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LE COMBATTANT
17 janvier 2017

DISCOURS DU PRESIDENT LAURENT GBAGBO LORS DE LA CEREMONIE D’OUVERTURE OFFICIELLE DES 4èmes JOURNEES DE MEDECINE MILITAIRE

DISCOURS DU PRESIDENT LAURENT GBAGBO LORS DE LA CEREMONIE D’OUVERTURE OFFICIELLE DES 4èmes JOURNEES IVOIRIENNES DE MEDECINE MILITAIRE

 Monsieur le Ministre de la Defense ;

Monsieur le Préfet de la Région des Lacs,

Préfet du Département de Yamoussoukro ;

Monsieur le Gouverneur du District de Yamoussoukro ;

Messieurs les Directeurs des Services de Santé des Armées du Burkina Faso, du Gabon, de la Guinée, du Bénin et du Sénégal ;

Monsieur le Général de Division, Chef d’Etat-Major des Armées,

Président des 4èmes Journées Ivoiriennes de Médecine Militaire ;

Monsieur le Médecin-Général André Guéi, Directeur du Service de Santé des Armées,

Président du Comité d’Organisation ;

Madame le Maire de Yamoussoukro ;

Mesdames et Messieurs les Présidents de Conseils d’Administration ;

Directeurs Généraux ;

Directeurs Centraux et Chefs de Service ;

Messieurs les Officiers Généraux ;

Mesdames et Messieurs les Officiers,

Sous-Officiers, Militaires du rang ;

Chers participants ;

Mesdames, Messieurs,

Je suis heureux d’être ici. Il y avait tellement de choses à Yamoussoukro que nous avons même délocalisé le Conseil des Ministres, pour être là ce matin. Je suis venu à cette cérémonie avec plaisir. C’est toujours un plaisir pour moi d’être à Yamoussoukro, mais, c’est aussi toujours un plaisir pour moi d’être au milieu des militaires. Et, je dis souvent à mes amis qu’il faudrait introduire une clause dans la Constitution demandant aux différents candidats à la Présidentce de la République, d’avoir fait l’Armée.

Je le dis pour deux raisons qui me sont propres. Personnellement, j’ai étudié l’histoire de ce monde. Et les premiers Chefs d’Etat qu’on apprend à connaître dans l’histoire du monde, ce sont d’abord des soldats qui vivent au milieu de leurs troupes. Ce sont des meneurs d’hommes, des Officiers qui sont tout le temps au milieu de leurs troupes et de leurs hommes.

     

Gbagbo_au_micro_campus

A Rome, c’est la troupe qui déclare, qui, devient Empereur et, qui, ne le devient pas. Et, j’ai la nostalgie de cette période-là, où le Chef politique et le Chef militaire ne font qu’un. Parce que cela évite bien des problèmes, bien d’incompréhensions, biens de malentendus ; mais les temps ont changé, il faut faire avec.

     Deuxièmement, fin mars 1971, jeune Professeur, j’avais 26 ans ; j’ai été arrêté à l’Assemblée Nationale et emméné dans l’Armée, à Séguéla d’abord où j’ai passé 7 mois ; et à l’Ecole des Forces Armées à Bouaké où j’ai passé 15 mois.

    Cela fait au total 22 mois. J’étais en compagnie de Georges Djéni Kobena, Albert Hoba et de beaucoup de mes compagnons d’aujourd’hui, tels que Aboudrahamane Sangaré, Richard Kodjo, l’Ambassadeur de Côte d’Ivoire au Burkina Faso, pour ceux qui sont de ce pays.

     La plupart de ceux avec qui je travaille aujourd’hui, je les ai tous connus dans les camps. Nous étions comme des trublions qui avaient été arrêtés et qu’il fallait redresser. Mais, en même temps, ces deux ans m’ont permis de connaître l’Armée de l’intérieur ; de connaître les hommes qui allaient, après, la gérer.

      C’est de cette façon que j’ai connu le Général Robert Guéi. Il était Capitaine à l’époque et quand je prenais la garde en tant que Sous-officier - parce que j’ai voulu faire les O.E.R et cela m’a été réfusé pour des raisons évidentes -, il venait passer le temps avec moi. Et là, nous passions toute la nuit à parler politique, à faire et à defaire le monde, à le transformer.

    J’ai ainsi connu tous ceux qui, après, allaient diriger l’Armée. Cela m’a donc rendu la tâche facile pour la conquête du pouvoir d’Etat et pour la discussion avec les militaires pendant les 10 mois de transition où les militaires étaient au pouvoir. Il y en a même qui nous commandaient mais que j’avais recrutés et fait crapahuter.

      L’Armée m’a donc appris beaucoup de choses. Elle m’a appris une ouverture sur ce monde qui est secret et qu’on ne connaît pas du déhors. J’ai donc la nostalgie de ces deux moments. Bien entendu, je ne vais pas inscrire cela dans la Constitution, parce que certains se sentiront exclus. Mais cela demeure un rêve d’enfant.

     Mon père ayant été un ancien Sergent de l’Armée française puis un ancien Sous-officier de la Police Ivoirienne, il m’a toujours parlé de l’Armée. J’ai donc toujours vécu un peu dans ce milieu militaire-là ; c’est pour quoi, j’ai un faible pour l’Armée et que je me sens bien au milieu des militaires. Je suis donc heureux d’être ici.

     Je suis plus particulièrement heureux d’être à l’ouverture d’un séminaire de la Santé ; du service de santé militaire. Nous avons traversé des périodes difficiles. La guerre d’abord, une période douloureuse. Pendant que Mangou était responsable du théâtre des Opérations à Yamoussoukro, nous avons décidé de faire de l’hôpital de Yamoussoukro, l’hôpital qui recevait tous les blessés du front.

     A ce titre, je suis venu visiter l’hôpital et j’ai vu qu’il manquait beaucoup de choses. On a dû faire dans l’urgence, des achats, acheminer certains appareils et médicaments. Les Médecins militaires ont, en ce moment-là, rendu un très grand service à la Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, nous sommes en train de nous en sortir. Ensuite, quand il y a eu le scandale des déchets toxiques, un empoisonnement massif sur le District d’abidjan.

     Je ne dis pas que cet empoisonnement était volontaire, parce que ce sont les juges qui décident de cet aspect, les Médecins militaires étaient encore une fois sur la brèche avec leurs amis civils. Troisième épreuve, nous avons connu la grève des Médecins civils. A niveau-là, les Médecins militaires étaient encore sur la brèche, sauvant des vies.

     Nous ramassions les malades d’hôpital en hôpital pour les ramener à l’hôpital militaire. Votre ami me demandait à l’instant, à quand l’hôpital moderne. Nous avons décidé de le faire ; mais, la plus belle fille du monde ne donne que ce qu’elle a. Pour le moment, je donne à la Côte d’Ivoire ce que j’ai, c’est-à-dire la sortie de crise, qui prend toutes mes forces. Quand cela va finir et que les ressources vont se dégager, nous ferons cet hôpital de référence.

    Mais, déjà, l’hôpital militaire, même sur l’emplacemet où il est, est un hôpital de référence. Il est mieux équipé que la plupart des hôpitaux de Côte d’Ivoire. Il a des serviteurs qui sont formés, qui sont disponibles et qui font la fietré de la santé, tout court, en Côte d’Ivoire. Je suis fier de cet hôpital.

    Il reste mantenant qu’on lui donne des ailes pour qu’il se déploie ; qu’on le mette dans un lieu qui soit plus grand avec des services plus nombreux. On va le faire. Les Médecins militaires ont mérité de la Nation. Je voudrais remercier le Général André Guéi qui est à la tête de la Médecine militaire, pour qu’il dise à ses hommes qu’ils ont mérités de la Nation.

     De sorte que chaque année, quand on me soumet la liste de ceux qui doivent aller à la rétraite, mon problème est unique : dois-je laisser les Médecins militaires aller à la rétraite ? C’est en permanence ma hantise quand on me soumet la liste des Médecins qui doivent aller à la rétraite. Jusqu’à présent, nous tenons sur la crête et nous avons décidé de les maintenir le plus longtemps possible, parce qu’ils ont vraiment fait beaucoup pour le pays tout entier.

    Il suffit d’aller à l’hôpital militaire, pour s’en convaincre. Ce n’est plus un hôpital qui s’occupe uniquement des militaires. Dans tous les pays du monde, d’ailleurs, le Val-de-Grâce à Paris qui est un hôpital militaire, est un hôpital d’abord parce qu’on a confiance en la rigueur des militaires.

   C’est cet hôpital-là qui reçoit en priorité le Chef de l’Etat français quand il a des problèmes, et ses collaborateurs. Je voudrais vraiment vous féliciter pour le travail que vous faites. Nous sommes prêts à faire plus. Je suis fier que nos frères des pays africains soient là. Nous avons fini la sortie de crise.

    Je vois quelquefois des gens discuter, couper un poil en quatre, dans le sens de la longueur ; je ne sais pas pourquoi. Nous étions au fond de l’abîme ; nous ne voyions même pas les lueurs de l’espoir. Depuis que nous avons signé les Accords Politiques de Ouagadougou, en mars 2007, jusqu’aujourd’hui, nous avons fini de faire le programme.

    Bien entendu, nous sommes des hommes ; quelquesfois, nous envisageons faire une chose en 3 jours et quelquefois, nous le faisons en 7 jours. Il faut simplement tenir compte que nous l’avons fait en 7 jours, un point, un trait. Si nous l’avons fait en 7 jours, c’est que nous avions mal calculé au départ.

   Nous n’allons pas pleurer pour cela ; parce que l’objectif, ce ne sont pas les 3 jours ; mais plutôt de soigner cette plaie-là. Si vous avez mal aux yeux et que l’ophtalmologue promet de vous guérir en 3 jours et met plutôt 10 jours pour le faire, pourquoi ne remerciez-vous pas Dieu ? Si vous portez plainte contre ce dernier, c’est le juge qui va vous éconduire.

    Cela veut dire que vous êtes inconscient. Nous, nous avons fini. Ce matin, j’ai reçu des appels d’Abidjan. La SAGEM et l’INS ont achévé d’imprimer la  liste électorale provisoire. Aujourd’hui, la liste doit être remise à la CEI pour affichage.

    Où est donc le problème ? Nous avons dit dans la loi que quand la liste est affichée, et si elle est remise aujord’hui, elle sera affichée debut de la semaine prochaine. Si nous avons un mois, c’est-à-dire du 3 novembre, c’est au 3 décembre – ce qui voudra dire que la date du 29 novembre est caduque, quel mal cela fait-il ? La liste est affichée ; vous allez la consulter, si vous pensez que votre nom doit y être et qu’il n’y est pas, vous le signalez à la Commission Electorale Indépendante pour qu’elle ajoute ou non votre nom.

   Après un mois, nous donnons 8 jours aux juges pour trancher sur les questions qui leur sont soumises. Cela est écrit dans la loi. Après les 8 jours, soit vers le 10 ou le 15 décembre, c’est fini. En ce moment-là, nous autres, candidats, nous nous rendrons devant la CEI, pour qu’elle nous donne une date afin que nous allions battre campagne. N’est-ce pas bien ? Des gens sont là ; ils s’en vont en campagne et en même temps se torturent les méninges. Je me dis qu’il y a quelque chose d’autre qui les anime.

    Ce ne sont finalement ni la sortie de crise ni les élections qu’ils recherchent. Je suis donc fier de féliciter et de remercier l’Armée. Qu’est ce que des gens n’ont pas tenté de faire ? Certains faisaient nuitamment le tour des casernes pour appeler à me renverser. Ils sont encore là où ils sont et je suis encore là, au pouvoir. Ceux qui jouaient à ce jeu étaient des oiseaux de mauvais augure. La meilleure réponse leur a été donnée par notre armée qui est restée droite dans ses bottes. Il faut que les hommes politiques comprennent cela.

    On ne construit pas un pays en cherchant à renverser quelqu’un par l’intermédiaire des autres. Si vous le renversez par un militaire et que ce dernier décide de conserver le pouvoir, que ferez-vous ? Il faut que les hommes politiques comprennent cela et qu’ils abandonnent cette pratique. Si vous perdez les élections, attendez 5 ans, ce n’est pas long. Vous attendez 5 ans et si vous gagnez à votre tour, vous gouvernez. Je voudrais vraiment féliciter toute l’Armée.

    Monsieur le Général de Division, Philippe Mangou, Chef d’Etat-Major des Armées, je voudrais féliciter toute l’Armée parce qu’elle est restée droite et débout. Je voudrais aussi saluer toute la Médecine Militaire pour son savoir-faire et son savoir. Les Médecins militaires sont d’abord des Médecins qui ont fait leurs études normalement comme les autres. Il y a parmi eux, des Professeurs agrégés, des Maîtres de Conférences, des Maîtres Assistants, Assistants, etc.

    Nous avons une Armée qui a une médecine complète et nous en sommmes fiers. Dans certains secteurs aujourd’hui, les meilleurs sont les Médecins militaires. Ils sont des Médecins comme les autres ; ils ont fait leurs études au plus haut niveau et ensuite, ils sont militaires. C’est-à-dire qu’ils n’hésitent pas à défendre le pays quand il le faut. Je les remercie pour cela. Je leur suis très reconnaissant et je souhaite que les travaux de vos journées apportent beaucoup à la réflexion sur le moral des troupes.

    Vous savez les Armées occidentales ont été souvent décimées. Au Moyen-âge, quand les Armées françaises et anglaises allaient en Terre Sainte pour sauver le pays de l’invasion des Sarravins et des Ottomans qui occupaient la terre sainte, ce qui les a décimés, ce n’était pas l’Armée Ottomane. Il leur a manqué une stratégie de prévention sanitaire aux troupes.

    Ils contractaient, en pagaille, les maladies vénériennes ; puisqu’ils allaient loin de leur base et le voyage était long et il n’y avait pas d’avion. Ils allaient à cheval ou à pied. Imaginez des troupes qui s’en vont de Paris à Jérusalem ; elles mettent des mois et des mois avant d’y arriver. Sur la route, les soldats s’émancipent et avant qu’ils ne reviennent, la moitié de l’Armée était déjà enterrée ; parce qu’ils avaient contracté des maladies. Il faut donc avoir une stratégie claire pour que nos soldats échappent aux maladies de masse ; sinon, cela sape leur moral.

  C’est donc à vous de veiller à cela. Je vous remercie d’avance d’avoir pris bonne note. Je voudrais féliciter le Colonel Nanan qui a été lauréat. Je l’ai vu pour la première fois à Grand-Bassam pendant la guerre. Nous y avons fait interner certains de nos blessés pour leur reéducation. C’est là-bas que je l’ai vu. Merci, mon Colonel pour tout le travail.

Félicitations encore.

Que Dieu vous bénisse ;

Je souhaite plein succès à vos travaux ;

Je déclare ouvertes les 4èmes Journées Ivoiriennes de Médecine militaire ;

Je vous remercie. 

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