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LE COMBATTANT
23 novembre 2016

COTE D'IVOIRE LA GUERRE DU CACAO/LES RÉSEAUX QUI ONT PARTICIPE A LA DÉSTABILISATION DU RÉGIME DU PRÉSIDENT LAURENT GBAGBO

    Premier producteur mondial de cacao pendant des décennies, la côte d’ivoire a été longtemps sous le contrôle exclusif des hommes d’affaires Français et de la classe politiques française. La disparition d’Houphouët-Boigny et surtout l’entrée d’Alassane Ouattara sur la scène politique ivoirienne ont sensiblement modifié cette situation. Dans le domaine du cacao, d’autres acteurs anglo-saxons plus influents mais plutôt discrets ont gagné du terrain.IL y  a par exemple la société anglaise Armajaro et les deux géants mondiaux de l’agro-alimentaire que sont la société américano-hollandaise Cargill et l’Américaine Archer Daniels Midland (ADM).

    Différentes sociétés comme la suisse Barry Callebaut et Olam sont également présentes en côte d’ivoire. Ces entreprises ont installé des comptoirs d’achat à proximité des plantations, imposant leur prix parfois supérieurs à ceux du marché mondial et anéantissant complètement le tissu des entreprises locales qui servaient jusque-là d’intermédiaires entre les planteurs et les gros exportateurs. Sous l’influence du FMI et la Banque Mondiale, Monsieur Alassane Ouattara livre la côte d’ivoire à l’ultralibéralisme entre 1990 et 1993.Ecarté du pouvoir à la mort d’Houphouët-Boigny ,il commence a agir dans l’ombre en attendant de revenir aux affaires pour achever le travail qu’il avait commencé avec l’aide de sa compagne.

      Le dossier du cacao en est une parfaite illustration. En moins d’une décennie, le géant anglais Armajaro devient le leader mondial du chocolat.IL pénètre le marché ivoirien et obtient son agrément en 2000 par le canal d’Alassane Ouattara qui l’avait demandé au Président Laurent .Le fils de Dominique Nouvian, LoÏc Folloroux,né de son premier mariage avec Jean Folloroux, est devenu le directeur  de la branche Afrique d’Armajaro à Abidjan.IL est également actionnaire de la société de sa mère AICI International.

      Lorsque  Laurent Gbagbo est victime d’un coup d’Etat fomenté avec l’aide du Burkina Faso en 2002, le cacao ivoirien prend immédiatement le chemin de Ouagadougou, la capitale burkinabé. Ne possédant pourtant pas de véritable plantation de cacao et dépendant économiquement de la côte d’ivoire, le Burkina-Faso devient, à cette période, exportateur de cacao sous le regard complice de la communauté internationale. Des convois nocturnes et bien surveillés par les rebelles d’Alassane Ouattara  transportent, via la frontière nord placée sous leur contrôle avec l’aval des autorités burkinabé et le silence bienveillant des forces françaises, des centaines de milliers de tonnes de cacao ivoirien à destination du Burkina-Faso .Divers négociants peu scrupuleux, établis dans le pays, orientent des centaines de remorques remplies de cacao ivoirien vers les ports de Lomé au Togo et de Monrovia au Libéria. 

     Plusieurs cargaisons contenant des milliers de tonnes de cacao ivoirien seront ainsi régulièrement acheminées vers l’Europe et les Etats-Unis. L’union Européenne et les Nations Unies  informées de cette situation n’oseront jamais s’exprimer sur ce  sujet apparemment très sensible. Les sommes en jeu sont considérables et nul s’aliéner l’appui des géants du cacao. Certains acteurs de la filière café-cacao remarqueront néanmoins la présence d’un personnage clé de la rébellion proche du clan Ouattara : Monsieur Adama  Bitogo. C’est lui qui avait été chargé pour le compte de la rébellion de vider la côte d’ivoire de son cacao.

      IL en faisait ainsi sortir clandestinement plusieurs tonnes via la frontière avec le Burkina-Faso et acheminait le cacao vers la ville burkinabé de Bono-dioullasso où les cabosses étaient conditionnées dans une usine pouvant traiter jusqu’à 500 tonnes par jour. Le cacao ainsi traité était ensuite conditionné puis acheminé vers le Port de Lomé par camions et chargé sur les navires de la SDV ( Groupe Bolloré).Ce même cacao était acheté pour le compté de la société SOEXIMEX ( holding luxembourgeoise COFIDA  propriété de la famille libanais Dagher-Hayek),très active en Afrique de l’ouest et notamment en côte d’ivoire.

     Le financement des opérations se faisait en France par l’intermédiaire d’une agence Bancaire du Crédit Lyonnais basée à Saint-Denis en région parisienne, dans le département de la  seine-saint-Denis. Monsieur Adama Bictogo va devenir par la suite un homme important dans le processus électoral en côte d’ivoire pour le compte dans le processus électoral en côte d’ivoire pour le compte de la rébellion et d’Alassane Ouattara. Fondateur  en octobre 2007 de la société SNEDAI chargée de l’identification des électeurs en côte d’ivoire , il sera tour à tour conseiller diplomatique du chef rebelle GUILLAUME SORO puis directeur  de campagne d’Alassane Ouattara pour la région de l’Agneby.

     Etrange et inquiétant personnage que ce Monsieur Adama  Bictogo qui a régulièrement été mêlé à des affaires sombres et pour le moins douteuses. Le 11 mai 2010,le cadavre d’un vigile est retrouvé dans la piscine de son cabinet MLVA Consulting. La victime travaillait pour SIGA sécurité, une société prestataire de service du groupe Bolloré et de SGBCI. COMMENT EST MORT CET HOMME ? Le mystère semble ne s’être jamais éclairci…Pendant qu’Adama  Bictogo s’implique beaucoup pour le clan Ouattara dans le secteur du cacao, Alassane Ouattara, lui ne tarde pas à sortir complètement du bois dès qu’il croit possible son retour au pouvoir à Abidjan. Et l’on peut observer l’évolution du clan Ouattara à travers les réactions de son principal allié : le spéculateur Antony Ward, cofondateur du fond spéculatif britannique Armajaro, lequel est particulièrement actif dans la fluctuation des cours mondiaux du cacao.

      En août 2002,soit moins d’un mois avant le coup d’Etat raté du 18 septembre de la même année contre le Président Laurent Gbagbo, Antony Ward surnommé   (chocolate  finger ) ou doigt en chocolat  achète par anticipation près de 200.000 tonnes de fèves de cacao et réalise un bénéfice de plus 60 millions d’euros pendant que le sang coule en côte d’ivoire.  Dans les milieux proches du Président Laurent Gbagbo, on soupçonne ARMAJARO de financer la rébellion avec le cacao ivoirien. Le spéculateur se tait. A la mi-juillet 2010,soit mois avant la date fixée pour les élections présidentielles du 28 novembre de la même année en côte d’ivoire, Antony Ward achète à nouveau 240.000 tonnes de cacao sur le marché londonien du Nyse  Liffe, ce qui représente alors 7% de la production mondiale.

     La valeur totale de cet achat est évaluée à 658 millions de livres sterling soit près de 760 millions d’euros. Certains expert estiment que l’achat de Monsieur Ward constitue un record qui n’avait plus été atteint depuis 1977.Le but cette opération est évidement de faire grimper les prix du cacao ; et de fait les cours du mois de juillet 2010 ont effectivement grimpé en flèche, atteignant le chiffre inédit de 3264 euros la tonne.  Cette opération avait provoqué l’ire des traders londoniens et de certains ONG, dont l’ONG britannique World Developpment  Movement qui dira dans un communiqué : «  Nous encourageons les citoyens à se soulever contre ces investisseurs qui font des paris et des profits sur la nourriture, entraînant une inflation et une augmentation de la faim dans le monde »

      Dans une déclaration au quotidien économique américain Wall street  journal, un trader londonien s’offusque à son tour du comportement  d’Antony Ward : « il est en train de nous enlever le chocolat de la bouche et de nous faire payer le prix fort ».De ces indignations sans lendemain ARMAJARO n’a cure. Bénéficiant du rôle et de l’action de LOÏC Folloroux, son directeur régional à Abidjan, dont la mère Dominique Nouvian et le beau-père Alassane Ouattara cherchent à s’emparer du pouvoir en côte d’ivoire,  Anthony Ward peut agir sur la base d’informations stratégiques majeures. Convaincu de la rentabilité de ses opérations et spéculant sur l’instabilité. Politique du régime du Président Gbagbo, « chocolat finger » jette l’ancre au large de San-Pedro et de Port de Bouet en côte d’ivoire .

     Les moralistes et les militants des droits de l’hommes peuvent toujours se plaindre, ANTHONY Ward et le clan Ouattara sont désormais prêts à lancer une OPA sur la côte d’ivoire. Dans ce dernier épisode où guerre et élections se côtoient, le spéculateur britanique est encore au rendez-vous.IL  a parié sur l’instabilité de la côte d’ivoire tant que Monsieur Ouattara n’est pas au pouvoir. Au lendemain des élections  présidentielles ivoiriennes, les masques tombent. Le Président Laurent Gbagbo qui a été proclamé gagnant par le conseil constitutionnel ivoirien, est menacé et harcelé par « la communauté internationale » ou plus exactement par la coalition de quelques pays occidentaux ( France et Etats-Unis) qui soutiennent le clan Ouattara. Dès Janvier 2011,un communiqué du chef rebelle Guillaume Soro ,venant du bunker de l’hôtel du golf  où campent Monsieur Ouattara et les rebelles, demande aux opérateurs économiques d’arrêter immédiatement « toute exportation de café et de cacao à compter du 24 janvier 2011 et  ce jusqu’au 23 février 2011 ».

     La réaction du Président Gbagbo est elle aussi, immédiate. Dans la même journée ,le ministre délégué au Budget, Monsieur Justin Koné Katinan, aujourd’hui  porte –parole du Président Gbagbo, déclare le communiqué des rebelles Pro-Ouattara nul et non avenu.  IL tente de rassurer les exportateurs de café et cacao et les exhorte à poursuivre leurs  activités en côte d’ivoire. En réalité, la machine de guerre économique , accompagnée de pression politique ,en faveur du clan Ouattara, est lancée. Monsieur Ouattara, sûr de ses appuis bien que fragile physiquement et psychologiquement selon ses proches, sort de sa tanière et appelle à l’arrêt des exportations  de cacao ivoirien. Son appel est entendu par la société anglo-hollandaise Cargill qui suspend aussitôt l’achat du cacao ivoirien par sa filiale basée à ABIDJAN.  « Nous avons arrêté les achats se matin ( NDLR 24 janvier 2011) pour une période indéterminée.

      IL s’agit d’une décision de la direction ».A l’annonce de ces décisions ,les cours du cacao s’envolent au NYSE Liffe prenant 7% lors des premiers échanges, soulignons que Cargill achète environ 15% de la production du cacao ivoirien et que cette décision est donc un coup dur infligé au régime du Président Gbagbo. La décision de Cargill, qui est à la fois politique et économique ,vise simplement à priver le chef de l’Etat Laurent Gbagbo, rejeté et condamné non pas par les ivoiriens mais par « la communauté internationale »,de moyens financiers pour gérer son pays .Monsieur Alassane Ouattara ,sachant qu’il a le soutien non pas des ivoiriens mais des multinationales agro-alimentaires anglo-saxonnes et des milieux d’affaires et politiques français, déclare sur une chaîne de télévision français que Laurent GBAGBO « tombera comme un fruit mûr ».

      La bataille pour la présidence en côte d’ivoire devient l’objet d’une guerre violente sur le plan militaire et d’une spéculation boursière pour les leaders mondiaux du cacao .Le porte –parole du Président Gbagbo ,Justin Koné Katinan ,explique ce qui s’est réellement passé dans les coulisses avant la chute du Président Gbagbo :  « En ce qui concerne la suspension des exportations du cacao de janvier 2011,il est clair que sous le couvert  des sanctions de l’union Européenne, se cachait une vaste opération spéculative sur le cacao menée par ARMAJARO .En effet, en juillet 2010,tout avant les élections de novembre, cette société a acheté un fort tonnage de cacao, au delà de ses achats habituels. Les services  de la filière café cacao parlent de plus de 200.000 tonnes de produits achetés par ladite société.

        Ces énormes achats ont fait réagir les autorités chargées de gérer la filière café-cacao .La crise née des élections devait logiquement entraîner une augmentation des prix sur le marché international. Cette embellie allait bénéficier à ladite société qui avait décidé d’écouler le cacao à prix d’or. Ainsi ,la décision du 24 juillet, en provoquant une pénurie du produit sur le marché international, a donné l’occasion  d’écouler à un prix ultra  élevé le stock monumental constitué par la société Armajaro . Le Président Laurent Gbagbo m’a confié au cours d’une conversation que la société ARMAJARO ETAIT DEVENUE LE MEILLEUR AGENT DES SERVICES DE RENSEIGNEMENT IVOIRIENS. Lorsque cette société achète du cacao plus que d’habitude ,m’a-t-il dit, cela signifie qu’il y a menace sur la sécurité du pays.

      Donc LOÏC Folloroux, bénéficiant d’informations de première main de la part de ses parents  ( Dominique et Alassane Ouattara) sur les différents actions de déstabilisation en cours dans le pays, a probablement informé ses partenaires et la société ARMAJARO a pu constituer des stocks à des fins spéculatives. C’est exactement ce qu’elle avait fait en 2002,un an seulement après avoir obtenu sn agrément en côte d’ivoire .Cette spéculation lui avait permis de financer la rébellion. Ce que je peux dire sur cette affaire, c’est que les achats et la constitution de stocks étaient pratiques méconnues des sociétés d’exportation en côte d’ivoire jusqu’à l’avènement d’ARMAJARO.

       IL  faut dire de façon général que la quasi-totalité des exportateurs ont triché avec  l’Etat de côte d’ivoire .En effet, dans le cadre de l’enquête demandée par le Président Laurent Gbagbo sur les supposées malversations dans le secteur du café-cacao, des  experts commis  par le tribunal étaient arrivés à des conclusions très graves impliquant la quasi-totalité des exportateurs. Les exports ont établi des fraudes qui portaient à la fois sur la quantité des produits exportés déclarés et  quantité réelle recoupée par les experts. ILS ont également établi une fraude sur l’exportation du cacao en sous grade.IL s’agit en principe d’un produit qui ne remplit pas les conditions d’exportation pour lesquels l’Etat consent un abattement sur les droits de douane à l’exportation au profit de l’exportateur.

     Ces malversations ont occasionné un manque à gagner pour l’Etat de plus de 1300 milliards de francs CFA soit 2 milliards d’euros en huit ans de 2002 à 2009.Bien que certains point de ce rapport soient de mon point de vue exagérés ,il révèle néanmoins des cas graves de fraudes. Certaines société dont ARMAJARO AVAIENT MEME SIGNE DES ENGAGEMENTS POUR  PAYER LES RAPPELS QUI RELEVAIENT DE LEURS  MANQUEMENTS A LA LOI. Je retiens que même informé le Ministre de l’Economie et des finances d’alors, Monsieur Charles DIBY ?n’a jamais actionné les services de son ministère pour recouvrer ces sommes.

       Tous les exportateurs étaient conscients que ce dossier allait ressurgir .D’Où leur alignement sur le camps Ouattara ». Tout au long de la période de tension entre le Président Laurent Gbagbo et Monsieur Ouattara, on verra les cours du cacao fluctuer au gré des «  victoires militaires des rebelles » D’Alassane Ouattara .Alors que Houphouët boigny en son temps, et le Président Gbagbo ,plus récemment, avaient tenté de résister à l’action des spéculateurs mondiaux, Alassane Ouattara est ,pour sa part ,devenu  leur principal serviteur et allié objectif en côte d’ivoire. Une fois le Président Gbagbo renversé, la première décision de Monsieur Ouattara a été de réouvrir  le port d’ Abidjan pour permettre la reprise des exportations de cacao .Une décision saluée par ARMAJARO, l’Elysée et autres géants du cacao. L’armée française a été les principaux « actionnaires » de la crise ivoirienne bénéficient de leurs dividendes une fois le gênant Président Gbagbo écarté du pouvoir.

EXTRAIT DU LIVRE DE

gbagbo

 

 CHARLES ONANA/ Côte d’ivoire ,le Coup d’Etat. 

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