections sont justes et transparentes, les urnes construisent le pays. C’est tout le sens de notre combat pour des élections justes et transparentes.
Honorables Invités, Militantes et Militants, Chers Amis démocrates, plus que jamais la guerre de la France de Sarkozy contre la Côte d’Ivoire et son peuple,
- les récents événements doivent conforter le FPI dans le choix de sa ligne de la transition pacifique avec pour corollaire, le slogan ˝Asseyons-nous et discutons˝. Sans armes. En effet, l’usage de la violence a des limites. On n’est jamais le plus fort. Quiconque combat par l’épée périt par l’épée. C’est pourquoi dans le choix des armes pour construire la Côte d’Ivoire, le FPI a choisi les armes qu’offre la voie démocratique.
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- Une justice internationale véritablement indépendante se serait promptement saisie des récents développements de la crise ivoirienne pour faire comparaître Monsieur Ouattara et ses hommes.
En effet, avec la mutinerie des 5, 6, et 7 janvier 2017 qui a débuté à Bouaké, paralysant ensuite plusieurs villes du pays, le monde entier découvre que Monsieur Ouattara a recruté 8400 mercenaires pour venir à bout du régime du Président Laurent Gbagbo. En pareilles circonstances, ce sont les avocats du Président Laurent Gbagbo qui boivent du petit lait, eux qui depuis plusieurs mois clament l’innocence du Président Laurent Gbagbo. Mais plus, c’est le document des charges de Fatou Bensouda et du bureau du procureur qui s’écroule comme un château de cartes. « Nous allons nous saisir du dossier des mutin pour apporter d’autres éléments à la défense de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Fatou Bensouda a fait croire que c’est Laurent Gbagbo qui a utilisé des mercenaires dans cette crise alors que 8400 mercenaires exigent le paiement de leurs primes à Ouattara. Cela veut dire exactement que l’actuel chef de l’Etat ivoirien doit comparaître pour expliquer à la Cour le contrat qui le lie aux 8400 soldats parce qu’à ma connaissance ils ne faisaient pas partie de l’armée ivoirienne au moment des faits.» précise un avocat de la défense.
Le plan commun concocté pour exterminer les populations ivoiriennes constitutif de crimes contre l’humanité est celui fait par M. Ouattara.
Mais la CPI qui instruit un procès essentiellement à charge, a choisi de faire comme le singe de la gravure concernant le camp Ouattara : ne rien dire, ne rien voir, ne rien entendre. Pendant que dans le même temps, elle s’acharne à trouver des preuves introuvables dans le procès intenté contre le Président Laurent Gbagbo et le Ministre Charles Blé Goudé. C’est pourtant gros comme un point de pénalty au milieu de la surface de réparation d’un terrain de football : le Président Laurent Gbagbo et le
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Ministre Charles Blé Goudé sont innocents. La CPI doit en tirer les conséquences, toutes les conséquences ;
- la prophétie est en marche puisque de plus en plus la confusion et le chaos s’installent dans le camp de ceux qui ont fait la guerre contre la Côte d’Ivoire, dans le camp de ceux qui ont choisi de planter le glaive dans le coeur de la mère patrie.
Malheureusement, ces poussées de violence nous concernent aussi puisqu’elles impactent négativement sur l’environnement sécuritaire des Ivoiriens et les décisions prises grèvent l’Etat dans son fonctionnement et dans son budget. Nous mentionnerons également la grogne des producteurs dans la filière café-cacao.
L’année 2016 a été une année particulièrement cruelle pour le monde de la culture avec les décès en cascade dans le monde des arts et du spectacle. La dernière personnalité décédée en date du 7 décembre 2016, est Marie Louise Asseu, actrice comédienne dans le feuilleton satirique à succès « Faut pas fâcher » et d’autres sketches. L’année 2016 a été cependant d’un bon cru pour le sport. Il reste à la CAN de football de confirmer l’embellie. Des ombres demeurent cependant au tableau : la mort de Laurent Pokou, l’homme d’Asmara, la non présence des footballeurs ivoiriens dans la short-list des meilleurs joueurs africains de l’année 2016, les Eléphants footballeurs qui ne termineront pas 2016 en tête du classement FIFA comme en 2015, supplantés par les Lions de la Teranga (Sénégal), et le retour râté des handballeuses en coupe d’Afrique.
- Au niveau du FPI
Par-dessus tout, pour l’année 2016, le FPI gardera fièrement dans un coin de sa mémoire la parfaite symbiose de vue entre le peuple de Côte d’Ivoire et lui. Un hommage vibrant a déjà été rendu en ce sens. L’analyse de la situation nationale invite le FPI, ce parti porteur des immenses attentes et espoirs du peuple de Côte d’Ivoire, à faire un bon bilan critique et autocritique pour voir s’il
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continue de coller aux aspirations du peuple. Ce ne sera donc pas le bilan pour le bilan mais un bilan pour rebondir de plus bel en traçant des perspectives. Il ne m’appartient pas de faire tout seul dans mon coin un bilan exhaustif des activités du parti pour l’année 2016. Le bilan, nous le ferons ensemble, sous le regard vigilant du Comité de Contrôle, le véritable gardien du temple, l’autorité de régulation, à l’occasion d’un séminaire prochain sur le fonctionnement du parti. L’adversité est rude. Elle est même diabolique. Nous venons de loin. Et parce que nous venons de loin, nous irons loin. Face à une telle adversité, nous devons chasser la déprime et notre philosophie dans la vie doit consister à voir la bouteille à moitié pleine et non la bouteille à moitié vide. Nous devons être des militants extrêmement positifs qui envisagent le bon côté des événements, la lumière au bout du tunnel. L’optimisme aide à vivre. Il n’est pas question d’entreprendre si l’on n’est pas optimiste. C’est pourquoi malgré quelques insuffisances, manquements et défaillances inhérents à toute vie partisane, malgré le défaut d’un véritable suivi et d’une saine évaluation des directives, recommandations, résolutions et décisions du parti, je privilégie le respect scrupuleux de nos mots d’ordre par le peuple de Côte d’Ivoire qui nous a valu d’impressionnantes mobilisations à l’occasion des visites sur le terrain, des meetings et marches. Par nos mots d’ordre qui brillent par leur cohérence, nous avons eu la confiance du peuple de Côte d’Ivoire. Ce qui lui a permis de sortir, de marcher et de vaincre la peur. Le peuple a ainsi compris la pensée de Roosevelt : « La seule chose dont nous devons avoir peur est la peur elle-même ». La peur est un sentiment normal. L’important est qu’à côté il y a le courage. Nous pouvons donc nous flatter d’un bilan globalement positif. Il faut croire que la double règle de la sincérité sans partage, si souvent oubliée en politique et la mise en conformité des paroles et des actes, la cohérence entre le parti et son message, correspond encore à une profonde attente des peuples. Même celui qui ne partage pas absolument nos idées peut être touché par notre humilité et la puissance de nos convictions. Le FPI qui incarne une aspiration populaire à la dignité et à la responsabilité, doit sans cesse rappeler au monde
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démocratique qu’il n’est pas nécessaire de mentir ou de tourner dans le sens du vent comme une girouette pour réussir en politique. Nous n’avons pas de carnet de chèques. Nos armes sont la conviction qui appelle la cohérence. Et ces armes ne sont pas négociables.
Mais nous sommes le FPI, le parti formaté par le Président Laurent Gbagbo. Nous ne devons donc pas verser dans l’auto-satisfaction. Nous avons un devoir d’excellence et non un devoir de médiocrité. Nous devons toujours faire plus pour aller plus loin. Un nouvel engagement est donc à prendre.
V – LE MOMENT DU REENGAGEMENT
«En 1980, j’ai appelé mes amis pour demander de faire de la politique. J’ai dit que nous serons des démocrates et que nous créerons un parti politique. De cette façon, petit à petit, nous allons arriver à gagner. Au début on cherchait quelqu’un qui avait un nom pour lui confier la direction. Quand on a rencontré deux à trois personnes, on a vu qu’il fallait mieux qu’on garde notre chose nous-mêmes. Parce que ce qu’ils disaient était grave. Ils avaient peur d’entendre parler de lutte contre Houphouët. Quand tu parles d’Houphouët à quelqu’un dans sa chambre, il se mettait à hurler de peur, il croyait même que Houphouët a entendu. Donc les gens avaient peur. Nous avons discuté entre nous, et c’est en 1982, c’est-à-dire deux ans après, que nous avons formalisé notre idée. Je suis parti en exil, pour rendre l’idée plus crédible» (Laurent Gbagbo).
A la naissance du FPI, le Président Laurent Gbagbo tenait ses propos à ses camarades de lutte : trois choses nous attendent. Soit on nous tue tous, soit on nous met en prison tous, soit nous luttons et nous arrivons au pouvoir. Beaucoup sont morts au service de la démocratie. Nous sommes les survivants. La prison est notre royaume.
Du fait des détentions en cascade des principaux responsables du Parti, nous avons un poste à succès ˝intérimaire˝. Votre serviteur est l’intérimaire du Président Laurent Gbagbo ; le Docteur Brika
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Gbayoro Pierre est l’intérimaire du Président du Comité de Contrôle Hubert Oulaye ; le Camarade Diéty Abraham est à la fois l’intérimaire de l’intérimaire de Dahi Nestor et l’intérimaire du Camarade Koua Justn, Secrétaire National de la JFPI. Tous nos responsables en prison, vice-présidents du Parti, ont des intérimaires: la Première Dame Ehivet Gbagbo Simone, les Ministres Assoa Adou et Lida Kouassi Moïse. La seule exception qui vient cependant confirmer la règle est l’intérim exercé par le Camarade Secrétaire Général Adjoint, Son Excellence Koné Boubacar. Il assume l’intérim du Ministre Douati Alphonse qui se rétablit progressivement et sûrement. Tous nos voeux de prompt rétablissement accompagnent le Camarade.
Beaucoup ont fait et continuent de faire la prison. Ceux qui n’ont pas encore goûté à la prison se sentent frustrés. Ils ont en effet le sentiment désagréable qu’ils n’ont pas encore reçu de médaille pour leur combat.
Ensemble, unis autour du Président Laurent Gbagbo, dans un environnement hostile, nous avons lutté pour obtenir le retour au multipartisme et nous sommes arrivés au pouvoir. Les conditions étaient calamiteuses. L’élection en elle-même n’était pas calamiteuse mais les circonstances et le moment d’accession au pouvoir. Par un raccourci dont ils ont le secret, ils se sont vite empressés de dire que Laurent Gbagbo lui-même émettait un doute sur la sincérité donc la crédibilité de l’élection présidentielle qui lui a permis d’accéder au pouvoir. Malgré le manque d’expérience de la plupart de ses membres, le gouvernement mis en place par le Président Laurent Gbagbo que d’aucuns ont, avec ironie, qualifié de gouvernement d’enseignants a travaillé avec esprit de méthode, rigueur et abnégation. Le sens de l’Etat du Président Laurent Gbagbo a fait merveille. L’opinion, elle, ne s’est pas trompée. La confiance revient, le moral des ménages remonte, les indices de satisfaction sont au beau fixe grâce à des réformes courageuses, modernes, sur la base d’un projet de société porteur d’espoir et de vision et d’un programme de gouvernement qui est un programme de solidarité. Et la solidarité est une forme d’attention aux autres.
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Après avoir rendu hommage à la jeunesse en janvier 2016, aux femmes, lors de la rentrée politique de l’OFFPI, le 30 décembre 2016, je me tourne, en ce jour solennel, vers les enseignants-chercheurs pour leur exprimer l’infinie gratitude du Président Laurent Gbagbo et du FPI. Au départ du FPI, il y a 5 membres fondateurs qui sont des enseignants-chercheurs. Les enseignants-chercheurs ont tant fait pour l’implantation du parti. En effet, ils étaient là au départ, sur le terrain de la lutte, profitant du temps libre pour se rendre disponible, pour susciter, asseoir et animer les coordinations, pour implanter le FPI sur le terrain et dans le coeur des populations. Les enseignants-chercheurs ont tant fait par nos idées, dans les cellules de réflexion, dans l’élaboration du projet de société et du programme de gouvernement. Et là nous voyons poindre la haute stature du Professeur Harris Memel Fôté. Il n’y a pas meilleur témoignage que celui du Président Laurent Gbagbo, témoignage fait le 11 mars 2005, dans sa rencontre avec les élus du FPI.
˝Je voudrais ici rendre hommage une fois de plus, au professeur Harris Memel Fôté. Quand je l’ai vu là, j’ai pensé à ce jour de novembre 1990. Revenant de je ne sais où, on travaillait dans mon salon à recueillir les dossiers des candidats pour les élections parlementaires.
A ma grande surprise je découvre sa grande silhouette debout au milieu du salon en rang.
J’ai dit : Professeur, tu fais quoi ici ? Il m’a répondu : Je suis venu déposer ma candidature.
Je lui ai dit : alors mais professeur passe devant. Il m’a dit non, il y a un rang je me mets dedans. Je rappelle cela parce que c’est ce jour-là que le FPI a changé de nature à ses propres yeux et aux yeux des autres. Quand le Professeur Harris Memel Fôté est venu au FPI, ceux des universitaires que j’appelle nos grands frères sont venus aussi au FPI. Ceux qui hésitaient et qui se disaient à cause de mes cheveux toujours pas peignés, « est-ce que Gbagbo peut diriger quelque chose de bon ». Dès l’instant où ils ont vu Memel Fôté arriver, ils sont venus au FPI.
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Et ça nous a permis d’avoir un groupe important d’universitaires et nous avons été le parti qui a eu le groupe le plus important d’universitaires de haut niveau. Donc à ses propres yeux, le FPI a changé.
Et c’est avec cette matière première humaine, que nous avons pu travailler sur tous les textes qui ont guidé notre action dont notamment le projet de société et le programme de gouvernement. Le Président Laurent Gbagbo a créé un centre de recherche, d’étude et de réflexion qui porte le nom de Memel Fôté. Il a enjoint à ses proches collaborateurs d’enregistrer toutes les oeuvres du savant Harris Memel Fôté. « Comme jadis, la gauche française était fière que Victor Hugo soit député. Comme jadis la gauche française était fière que Jean Jaurès soit député. Aujourd’hui, le FPI est fier que Memel Fôté soit député ». (Laurent Gbagbo).
L’enseignant, c’est le calme, la patience, la pédagogie, l’humilité, la tolérance, l’écoute, la réflexion, le savoir, le travail. Le chercheur, c’est la persévérance pour essayer de comprendre ce qu’on ne comprend pas, c’est le travail en équipe, la liberté de créer, le doute, les idées qui jaillissent.
L’enseignant-chercheur porte l’avenir de nos enfants et les enfants sont l’avenir du monde. Quand les ténèbres engloutissent une époque ou un pays, mieux vaut se tourner vers ces savants, ces créateurs, ces voyants seuls capables d’apercevoir encore et d’exprimer l’inexprimable.
Les qualités de l’enseignant-chercheur impliquent aussi de donner à celui-ci le salaire et les autres avantages qu’il mérite. C’est tout le sens de la mesure de décrochage prise par le Président Laurent Gbagbo après le raccrochage des enseignants-chercheurs par Monsieur Ouattara.
C’est pour réparer un tort et honorer une dette, la dette de la Côte d’Ivoire à l’égard de ses intellectuels, la dette de l’Afrique envers ses femmes et ses hommes de cultures et de sciences que
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le Président Laurent Gbagbo a eu l’idée de créer l’Académie des Sciences, des Cultures, des Arts et des Diasporas africaines.
Le FPI a besoin du Président Laurent Gbagbo. Le FPI a besoin de ses militantes et de ses militants. Le FPI a besoin de ses femmes et de ses jeunes. Le FPI a besoin de ses intellectuels. Pour ma part, je demeure persuadé que les universitaires inscriront ce qu’ils ont vu et vécu dans la mémoire longue et contribueront ainsi à la réhabilitation du Président Laurent Gbagbo. Pour la petite anecdote en ce jour solennel sachez que grâce au Président Laurent Gbagbo, la demande des lunettes « intello » a connu une hausse vertigineuse au début du procès à la CPI. Quoi qu’il en soit, le Président Laurent Gbagbo restera dans l’histoire de la Côte d’Ivoire, la personnalité qui aura permis à la République de connaître l’alternance après un long règne sans interruption et sans partage du PDCI, et donc d’effectuer sa mue démocratique. Il a exercé le pouvoir sans reniement ni trahison. Il a eu l’ambition de refonder la Côte d’Ivoire en lui disant la vérité. Il a respecté les codes et les règles de la vie politique. Il a été critiqué pour avoir donné un visage trop humain au pouvoir. Pour son sens de l’Etat, il est un homme d’Etat. Et c’est bien pour toutes ces qualités que le peuple de Côte d’Ivoire continue de le réclamer. Oui, pour ce que nous voyons de la Côte d’Ivoire actuelle « Gbagbo kafissa ». Merci donc aux responsables de ce mouvement pour leur langage de vérité.
Parlant du pouvoir, je tiens à affirmer à la face du monde que le Président Laurent Gbagbo n’est pas homme à s’accrocher au pouvoir. Contrairement à d’autres, il pouvait imaginer et le répétait volontiers – une vie qui se poursuivrait en dehors de la présidence. Il avait un projet de rédaction de ses Mémoires après la présidence. Au fond, il est trop attaché à sa liberté, trop démocrate, trop orgueilleux d’une certaine façon pour être mégalomane. En 2010, le Président Laurent Gbagbo ne s’est pas accroché au pouvoir. Il a gagné l’élection présidentielle en 2010 et il a fait le serment sur la Constitution de ne pas trahir les Ivoiriens. Se démettre de ses fonctions pour aller enseigner dans de grandes universités américaines comme le lui proposaient
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Obama et Hillary Clinton aurait été un acte de parjure et de trahison du peuple. Et c’est ce que certains voulaient obtenir en coupant le lien ombilical de confiance entre le peuple et le Président Laurent Gbagbo. Tout comme le géant Antée qui reprenait force chaque fois qu’il touchait la Terre, dont il était sorti et qu’Heractes étouffa en le maintenant en l’air, l’on voulait étouffer le Président Laurent Gbagbo en le coupant de son peuple dont il est issu. Le Président Laurent Gbagbo serait alors déporté à la CPI sous les huées de traîtrise de son peuple. Et certainement nous n’aurions pas connu les rebondissements actuels de son procès. Et la CPI serait vite entrée en voie de condamnation. Avec l’approbation de tous.
Pour parachever le complot faute de n’avoir pas pu obtenir le consentement à la démission du Président Laurent Gbagbo, le 10 avril 2011, les troupes françaises à Abidjan, ainsi qu’une trentaine de chars et une flottille d’hélicoptères d’attaque sont commis au bombardement du palais présidentiel et de la résidence officielle du Président de la République.
Lorsque l’ancien président français, fier et satisfait de lui, se flatte et avec indécence se permet d’affirmer : « On a sorti Laurent Gbagbo, on a installé Alassane Ouattara, sans aucune polémique, sans rien », il ajoute l’insulte à la mémoire de tous ceux qui sont morts victimes de la violence déclenchée par son gouvernement, comme le meilleur moyen pour sortir Laurent Gbagbo et installer Alassane Ouattara. Et si malgré toutes ces vies sacrifiées, le président Sarkozy estime qu’il a sorti Laurent Gbagbo et installer Alassane Ouattara «sans aucune polémique, sans rien», c’est juste parce que, dans l’échelle de valeur qui est la sienne, la mort de 3000 Africains ne vaut même pas une polémique. Ce mépris outrancier est révoltant ; il traduit l’actualité et l’enracinement profond de stéréotypes vieux de plusieurs siècles, nés pour répondre aux besoins de la domination occidentale. Ces préjugés, notamment anti-noirs, légitimés par les élites occidentales et ce, dès l’université, avec l’aide des différentes disciplines, ont véhiculé l’image de l’Africain docile, heureux de servir un bon maître et,
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évidemment, incapable de se révolter. » (Rosa Amelia Plumelle-Uribe, op. cit, 114)
Le président Sarkozy est coutumier du fait. Le 26 juillet 2007, il a prononcé un important discours à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, destiné à définir la nouvelle attitude de la France par rapport à l’Afrique. Ce discours, passé sur le moment relativement inaperçu en France, a déclenché une forte vague de protestation chez les intellectuels africains, si forte qu’elle a fini de refluer vers la France, provoquant dans le débat public, près de 2 mois plus tard, une véhémente querelle entre Bernard-Henri Levy et Henri Guaino, «plume» du Président Sarkozy. Lorsqu’est abordé le "drame de l’Afrique", le discours brosse en effet le tableau d’une Afrique hors de l’histoire, figée dans une essence éternelle et un ordre immuable, sans accès à l’aventure humaine et à l’idée de progrès. En un mot, l’Afrique n’est pas encore entrée dans l’histoire. Nous sommes en fait devant une réactivation de certains vieux schémas anti-noirs du monde occidental sur l’Afrique.
Le Président Laurent Gbagbo déporté à la Haye, les nostalgiques du parti unique, sous la dictée de leurs commanditaires, rêvent d’un retour à ce système de parti. Monsieur Ouattara et le Président Bedié, qui s’aiment comme deux tigres, sont tous héritiers du système du parti unique, ce système où le Président pense et le peuple applaudit. Tout est donc mis en oeuvre pour faire du peuple le singe de la gravure : ne rien dire, ne rien voir, ne rien entendre.
Le parti unique est passé de mode. Il est dans notre histoire. Mais il n’est plus un repère dans nos vies.
Face à ces nostalgiques du parti unique dont la volonté d’embrigadement du peuple se vérifie fortement dans l’organisation des scrutins électoraux, le FPI doit prendre un nouvel engagement à l’aube de l’année nouvelle 2017. Le FPI doit faire de la période de 2017-2020 celle de la reconquête du pouvoir d’Etat. Sans temps mort ni mi-temps. Ni optimisme ni pessimisme mais de la détermination. Nous avons lutté dans
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l’espérance du pouvoir. Nous avons lutté dans l’exercice du pouvoir car l’élection du Président Laurent Gbagbo qui, en 2000 puis en 2010, devait être un accomplissement fut une rude épreuve. Et nous continuerons de lutter après la perte du pouvoir pour récupérer le pouvoir d’Etat. La lutte de tous les instants est notre fardeau. Dans notre montée jusqu’au pouvoir d’Etat en 2020, je propose la démarche et une série d’actions qui seront définies par nos experts dans un chronogramme clair, précis et détaillé : la récupération du logo, la revitalisation du parti, les visites sur le terrain auprès des populations, le réexamen du projet de société et du programme de gouvernement, les élections, l’offensive diplomatique et la communication.
- La récupération du logo
Le logo ne commande pas le terrain. Le logo ne confère pas la légitimité. Le logo ne crée pas la confiance du peuple. Le logo ne donne pas la crédibilité. Seules l’implantation et la maîtrise du terrain engendrent la confiance du peuple et donnent de l’audience.
Monsieur Ouattara connaît la réalité du terrain politique. Il sait la capacité de mobilisation du Président Laurent Gbagbo et du FPI. Par des opérations de communication, il veut semer la confusion dans les coeurs et dans les esprits de tout observateur non averti de la vie politique en Côte d’Ivoire, des populations qui ont parfois difficilement accès à l’information réelle. Aussi, Monsieur Ouattara a-t-il exproprié le FPI de son logo pour le remettre en des mains plus dociles afin de décrédibiliser le FPI et le Président Laurent Gbagbo. En faisant croire en effet que le candidat du parti du Président Laurent Gbagbo a obtenu 3 élus sur 187candidats présentés aux législatives de 2016, alors que ces candidats ont fait campagne avec le logo du FPI, avec le nom du Président Laurent Gbagbo, avec son effigie sur des uniformes, ont affirmé que l’objectif de leur participation aux différentes élections était d’accélérer la libération du Président Laurent Gbagbo, Monsieur Ouattara pense ainsi convaincre l’opinion surtout internationale que le Président Laurent Gbagbo n’a plus
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d’audience en Côte d’Ivoire et que les Ivoiriens ont tourné sa page. La ficelle est parfois trop grosse et l’excès parfois nuit. Qui veut trop prouver ne prouve rien. Le FPI, 9 députés en 1990, 13 députés en 1995, 96 députés en 2000 et patatras 3 députés en 2016. La chute est brutale. Tout ça pour ça ! Quand même !
Déjà, pour l’élection présidentielle 2015, le pouvoir avait abusé de la bonne foi de l’observateur politique non averti de la situation politique en Côte d’Ivoire. Qu’on en juge : 2000, le Président Laurent Gbagbo 59 % ; 2010 ; le Président Laurent Gbagbo 51,49 %. Patatras ! 2015, celui que le pouvoir veut faire passer pour le candidat du FPI donc le candidat du Président Laurent Gbagbo 9 %. La conclusion est vite tirée pour le regard extérieur : la page du Président Laurent Gbagbo est bel et bien tournée en Côte d’Ivoire.
Militantes, Militants, le logo est notre identité. Il est notre sang et notre chair. Il est le sang et la chair de tous ceux qui sont tombés pour la démocratie, de tous ceux qui ont cru et continuent de croire en notre combat. La procédure pour la libération du logo est en bonne voie. Non seulement nous récupérerons le logo mais une action judiciaire internationale sera engagée contre tous ceux qui utilisent frauduleusement le logo.
- La revitalisation du FPI
Autant le FPI est magnanime dans la lutte, autant il doit l’être aussi dans la critique et dans l’autocritique pour être au rendez-vous de l’excellence. Porteur des espérances du peuple, le FPI a un devoir d’excellence. Pour l’année 2017, fortifions notre expérience, car elle risque d’être mise à mal. Quand une personne ne sait pas où elle va, elle erre comme une âme en peine. Donnons-nous donc les moyens à l’occasion d’un séminaire introspectif sur le fonctionnement du parti, de savoir où nous allons et avec qui nous allons. Nous devons être un médecin capable de poser un diagnostic juste et lucide sur la santé du parti. Si nous parvenons à la conclusion que rien n’a marché, nous devons faire que tout marche. Si tout a marché, nous devons faire plus car la perfection n’est pas de ce monde. C’est
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alors que nous nous poserons les questions suivantes : faut-il renouveler les structures du parti, toutes les structures ? Comment renouveler ? Avec qui renouveler ? Bien sûr dans le respect strict des textes qui nous fondent. Je continue de penser, à tort ou à raison, que le renouvellement des structures n’est pas la panacée pour la bonne réussite du fonctionnement d’un parti. Si les lourdeurs existent, si notre lettre de mission n’est pas suffisamment assimilée par nous-mêmes et par les autres, si les chevauchements se font jour dans les attributions, si l’impulsion de la direction qui sécrète le dynamisme des organes et des structures fait défaut, alors quelle que soit la structure à renouveler, les mêmes causes produiront à peu près les mêmes effets. Et le parti présidé par le Président Laurent Gbagbo, homme de vérité, se sera menti à lui-même et aura menti au peuple en se trompant de remède pour soigner son mal. Les archives du parti abondent de rapports sur le fonctionnement du parti mais faute d’un suivi et d’une évaluation rigoureux, les rapports encombrent les placards. Que sont devenues les commissions techniques du Comité Central ? Le Comité Central est un organe trop important du parti pour qu’il soit consulté seulement le temps d’une convocation en session ordinaire, c’est-à-dire tous les trois mois. Réservoir de compétences, le Comité Central doit nourrir notre réflexion tactique et stratégique, notre vision programmatique. Redonnons donc vie aux commissions techniques pour redonner vie au Comité Central.
Que sont aussi devenus les critères de promotion ? Sont-ils appliqués ? La promotion au sein du parti se fait-elle selon les compétences ou les allégeances ? Avons-nous su donner une pleine efficacité à nos représentations extérieures, ces portes d’entrée sur le monde ? N’y a-t-il pas un chevauchement des attributions donc des hommes dans le fonctionnement des représentations ? Avant de vouloir discipliner les autres, sommes-nous nous-mêmes disciplinés ? Nos structures spécialisées et d’activités donnent-elles leur pleine efficacité ? Ces structures assurent notre marche en avant, elles nous donnent des ailes de géant. Elles n’ont donc pas le droit à l’erreur dans leur
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fonctionnement. Pour les défis et enjeux dans notre montée vers 2020, les structures spécialisées et les structures d’activités doivent être immédiatement opérationnelles et prêtes pour le combat. Les coordinations ont-elles besoin d’être réactivées tout en veillant à ce qu’il n’y ait pas de chevauchements avec les fédérations ? Quelques questions qui ne prétendent pas à l’exhaustivité.
Militantes, Militants, n’oublions surtout pas un seul instant que dans un parti, c’est la base qui fait le sommet. La base, c’est le socle. Et l’échafaudage risque de s’écrouler si le socle, le soubassement n’est pas solide. Nous devons travailler au déclin de l’esprit de clocher, du clientélisme, du pessimisme, de l’agressivité, de notre valorisation excessive, de notre amour-propre, du culte de l’homme fort et incontournable. Nous devons également travailler au renforcement de notre amitié qui est absolument nécessaire dans l’accomplissement de notre objectif qui reste la reconquête du pouvoir d’Etat. Cela par la renaissance d’un parti soudé et fort, uni, libre et solidaire. Notre unité dans la chaîne des générations constituera un modèle. Oui, pour éviter toute coupure générationnelle, nous devons mettre l’accent sur les stratégies pour assurer le relais avec notre jeunesse. Le séminaire sur le fonctionnement du parti doit être un modèle achevé de pédagogie, d’explication, d’humilité dans la reconnaissance de nos torts et de nos manquements, de nos forces et de nos faiblesses.
Nous irons à cette rencontre en laissant nos rangs, titres et grades aux vestiaires. Nous porterons la critique et accepterons d’être critiqués. Que l’on se rassure cependant, l’objectif n’est pas de régler des comptes, de couper des têtes, d’humilier qui que ce soit mais de rendre à la Côte d’Ivoire un instrument de solidarité et de travail digne des espérances de son peuple, un parti débarrassé des lourdeurs pour être en pôle position pour obtenir la libération du Président Laurent Gbagbo et son retour en Côte d’Ivoire.
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Nous irons à cette rencontre avec nous-mêmes, avec courage, vérité et humilité mais surtout dans la solidarité, la considération et la confiance mutuelle. Il n’y a pas de politique sans la confiance collective.
Ecouter. Entendre. Se faire confiance.
Nous ne resterons pas seulement dans la critique et dans l’autocritique mais aussi dans la proposition.
S’il y a du linge sale, nous le laverons en famille tout en n’oubliant pas de fermer la porte de la buanderie.
Notre peuple attend, il nous écoute, il nous regarde.
La présentation des voeux annonce la rentrée politique. Et le séminaire tiendra lieu de rentrée politique.
La reconquête du pouvoir d’Etat passe également par la réactualisation du projet de société et du programme de gouvernement.
- Le projet de société et le programme de gouvernement
Nous avons un projet de société qui porte la marque du Professeur Harris Memel Fôté. Un projet de société qui n’est pas un simple appel comme un manifeste. Mais un projet de société qui est une description de soi-même et une projection de soi-même et de sa propre philosophie sur la société et qui est une manière dont on veut la transformer. Le projet de société, c’est l’idéal, c’est le rêve du meilleur vivre ensemble. Nous avons un programme de gouvernement qui est une description méthodique des actes à poser pour justement transformer cette société. Le programme de gouvernement c’est la concrétisation du rêve du meilleur vivre ensemble.
Nous avons travaillé d’arrache-pied pour élaborer le projet de société et le programme de gouvernement du FPI. Nous sommes fiers de l’excellence de notre vision. Cependant nous avons le devoir de les revisiter périodiquement pour les faire mieux coller aux aspirations des Ivoiriens à la lumière des développements
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récents de l’actualité nationale et internationale. Dans la perspective du prochain Congrès, nous allons procéder à cet exercice qui sera soumis à l’appréciation souveraine de cette instance suprême. Le projet de société et le programme de gouvernement sont élaborés dans un cadre autre que celui du séminaire.
Il demeure que le meilleur programme est celui qui s’écrit sur le terrain de la lutte. Afin de sacrifier au militantisme de proximité qui est la marque déposée du FPI, nous irons vers les populations pour leur donner notre vision de la Côte d’Ivoire et recueillir leurs préoccupations au quotidien. Ces visites des populations permettront d’enrichir notre projet de société et notre programme de gouvernement.
Puisque le FPI est féru de symboles, notre première visite sera dans le Grand-Ouest. D’autres visites suivront ensuite en tenant compte des développements de l’actualité nationale et internationale.
- La visite du Grand-Ouest
Depuis l’éclatement de la crise militaro-politique qui a secoué la Côte d’Ivoire, les populations du Grand-Ouest ont été particulièrement éprouvées par les tueries, les exactions, les expropriations en tous genres et l’exode massif vers le Libéria. C’est ainsi que suite aux attaques des rebelles dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire, le 1er juin 2005, le Président Laurent Gbagbo s’est rendu à Duékoué, le 17 juin 2005. En effet, le 1er juin 2005, les rebelles ont investi nuitamment les villages de Guitrozon et de Petit Duékoué dans le Département de Duékoué, à l’Ouest de la Côte d’Ivoire. Ils ont massacré des populations endormies et incendié des habitations. Le bilan, très lourd, est d’une centaine de morts et de nombreux blessés. Les survivants de cette attaque ont fui leurs villages et abandonné leurs plantations. Ils vivent aujourd’hui dans le plus grand dénuement dans les centres d’accueil où ils sont devenus des réfugiés sur leur propre terre, dans leur propre pays.
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Le Président Laurent Gbagbo est allé à Duékoué et a vu les effets de la barbarie lâche. Il a vu une population meurtrie dans sa chair et dans son âme qui s’interroge sur son avenir. Il est allé voir nos compatriotes pour leur apporter, au nom des Ivoiriens, le soutien et le réconfort de la Nation. Le Président Laurent Gbagbo a ordonné une enquête et pris un certain nombre de décisions visant à renforcer la sécurité de personnes et des biens dans l’Ouest, zone très sensible.
Après le renversement du Président Laurent Gbagbo une véritable tragédie s’est abattue sur ces populations qui vivent un cauchemar dans lequel le désespoir et le sentiment d’être abandonné se sont accentués.
Le peuple Wê en particulier a le sentiment que le génocide dont il est victime n’est pas reconnu et que sa disparition programmée se déroule dans l’indifférence totale.
A raison d’ailleurs, puisqu’à la CPI, les victimes du peuple Wè n’ont pas de voix et n’ont pas une place dans le récit de l’accusation alors que cette juridiction internationale a dit qu’elle était là pour faire entendre la voix des victimes, de toutes ces victimes qui ont souffert et qui continuent de souffrir. Ainsi, même à la CPI, l’on divise, l’on distingue entre les morts. Il est évident que l’accusation n’avait pas l’intention de faire entendre la voix des victimes de Guitrozon, de Petit Duékoué et de Duékoué, lieu où un pic a été atteint avec 1000 Wê tués en deux jours, les 28 et 29 mars 2011. Il aurait fallu qu’elles soient massacrées par des groupes favorables au Président Laurent Gbagbo pour que l’accusation s’intéresse à elles. A partir du moment où il n’a pas été possible d’innocenter les responsables de ce massacre qui sont les dozos des FRCI de Monsieur Ouattara, il y eut une volonté de minimiser l’ampleur des tueries et réduire au maximum le nombre de victimes. Les transnationales de la communication se sont évertuées à faire disparaître les bourreaux. Faire disparaître les bourreaux, c’est faire disparaître le crime, c’est renoncer, à l’encontre des engagements de la Procureure, à les faire comparaître devant la justice. Faire
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disparaître les bourreaux, c’est faire disparaître la souffrance vécue par les victimes du peuple.
La Côte d’Ivoire est la copie fidèle de la CPI. Les atrocités de Duékoué n’ont, pour l’instant, donné lieu à aucune poursuite. La justice ivoirienne emprunte la même voie que la CPI qui consiste à faire disparaître les bourreaux. Ils ne seront pas poursuivis, jugés ou arrêtés car aux dires du commissaire du gouvernement, Ange Kessi Kouamé, personne n’a porté plainte contre eux, et que la justice militaire n’est pas une justice civile, elle ne s’autosaisit pas. Belle dérobade ! Le rôle d’un Procureur n’est-il pas avant tout, de rechercher et de punir les auteurs des crimes graves ? Comment peut-on lutter contre l’impunité quand l’on refuse de poursuivre les auteurs et responsables des tueries à l’Ouest, alors qu’il apparaît clairement que des crimes contre l’humanité ont été commis ?
La réponse semble assez évidente : Ouattara reste le grand allié des Occidentaux, de la France, en particulier et du monde des affaires, en général. L’armée française a été très active aux côtés des FRCI en 2011. Et l’ONU, dont l’attitude pose beaucoup de questions, n’a sans doute pas intérêt à ce que ce passé soit trop remué.
En voulant réécrire l’histoire, en voulant transformer la réalité aux dépens de ceux qui ont souffert, c’est atteindre la vérité, c’est aussi avant tout atteindre le vécu et la souffrance des populations du Grand-Ouest.
Les principales préoccupations que les populations formulent régulièrement sont :
1) – la question de la reconnaissance du génocide Wê ;
2) – la question de la terre et des colonies de peuplement et son cortège d’insécurité aggravée ;
3) – la libération des prisonniers politiques civils et militaires ;
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4) – le retour des exilés et des réfugiés suivi de la récupération de leurs patrimoines.
A la suite du Président Laurent Gbagbo empêché parce que déporté à la Haye, à la CPI, ma visite dans le Grand-Ouest est d’abord placée sous le signe de la compassion envers toute la population. En conséquence, au-delà des mots et gestes de compassion, je me rends, au nom du FPI, dans le Grand-Ouest pour rassurer et redonner espoir :
1) – rassurer les populations du Grand-Ouest que le FPI et son Président Laurent Gbagbo sont à leur côté et veilleront à ce que la tragédie de l’Ouest prenne fin et que leurs préoccupations soient traitées avec justice et équité.
2) – Redonner l’espoir au peuple du Grand-Ouest et à la Côte d’Ivoire. Même si tout va mal aujourd’hui, l’espoir est permis. Le FPI travaille avec méthode et détermination à donner un avenir à notre pays.
Ma visite dans le Grand-Ouest est également placée sous le signe de la solidarité avec « l’Association des Ressortissants de Duékoué en France et en Europe (ARDEFE) et « Solidarité Peuple Wê » qui ont constitué, avec l’aide d’avocats, un dossier remis à la CPI, en février 2016. Y sont consignés les témoignages de 1073 victimes des événements de 2011 et 2012.
«Avec ce dossier, « nous avons décidé de prendre la procureure de la Cpi au mot. Elle dit qu’elle se soucie des victimes, qu’elle lutte contre l’impunité. Qu’elle nous explique alors pourquoi il n’y a toujours pas de poursuites » dit Habiba Touré, l’un des avocats impliqués. ( MEDIAPART).
En me rendant dans le Grand-Ouest, c’est aussi pour le FPI d’exprimer sa compassion et sa solidarité à Madame Meho Antoinette, injustement incarcéré à la MACA parce qu’elle s’activait à constituer un dossier pour dénoncer les auteurs et responsables des tueries.
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Ma visite est enfin placée sous le signe de la remobilisation des structures du parti et des militants.
Les peuples du Grand-Ouest ont beaucoup souffert de la guerre. C’est eux les héros. Ils ne doivent pas perdre espoir. Un peuple qui n’a pas rencontré de grands événements ne peut devenir un grand peuple dans l’Histoire. C’est une donnée constante dans la vie des Nations. Les événements tragiques du Grand-Ouest sont donc une épreuve de la vie, un examen de passage dont le peuple Wê sortira grandi.
Au total le sens profond de cette visite à ces populations meurtries, désemparées et désespérées c’est de montrer que contrairement à ce qu’il leur est donné de constater aujourd’hui la Côte d’Ivoire va rassembler tous ses enfants et panser leurs plaies, et, dans l’unité retrouvée, reprendre le chemin de la consolidation de la nation et du développement durable.
Mon voyage, dans le Grand-Ouest, revêt donc une forte charge symbolique qui ne doit échapper à personne.
Comme le disait François Mitterrand, on ne peut aller au paradis sans mourir de même pour aller à la reconquête du pouvoir d’Etat, le FPI doit passer par les élections. Cela passe par l’assainissement du contexte électoral.
- L’assainissement du contexte électoral
Nous n’avons cesse de le dire : le FPI est un parti des élections. C’est parce que les élections sont le mode de choix le plus démocratique, le plus égalitaire et qui favorise même les citoyens les plus humbles. Avec les élections, le citoyen le plus humble peut arriver au poste le plus élevé s’il est jugé par ses compatriotes comme celui qui incarne à ce moment précis leurs aspirations. L’élection en politique, c’est comme les diplômes pour les études. Parce que si les diplômes s’achetaient, les enfants de pauvres ne seraient jamais diplômés.
Nos candidats potentiels sont disciplinés. Ils suivent à la lettre les mots d’ordre du parti. Qu’ils en soient remerciés. Cependant, ils
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piaffent d’impatience d’en découdre avec le pouvoir en place dans le cadre d’élections justes et transparentes. Le FPI a un leader charismatique dont l’audience dans le peuple est incontestée et incontestable. Il a un projet de société porteur de vision. Il a un programme de gouvernement qui est un programme de solidarité agissante. Les candidats potentiels du parti connaissent la langue du terroir. Ils sont suffisamment imprégnés de la carte politique de leur localité, des paysages, de la géographie de l’histoire, de la tradition, de la longue trace des générations, de la culture, des contes et proverbes. Nos candidats sont des racinés et non des déracinés. Ils ont de l’entregent, le sens des relations humaines. Ils savent que la conquête d’une Circonscription ou d’un Etat passe aussi par l’adhésion-année après année-à une myriade de petites attentions propres à séduire les coeurs et les esprits. Le FPI a une audience sur le terrain de la lutte, il est implanté dans le coeur des populations du fait d’un militantisme de proximité. Il a une expérience de la logistique électorale et une organisation avérée fondée sur la discipline et l’expertise. Le FPI n’a peut-être pas de gros moyens financiers mais il a pour lui la détermination et l’intégrité qui peuvent déplacer les montagnes.
Ensemble, nous avons élaboré tellement de listes pour les candidatures aux élections générales, qu’il n’est plus besoin de larges discussions pour trouver les points d’accord, les consensus indispensables à la bonne tenue d’une liste des candidats. Autant d’atouts qui nous permettent d’affirmer haut et fort que nous sommes sûrs de gagner haut les mains n’importe qu’elle compétition électorale pourvu qu’elle soit juste et transparente.
Comme on le dit à Yopougon de Gbagbo «Connaisseur connaît».
La décision de la Cour Africaine des droits de l’homme et des peuples qui invalide la CEI du fait de son caractère discriminatoire et de son inféodation au pouvoir n’est pas en elle-même un événement puisque ça nous le savions déjà, du moins en Côte d’Ivoire. Mais ce qui est à saluer et qui fait donc l’événement, c’est que cette décision émane d’un regard extérieur, d’une Cour créée en Afrique par les Africains et qu’elle a surtout
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eu le courage de dire le droit, tout le droit, rien que le droit sur ce qui se passe en Côte d’Ivoire. Elle vient ainsi briser l’omerta, le silence complice et bienveillant sur les illégalités commises par le régime Ouattara. La décision de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples est une victoire internationale de l’Association de Protection des Droits de l’Homme (APDH).
Le peuple de Côte d’Ivoire, le Président Laurent Gbagbo, le FPI et les démocrates ivoiriens expriment par ma modeste voix leur infinie gratitude à l’APDH. Ils ont fait leur devoir d’homme. Il nous reste maintenant à transformer l’essai démocratique en transformant en victoire nationale, c’est-à-dire celle du peuple ivoirien tout entier, la victoire internationale de l’APDH.
Par-dessus tout la décision de la Cour Africaine des droits de l’homme et des peuples ouvre la voie à des manifestations légales et légitimes en Côte d’Ivoire pour demander la dissolution pure et simple de la CEI actuelle et la mise en place d’une CEI consensuelle. Mais n’oublions pas un seul instant que la CEI ne fait pas à elle seule la justesse et la transparence d’une élection. La CEI est en aval, et en amont, nous devons lutter pour l’assainissement du contexte et de l’environnement des élections en Côte d’Ivoire. Il ne suffit donc pas pour le FPI de crier pour des élections justes et transparentes, il nous faut mener les batailles pour les obtenir. Des mots d’ordre seront donc donnés en ce sens.
Séminaire d’introspection, projet de société et programme de gouvernement, élections : trois rendez-vous importants qui se donneront dans des cadres différents et des experts différents.
Tout cela ne va pas sans une offensive diplomatique et une politique de la communication performantes.
L’offensive diplomatique
Le monde bascule. Le monde s’effondre. Le monde change. Et dans un monde qui change, nous devons nous changer nous-mêmes et changer notre système de relations avec l’extérieur dans le cadre d’une puissante offensive diplomatique. Des pôles de relations existent. A nous de savoir les répertorier pour mieux
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les pénétrer. Mais l’offensive la première est celle du terrain de la lutte. Rendons nous d’abord maîtres du terrain pour nous rendre incontournables dans la vie politique ivoirienne. Si nous sommes incontournables en Côte d’Ivoire, il sera difficile à tous ceux qui veulent tisser des relations solides et durables avec notre pays de nous ignorer. La politique entre les Etats n’est pas une affaire de sentiments mais d’intérêts d’abord. Montrons-nous donc intéressants positivement pour pouvoir intéresser. Mais j’en conviens avec vous que mes réflexions n’épuisent pas la mise en place d’une stratégie pour la conquête de l’opinion internationale. Les principes directeurs de toute relation internationale demeurent le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, le respect de l’indépendance et de la souveraineté des Etats, le principe de l’égalité souveraine des Etats, le principe de réciprocité et la coopération gagnant-gagnant. Ces principes restent applicables même dans les relations de parti à parti, de parti à Etat et d’Etat à Etat. Notre défi de la reconquête du pouvoir d’Etat doit satisfaire à ces exigences des temps modernes. Comme nous l’avons déjà dit, dans l’évolution du monde, il apparait une remise en cause indiscutable de la fameuse ˝globalisation˝ qui prône un monde unipolaire sous la conduite incontestée des puissances occidentales menées par les Etats-Unis.
Face aux vérités nouvelles des temps modernes, le FPI qui se trouve conforté par l’histoire récente dans le choix d’une ligne souverainiste et panafricaniste et une vision politique résolument orientée vers les intérêts de son peuple, se doit d’engager une offensive diplomatique qui prenne en compte sa convergence de vue philosophique avec ses partenaires.
Le FPI doit se faire connaître et faire connaître son ancrage à gauche et son option souverainiste et panafricaniste, afin de nouer des partenariats fondés sur une convergence dans la vision du monde et des rapports entre les Etats. Dans cette perspective, des partenariats francs et durables seront noués tout en privilégiant des partenaires stratégiques de premier plan.
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Bien sûr, dans notre offensive diplomatique, les représentations extérieures du FPI sont le maillon essentiel de notre stratégie d’agencement des rapports et de pénétration des milieux. A nous de leur donner des lettres de mission qui les positionnent au centre de l’offensive diplomatique, qui par leur clarté et leur précision évitent les empiétements et les susceptibilités. Nos représentants à l’extérieur ont de leur expertise, de l’entregent, savent se faire ouvrir les portes. Réactivons donc ce réservoir d’expertise et de compétence. Nous n’avons pas à privilégier les allégeances mais les compétences et les attributions qui leur sont conférées par les lettres de mission.
La Communication
Le monde change. Le monde de la communication avec. Les expériences vécues en 2016 et évoquées à grands traits plus haut voient fondre et s’écrouler par exemple le monopole des transnationales de la communication qui font et défont l’opinion à volonté avec la percée et le dynamisme des réseaux sociaux. En effet, les médias sociaux occupent depuis quelques années, une place de choix en Afrique. Dans chaque pays du continent, on dénombre de plus en plus de web activistes. Les médias sociaux constituent désormais des espaces d’échanges constructifs et incitateurs d’idées et de valeurs nouvelles. Ils donnent des milliers d’opportunités aux jeunes. Aussi, ces réseaux bouleversent-ils le fonctionnement de tous les milieux et de tous les secteurs-politique, communication, vie sociale, économie et même développement. La révolution technologique a propulsé de nouvelles plateformes de communication. Celles-ci sont aujourd’hui incontournables en Afrique comme dans le reste du monde. L’avènement de ces médias en Afrique a apporté un réel changement à plusieurs niveaux de la vie du continent. L’internet est avant tout une plateforme qui brise toutes barrières, et malgré son faible taux de pénétration dans plusieurs pays, il touche partout les catégories les plus actives de la population : les jeunes africains sont partout connectés. En plus de donner la parole, les médias sociaux constituent une force de transformation. Facebook est la plus grande plateforme d’échanges d’idées.
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Selon un article publié récemment par Jeune Afrique, plus de 100 millions d’Africains se connectent sur Facebook, dont 80 % sur le mobile. Ce réseau semble, de toute évidence, le plus populaire et le plus influent. Les acteurs du monde politique africain prennent de plus en plus conscience de la force de Facebook. Et les populations n’hésitent pas à utiliser cette plateforme pour inciter au changement de la vie sociétale, politique et économique de leur pays. Grâce à Facebook, les populations reçoivent des informations en temps réel pendant des élections dans les pays africains. A travers des groupes de discussion, les Africains s’expriment librement et propulsent des prises de décisions par les autorités compétentes. Facebook est aussi une forme d’agora permanente, qui se joue des frontières, il maintient des liens familiaux par delà les exils et les voyages, il devient un prolongement de la vie quotidienne des jeunes Africains. C’est aussi le réseau des grands « buzz » bons ou mauvais. Les activistes africains connaissent désormais leurs positions et la puissance de cet outil de communication qui leur ouvre les portes du monde entier. (Source Afrik.com).
Au FPI donc de s’ouvrir les portes du monde en mettant en synergie, en incitant, en intéressant et en responsabilisant les activistes de ces espaces d’échanges afin de nous faire connaître et faire connaître nos idées et nos valeurs, notre vision de l’Afrique et du monde.
Dans le cadre de notre lutte commune au service de la démocratie et des libertés, il me plait de décerner une mention spéciale aux animateurs et organes de la presse en ligne, ceux qu’on désigne du nom de cyber-activistes des réseaux sociaux. Leur extraordinaire célérité qui confine à l’instantanéité dans le traitement des informations et la couverture des événements a un effet démultiplicateur de la mobilisation, favorise l’éveil des consciences et reste un irremplaçable facteur de renforcement psychologique pour les forces politiques et sociales démocratiques. Elle est une arme redoutable en efficacité contre toutes les formes de forfaitures planifiées.
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J’associe bien sûr à cet hommage tous les acteurs des journaux bleus et des autres médias qui ont fait connaître nos idées et valeurs, qui les ont propagées et qui, parfois à leurs risques et périls, continuent à se mettre au service de la démocratie et des libertés.
Que tous, en ce jour, reçoivent les félicitations et la gratitude du FPI. Cela étant, le FPI reste conscient du chemin à parcourir pour une politique de communication performante. Nos experts rivalisent d’ingéniosité malgré la faiblesse des ressources matérielles, logistiques et financières. Les transnationales de la communication qui font et défont l’opinion sont là, avec leur puissance d’action. Avec un travail de fourmi et des moyens conséquents, le FPI saura faire entendre sa voix et le relais des acteurs des médias au service de la démocratie nous sera d’une grande utilité. Sur ce chapitre également, la contribution de nos représentations à l’Extérieur est décisive.
J’estime cependant qu’au FPI, nous devons communiquer avec nous-mêmes, en évitant le bavardage, la polémique stérile et inutile, en tenant secret ce qui doit être secret. Le FPI doit susciter l’intérêt par sa vision, par les perspectives d’avenir que nous offrons à la Côte d’Ivoire. Soyons donc dignes d’intérêt et la presse s’intéressera à nous. L’espoir des populations repose sur le FPI. En chacun de nous doit sommeiller la dimension d’un homme d’Etat.
L’on ne peut nier que la reconquête du pouvoir d’Etat passe également par la reconquête des libertés.
La reconquête des libertés
C’est dans la liberté, par la liberté et pour la liberté que nous prenons l’engagement d’oeuvrer à la reconquête du pouvoir d’Etat. La lutte pour la liberté est une lutte immortelle parce que la liberté n’est jamais libre. C’est pourquoi dans le contexte du retour au multipartisme en 1990, le FPI a pris la décision de sacrifier à un rituel tous les ans en commémorant la liberté.
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Cette année 2017, la Fête de la Liberté sera belle et majestueuse à l’image du pays et du peuple qui nous accueillent : le pays et le peuple akyés. Avec le pays akyé, nous sommes entre nous, nous sommes à la maison. C’est le peuple d’adoption du Président Laurent Gbagbo. Parce que c’est chez lui, le Président Laurent Gbagbo a voulu se présenter à la députation à Adzopé. Le peuple bhété a dû venir en rescousse pour l’en dissuader et lui demander de se présenter à Ouragahio. Parce que c’est chez lui, le Président Laurent Gbagbo a mis un soin particulier au découpage d’Adzopé, Akoupé et Alépé comme celui de Gagnoa et de Daloa. Le Président Laurent Gbagbo connaît tous les villages akyés. Il a apprécié les efforts d’investissements et de scolarisation réalisés par les populations. C’est à Yakassé-Mé, en visite dans cette localité, qu’un chef de village a dit au Président Laurent Gbagbo : «Petit, le serpent n’est pas encore mort, donc il ne faut pas laisser tomber ton bâton». Tout le long de son parcours, le Président Laurent Gbagbo s’est imprégné de cette belle leçon de vigilance.


Si le FPI peut être fier du chemin parcouru, il le doit en grande partie au pays akyé qui, dès l’annonce du retour au multipartisme, a donné au FPI des élus. Le peuple akyé pourfendait ainsi cette intoxication politicienne qui voulait confiner le FPI à l’Ouest pour en faire un parti tribal, un parti bhété. Nous organisons la Fête de la Liberté 2017 à Akouré, cette localité courageuse qui a mis à nu un mensonge d’Etat. En effet, pendant la crise, le Président Laurent Gbagbo aurait fait brûler une mosquée, avec l’Iman à l’intérieur. Comment peut-on brûler une mosquée à Akouré alors même qu’il n’y a jamais eu de mosquée, donc pas d’Iman à Akouré ? Invité par ce village digne qui est le symbole même du peuple akyé qui aime la vérité et la justice, nous avons organisé un meeting de clarification. Toute honte bue, le pouvoir a fait pression sur la communauté musulmane qui voulait porter témoignage. Instruite de la violence des commandos du pouvoir Ouattara, la communauté musulmane s’est rétractée.
A Akouré, le pouvoir a dit le mensonge avec vérité. Il pense ainsi que par le mensonge et la falsification, l’histoire d’un peuple peut
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se réécrire. Mais nous savons, que le mensonge ne s’écrit jamais en caractères indélébiles, et que la falsification ne résiste pas au temps. «La vérité ne devient pas mensonge parce qu’on refuse de la regarder.».
L’on comprend ainsi toute la fierté du Président pour le pays et le peuple akyés « Je suis fier de votre peuple et si je n’étais pas bhété, j’aurais été Akyé parce que c’est la même chose» (Laurent Gbagbo).


A la suite du Président Laurent Gbagbo, le FPI est fier du peuple akyé, fier de son engagement au service de la justice, de la vérité et de la démocratie. Le FPI est fier de la fidélité et de la loyauté du peuple akyé envers le Président Laurent Gbagbo.


Le peuple de Côte d’Ivoire ayant été spolié de ses droits les plus élémentaires dans l’élaboration et l’adoption de la Constitution Ouattara, le FPI doit continuer le combat pour son abrogation pure et simple. C’est pour le FPI, la mère des batailles. Honorables Invités, Militantes et Militants ; la Constitution, c’est le socle sur lequel repose la Côte d’Ivoire. En opérant le passage en force pour obtenir la promulgation de sa Constitution, Monsieur Ouattara a inoculé un virulent poison dans notre organisme. Pour pouvoir en guérir, nous devons lui trouver un antidote.


La Constitution Ouattara s’impose à nous dans le fait mais le fait ne crée pas le droit. C’est dire que la Constitution Ouattara, même promulguée, ne saurait éteindre le combat pour son retrait pur et simple. La Constitution de 2000 qui a vu la participation des Ivoiriens à son élaboration et à son adoption, a bel et bien été promulguée et l’on s’est évertué à l’anéantir sous les bombes. La France de Sarkozy enseignait ainsi aux générations nouvelles l’art de vaincre sans raison. La pause observée après la promulgation de la Constitution Ouattara ne doit en aucun cas être considérée comme une capitulation du FPI et des forces politiques et sociales démocratiques. Nous mènerons la mère des batailles qui est la bataille contre la constitution Ouattara, qui est la bataille contre le coup d’Etat constitutionnel. En droit, pour avoir été élaborée
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sans le consentement du peuple et adoptée avec un faible taux de participation, la constitution Ouattara est à la fois illégale et illégitime.
Honorables Invités, Militantes et Militants, ne nous trompons pas : 2017 sera une année où nous continuerons à emprunter le difficile chemin du fardeau, où nos cheveux blancs qui s’appellent démocratie blanchiront davantage.
A nous, par une mobilisation sans précédent et une détermination sans faille d’agir sur les causes du dépérissement de la Côte d’Ivoire. Alors, les conséquences vont suivre inévitablement.


Soyons assurés et rassurés : avec le retour imminent et prévisible du Président Laurent Gbagbo, le chemin du fardeau nous ouvrira à n’en point douter le chemin de l’espérance et de la gloire. Car le Président Laurent Gbagbo porte une couronne de gloire qui ne flétrit jamais.
Honorables Invités, Militantes et Militants, Chers Démocrates, le pays va mal. Le mécontentement monte. La grogne sociale se généralise. Et la Côte d’Ivoire danse sur un volcan. Nous sommes les sentinelles avancées de la société, les veilleurs de nuit, les torches qui éclairent l’avenir. Nous devons donc rester vigilants. Nous devons rester en alerte.

2020, c’est le jour et l’heure fixés par la Constitution pour l’élection présidentielle. Mais nul se sait ni le jour ni l’heure. Soyons donc prêts. Prêts pour mener le combat pour la reconquête du pouvoir d’Etat quels que soient les développements actuels ou à venir de l’actualité nationale. Car tout ici-bas tourne, tourne, tourne. Quand tu montes l’escalier, n’oublie jamais de dire bonjour à celui que tu croises en train de descendre les marches. Un jour, très certainement, pendant que tu seras en train de descendre, tu le croiseras en train de monter les marches. Et si tu ne lui as pas dit bonjour, si tu l’as méprisé, il te dira bonjour avec un sourire narquois au coin des lèvres.


Rassembler, rassembler, rassembler. Le Président Laurent Gbagbo a toujours lancé un appel à la cohésion, un appel au
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rassemblement. Sa vie même montre la volonté de rassemblement. Selon une de ses tantes, Madame Goulé Dougnon Cécile, Laurent Gbagbo rassemblait depuis son jeune âge. En 1968, on l’avait déjà surnommé ˝Côte d’Ivoire˝.
C’est pourquoi, marchant sur les traces du Président Laurent Gbagbo,

je lance en ce jour solennel pour le FPI du samedi 21 janvier 2017, cet appel.

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LE COMBATTANT
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