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LE COMBATTANT
30 décembre 2016

ANDRE KOUASSI: "LE CNP CESSE ETRE UN ORGANE DE RÉGULATION POUR DEVENIR UN APPAREIL DE RÉPRESSION POLITIQUE DES JOURNAUX"

LIBERTE DE PAROLE  ET D’EXPRESSION  EN  COTE D’IVOIRE SOUS LE REGIME OUATTARA :

Réalité  ou  simple  vue   de  l’esprit ?

   

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Dans  sa  livraison  du  jeudi  08  décembre  2016 ; le  quotidien  « le temps »   annonçait  la  suspension  des  journaux : LG Infos ;Aujourd’hui  et la Voie Originale ; par  le Conseil  National  de  la  Presse (CNP).

Les  raisons   de ces  nombreuses  suspensions  sont  les  suivantes :

1)   le CNP  reproche à «  la  voie   originale », de soutenir  que, conformément  à la décision   du  3ème  congrès  extraordinaire  du  30 Avril 2015, « M.LAURENT  GBAGBO  est  le  président  du  front  populaire  ivoirien  (FPI) » et  que « en  ce  son absence, le  FPI  a  pour   président   intérimaire  M. SANGARE  ABOU  DRAHAMANE ». Pour  cette  raison ,ce quotidien  est  suspendu  pour vingt six ( 26)  parutions, c’est  à  dire  un  mois.

2)   les  quotidiens « aujourd’hui » et «  LG infos », sont chacun  suspendu  pour sept (07) parutions, au  motif  qu’ils ont  publié des  photos  de  personnalités politiques (Laurent  Gbagbo, Simone  Gbagbo  , Assoua  Adou, Hubert  Oulaye  etc.). Qu’ils  qualifient  de prisonniers  politiques  et  d’être  détenus  arbitrairement.

   Une  fois  n’est  pas  coutume , à notre  grand  étonnement ,mais  avec  soulagement, l’ONG Amnesty  International a relevé comme nous, que : « ces suspensions sont des atteintes à la liberté des  médias ». Amnesty International  invite  par  conséquent  les  autorités   ivoiriennes  à  laisser  la  presse  de  toutes tendances  confondues à faire son travail , sans  crainte  et  sans  subir  des  manœuvres  d’intimidation ni harcèlement. Rappelons  que  cette  position ,est  celle  que défend  depuis  sa  naissance  le  FPI qui  s’est  engagé  au  coté  du  peuple  de  Cote  d’Ivoire  le  30 Avril  1990, dans  une lutte  pour  le  multipartisme et  par  la  démocratie.

   Dans  cette  lutte , la liberté  de  parole  et d’expression   est  d’une  importance  primordiale, parce  que  c’est elle  qui  permet  aux  individus ,d’échanger  entre  eux  les  informations   et les idées.

   Le  FPI  s’est  toujours  battu  pour  la liberté  de la presse, parce  que, dans  un  processus  démocratique, le  débat  contradictoire  représente  ce que  le sang est dans  l’organisme  de  l’animal  et  la  presse  est  le support  privilégié  de  ce débat  contradictoire.

   En effet ,les idées, les  opinions  et  les  hypothèses  diverses  qui  alimentent   la  démocratie ,ne  parviennent aisément  aux  citoyens  que  par  l’intermédiaire  de  la  presse.

   C’est  dans  la  confrontation  de  ces idées  et opinions  diverses, que  se  forgent  les convictions  des  individus  et  leurs  capacités  de réaliser  des  analyses  et des synthèses. Car, au départ, chacun ne peut être  bien  compris  et  les  personnes  de bonne foi  et de  bonne  volonté ,se  nourrissent du  savoir  des  autres  et parviennent  à des compromis.

   Dans un  système  démocratique ,nul  n’a  totalement raison  ou  totalement  tort dans  l’absolu ,c’est toujours  le débat contradictoire  qui  détermine ,où se  situe  la vérité  qui n’est  pas non  plus  absolue.

   C’est donc  la  liberté  de  parole  et  d’expression  qui, dans  un  débat  contradictoire  et  dans une  confrontation  ouverte ,permet  à  la vérité  de  l’emporter  sur  le mensonge.

  La  liberté  de presse, étant un support  incontournable de la liberté  de  parole  et d’expression, devait être protégée par tout régime. Le régime Ouattara  dit de manière démagogique confesser la  doctrine libérale. Or, en réalité, être  partisan d’une  économie  néocoloniale , n’implique  pas  nécessairement une  adhésion  au  libéralisme  au plan de  la  pratique politique.

   Le  libéralisme  au  plan  politique  suppose  que, chaque  journal a  la  possibilité  de diffuser  librement  sa  propre  conception  de la  vérité. La  règle  chez  les  véritables  partisans  du  libéralisme  est que  le  remède  à  la  liberté  de  parole  est  la  liberté  de  parole. En  d’autres  termes, lorsque  l’adversaire  développe  un argument  que  l’on  ne  partage  pas ,il  faut  développer  un argument  contraire.

  Pour répondre  donc  aux  quotidiens « la  voie originale » «   LG infos »et « Aujourd’hui »,le  pouvoir  OUATTARA  avait  la possibilité  de développer  et d’expliquer  aux  ivoiriens ,ses propres  compréhensions  des  notions de  prisonniers  politique ,détention  arbitraire et président  de  parti  politique ,pour  que ,dans  la  confrontation des idées ,la  vérité  surgisse .

   Or, en l’espèce, l’organe de régulation  de  la  presse, du  pouvoir Ouattara, à la  prétention  de vouloir définir, pour l’ensemble  des  Ivoiriens  le contenu  des  notions :  de  président  de parti  politique, de  prisonniers  politiques  et  de détention  arbitraires. Mais, est-il  vraiment  capable  d’expliquer  aux  ivoiriens, pourquoi  il refuse  de  considérer  le  président Laurent Gbagbo ,élu  par  le 3ème  congrès  extraordinaire ,du  30  Avril  2015,comme  président du  FPI.

   Dans  les  circonstances  historiques  actuelles, il se pose au peuple ivoirien, des objectifs  déterminés dont l’effectivité  du  multipartisme  et  l’enracinement  de la démocratie.

  Cependant, tout changement dans la société  rencontre  inévitablement des  adversaires comme M. Raphael  Lakpé qui  s’opposent  de  manière volontaire  et consciente  au changement .

Au  regard de sa pratique ,il  apparait  clairement   que, en  s’attaquant  aux  médias de  l’opposition ,M .Raphael  Lakpé  est  engagé  dans  une  lutte consciente  contre la  liberté de  parole  et  d’expression ,dans  le  seul  but  de  couvrir  et de  protéger un  régime  pervers ,qui n’est  pas ce  qu’il prétend  être  (démocratique), qui  dit  ce qu’il ne fait  pas (la  réconciliation),et  qui  fait ce qu’il ne dit pas (la  répression féroce).

   Entre  les mains  de  M. Raphaël  Lapké, le  CNP  cesse  d’être un organe  de régulation  pour  devenir  un appareil de répression  politique  des journaux qui résistent à  la  caporalisation. De ce  pont de vue, M.Lakpé doit être  perçu  et  considéré  comme  un agent  au  service  de  la réinstauration  de  la pensée  unique  en cote d’ivoire.

    L’attitude de M. Raphaël Lakpé rappelle la loi de la contradiction  qui enseigne  que, dans  une même  société, il y a toujours  des  individus  qui comme lui, rament  à  contre  courant et luttent, pour  ramener  l’ensemble de  la société, à une étape qu’elle  a déjà  franchie (le parti unique  et  la  pensée  unique) ;alors que dans leur majorité  des  citoyens  aspirent  à  la  liberté  de parole  et d’expression.

   Les  médias ,ayant un  rôle  d’information  et  de formation, un  large  éventail  de  points  de vue  est  nécessaire  pour  permettre  au citoyen  de se faire  sa  propre  opinion  sur  chaque  question  politique.

    A l’évidence ,c’est  le  processus  d’éducation  des  masses ,en vue  d’une  bonne  compréhension  des  luttes politiques  et  sociales ,que  combat M. Raphaël  Lakpé. En  effet ,parvenu au  pouvoir par la  voie  violente  des  armes ,et conscient que  sa  base  sociale  s’effrite, le  RDR  est  engagé dans un  processus  totalitaire ,visant,  au  moyen  de la  création  des lois  à  faire  de sa  volonté  de  parti  fascisant, celle  de  l’Etat.

   Il  exprime  ainsi, sa nature autoritaire  et son  choix  d’instituer un pouvoir personnel  et personnifié ,ce qui  implique  nécessairement  une  aspiration  au  monopole  de l’activité  politique en cote  d’ivoire. Pour  accompagner  ce  choix ,M. Raphael  Lakpé  utilise  le CNP, pour  réduire  au  silence  tous  les  adversaires  politiques  du  RDR, en  suspendant  les journaux dans  lesquels ils  s’expriment.

   La censure  est  donc  un moyen  d’empêcher  l’opposition  de faire  connaitre  son  opinion . En  prétextant  que l’usage  du vocable « prisonniers politique » n’est  pas approprié  pour  certaines  personnes  en détention ,M. Raphael  Lakpé,  en idéologue d’un régime  autoritaire a  la prétention de  dicter le  contenu  des  notions  et des  mots que les journalistes doivent employer  dans  leurs  articles. L’objectif  visé  par cette  démarche ,est  de développer  l’ignorance  dans  les  masses en vue  de tuer  l’esprit  critique des  citoyens.    

   Dans  un environnement  démocratique ,c’est  en  élargissant  le  débat  et non en  muselant  la  parole  et  en  choisissant  de  manière  arbitraire ceux  qui  doivent  s’exprimer  que  l’on peut  établir  la vérité.

  Au  départ ,chacun  à sa  propre perception  de la vérité  et c’est dans  la confrontation  des  idées  que  les différentes  positions  sont bien  comprises  et  les  individus  de  bonne  foi et de  bonne  volonté  parviennent  à  des  compromis  et  à des synthèses.

  C’est  donc  l’expression  plurielle  des  opinions  qui  permet à  la  vérité  de l’emporter  sur le mensonge  dans  une confrontation  ouverte.

  Lorsque  dans  une  société  les  individus  n’osent  pas  exprimer  leurs propres  idées  au  cours d’un débat (auto  censure) pour se  mettre  à  la remorque  de celles  des  dirigeants, il  faut s’inquiéter.

    Or, c’est à cette  situation  que ,de  manière  consciente  et  de façon  méthodique , M. Raphael  Lapké qui est au  service de ceux  dont  la conviction politique  profonde   est que : « les  armes  valent  mieux  que  les  mots » cherche  à conduire  les ivoiriens.

   Conscient  que  toute  transformation  de la  société  implique  une  éducation  des  masses, qui  passe nécessairement  par l’information ,M.Lapké  cherche  à  retarder  la bonne  compréhension du  processus  par la  majorité des  ivoiriens, mais  c’est peine  perdue.

 

   Dans  la  lutte  et dans l’espoir le progrès  de  la conscience  sociale  fait son  chemin.    

 

  Une Contribution  de Maitre  Kouassi  André

 

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