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LE COMBATTANT
1 juillet 2016

PROCES DE LA HAINE/LA DEFENSE DE LA PREMIERE DAME SIMONE EHIVET GBAGBO DEMASQUE UN TEMOIN-FAUSSAIRE

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Débuté le 31 mai dernier le procès de Simone Gbagbo,accusée de "crime contre des prisonniers de guerre" et "crime contre l'humanité",se poursuit toujours au palais de justice du plateau (Abidjan).Après l'audience des cinq premiers témoins,deux autres ont comparu hier jeudi 30 juin 2016.Il s'agit des nommés Ouattara Awa (54ans) et Bamba Moussa (50 ans).La particularité de ces témoins,c'est qu'ils sont directement liés à la marche des femmes qui a été organisée à Abobo le 3 mars 2011.Bamba Moussa,l'un des témoins soutient que  sa propre fille fait partie  des 7 femmes tuées à Abobo le 3 mars 2011. elle se nomme Bamba Massany. Il produit une photographie de cette victime avec des documents administratifs. Notamment un certificat de naissance, de genre de mort et un permis d'inhumer), qu'il donne au parquet général. Il est soutenu par le procureur général Ali Yéo: "M. le Président le témoin a sa fille parmi les 7 femmes tuées. Et il a produit les documents qui l'attestent. Je vous remet ces documents...". Le président observe lesdits documents et ne dit rien. Me Dadjé, avocat de Simone Gbagbo, demande à voir les documents. Le Juge Président ne voit aucun inconvénient. Il lui remet les documents. L'avocat de Simone Gbagbo découvre la supercherie de Bamba Moussa. C'est-à-dire ce dernier n'est pas père biologique de Bamba Massany. "Le document produit par le témoin, il se trouve que le vrai géniteur de Bamba Massany est Bamba Mamadou", fait remarquer Me Dadjé. Un autre fait soulevé par l'avocat de Simone Gbagbo, c'est la falsification des documents administratifs produits. "Bamba Massany a été inhumé le jour des évènements. Les documents produits par le témoin ont été établis longtemps après les faits. A la réalité, il aurait profité de son état d'argent de la mairie d'Abobo pour pouvoir produire le permis d'inhumer. Puisque ce jour-là, aucun service administratif ne fonctionnait dans cette commune. Même les marchés étaient fermés. Plus grave, le témoin affirme que c'est lui qui a informé le père de la victime. Selon le procès verbal établit par le juge d'instruction, le vrai père de la défunte soutient le contraire" révèle Me Dadjé.

Avant de brandir une copie de la déposition du vrai père de la défunte: "En effet, le père de la défunte a déclaré au juge d'instruction qu'il a été informé par Bamba Massandjé ( la soeur ainée de la défunte). Et son frère Bamba Moussa comme le prétend ce dernier". Et de révéler: "Ni bamba Moussa ni Bamba Mamadou n'ont curieusement pas assisté à l'enterrement de leur fille.

Si bien qu'à ce jour aucun membre de la famille n'a pu montrer la tombe de Bamba Massany au juge d'instruction au cimetière d'Abobo où le témoin soutient qu'elle y  a été enterrée. Alors que toutes les autres présumées défuntes femmes ont été enterrées dans une fosse commune".

DEUX TEMOINS SE CONTREDISENT A LA BARRE

Ouattara Awa, autre témoin à la barre, explique où et comment les 7 femmes ont été tuées: "On était au rond-point d'Anador et on allait vers la mairie d'Abobo. Mes camarades et moi étions au milieu de la foule. Dès qu'on a démarré la marche. A quelques mètres de la mairie, on a vu des chars se diriger vers nous. Il venaient de la direction de la mairie. Puis peu après, on a entendu doung, doung (pour dire des tires d'obus). Deux de mes voisines immédiates sont tombées sur le champ. Puis on a entendu des papapapa (pour dire des coups de kalachnikov). Ce sont ces coup-là qui ont tué les autres femmes. Bien qu'à côté de ces femmes, je n'ai rien eu. Je n'ai pas été touchée mais à cause de la bousculade, je suis tombée et on a marché sur moi. Cela a occasionné des blessures sur mon corps...". Et Me Dadjé de s'intérroger: "Mais pourquoi elle qui était si proche de sa voisine tuée par un obus n'a aucune blessure?". Le témoin réagit: "Ah bon ! Donc tu voulais que je meure aussi? Ce n'est pas bon! Penser comme ça c'est très mauvais! C'est Dieu qui m'a sauvée ...".Et comme document devant attester qu'elle a été effectivement blessée lors de cette marche, elle produit que des ordonnances médicales. Mais les explications de dame Ouattara sont totalement différentes de celles données par Bamba Moussa. "Entant qu'encadreur, j'étais à la mairie d'Abobo. 15 à 20 minutes après le debut de la marche des femmes, on a vu 3 chars arrivés du côté du camp commando. Ces chars ont emprunté la bretelle de droite dans la direction d'Adjamé. Au niveau du rond-point d'Anador, où les femmes étaient déjà, ces chars ont fait le sens giratoire et une fois en face des femmes, ils ont tiré 3 coups de canon. Je n'y étais pas mais de la mairie on a entendu 3 coups de canon qui ont tué toutes femmes et blessés plusieurs autres..." fait-il remarque.

"De quelle couleur étaient les chars?" interroge le parquet général.

"Bleue", répond dame Ouattara. "Couleur treillis", indique Bamba.

"Ces chars étaient marqués par des écritures?" Questionne à nouveau le parquet général.

"Oui " selon la dame."Non" dit Bamba. Si Ouattara Awa affirme qu'elle est familière à ces chars qui appartiendraient selon elle à l'armée ivoirienne, Bamba Moussa dit n'avoir jamais vu des chars en Côte d'ivoire, parce qu'il sont très gros que ceux de l'armée régulière de Côte d'ivoire.

LES INCOHERENCES DES TEMOINS 

"Qui a tiré sur les femmes?" "Les tires sont venus d'où?" "Avez vous vu quelqu'un tirer sur les femmes?" Si les propos de Bamba Moussa et ceux de Ouattara Awa se rejoignent par moments lors des débats, relativement à toutes ces questions, c'est bien leur constance dans les réponses qu'ils donnent. Tous les deux sont formels. Ils n'ont pas vu les autres des tirs ni leur provenance. Mais ils sont persuadés que les tirs sont partis des chars. "Je n'ai pas vu qui a tiré. Je ne sais pas d'où sont venus les tirs. Mais je sais que ce sont les chars qui ont tiré sur nous..."; affirme Awa. "J'étais à la mairie quand j'ai entendu 3 coups de canon. Je n'ai pas vu qui a tiré. Je ne sais pas qui a tiré parce que je n'étais pas là-bas. Mais je sais que ce sont les chars qui ont tiré sur les femmes...", dit Bamba. "Si vous n'avez pas vu quelqu'un tirer, pourquoi vous dites que ce sont les chars?" Questionne le juge et les avocats de la défense. 

Comme on marche pour que Gbagbo quitte le pouvoir, ce sont donc ses chars qui ont tiré sur nous...", soutient dame Ouattara qui dit tantôt qu'elle vend au marché de Derrière rail, tantôt au marché de l'Habitat. Mais ce sont les chars de Mme Gbagbo ! Parce que c'est eux qui sont au pouvoir...", réagit Bamba Moussa.

"Avez-vous vu la fumée sortir des chars après les tirs?" "Non", dit l'homme "Mais vous êtes certains que les tires proviennent des chars", interroge le juge. "Oui", répondent les deux témoins ont-ils vu Mme Gbagbo sur les lieux ou à Abobo le jour des faits?

"Non je ne l'ai pas vu. Mais on l'accuse parce que c'est elle qui était au pouvoir...", répondent les deux témoins.
SOURCE: LE TEMPS N 3821 DU VENDREDI 1ER AU DIMANCHE 3 JUILLET 2016

 

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